I am moving ! I will no longer be using Blogger. It has been my home for 7 years and it is time for a change.
Please visit me in my new home: www.karenayat.wordpress.com
I hope you like it. Please let me know what you think, comments and suggestions are very welcome.
It will also soon be accessible via www.karenayat.com but you need to be patient until I figure it out.
For now, kindly use the full wordpress address.
Thank you for reading me xxx
Ma vraie vie
J’ai choisi les mots pour remercier la vie, pour la sentir, pour la décrire, pour la comprendre. Des mots pour lutter contre le temps et contre les maladresses de la mémoire. Des mots pour mieux avancer. J’écrirai pour avouer un amour, pour décrire un sourire, pour dépasser un sentiment amer, pour partager un moment fort. J’écrirai pour le plaisir.
vendredi, novembre 09, 2012
mercredi, novembre 07, 2012
Letter to Papy
Hi Papy,
I spent my life saying goodbye to you. And looking forward to have you back. Because I knew... Oh how I knew... That from Africa you'd bring me back mango and coconut. From Germany the nicest Frankfurters. From Paris, make-up and books. From London, Topshop dresses. And from Sri Lanka funky bracelets I'd show off in school. I spent my life writing endless greedy lists of things I wanted you to bring back and you always did. Opening your suitcase was like going to Disneyland.
Everytime you were landing in beirut, mom would call us four to the balcony, we would run as fast as we could and wave our tiny hands to say hello. And you would give us a sign with the plane lights. A sign you saw us.
When later I moved to London, I always waited for your visits. To go to that pizza place in Christophers place. To have a bottle of wine. Or two. A pepperoni pizza. And to discuss life with you. To discuss your childhood, Téta Renée's wisdom and Jeddo Ibrahim's love of life. You'd tell me how naughty Ammo Simon was as a kid, how he rode his donkey backwards wearing a sombrero hat. You would tell me about how with Walid, your childhood friend, you designed paper planes that you would sell to the kids in kfarchima. You already dreamed of flying. You'd tell me how one time, the paper plane was so big that you could not get it outside the door. Just like that plane, your dreams were big papy, extra large, and doors were never an obstacle. Our dinner over, We would come back to your hotel, arms crossed, a little bit tipsy, a little bit silly, and that's when you became, on top of being the most amazing dad possible, my best friend.
You tamed the stars, the clouds, the planets. The skies were your office and I hated that second parallel life you had chosen, above us all, in that Airbus 330, because I coudln't always reach you when I was scared, when I had a good mark at school, when I cooked a nice fish, when I was lost or when I had a very good joke that I knew would make you laugh.
You were constantly worried about us. And now papy, you decided to leave when your worries had no more reason to be: Carl came back to Beirut, just like you always wanted. Ralph comes back from his adventures even more of a man. You walked both of us down the aisle. Carol got married to Chadi, the "Rayyis" as you call him. I found my husband Basil to look after me. A man you loved and approved instantly.
Where have you taken off to? I have no clue. You were in a rush this time. Because you didn't wait for mamy to tell you, just like before every single flight, ''Allah maaak ya habibi''. Those magic words you couldn't take off without. And papy, You didn't wait for my shopping list !
So here it is: watch over us dad. Ralph said he is so happy to now have his very own angel in the sky. The four of us have one wish now. Please, please, give us a sign. Everyday. Show us the lights of your plane. The aircraft has always been under the command of Captain Joe. And will always be.
Thank you for giving us everything. A beautiful home, a generous spirit as yours was so contagious, the most beautiful siblings, all of your time and so much love. And so much more.
I told you everything on Monday papy, just before you left, and you kissed my hand, but once again I want you to know you are the best father anyone can wish for.
Everybody says hi papy. Everybody. Can you hear me ? Papa Alpha Papa Yankee.
We all love you endlessly,
Karen.©
Letter read to my father in Church on Thursday 25 October.
mardi, octobre 09, 2012
Vieillir
Il y a les expériences que l'on provoque. Deux mois de bénévolat au Kenya. Par envie de donner, d'enseigner, de partager son savoir, de vivre sans Rimmel, sans fer à lisser, sans Special K, sans sa soeur, sans son mec et les lundis soirs ridicules sur son roof qui snobent la ville qui s'endort, le bruit qui s'éteint, le travail du lendemain. Partir loin par besoin de trouver le vrai, le simple, le sauvage, le sens des choses ou son absence. Par culpabilité de vivre une vie paisible peut-etre, superficielle parfois, facile. Pour ajouter quelques lignes sur son CV, changer sa cover photo sur Facebook, être accepté dans un MBA bien reputé ou jouer au vagabond.
Il y en a plein, de ces expériences que l'on s'offre, qu'on négocie, qu'on choisit. Faire du saut en parachute. Nager avec des requins. Faire de la plongée. Apprendre le latin. Adopter un chien. Se faire un piercing à la langue. Sortir avec un mec pas bien. Prendre un job dans la finance. Realiser vite que remplir des feuilles Excel est dénué de sens. Le quitter ensuite pour chercher son destin. Entre temps, porter un brésilien. Vivre a Beijing. Louer un studio a Beyrouth. Parler devant un public. Escalader une montagne. Y camper. Et y découvrir ses forêts, peut-être, je n'en sais rien ...
De ces experiences on revient plus grand. Parfois réellement. Parfois... on fait semblant. Une chose est sûre: on en revient changé. Ne serait-ce que plus riche d'histoires à raconter.
Ces experiences sont souvent belles. On les veut à tort open-ended, sans fin. Comme ce mois d'Août torride avec Stefano, un fou rencontré à Madrid. Ces histoires qui s'éteignent souvent à peine nées. Qui sont délicieuses ne serait-ce que de ce seul fait. Qui meurrent et avec elles la peur indissociable de les voir s'achever.
Elles feront parfois de très beaux souvenirs, embellis davantage avec le temps par une mémoire approximative et une imagination sans limite. Elles feront vagabonder nos esprits bien après, embuer nos yeux d'larmes de bonheur, de nostalgie, de regrets.
Elles laisseront parfois sur la langue le goût amer des choses passées. A peine effleurées. A peines commencées. La frustation du "unfinished business". Et toutes les questions associées. Les "ifs", "buts", damn!!, "coulda, woulda, shoulda" dirait Bradshaw. Peut-être.
Mais il y a aussi et surtout ces expériences qui viennent sans invitation. Non choisies, non sollicitées. Elles ont du culot, ces salopes. Secouer nos vies et nos maisons. Installer le chaos sur une route paisible jusque la sans veritable maux. Qui nous amaigrissent. Nous salissent. Nous attristent. Volent à nos nuits leur sommeil. A nos jours leur soleil. A nos ambitions leur courage. A notre âme nomade toute envie de voyage. A nos lèvres leur gourmandise. A nos yeux leurs surprises. A nos doigts leurs bêtises. A notre peau ses frémissements. A notre coeur son enfant. A nos rêves leur raison d'être. A nos prisons internes leurs fenêtres. Ces expériences qui nous grandissent sans préavis, qui viennent semer les ennuis, qui sont supposées rendre plus tenace mais qui bien souvent laissent épuisé, las, dégouté, dégueulasse.
Finalement, l'âge que l'on a n'a rien à voir avec les années vécues. Ni les bougies soufflées. Ni les amours déchues. Ni les rides au coin de ses yeux fatigués. Ni la fermeté de son corps. Ni les adieux violents dans les aéroports. Ni l'intensité de ses remords. Ni la sagesse de son esprit. Ni les livres lus. Ni l'éducation recue. Ni les enfants qu'on a fait. Ni les amis qu'on laisse passer. On a l'âge que la vie veut bien nous donner.
©
samedi, octobre 06, 2012
Moustique
J’aime mes matins. Même quand je me réveille quand déjeunent certains. J’aime savourer mon café en me prélassant au creux de mon lit douillet, la mine encore fatiguée, les idées en slow motion et les cheveux trop frisés, vérifier ma boite à lettre, lire l’email d’une bonne copine, sourire seule devant mon ordinateur, écouter Barbara, me demander quel temps il fera. Mon café, je n’aime pas qu’on me le fasse. J’aime bien le concentrer, et remplir seulement à moitié la tasse. Faire un bon café est tout un art. Celui des autres a un goût bizarre.
J’aime que le matin représente, même faussement, un nouveau recommencement. Toutes les possibilités, le néant. J’aime qu’il soit calme, qu’il soit lent. Qu’il efface les chagrins de la veille. Qu’il réduise ses tourments, qu’il promette des merveilles.
J’aime la journée, son bruit, ses nouvelles. Quand mon frère se promène à la maison, une tranche de pizza froide à la main. Quand je retrouve mes copines pour un déjeuner ou un thé au jasmin. J’aime que ma chanson préférée passe à la radio. Qu’elle vienne de commencer et que je n’en rate aucun morceau.
J’aime les soirées Beyrouthines. Les verres en terrasse et la même routine. Recevoir les confidences d’une copine. J’aime reconduire seule chez moi, tard dans la nuit, repenser ma vie puis hausser le volume de la musique pour taire dans ma tête le bruit. Monter le volume pour assourdir mes soucis de paroles légères et de notes jolies.
Mais je n’aime pas la nuit. Je l’ai dit et redit, elle exagère la vie. Je n’aime pas le silence qui m’envahit. Je n’aime pas que mon oreiller déclenche les ennuis. Les minutes sont interminables quand on souffre d’insomnie. Je n’aime pas cette peur injustifiée que le matin ne se lève jamais. Ni le souffle du vent sur mes volets. Et quand enfin je ferme l’œil, c’est alors qu’un moustique décide de faire sa tournée. Un moustique, c’est petit mais violent. C’est low profile mais très méchant. Ca interdit le repos, le rêve, l’abandon. La complicité entre la nuit et les moustiques n’a rien de bon. Ils se nourrissent d'amertume plutot que de bonbons.©
Dounia
Dounia est belle. Dounia est frêle. Elle est élégante, Dounia. Elle a la taille, elle a le corps. Elle a les yeux grands et le regard fort. Elle a le rire facile, explosif et léger. Elle s’en fout de ce que l’on peut penser. Elle ne cache pas les dents quand elle rit aux éclats. Et quand on l’entend rire, on a l’impression que tout ira. Elle a les cheveux longs, souples et ondulés. Aux couleurs de la nuit et à l’odeur du sucre brulé. Elle a la peau douce et pâle. Elle a la parole franche qui n’a rien de banal. Elle a le job qu’elles veulent toutes. Sans hésitation quelconque, elle connaît sa route. Elle mange ce qu’elle veut sans que ses hanches en pleurent. Elle fonce dans la vie, elle n’a pas peur. Dounia aime la musique et aime danser. Quand elle bouge, elle est gracieuse. Les autres ont l’air gourdes à ses cotés. Elle vit sa vie, elle est heureuse. Elle est libre Dounia. Elle a le culot, que nous - bêtes gentilles polies- nous n’avons pas. Elle ne se fait pas marcher sur les pieds. Elle s’impose, avec un sourire qui laisse bouche bée. Elle a un homme qui sait qu’il faut tantôt l’aimer et tantôt la laisser s’évader. Elle a ses peintures pour dessiner le monde qui lui plait. Elle a la démarche agile et des doigts de fée. Elle a de l’aquarelle sur les murs et ça a un joli effet. Elle a une nonchalance délicieuse qu’on échoue à imiter. Elle porte dans son regard l’univers et son immensité. On y plonge pour se perdre, pour se retrouver. Elle écoute comme si nos mots, elle les dévorait. Elle se confie comme pour notre âme pénétrer. Elle a une balançoire dans son jardin toujours fleuri, même quand le printemps est depuis longtemps fini. Les fleurs ne meurent pas chez elle. Chez nous, même les cactus ont du mal à battre l’aile. Elle ne s’excuse pas d’être, Dounia. Elle est, et puis tant pis si ca plait pas. Elle est drôle aussi, comme si ca ne suffisait pas. Mais le jour où, sur sa balançoire qui ne grince pas, elle nous confia ses incertitudes cachées et son plus vilain secret, impulsivement et sans la moindre méchanceté, nous ne pûmes empêcher comme un soupir soulagé. Et pourtant… Dounia, nous l’aimons. Sans fin. Mais qu’elle redevienne humaine, bizarrement, nous fit du bien.
©
jeudi, octobre 04, 2012
Le Lapin
L'idée qu'un lapin puisse être clairvoyant ne lui etait jamais encore passée à l'esprit. Et pourtant... Son esprit avait bien erré ces derniers temps. Puisqu'il n'avait mieux à faire. Puisque le temps se faisait lent et puisque l'été ne l'inspirait guère. Ou plus.
La vie avait perdu son charme, son mystère. Elle lui semblait tout à coup trop banale ou trop complexe... Le dilemme la laissait perplexe. Entre les deux, elle ne savait plus. Et puis le trop simple comme le trop compliqué sont a son coeur fragile et son cerveau futile hors portée.
Et pourtant elle le sait. Qu'elle doit se decider. Agir. Choisir. Partir. Ou rester. Mais choisir quoi et pourquoi, partir où et comment, quand ... Tout fait défaut. L'envie, l'intuition, le besoin, la folie, la raison... Quoi faire de sa vie quand on aime tout mais plus rien du tout ...
Elle se souvint d'un roman de Paolo Coelho dans lequel il écrit qu'au croisement des chemins il faut se poser et attendre, s'asseoir sur une terre sage et tendre, jusqu'a ce que l'intuition nous indique le chemin à prendre.
Mais elle n'aime plus Paolo Coelho depuis que tout le monde l'aime. Elle préfère les romans inconnus de poètes déchus mal lus, mal compris, morts avant d'avoir tout dit.
Elle n'aime pas ses phrases toutes faites et grandioses qui prétendent tout dire mais qui ne disent rien en réalité, hautaines de réponses simples aux questions transcendantales, répétées jusqu'à être vidées de toute âme, laides de s'être trop montrées, sales de s'être trop echangées, fatiguées d'avoir trop voyagé, tristes de n'avoir jamais été pensées...
Elle cherche ses propres réponses arrogantes qui ne font que lui poser des lapins. Elle cherche son propre destin. Et puis il y eut l'histoire d'Alice et du lapin:
- Which road do I take? asked Alice.
- where to you want to go? replied the rabbit.
- I don't know, answered Alice.
- Then, said the rabbit, it doesn't matter.
It really doesn't matter ...
©
mercredi, octobre 03, 2012
Ranger
Aujourd’hui, j’ai tout fait descendre par terre. Comme ca au moins, je suis sûre de tout trier sans remettre à après. Les robes de soirée, les jupes d’été, les vestes, les chemises vieillies, les robes trop courtes, les jeans qui datent de mes quinze ans, les t-shirts décolorés et les chaussures ringardes un jour aimées.
J’ai passé des heures à faire le point. A mettre d’un coté ce que je voulais garder et d’un autre ce que je voulais envoyer loin. Cet exercice ménager quoique anodin vint tourmenter mon esprit en provoquant des questions transcendantales que je voulais justement chasser en occupant mes mains.
Comment savoir en l’achetant qu’un vêtement sera gardé longtemps ? Comme mon plus vieux pull gris dans lequel je dors encore pour taire les remords… Ou ce jeans autrefois bleu marine et aujourd’hui bleu très clair presque blanc, maintenant déchiré au niveau du genou droit, qui a grandi avec moi, apprivoisé des formes lunatiques et connu toutes mes peines, mes joies, mes effrois ? Ce jeans que je garderai à jamais, même s’il devenait un pauvre bout de tissu fatigué, dégoûté, essoufflé par les années. Pourquoi achetons-nous même parfois des vêtements qui ne seront jamais portés, aimés au seul instant de l’achat, et détestés à jamais après ?
L’idéal serait d’emporter les vêtements chez soi, de les installer confortablement sur l’étagère d’une armoire propre et attendre quelque temps pour savoir s’ils remporteront le défi du temps, pour ne les acheter qu’a posteriori dans l’affirmative… Le rangement se fera alors plus rare et mon armoire ne sera habitée que par de jolies pièces que je ne lâcherai jamais ….
Mais la vie est faite de choix souvent rapides, impulsifs, instantanés. D’amitiés éphémères qui durent le temps d’une soirée. Et de regrets.
Quoique...
Il est vrai, j’aime bien ranger. Mais pas trop. Sinon ca m’angoisse.
Quand les choses m'ont l'air bien lisses, je les froisse.
La vie trop propre, trop classée, à vrai dire je m'en lasse.
mardi, juin 19, 2012
Le métèque- Georges Moustaki
Cette chanson ne manquera jamais de me faire rêver. Georges... j'aurais aimé l'aimer.
Avec ma gueule de métèque
De Juif errant, de pâtre grec
Et mes cheveux aux quatre vents
Avec mes yeux tout délavés
Qui me donnent l'air de rêver
Moi qui ne rêve plus souvent
Avec mes mains de maraudeur
De musicien et de rôdeur
Qui ont pillé tant de jardins
Avec ma bouche qui a bu
Qui a embrassé et mordu
Sans jamais assouvir sa faim
Avec ma gueule de métèque
De Juif errant, de pâtre grec
De voleur et de vagabond
Avec ma peau qui s'est frottée
Au soleil de tous les étés
Et tout ce qui portait jupon
Avec mon cœur qui a su faire
Souffrir autant qu'il a souffert
Sans pour cela faire d'histoires
Avec mon âme qui n'a plus
La moindre chance de salut
Pour éviter le purgatoire
Avec ma gueule de métèque
De Juif errant, de pâtre grec
Et mes cheveux aux quatre vents
Je viendrai, ma douce captive
Mon âme sœur, ma source vive
Je viendrai boire tes vingt ans
Et je serai prince de sang
Rêveur ou bien adolescent
Comme il te plaira de choisir
Et nous ferons de chaque jour
Toute une éternité d'amour
Que nous vivrons à en mourir
Et nous ferons de chaque jour
Toute une éternité d'amour
Que nous vivrons à en mourir
mardi, février 07, 2012
Libanais, comme moi
La femme libanaise mariée à un ressortissant étranger ne peut, selon la loi libanaise, transmettre la nationalité libanaise à ses enfants.
Un décret libanais datant de 1925, dans son article premier, stipule : « est considéré comme libanais tout enfant né de père libanais ».
La suite de ce même article choque un peu plus : ‘’une femme non libanaise mariée à un libanais peut accorder sa nouvelle nationalité, obtenue automatiquement un an après le mariage, à ses enfants nés d’un précédent mariage avec un non libanais…’’
Les enfants d’un homme et d’une femme, tous les deux non libanais, auraient donc un peu plus de chance d’être octroyés la nationalité libanaise, dans le cas du remariage de la mère avec un homme libanais, que ceux nés d’une mère libanaise mariée à un ressortissant étranger.
En effet , et selon le Droit libanais :
Une mère libanaise peut transmettre sa nationalité à son enfant si celui-ci est né d’une relation hors mariage et de père inconnu ; une femme étrangère mère d’enfants mineurs nés d’un premier mariage avec un père étranger, si elle acquiert la nationalité libanaise en épousant un Libanais, peut alors transmettre sa nationalité à ses enfants mineurs non libanais, à la mort de son époux.
Et pourtant …
Le Liban n’est-il pas Etat membre des Nations Unies ? N’a-t-il pas participé à la rédaction de sa charte ?
Difficile à croire.
Parce que le paragraphe (b) de l’article (13) stipule que l’assemblée générale œuvrera dans le sens de « faciliter pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion, la jouissance des droits de l’homme et des libertés fondamentales ». Le paragraphe (c) de l’article (76), insiste sur la nécessité d’« encourager le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion ».
La constitution libanaise le dit. Qu’il y a égalité complète entre tous les citoyens libanais (article 7).
Comment interpréter la réalité ? Violation de la constitution ? Ou citoyenneté en fonction du sexe ?
Le Liban n’a-t-il pas signé en 1997 la « Convention internationale pour l’élimination de toutes formes de discrimination contre la femme » ?
Et pourtant, l’article 15, paragraphe 2, de la déclaration universelle des droits de l’homme, stipule que « nul ne peut être arbitrairement privé de sa nationalité ou du droit de changer de nationalité ».
Et le Liban, parait-il, aurait participé à la rédaction de celle-ci.
Et pourtant...
En vertu d’une loi datant de 2003, les égyptiennes mariées à des étrangers ont désormais le droit de donner la nationalité à leurs enfants.
En 2005, au Maroc, dans un discours du Trône datant du 30 Juillet 2005, on entend : « Soucieux de toujours répondre aux préoccupations réelles et aux aspirations légitimes et raisonnables de tous les citoyens - qu'ils résident au Royaume ou à l'étranger -, Nous avons décidé, en Notre qualité de Roi-Commandeur des Croyants (Amir Al-Mouminine), de conférer à l'enfant le droit d'obtenir la nationalité marocaine de sa mère ».
En 2009, les Algériennes sont autorisées à transmettre leur nationalité à leurs enfants après la levée par un décret présidentiel de la réserve sur un article de la Convention de 1979 sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.
Et pourtant...
En 2009, au Liban, une lueur d’espoir quand on assiste – presque ! – à un revirement de jurisprudence.
En effet, en juin 2009, suite au décès de son mari ressortissant égyptien, Samira Soueidan se voit octroyer le droit de transmettre sa nationalité à trois de ses enfants nés au Liban. La décision fut fondée sur l’article 7 de la Constitution libanaise qui énonce le principe d'égalité devant la loi pour tous les citoyens, hommes et femmes. Le raisonnement du juge (John Azzi) fut le suivant : si une femme étrangère ayant obtenu la nationalité de son mari libanais pouvait la transmettre à ses enfants non libanais nés d’un mariage préalable avec un non libanais, une femme née libanaise devait a fortiori pouvoir la transmettre aussi.
Cependant, le ministre de l’intérieur fait appel à la décision. Et la cour d’appel rejette la demande de Samira.
Et je ne sais si l’on peut critiquer la décision fondée après tout sur le texte libanais. Ne faut-il pas changer ce dernier ?
Si le législateur ne se précipite pas pour le faire, ce serait, selon certains, pour des raisons politiques et d’équilibre confessionnel. Il aurait trouvé dans la violation de ce droit naturel de la femme, une façon d’empêcher la naturalisation des refugiés palestiniens.
Certains diraient qu’un changement de mentalité préalable permettrait une modification du texte. D’autres sont convaincus que le contraire serait plus juste. Un changement du texte d’abord. Et un changement de mentalité précipité, devenu alors obligatoire.
Je suis libanaise. La Loi me déplait. Mais elle ne me dissuadera pas d’épouser l’élu de mon cœur, non libanais. Mes futurs enfants, un jour, ne seront que résidents. Pas citoyens. Ils devront obtenir un visa pour visiter leurs grands parents, on ne peut plus libanais. Ils devront être titulaires d’un permis de séjour. Eventuellement aussi, d’un permis de travail, s’ils décident de rester. Ils n’auront pas accès à une éducation publique gratuite. Ils feront face à des complications administratives, certes. Mais ceci n’empêchera pas qu’ils seront, dans leurs cœurs, âmes et esprits, aussi libanais que moi. Et je ferais tout pour. Croyez-moi.
Ils parleront comme moi. Un arabe qui chante. Entremêlé de quelques mots de francais et d’anglais, naturels, qu’ils ne peuvent empêcher. Ils exigeront la Mlloukhieh le dimanche et un verre d’arak avec leur Kebbeh Nayye. Ils auront le cœur en morceaux quand quelqu’un aura la mauvaise idée d’attaquer en paroles leur Liban adoré. Et n’hésiteront pas à sortir les griffes pour le défendre, surtout quand face-à-face à un étranger. Ils feront du ski à Faraya, danseront à Beyrouth et bronzeront la peau au soleil de Batroun.
Mes enfants, je l’espère, seront des enfants que le Liban aurait aimé avoir. Que le Liban perd à ne pas avoir. Que le Liban aurait… rejetés.
Ils ne voteront pas. Et si un jour au Liban confrontés à des obstacles divers et exagérés, ils seront résignés à abandonner. Ils iront alors là-bas, là ou la Terre accueille plus et meilleur. Ils occuperont des postes importants. Enfin, j’aime à le croire, comme toute mère que je ne suis pas encore… Ils seront aussi titulaires d’un passeport anglais.
Mais rien ne changera… non rien… le fait que leur anglais, parce qu’un peu chanté… sonnera…. Libanais !
Un décret libanais datant de 1925, dans son article premier, stipule : « est considéré comme libanais tout enfant né de père libanais ».
La suite de ce même article choque un peu plus : ‘’une femme non libanaise mariée à un libanais peut accorder sa nouvelle nationalité, obtenue automatiquement un an après le mariage, à ses enfants nés d’un précédent mariage avec un non libanais…’’
Les enfants d’un homme et d’une femme, tous les deux non libanais, auraient donc un peu plus de chance d’être octroyés la nationalité libanaise, dans le cas du remariage de la mère avec un homme libanais, que ceux nés d’une mère libanaise mariée à un ressortissant étranger.
En effet , et selon le Droit libanais :
Une mère libanaise peut transmettre sa nationalité à son enfant si celui-ci est né d’une relation hors mariage et de père inconnu ; une femme étrangère mère d’enfants mineurs nés d’un premier mariage avec un père étranger, si elle acquiert la nationalité libanaise en épousant un Libanais, peut alors transmettre sa nationalité à ses enfants mineurs non libanais, à la mort de son époux.
Et pourtant …
Le Liban n’est-il pas Etat membre des Nations Unies ? N’a-t-il pas participé à la rédaction de sa charte ?
Difficile à croire.
Parce que le paragraphe (b) de l’article (13) stipule que l’assemblée générale œuvrera dans le sens de « faciliter pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion, la jouissance des droits de l’homme et des libertés fondamentales ». Le paragraphe (c) de l’article (76), insiste sur la nécessité d’« encourager le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion ».
La constitution libanaise le dit. Qu’il y a égalité complète entre tous les citoyens libanais (article 7).
Comment interpréter la réalité ? Violation de la constitution ? Ou citoyenneté en fonction du sexe ?
Le Liban n’a-t-il pas signé en 1997 la « Convention internationale pour l’élimination de toutes formes de discrimination contre la femme » ?
Et pourtant, l’article 15, paragraphe 2, de la déclaration universelle des droits de l’homme, stipule que « nul ne peut être arbitrairement privé de sa nationalité ou du droit de changer de nationalité ».
Et le Liban, parait-il, aurait participé à la rédaction de celle-ci.
Et pourtant...
En vertu d’une loi datant de 2003, les égyptiennes mariées à des étrangers ont désormais le droit de donner la nationalité à leurs enfants.
En 2005, au Maroc, dans un discours du Trône datant du 30 Juillet 2005, on entend : « Soucieux de toujours répondre aux préoccupations réelles et aux aspirations légitimes et raisonnables de tous les citoyens - qu'ils résident au Royaume ou à l'étranger -, Nous avons décidé, en Notre qualité de Roi-Commandeur des Croyants (Amir Al-Mouminine), de conférer à l'enfant le droit d'obtenir la nationalité marocaine de sa mère ».
En 2009, les Algériennes sont autorisées à transmettre leur nationalité à leurs enfants après la levée par un décret présidentiel de la réserve sur un article de la Convention de 1979 sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.
Et pourtant...
En 2009, au Liban, une lueur d’espoir quand on assiste – presque ! – à un revirement de jurisprudence.
En effet, en juin 2009, suite au décès de son mari ressortissant égyptien, Samira Soueidan se voit octroyer le droit de transmettre sa nationalité à trois de ses enfants nés au Liban. La décision fut fondée sur l’article 7 de la Constitution libanaise qui énonce le principe d'égalité devant la loi pour tous les citoyens, hommes et femmes. Le raisonnement du juge (John Azzi) fut le suivant : si une femme étrangère ayant obtenu la nationalité de son mari libanais pouvait la transmettre à ses enfants non libanais nés d’un mariage préalable avec un non libanais, une femme née libanaise devait a fortiori pouvoir la transmettre aussi.
Cependant, le ministre de l’intérieur fait appel à la décision. Et la cour d’appel rejette la demande de Samira.
Et je ne sais si l’on peut critiquer la décision fondée après tout sur le texte libanais. Ne faut-il pas changer ce dernier ?
Si le législateur ne se précipite pas pour le faire, ce serait, selon certains, pour des raisons politiques et d’équilibre confessionnel. Il aurait trouvé dans la violation de ce droit naturel de la femme, une façon d’empêcher la naturalisation des refugiés palestiniens.
Certains diraient qu’un changement de mentalité préalable permettrait une modification du texte. D’autres sont convaincus que le contraire serait plus juste. Un changement du texte d’abord. Et un changement de mentalité précipité, devenu alors obligatoire.
Je suis libanaise. La Loi me déplait. Mais elle ne me dissuadera pas d’épouser l’élu de mon cœur, non libanais. Mes futurs enfants, un jour, ne seront que résidents. Pas citoyens. Ils devront obtenir un visa pour visiter leurs grands parents, on ne peut plus libanais. Ils devront être titulaires d’un permis de séjour. Eventuellement aussi, d’un permis de travail, s’ils décident de rester. Ils n’auront pas accès à une éducation publique gratuite. Ils feront face à des complications administratives, certes. Mais ceci n’empêchera pas qu’ils seront, dans leurs cœurs, âmes et esprits, aussi libanais que moi. Et je ferais tout pour. Croyez-moi.
Ils parleront comme moi. Un arabe qui chante. Entremêlé de quelques mots de francais et d’anglais, naturels, qu’ils ne peuvent empêcher. Ils exigeront la Mlloukhieh le dimanche et un verre d’arak avec leur Kebbeh Nayye. Ils auront le cœur en morceaux quand quelqu’un aura la mauvaise idée d’attaquer en paroles leur Liban adoré. Et n’hésiteront pas à sortir les griffes pour le défendre, surtout quand face-à-face à un étranger. Ils feront du ski à Faraya, danseront à Beyrouth et bronzeront la peau au soleil de Batroun.
Mes enfants, je l’espère, seront des enfants que le Liban aurait aimé avoir. Que le Liban perd à ne pas avoir. Que le Liban aurait… rejetés.
Ils ne voteront pas. Et si un jour au Liban confrontés à des obstacles divers et exagérés, ils seront résignés à abandonner. Ils iront alors là-bas, là ou la Terre accueille plus et meilleur. Ils occuperont des postes importants. Enfin, j’aime à le croire, comme toute mère que je ne suis pas encore… Ils seront aussi titulaires d’un passeport anglais.
Mais rien ne changera… non rien… le fait que leur anglais, parce qu’un peu chanté… sonnera…. Libanais !
vendredi, février 03, 2012
Le front
Son premier fut sur la paume de la main. Rien de plus anodin. Et pourtant, je mentirais si je disais qu’il n’a pas provoqué en moi des désirs transcendant, et de loin, la légèreté de l’acte. Ses yeux, évasifs et errants, presque vides et je ne sais s’il faisait semblant, me rendirent dingue à cet instant, et je ne sus jamais si le film dans ma tête faisait partie du plan, ou si son baiser était totalement innocent.
Le second, j’avoue, que je l’ai exigé. Sur la veine bleutée du poignet. Parce que de Jeanne Moreau, à l’époque, j’étais obsédee. ‘’J’ai la mémoire qui flanche’’ était ma chanson préférée. Et pour l’aimer davantage, j’ai voulu pouvoir m'y identifier, c'est-a-dire la chanter en pensant à lui, ou à l’une de nos soirées. En voiture, je chantonnais ‘’tout entre nous, a commencé, par un très long baiser, sur la veine bleu-tée du poignet, un long baiser sans fin’’ … Je voulais faire en sorte que cette chanson devienne mienne, mais je ne pouvais oublier le fait que c’était une scène fausse, provoquée. Et ma mémoire, là, malheureusement, n’a pas su flancher.
Des baisers sur la bouche, y en a eu plein… Les premiers étaient magiques. Ses baisers sur le dos étaient… comment dire ? Féériques ? Bref.
Je pourrais écrire notre histoire en racontant nos baisers. Les baisers secs sur la joue, pour clore une conversation qu’il jugeait agaçante ou futile, ou même, tout simplement, finie, alors que pour moi, elle ne venait que de commencer. Les baisers sur les cheveux, quand je faisais une remarque que je pensais pertinente. Remarque qui en réalité ne réussissait qu’à lui arracher quelques sons bizarres sans cesse dérivés du rire sarcastique… et un bisou rapide sur ma chevelure sauvage. Comme pour dire, tu es gentille, un peu naïve, mignonne quand même. Je les détestais, ces baisers là.
Y en a eu plein de beaux, de magnifiques, de superbes…
Je ne me souviens plus exactement de chacun. Je me souviens vaguement de l’idée gardée des sentiments alors provoqués et des réactions, de bonheur ou de colère, qui de moi émanaient. Les hauts et les bas étaient délicieux, d’une façon paradoxale peut-être, mais qui fait tout le charme d’une relation.
Tout était beau. Tout. Sauf le dernier baiser. Celui qui a su dire, tendrement, tout ce que je voulais, mais craignait entendre, celui qui a su, avec élégance peut-être, lâcheté sûrement, avec douceur sans doute, avec peur surtout, servir du dernier point, du dernier paragraphe, de la dernière page, du dernier chapitre d’un roman que beaucoup n’auraient lu qu’à moitié.
Ce fut un baiser sur …
Le second, j’avoue, que je l’ai exigé. Sur la veine bleutée du poignet. Parce que de Jeanne Moreau, à l’époque, j’étais obsédee. ‘’J’ai la mémoire qui flanche’’ était ma chanson préférée. Et pour l’aimer davantage, j’ai voulu pouvoir m'y identifier, c'est-a-dire la chanter en pensant à lui, ou à l’une de nos soirées. En voiture, je chantonnais ‘’tout entre nous, a commencé, par un très long baiser, sur la veine bleu-tée du poignet, un long baiser sans fin’’ … Je voulais faire en sorte que cette chanson devienne mienne, mais je ne pouvais oublier le fait que c’était une scène fausse, provoquée. Et ma mémoire, là, malheureusement, n’a pas su flancher.
Des baisers sur la bouche, y en a eu plein… Les premiers étaient magiques. Ses baisers sur le dos étaient… comment dire ? Féériques ? Bref.
Je pourrais écrire notre histoire en racontant nos baisers. Les baisers secs sur la joue, pour clore une conversation qu’il jugeait agaçante ou futile, ou même, tout simplement, finie, alors que pour moi, elle ne venait que de commencer. Les baisers sur les cheveux, quand je faisais une remarque que je pensais pertinente. Remarque qui en réalité ne réussissait qu’à lui arracher quelques sons bizarres sans cesse dérivés du rire sarcastique… et un bisou rapide sur ma chevelure sauvage. Comme pour dire, tu es gentille, un peu naïve, mignonne quand même. Je les détestais, ces baisers là.
Y en a eu plein de beaux, de magnifiques, de superbes…
Je ne me souviens plus exactement de chacun. Je me souviens vaguement de l’idée gardée des sentiments alors provoqués et des réactions, de bonheur ou de colère, qui de moi émanaient. Les hauts et les bas étaient délicieux, d’une façon paradoxale peut-être, mais qui fait tout le charme d’une relation.
Tout était beau. Tout. Sauf le dernier baiser. Celui qui a su dire, tendrement, tout ce que je voulais, mais craignait entendre, celui qui a su, avec élégance peut-être, lâcheté sûrement, avec douceur sans doute, avec peur surtout, servir du dernier point, du dernier paragraphe, de la dernière page, du dernier chapitre d’un roman que beaucoup n’auraient lu qu’à moitié.
Ce fut un baiser sur …
jeudi, février 02, 2012
Cerveau Lent
Oisive. Et ceci depuis quelques mois. Cela ne me déplait pas. J’avoue que je savoure… les nuits blanches, les grasses matinées, les rendez-vous en pleine journée, le temps illimité devant la télé, la vie en survêt, les discussions futiles, et l’analyse détaillée du temps qu’il fait. Sauf que mon cerveau devient lent. Et il n’ya rien de plus dangereux qu’un cerveau lent.
Parce que la musique à elle seule peut le manipuler. L’emmener là où il refusait, pendant longtemps, de mettre les pieds. Un film tragique peut le détruire. Et une parole mal placée complètement l’obséder. Le cerveau lent s’évade lors de l’admiration d’un paysage, jusqu’à ne plus voir vagues et océans, mais bien au-delà de l’infini, son propre néant. Le cerveau lent réagit en retard. A défaut d’exercice. Il reçoit les phénomènes extérieurs sans censure, les absorbe sans les digérer, et les mélange sans les filtrer. Ses nuits sont longues et sans émotions. Ses idées vagues et sans précision. Ses rêves fades et sans réelle ambition. Et ses paroles légères, sans préalable sélection. Elles se concrétisent à travers une voix douce et timide, qui en réalité n’est que le résultat d’une nonchalance maladive transformée en réalité.
Mon cerveau lent ne comprend plus la peur, la faiblesse, la tristesse, la blessure. Caché derrières de grands yeux ronds, marrons, et bêtes, il commande à la bouche de redire ces choses qu’il entend sans qu’il ne les pense vraiment. Spectateur d’un monde qui l’indiffère, il ne sait plus ce qui le stimule, ni ce qu’il préfère.
Le cerveau lent devient de plus en plus lent chaque jour. Mais il se sait lent. Alors il garde l’espoir du retour.
Les décisions sont lentes aussi. Elles changent sans cesse en fonction de… quoi ? qui ? il ne sait plus. Enfin… si… peut-être… plus.
Le cerveau lent s’évade, léger comme une plume. Il effleure sable chaud et coquillage, ciel bleu et nuages, Londres, Beyrouth, une pizza, une tarte citron, les maths et les lettres, il se goinfre de tout et de rien, ne connait plus son chemin, préfère l’anesthesie totale à l’effort qui porterait en lui l’espoir de changer de sort.
Le cerveau lent aime la musique. Eva Cassidy surtout. Lana Del Rey. Renault. En ce moment. Il aime les films légers. Les ballades nocturnes. Le vin. Les rencontres familières et sereines. Dormir tard pour s’éteindre vite. Pour s’éteindre complètement. Shut Down.
Il n’aime pas les questions transcendantales. Il déteste l’avenir. Il possède le pouvoir de voyager dans le passé. Il choisit ses moments préférés. Il y reste. Surtout pour dormir. Avec toi.
Mon cerveau est un cerf-volant.
Parce que la musique à elle seule peut le manipuler. L’emmener là où il refusait, pendant longtemps, de mettre les pieds. Un film tragique peut le détruire. Et une parole mal placée complètement l’obséder. Le cerveau lent s’évade lors de l’admiration d’un paysage, jusqu’à ne plus voir vagues et océans, mais bien au-delà de l’infini, son propre néant. Le cerveau lent réagit en retard. A défaut d’exercice. Il reçoit les phénomènes extérieurs sans censure, les absorbe sans les digérer, et les mélange sans les filtrer. Ses nuits sont longues et sans émotions. Ses idées vagues et sans précision. Ses rêves fades et sans réelle ambition. Et ses paroles légères, sans préalable sélection. Elles se concrétisent à travers une voix douce et timide, qui en réalité n’est que le résultat d’une nonchalance maladive transformée en réalité.
Mon cerveau lent ne comprend plus la peur, la faiblesse, la tristesse, la blessure. Caché derrières de grands yeux ronds, marrons, et bêtes, il commande à la bouche de redire ces choses qu’il entend sans qu’il ne les pense vraiment. Spectateur d’un monde qui l’indiffère, il ne sait plus ce qui le stimule, ni ce qu’il préfère.
Le cerveau lent devient de plus en plus lent chaque jour. Mais il se sait lent. Alors il garde l’espoir du retour.
Les décisions sont lentes aussi. Elles changent sans cesse en fonction de… quoi ? qui ? il ne sait plus. Enfin… si… peut-être… plus.
Le cerveau lent s’évade, léger comme une plume. Il effleure sable chaud et coquillage, ciel bleu et nuages, Londres, Beyrouth, une pizza, une tarte citron, les maths et les lettres, il se goinfre de tout et de rien, ne connait plus son chemin, préfère l’anesthesie totale à l’effort qui porterait en lui l’espoir de changer de sort.
Le cerveau lent aime la musique. Eva Cassidy surtout. Lana Del Rey. Renault. En ce moment. Il aime les films légers. Les ballades nocturnes. Le vin. Les rencontres familières et sereines. Dormir tard pour s’éteindre vite. Pour s’éteindre complètement. Shut Down.
Il n’aime pas les questions transcendantales. Il déteste l’avenir. Il possède le pouvoir de voyager dans le passé. Il choisit ses moments préférés. Il y reste. Surtout pour dormir. Avec toi.
Mon cerveau est un cerf-volant.
mercredi, février 01, 2012
PC (ce n'est pas un ordinateur)
L’histoire ne s’est pas bien terminée. Elle n’avait pas bien commencé au départ et il n’est pas sûr qu’elle soit réellement finie aujourd’hui. Enfin, surtout pour elle.
Mais elle le sait… qu’il n’est pas fait pour elle. Qu’elle mérite mieux. Plus d’attention. Plus de temps. Et surtout… surtout… l’éventualité, même lointaine, même… éventuelle, d’un avenir. Elle ne l’exigeait pas dans l’immédiat. Elle n’exigeait que le rêve de celui-là. Et toute femme en a le droit.
Elle décide alors de le quitter. Fini. Lui, c’est la passion qu’il veut. Elle, la passion aussi. C’est une passionnée, une folle. Mais de la passion + un tout petit peu de raison aussi… Et quoi de plus normal ? Parce que la passion à elle seule, et au fil des années, détruit. Quand on s’y plonge, c’est souvent par envie et aussi, surtout, par arrogance. Que l’on possède ce pouvoir d’ouvrir une parenthèse et de la fermer. Que tout est contrôlé. Elle avait surestimé ses pouvoirs. Elle avait eu tort. Sa parenthèse, à elle, n’a pas su se refermer. Et il n’y a rien de pire qu’une parenthèse ouverte. ( Essayez.
Elle accepte alors, en se forçant, quelques invitations à diner. Avec des garçons bien qu’aimerait beaucoup sa mère. Des garcons avec qui elle pourrait, si elle le décidait, faire des projets. Ces hommes qui la regarderaient les yeux grand ouverts, beaucoup trop fiers, d’avoir l’occasion de partager, avec elle, la soirée.
Pendant qu’ils remuent leurs lèvres, vantent leurs succès et leurs exploits, elle pense à l’autre, à leurs soirées bêtes et enfantines, à la musique qui les unit, aux verres de vin, aux folies que seul lui sait installer, à ce qu’elle ressent quand elle est avec lui, dans ses bras, dans son regard, et dans sa vie. Elle s’y sent vivante. Tout simplement.
Avec les autres, sa vie semblerait prendre un tournant classique. C’est-à-dire triste. Un destin qu’elle appellerait tragique. Un dessin tout droit, bien souligné. Alors avec l’Autre… rien n’est prévisible. Et c’est ce qui l’avait attirée au départ. Ce plongeon dans le vide. Cet abandon total. Et cette faculté de se moquer, à deux, de la vie…
A peine son diner achevé, sans dessert, sans café, bien précipité, elle l’appelle. Elle appelle son obsession, sa drogue, son plus grand péché. Elle l’appelle sachant que ce serait comme à chaque fois, un moment de pure extase, une évasion là où elle ferait mieux ne plus aller, des rires exagérés mais tellement ressentis, du bonheur à l’état pur, sans artifices. Juste vrai.
Elle irait le voir… parce qu’elle pensera qu’il n’y a que lui pour elle. Qu’il la comprend. Qu’il ne peut peut-être pas lui promettre amour éternel mais qu’il est le seul à lui offrir l’amour conjugué au présent. Elle ira le voir parce qu’elle aura l’impression qu’il est au final, et par comparaison, son prince charmant.
Sauf qu’un prince charmant l’est dans l’absolu. Et jamais par comparaison.
Elle rentrera chez elle triste, dégoûtée, vidée. Elle se dira que voilà c’est fini. Elle effacera son numéro, le bloquera de sa boite à lettres. Elle lui dira aussi de l’oublier. Il n’essayera pas de la convaincre du contraire. Il saura très bien qu’il ya une parenthèse à jamais perdue et plein, plein, de points de suspension… partout ...
Mais elle le sait… qu’il n’est pas fait pour elle. Qu’elle mérite mieux. Plus d’attention. Plus de temps. Et surtout… surtout… l’éventualité, même lointaine, même… éventuelle, d’un avenir. Elle ne l’exigeait pas dans l’immédiat. Elle n’exigeait que le rêve de celui-là. Et toute femme en a le droit.
Elle décide alors de le quitter. Fini. Lui, c’est la passion qu’il veut. Elle, la passion aussi. C’est une passionnée, une folle. Mais de la passion + un tout petit peu de raison aussi… Et quoi de plus normal ? Parce que la passion à elle seule, et au fil des années, détruit. Quand on s’y plonge, c’est souvent par envie et aussi, surtout, par arrogance. Que l’on possède ce pouvoir d’ouvrir une parenthèse et de la fermer. Que tout est contrôlé. Elle avait surestimé ses pouvoirs. Elle avait eu tort. Sa parenthèse, à elle, n’a pas su se refermer. Et il n’y a rien de pire qu’une parenthèse ouverte. ( Essayez.
Elle accepte alors, en se forçant, quelques invitations à diner. Avec des garçons bien qu’aimerait beaucoup sa mère. Des garcons avec qui elle pourrait, si elle le décidait, faire des projets. Ces hommes qui la regarderaient les yeux grand ouverts, beaucoup trop fiers, d’avoir l’occasion de partager, avec elle, la soirée.
Pendant qu’ils remuent leurs lèvres, vantent leurs succès et leurs exploits, elle pense à l’autre, à leurs soirées bêtes et enfantines, à la musique qui les unit, aux verres de vin, aux folies que seul lui sait installer, à ce qu’elle ressent quand elle est avec lui, dans ses bras, dans son regard, et dans sa vie. Elle s’y sent vivante. Tout simplement.
Avec les autres, sa vie semblerait prendre un tournant classique. C’est-à-dire triste. Un destin qu’elle appellerait tragique. Un dessin tout droit, bien souligné. Alors avec l’Autre… rien n’est prévisible. Et c’est ce qui l’avait attirée au départ. Ce plongeon dans le vide. Cet abandon total. Et cette faculté de se moquer, à deux, de la vie…
A peine son diner achevé, sans dessert, sans café, bien précipité, elle l’appelle. Elle appelle son obsession, sa drogue, son plus grand péché. Elle l’appelle sachant que ce serait comme à chaque fois, un moment de pure extase, une évasion là où elle ferait mieux ne plus aller, des rires exagérés mais tellement ressentis, du bonheur à l’état pur, sans artifices. Juste vrai.
Elle irait le voir… parce qu’elle pensera qu’il n’y a que lui pour elle. Qu’il la comprend. Qu’il ne peut peut-être pas lui promettre amour éternel mais qu’il est le seul à lui offrir l’amour conjugué au présent. Elle ira le voir parce qu’elle aura l’impression qu’il est au final, et par comparaison, son prince charmant.
Sauf qu’un prince charmant l’est dans l’absolu. Et jamais par comparaison.
Elle rentrera chez elle triste, dégoûtée, vidée. Elle se dira que voilà c’est fini. Elle effacera son numéro, le bloquera de sa boite à lettres. Elle lui dira aussi de l’oublier. Il n’essayera pas de la convaincre du contraire. Il saura très bien qu’il ya une parenthèse à jamais perdue et plein, plein, de points de suspension… partout ...
mardi, janvier 31, 2012
HH (aka Happy Hour)
Mercredi, bien avant le soir. Pas de plans… encore. Il n’est jamais trop tard. Mais quoi faire. Quoi faire pour bruler une soirée de plus de l’hiver. Une soirée sombre. Très sombre. Une de celle qu’on a envie de bruler. Avec un cachet. Avec un sommeil provoqué. Avec des chansons tristes qui ne font qu’empirer les idées noires qu’on échoue à effacer. Avec un appel à un ami trop occupé. Avec un livre qui ne nous fait plus évader. Que faire… conduire ? Mais où ? Les rues nagent dans la pluie. Et puis le volant intensifie le bruit.
Une copine me propose quelques verres. Quelques verres en happy hour. Pas besoin d’aller trop loin. Il y a le bar mexicain du coin. Pourquoi pas ? La nuit est plus facile à deux. J’enfile un jeans. Celui qui ne me déçoit jamais. Malgré tous les gâteaux avalés. Un t-shirt blanc. Vide. Tout simple. Parce qu’il va bien avec le vide qui me hante. Un blazer noir, structuré. Une forme géométrique qui tente en vain de créer une illusion de contrôle dans une vie désordonnée. Le blazer à la Kim Kardashian… Aux épaules exagérées. Pourtant je la hais.
Deux filles en solo, un pitcher de Margarita citron, une table pour deux, tout ce qu’il faut pour tout vider. Nos histoires se mélangent et s’entremêlent, nos paroles ne sont même pas tristes. Elles manquent d’émotions. Par résignation. Parce que dans ma vie, c’est le chaos total. Les points d’interrogations à la fin de chaque affirmation. Demain semble si loin. Et l’hiver, cette année, est bien vilain.
Elle, son ex se marie. Ce soir même. Pourtant, elle ne ressent plus rien envers lui. Mais le mariage… Ce mariage avec cette autre la chipie ne fait qu’ajouter à ses ennuis. Parce qu’il clôture une histoire. Une histoire qui pour elle restait à clarifier. Plus maintenant… Le mariage ferme la page. Et ceci, sans préavis.
En happy hour, oui. Pourtant rien n’est happy. Nos deux visages se trempent dans la boisson sucrée salée. La fraicheur de la glace vient figer nos pensées. Et c’est parfait.
Bien plus tard, bien après la happy hour, la musique nous emporte et nos rires inexpliqués viennent tout balayer. La vie nous semble tout à coup bien banale. La nuit est enfin apprivoisée. Le monde nous appartient. A deux… loin est la happy hour. Mais happy est le moment. La nuit commence à s’éclipser et nous tentons maintenant en vain de la retenir. Nos soucis sont trempés dans un jus de tequila et de citron. La nuit est la notre. Le monde, la blague de l’instant. Et demain, une promesse d’un nouveau commencement.
Une copine me propose quelques verres. Quelques verres en happy hour. Pas besoin d’aller trop loin. Il y a le bar mexicain du coin. Pourquoi pas ? La nuit est plus facile à deux. J’enfile un jeans. Celui qui ne me déçoit jamais. Malgré tous les gâteaux avalés. Un t-shirt blanc. Vide. Tout simple. Parce qu’il va bien avec le vide qui me hante. Un blazer noir, structuré. Une forme géométrique qui tente en vain de créer une illusion de contrôle dans une vie désordonnée. Le blazer à la Kim Kardashian… Aux épaules exagérées. Pourtant je la hais.
Deux filles en solo, un pitcher de Margarita citron, une table pour deux, tout ce qu’il faut pour tout vider. Nos histoires se mélangent et s’entremêlent, nos paroles ne sont même pas tristes. Elles manquent d’émotions. Par résignation. Parce que dans ma vie, c’est le chaos total. Les points d’interrogations à la fin de chaque affirmation. Demain semble si loin. Et l’hiver, cette année, est bien vilain.
Elle, son ex se marie. Ce soir même. Pourtant, elle ne ressent plus rien envers lui. Mais le mariage… Ce mariage avec cette autre la chipie ne fait qu’ajouter à ses ennuis. Parce qu’il clôture une histoire. Une histoire qui pour elle restait à clarifier. Plus maintenant… Le mariage ferme la page. Et ceci, sans préavis.
En happy hour, oui. Pourtant rien n’est happy. Nos deux visages se trempent dans la boisson sucrée salée. La fraicheur de la glace vient figer nos pensées. Et c’est parfait.
Bien plus tard, bien après la happy hour, la musique nous emporte et nos rires inexpliqués viennent tout balayer. La vie nous semble tout à coup bien banale. La nuit est enfin apprivoisée. Le monde nous appartient. A deux… loin est la happy hour. Mais happy est le moment. La nuit commence à s’éclipser et nous tentons maintenant en vain de la retenir. Nos soucis sont trempés dans un jus de tequila et de citron. La nuit est la notre. Le monde, la blague de l’instant. Et demain, une promesse d’un nouveau commencement.
lundi, janvier 30, 2012
Je sais
‘’Je t’aime’’. Il faut attendre pour le dire. Il faut le sentir, vraiment, profondément. Il faut qu’il émane du cœur, qu’il fasse bruler la peau, qu’il s’échappe naturellement, presque trop vite, de notre bouche entrouverte, il faut qu’il se précipite, qu’il soit vrai, chuchoté ou crié, peu importe, il faut qu’il soit un peu maladroit, fragile, parfois timide et parfois costaud. Il faut qu’il soit dit dans le but de faire plaisir… et parfois même pour faire mal ; quand il n’ya plus rien à dire.
J’ai dit je t’aime. Plein de fois. Innocemment. Bêtement. Impulsivement. Je n’ai pas l’amour raisonnable. L’amour que je ressens me vient toujours trop vite. Presque aussi vite qu’il ne m’échappe. Je l’ai dit au réveil, je l’ai dit en message, je l’ai dit à l’oreille, je l’ai écrit sur des petits bouts de papier déchirés d’un cahier de français et je l’ai parfois pensé tellement fort que sur mes joues devenues roses il s’est dévoilé. Je l’ai écrit, souvent, sur le dos d’une photo de vacances, une photo qui vante une peau bronzée, des mèches dorées, un sourire jamais forcé, des cheveux dans le vent, un short en jeans, des vagues en arrière plan et toutes ces choses éphémères qui ne survivent jamais la saison.
Je l’ai dit par erreur quelquefois, après quelques verres de trop, sans mentir toutefois, en le pensant à la seconde même, parce que la chanson était trop belle, parce que ce soir là il était beau, parce que ma robe était nouvelle, parce que la nuit était fraiche, et que je n’avais pas envie de rentrer tôt…
Les je t’aime, oui, je les ai trop dits…. Cœur artichaut, peut-être. Cœur archi-chaud, peut-être aussi, c’est un garçon qui me l’a dit. Une inflation des ‘’je t’aime’’ qui a dénudé la déclaration la plus puissante et la plus fragile à la fois de sa vraie valeur.
Oui, je l’ai dit. Et parfois, j’ai eu droit à un ‘’je t’aime, aussi’’. Le ‘’moi aussi’’ me révoltait. Je voulais une reformulation complète, et je l’exigeais. Les je t’aime se sont succédés, oui, au fil des années jusqu’à devenir aussi désuets que les réponses qui les suivaient.
Jusqu’au jour où à mon je t’aime il répondit ‘’je sais’’. Et dans sa certitude dénuée de toute arrogance, je retrouvai la magie de mes mots. Et ils redevinrent, de par leur évidence dans ses yeux, tout simplement beaux.
J’ai dit je t’aime. Plein de fois. Innocemment. Bêtement. Impulsivement. Je n’ai pas l’amour raisonnable. L’amour que je ressens me vient toujours trop vite. Presque aussi vite qu’il ne m’échappe. Je l’ai dit au réveil, je l’ai dit en message, je l’ai dit à l’oreille, je l’ai écrit sur des petits bouts de papier déchirés d’un cahier de français et je l’ai parfois pensé tellement fort que sur mes joues devenues roses il s’est dévoilé. Je l’ai écrit, souvent, sur le dos d’une photo de vacances, une photo qui vante une peau bronzée, des mèches dorées, un sourire jamais forcé, des cheveux dans le vent, un short en jeans, des vagues en arrière plan et toutes ces choses éphémères qui ne survivent jamais la saison.
Je l’ai dit par erreur quelquefois, après quelques verres de trop, sans mentir toutefois, en le pensant à la seconde même, parce que la chanson était trop belle, parce que ce soir là il était beau, parce que ma robe était nouvelle, parce que la nuit était fraiche, et que je n’avais pas envie de rentrer tôt…
Les je t’aime, oui, je les ai trop dits…. Cœur artichaut, peut-être. Cœur archi-chaud, peut-être aussi, c’est un garçon qui me l’a dit. Une inflation des ‘’je t’aime’’ qui a dénudé la déclaration la plus puissante et la plus fragile à la fois de sa vraie valeur.
Oui, je l’ai dit. Et parfois, j’ai eu droit à un ‘’je t’aime, aussi’’. Le ‘’moi aussi’’ me révoltait. Je voulais une reformulation complète, et je l’exigeais. Les je t’aime se sont succédés, oui, au fil des années jusqu’à devenir aussi désuets que les réponses qui les suivaient.
Jusqu’au jour où à mon je t’aime il répondit ‘’je sais’’. Et dans sa certitude dénuée de toute arrogance, je retrouvai la magie de mes mots. Et ils redevinrent, de par leur évidence dans ses yeux, tout simplement beaux.
vendredi, novembre 11, 2011
Ma très chère Julie,
Depuis notre dernier échange, rien n’a changé. De longues journées qui ne servent à rien, si ce n’est à réaliser que je ne sais par où commencer. Quoi faire ? J’aime tant de choses que rien de particulier ne peut me retenir le temps de commencer une chose et de l’achever. Je mange bien, je dors super bien et j’ose à peine te dire que je deviens celle que je t’ai promis ne jamais devenir, la fille un peu superficielle, un peu gâtée, qui ne sait que se faire entre copines des cafés, et de la vie un long weekend qui ne saurait se terminer.
La famille va bien, merci. C’est essentiellement elle qui fait embellit la vie, ici. Il fait beau, les petites robes remplissent mon armoire et je cache derrière les gros manteaux qui me rappellent nos soirées londoniennes, le métro, et la nuit de chez toi qui tombe sur la ville toujours un peu trop tôt.
Ton Facebook regorgé de photos de bébés ? Et bien ici aussi, ma belle. Toutes sont mariées. Comment te le dire ? J’y pense aussi, parfois… Non… je ne change pas ! Je t’entends presque rire, mais écoute moi… C’est pour avoir un homme et un seul, pour la vie, comme dans les romans. Et c’est surtout pour avoir beaucoup, beaucoup d’enfants.
Ecrire non… c’est beaucoup trop sérieux. Je jetterai des mots comme ca, pour vider et dormir mieux. Pas de projets, mais beaucoup d’espoir, que la vie, un soir, me chuchote quel chemin prendre et élimine le hasard. En attendant… c’est surtout déjeuners de famille et verre avec mes copines sur un bar.
Dis-moi ? Parle-moi ? Le boulot, les amours, les sorties, les fringues, je veux tout savoir ! Parle-moi aussi de Londres… Je sais je sais… je l’ai traitée de tous les noms il n y a pas très longtemps. Mais elle finit par nous manquer… la pute !
Karen.
La famille va bien, merci. C’est essentiellement elle qui fait embellit la vie, ici. Il fait beau, les petites robes remplissent mon armoire et je cache derrière les gros manteaux qui me rappellent nos soirées londoniennes, le métro, et la nuit de chez toi qui tombe sur la ville toujours un peu trop tôt.
Ton Facebook regorgé de photos de bébés ? Et bien ici aussi, ma belle. Toutes sont mariées. Comment te le dire ? J’y pense aussi, parfois… Non… je ne change pas ! Je t’entends presque rire, mais écoute moi… C’est pour avoir un homme et un seul, pour la vie, comme dans les romans. Et c’est surtout pour avoir beaucoup, beaucoup d’enfants.
Ecrire non… c’est beaucoup trop sérieux. Je jetterai des mots comme ca, pour vider et dormir mieux. Pas de projets, mais beaucoup d’espoir, que la vie, un soir, me chuchote quel chemin prendre et élimine le hasard. En attendant… c’est surtout déjeuners de famille et verre avec mes copines sur un bar.
Dis-moi ? Parle-moi ? Le boulot, les amours, les sorties, les fringues, je veux tout savoir ! Parle-moi aussi de Londres… Je sais je sais… je l’ai traitée de tous les noms il n y a pas très longtemps. Mais elle finit par nous manquer… la pute !
Karen.
Eternuer
Je passe mon temps à éternuer. Surtout quand les saisons changent. Comme si chaque éternuement venait jeter les soucis de la saison passée, ou officiellement la clôturer. C’est dérangeant, c’est vrai. Mais ca passe. C’est rapide, un éternuement. Un peu comme l’orage. Inattendu. Involontaire. Inévitable.
Le seul problème, c’est quand on éternue en voiture. Parce que l’on ne peut s’empêcher de fermer les yeux. Ne serait-ce qu’une fraction de seconde. Une fraction du seconde, courte, certes, quoique dangereuse, surtout sur une autoroute et surtout quand on roule à plus de cent à l’heure. Pendant une fraction de seconde, les yeux se ferment, la vue se perd et de ce fait, le contrôle aussi.
On entend autour, les klaxons, le bruit. On n’a pas le temps d’avoir peur. C’est bref. Mais une fois le contrôle restitué, l’on se dit que la prochaine fois, on gardera les yeux ouverts. On y pense, on décide, c’est fait. Puis on éternue. Et l’on ferme les yeux quand même, malgré ce qui a été prévu.
Et je te dis oui. Un peu comme j’éternue. En perdant la vue. Une fraction de seconde, aussi. Une perte de contrôle involontaire. Un risque énorme. Un plongeon dans le vide. Ouvrir les yeux aurait été bien plus prudent. Mais on ne décide pas toujours ses mouvements. Surtout quand ils sont de l’ordre du naturel.
Je ne sais pas toujours ouvrir les yeux. Pourtant j’essaie. Et puis je me dis que voilà, je préfère ne pas toujours pouvoir les ouvrir que de ne pas savoir les fermer du tout…
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Le seul problème, c’est quand on éternue en voiture. Parce que l’on ne peut s’empêcher de fermer les yeux. Ne serait-ce qu’une fraction de seconde. Une fraction du seconde, courte, certes, quoique dangereuse, surtout sur une autoroute et surtout quand on roule à plus de cent à l’heure. Pendant une fraction de seconde, les yeux se ferment, la vue se perd et de ce fait, le contrôle aussi.
On entend autour, les klaxons, le bruit. On n’a pas le temps d’avoir peur. C’est bref. Mais une fois le contrôle restitué, l’on se dit que la prochaine fois, on gardera les yeux ouverts. On y pense, on décide, c’est fait. Puis on éternue. Et l’on ferme les yeux quand même, malgré ce qui a été prévu.
Et je te dis oui. Un peu comme j’éternue. En perdant la vue. Une fraction de seconde, aussi. Une perte de contrôle involontaire. Un risque énorme. Un plongeon dans le vide. Ouvrir les yeux aurait été bien plus prudent. Mais on ne décide pas toujours ses mouvements. Surtout quand ils sont de l’ordre du naturel.
Je ne sais pas toujours ouvrir les yeux. Pourtant j’essaie. Et puis je me dis que voilà, je préfère ne pas toujours pouvoir les ouvrir que de ne pas savoir les fermer du tout…
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mardi, novembre 08, 2011
Ce qui ne tue pas rend plus fort
On te dira que ce qui ne tue pas rend plus fort. N'y crois surtout pas. On le dit quand on n'a pas le choix. Ce qui tue pas rend lasse, blase. Amer, fatigue. Certaines choses ne tuent pas, certes, mais detruisent quand meme une partie de soi. Elles te laisseront superstitieuse, mefiante, amere, fragile, peureuse. Elles te transformeront en un chat sauvage difficile a apprivoiser. Qui sort ses griffes meme quand on essaie de le caresser. Ne provoque pas les experiences douloureuses, sois heureuse. Reste papillon. J'ai donne ma plus belle jeunesse a un seul garcon. Ne teins pas tes cheveux. Garde leur couleur naturelle. C'est toujours la plus belle. Celle qui va le mieux avec les yeux. Moi je me suis fait teindre en blonde. Et j'ai oublie ma couleur dans ce monde. Porte des robes qui montrent les jambes, ou le dos. Jamais les deux. Et surtout, ne montre jamais ton ventre. C'est ce que tu as de plus precieux. Devoile le a un seul homme, celui qui meritera ton corps, ton coeur, tes aveux. Ne promets rien a personne. Reste libre, suis ton coeur et les signaux que la vie te donne. N'accepte pas la tristesse quand celle-ci n'est pas necessaire... Mais je dis des betises peut-etre. Tu ne pourras pas t'en empecher. Tu pleureras, comme moi j'ai pleure. Et ce n'est que plus tard, quand la vie te montrera ses cafards, que tu realiseras combien tes larmes ne valaient pas la peine. Entoure-toi de personnes qui t'aiment. Qui te permettent d'etre Toi. Dans tes defauts, tes complexes, tes emois. Ne mens pas. Ne t'excuse pas. Debarrasse-toi vite de ceux qui te demandent d'etre une fille que tu n'es pas. Fais les etudes que tu aimes. Oublie celles qui menent vers l'argent. Le marche change tout le temps. Fais ce que tu aimes. Et tu reussiras. Ne fais pas confiance aux gens. Ils t'aideront quand ils sont contents. Et utiliseront tes secrets quand change le temps. Sois gentille avec tes parents, tes freres, tout le monde passe, eux restent l'hiver. Porte du jaune, du rouge, du bleu roi, ces couleurs qui crient. Elles egayent la vie. Les kilos en plus ou en moins ne sont pas de reels soucis. Ne fais pas confiance aux hommes. Attends que ta personne se forme. Quand tu dors, dors legere et sans ennuis. Crois. En ce que tu veux. Mais crois. Certaines peines sont trop dures a supporter. Il faut les donner... A une force supreme qui elle saura les effacer. Ne te fais pas beaucoup d'amis. Tu t'oublieras dans le bruit. Lis. Des paroles de chansons, des romans, des journaux. Trouve-toi un talent, cree du beau. Dis oui. On ferme autant de portes avec un non que l'on ouvre par le oui. Mais fais attention... J'ai dis oui trop vite et a de mauvaises intentions. Sois libre. Des prejuges, des critiques, de la societe. Connais tes valeurs et respecte les avec fidelite.
Je n'ai que quelques annees de plus que toi, mais je ne puis m'empecher de te dire tout ca... Je te vois grandir et je te le dois. Vole, et surtout n'aie pas peur.
Enfin... ca ne sert a rien. On m'avait tout dit. Et j'ai quand meme suivi mon propre chemin.
En plus, mon coeur, j'ai toujours peur.
A R...
Je n'ai que quelques annees de plus que toi, mais je ne puis m'empecher de te dire tout ca... Je te vois grandir et je te le dois. Vole, et surtout n'aie pas peur.
Enfin... ca ne sert a rien. On m'avait tout dit. Et j'ai quand meme suivi mon propre chemin.
En plus, mon coeur, j'ai toujours peur.
A R...
vendredi, novembre 04, 2011
Missing the point
I might be old already. And that's a shame. I blame... The books I've read written by those who lived in a different decade. People I got along with who are twice my age. Discussions with my father often very late. A sensibility I was born with that doesn't seem to fade. Lessons of an era that insists on ending. Dreams of a naïve little girl focused on giving. The pursuit of a meaning. A country I was born in that seems to enjoy suffering. A love stronger than the practicality of existing. A cynism that goes hand in hand with living. I blame bitter experiences that woke me up from a deep sleep. A man I met who invited me to dive too deep. A passion for what's real. A determination to feel. A fear of wasting precious time. A keenness on making things rhyme. A lack of a specific talent to work on growing. A curiosity attracted by anything interesting. I feel old. And I blame the young society I decided to overpass. I blame the mass. Halloween parties, I blame. I find them lame. Fake discussions I hate. I choose a different fate. Lies I despise. I choose my tv often more wise. I feel old and its not my fault, its my mold. I realised too early that life was fragile. That my existence was brief even though I was agile. That the ones I truly care about can leave me without prior notice. That them only deserve my focus. I hate pretending that by being shallow I'm being young. For being young is more than a song. The heart is there or it is not. And mine is often all over the place even though I'm not. I might be missing the point or everyone else is. Ill live the only way I know and that is ... Choosing that you will be my cause. My prose. I might be old and I cannot help it. But I found you to give me a meaning, and I like it. When we dream, when we fly. When we kiss, when we cry. When being young stops depending on others. When you buy me flowers. When I feel that I got it right. When I can be crazy and take the next flight. Destination unknown. It doesn't matter, I won't be on my own ...
You make me write in English.
You, I cherish.
You make me write in English.
You, I cherish.
mercredi, octobre 26, 2011
L'equivalent
Les émotions, c’est beau. Sentir, frémir, aimer, avoir mal, trembler, pleurer. Quand on les perd, on les cherche. Dans des mots, dans des chansons, dans les bras d’un père, dans des bonbons.
Quand elles viennent, c’est sans préavis. Un mélange de noir, de blanc, rarement du gris. Elles nous meuvent, elle nous poussent, elles nous dévorent. On prend gout au bonheur. Comme on prend gout, souvent, et sans se l’avouer vraiment, a la tristesse. Elle sert de muse a l’artiste en puissance. De raison au vide de notre existence. D’analogon a - peut-être -une nouvelle chance.
Les émotions sont toutefois a consommer avec modération. Il faut vite les vider avant qu’elles ne décident elles-mêmes de s’échapper. Choisir au vide de fait un vide provoqué.
A Londres, je marchais. N’importe ou. Très tôt dans les matinées. Pour être la première a voir les cygnes dans le parc, a respirer l’air frais qui promet le recommencement, a voir la ville déshabillée de ses fausses-promesses. La première a voir le vrai.
Je marchais vite, alors que la ville commençait a se réveiller. Et plus je pressais le pas, plus mes pensées s’échappaient. Il m’arrivait même de me perdre, dans un quartier qui m’était encore étranger, et c’est la qu’alors, je me retrouvais.
Londres sait rester mystérieuse. Elle change constamment. Elle est complexe et ne se comprend pas a l’instant. Elle peut être familière partiellement. Mais elle dévoile parfois, surtout les soirs d’hiver et de froid, un visage totalement différent.
Au Liban, je devais trouver l’équivalent. Mon échappatoire, pour faire le bilan. Ma fenêtre, pour admirer le néant. Mes écureuils, mes cygnes, mon parc, pour satisfaire un besoin urgent.
Je l’ai trouvé. Au volant. Conduire sans destination, pour le plaisir de l’abandon. Découvrir les montagnes libanaises. Sous la pluie. Pour que celle-ci efface incertitudes et ennuis. Conduire vite. Pour que la vitesse l’emporte sur la pensée. Pour que la musique fasse taire les regrets. Pour que le sentiment de liberté octroie le courage de croire… aux miracles qui tout a coup revêtent le caractère du possible, aux rêves les plus fous qui viennent snober le difficile, aux amours les plus compliquées qui viennent chuchoter un “pourquoi pas’’ timide mais déterminé… Appuyer sur la pédale pour monter la pente. Lâcher dans la descente. Se laisser aller…
Quand elles viennent, c’est sans préavis. Un mélange de noir, de blanc, rarement du gris. Elles nous meuvent, elle nous poussent, elles nous dévorent. On prend gout au bonheur. Comme on prend gout, souvent, et sans se l’avouer vraiment, a la tristesse. Elle sert de muse a l’artiste en puissance. De raison au vide de notre existence. D’analogon a - peut-être -une nouvelle chance.
Les émotions sont toutefois a consommer avec modération. Il faut vite les vider avant qu’elles ne décident elles-mêmes de s’échapper. Choisir au vide de fait un vide provoqué.
A Londres, je marchais. N’importe ou. Très tôt dans les matinées. Pour être la première a voir les cygnes dans le parc, a respirer l’air frais qui promet le recommencement, a voir la ville déshabillée de ses fausses-promesses. La première a voir le vrai.
Je marchais vite, alors que la ville commençait a se réveiller. Et plus je pressais le pas, plus mes pensées s’échappaient. Il m’arrivait même de me perdre, dans un quartier qui m’était encore étranger, et c’est la qu’alors, je me retrouvais.
Londres sait rester mystérieuse. Elle change constamment. Elle est complexe et ne se comprend pas a l’instant. Elle peut être familière partiellement. Mais elle dévoile parfois, surtout les soirs d’hiver et de froid, un visage totalement différent.
Au Liban, je devais trouver l’équivalent. Mon échappatoire, pour faire le bilan. Ma fenêtre, pour admirer le néant. Mes écureuils, mes cygnes, mon parc, pour satisfaire un besoin urgent.
Je l’ai trouvé. Au volant. Conduire sans destination, pour le plaisir de l’abandon. Découvrir les montagnes libanaises. Sous la pluie. Pour que celle-ci efface incertitudes et ennuis. Conduire vite. Pour que la vitesse l’emporte sur la pensée. Pour que la musique fasse taire les regrets. Pour que le sentiment de liberté octroie le courage de croire… aux miracles qui tout a coup revêtent le caractère du possible, aux rêves les plus fous qui viennent snober le difficile, aux amours les plus compliquées qui viennent chuchoter un “pourquoi pas’’ timide mais déterminé… Appuyer sur la pédale pour monter la pente. Lâcher dans la descente. Se laisser aller…
dimanche, octobre 23, 2011
Les voitures
A des voitures !! Parait-il. Et c’est un homme qui me l’a dit. Qu’entres mâles, ils comparent les femmes a des voitures. L’analogie me surprit. Et pour manifester mon dégout, je noyai ma curiosité dans du désintérêt provoqué, en me résignant a ne pas demander d’en savoir davantage quant aux critères entrant en jeu, quant aux classifications diverses et quant aux significations de celles-ci. Des voitures, pour tout dire, je sais très peu. J’ai reçu la première pour mes dix huit ans. Pas mal, jolie, en noir verni. Elle a fêté mon anniversaire, en célébrant la liberté menteuse, l’âge adulte hypocrite et l’université (bof..) , et n’a jamais survécu (la pauvre!) a celui-ci. Je l’ai regrettée aussitot, j‘avoue. Surtout que j'ai du annoncer, en pleurs, son depart a mon père. Mais il m'a pardonné, et vite, elle fut oubliée. La seconde, je me la suis appropriée sans droit, par possession. Elle roule, et c’est bon.
Etre comparée a une voiture me dérange pour ces raisons. Une voiture, c’est pratique, vrai. Mais ca se démode vite. C’est fragile. Et ca ne sent pas bon. Une voiture ca roule vite. Mais ca supporte mal l’alcool. Et puis y en a toujours une plus nouvelle et plus jolie. Ca s’offre parfois pour ses dix huit ans. Mais ca ne promet pas l’amour eternel. Ca commet le suicide au moindre détachement. Et exige une attention quand meme exageree quand on a MILLE choses, dans le miroir en face, a gerer …
Je me consolai a l’idée qu’une voiture peut être perçue différemment a travers les yeux d’un homme. Peut-être nous comparent-ils a ce qu’ils chérissent de plus. Enfin, c'est ce que je prefere penser... Et ce serait comme nous les femmes, nous comparons les hommes a des jeans. Il serait donc un jeans nouveau, antipathique, rigide, qui refuse de s’adapter. Qu’on achete ne sachant pas trop ce que le futur lui reserve mais qu’on emporte pour le soumettre au defi du temps, des annees. Qu’on achete un tout petit peu plus petit, convaincues de perdre les kilos de trop. Sachant, au fond, tres secrètement, que c’est lui qui devra changer pour les accueillir. Ou, le cas echeant, finir dans un sac grand et noir qu'on remplit en fin d'annee.
Ou serait-il ce jeans familier qui date depuis des années, qui connait toutes nos pensées, qui pardonne nos péchés chocolatés, nos margaritas de fin de soirée, qui habille et cache défauts et peau délavée, qui saute a la première occasion pour nous sauver, quand nos petites robes se font inaccessibles ou trop occupées? Ce jeans qui a connu les bancs de l’école, ceux de la fac, les bars sales, les interminables attentes dans les terminus, le metro, les ballades du dimanche et quatre machines a laver ? Qui se serre a chaque lavage mais qui accepte, inlassablement, de s'etirer pour nous accepter comme on est, superbes parfois, rarement… mais un peu ronde tres souvent.
Non… je ne comparerai pas l’homme a mon jeans préféré. Même si la comparaison me semble justifiee. Parce que celui-ci commence, au niveau des genoux, a se dechirer. Ni a une voiture, je trouve ca vulgaire et puis, je ne m’y connais pas assez.
Pourquoi leur ressembler? Une femme se distingue par sa sensibilite. Elle rencontre, elle decouvre, les autres, mais aussi sa propre personne, ses gouts, ses exigences, ses conditions résolutoires, ses préférences… Elle se batit une idee qu'elle croit floue et qu'elle veut globale mais qui en realite choque de precision. Et quand celle-ci se précise beaucoup, trop, tous les hommes alors ressemblent a des jeans 34 que le plus sérieux des régimes ne réussira pas a faire enfiler. Desagreables. Prétentieux. Trop serrés.
Etre comparée a une voiture me dérange pour ces raisons. Une voiture, c’est pratique, vrai. Mais ca se démode vite. C’est fragile. Et ca ne sent pas bon. Une voiture ca roule vite. Mais ca supporte mal l’alcool. Et puis y en a toujours une plus nouvelle et plus jolie. Ca s’offre parfois pour ses dix huit ans. Mais ca ne promet pas l’amour eternel. Ca commet le suicide au moindre détachement. Et exige une attention quand meme exageree quand on a MILLE choses, dans le miroir en face, a gerer …
Je me consolai a l’idée qu’une voiture peut être perçue différemment a travers les yeux d’un homme. Peut-être nous comparent-ils a ce qu’ils chérissent de plus. Enfin, c'est ce que je prefere penser... Et ce serait comme nous les femmes, nous comparons les hommes a des jeans. Il serait donc un jeans nouveau, antipathique, rigide, qui refuse de s’adapter. Qu’on achete ne sachant pas trop ce que le futur lui reserve mais qu’on emporte pour le soumettre au defi du temps, des annees. Qu’on achete un tout petit peu plus petit, convaincues de perdre les kilos de trop. Sachant, au fond, tres secrètement, que c’est lui qui devra changer pour les accueillir. Ou, le cas echeant, finir dans un sac grand et noir qu'on remplit en fin d'annee.
Ou serait-il ce jeans familier qui date depuis des années, qui connait toutes nos pensées, qui pardonne nos péchés chocolatés, nos margaritas de fin de soirée, qui habille et cache défauts et peau délavée, qui saute a la première occasion pour nous sauver, quand nos petites robes se font inaccessibles ou trop occupées? Ce jeans qui a connu les bancs de l’école, ceux de la fac, les bars sales, les interminables attentes dans les terminus, le metro, les ballades du dimanche et quatre machines a laver ? Qui se serre a chaque lavage mais qui accepte, inlassablement, de s'etirer pour nous accepter comme on est, superbes parfois, rarement… mais un peu ronde tres souvent.
Non… je ne comparerai pas l’homme a mon jeans préféré. Même si la comparaison me semble justifiee. Parce que celui-ci commence, au niveau des genoux, a se dechirer. Ni a une voiture, je trouve ca vulgaire et puis, je ne m’y connais pas assez.
Pourquoi leur ressembler? Une femme se distingue par sa sensibilite. Elle rencontre, elle decouvre, les autres, mais aussi sa propre personne, ses gouts, ses exigences, ses conditions résolutoires, ses préférences… Elle se batit une idee qu'elle croit floue et qu'elle veut globale mais qui en realite choque de precision. Et quand celle-ci se précise beaucoup, trop, tous les hommes alors ressemblent a des jeans 34 que le plus sérieux des régimes ne réussira pas a faire enfiler. Desagreables. Prétentieux. Trop serrés.
dimanche, octobre 02, 2011
Les possibilités de l’océan
La liberté, pour une saoudienne, c’est conduire seule une mini, aller retrouver ses copines en ville, pour un bon martini et des confidences de nuit. Pour un palestinien., la liberté, c’est voyager librement. Restituer le terrain de ses grands-parents. Voir son pays reconnu par les Grands. Pour une fille de village, la liberté c’est boire un verre avec un homme qui a deux fois son âge, pour discuter les mots et les paysages, sans craindre que cela puisse provoquer du bavardage. La liberté, pour une fille plus ou moins réussie, c’est quitter son chat, son job, son appart, rassembler quelques affaires essentielles, jeter tout le reste, prendre le premier vol, et rentrer chez elle. Sans nécessairement savoir ce qu’elle fera de sa vie. Sa vie qui était si sûre la veille. Et ne se faire aucun souci. J’imagine que la liberté pour un enfant né en Afrique du Nord, serait d’avoir accès a la nourriture, au confort. De croire au rêve fragile de mener une vie de port en port. De faire des études et d’être maitre de son sort. La liberté, pour une femme libanaise mal tombée, malheureuse, trompée, serait d’avoir la force, morale et financière, le droit social et reconnu par la loi, de quitter son mari et de recommencer sa vie. La liberté pour une chrétienne de la montagne, serait d’épouser un musulman de Beyrouth, sans subir les frictions familiales. La liberté, c’est profiter des choses banales, de musique a fond, de conduire un camion, de porter un jupon, de tomber amoureuse d’un vaurien et de se sentir bien. La liberté, c’est que la femme libanaise puisse donner la nationalité a son fils, c’est qu’une jeune beyrouthine puisse avoir son propre appartement sans être traitée de fille facile, c’est choisir de ne pas se marier sans être bombardée de questions sur le sujet, c’est changer d’avis a l’autel… la veille. La liberté c’est se teindre les cheveux en bleus, parce que ca irait bien avec ses yeux. La liberté c’est faire l’amour pour le plaisir et sans détour. Sans pression, juste pour l’abandon. La liberté peut prendre mille formes. Mille couleurs. La liberté, pour que celle-ci soit vraiment libre, doit être un acte léger. Qui n’a jamais pour but de provoquer. La liberté n’a rien a prouver. Elle est relative et elle dépend du lieu de la naissance, du sexe, de la religion, de la société. La liberté, la vraie, ne se sait pas exister. Elle n’est pas rebelle. Elle est subtile. Nonchalante. Ignorante. Naturelle. Elle est. Tout simplement.
Etre libre, c’est beau. Mais on ne l’est vraiment que quand le sommeil est facile et la conscience tranquille. Le cas échéant, c’est dans les limites que l’on trouve les possibilités de l’océan.
Etre libre, c’est beau. Mais on ne l’est vraiment que quand le sommeil est facile et la conscience tranquille. Le cas échéant, c’est dans les limites que l’on trouve les possibilités de l’océan.
vendredi, septembre 30, 2011
Chapitre 1
Les débuts de livre, j’aime bien… ces quelques mots qui commencent une histoire. Ces premières phrases qui viennent fixer un ton, un contexte, un pays, une ile, une conversation, un monologue, une discussion avec soi-même ou un poème…
Les fins de livre m’intéressent encore plus. Parce que j’ai le défaut de l’impatience. Et je me surpris souvent, alors que je choisissais mon prochain roman en bibliothèque, a jeter un coup d’œil discret sur les derniers quelques mots. Cette mauvaise manie a parfois réussi a ruiner le bonheur de la découverte. Curiosité? Peut-être. Mais c’est surtout que je n’aime pas perdre mon temps.
J’ai vécu les trois dernières années a Londres comme ca. En permanent mouvement. Le Liban, j’y pensais, bien sur, mais il ne me manquait pas tout le temps. La douleur des souvenirs est souvent masquée par l’enthousiasme de partir. Cela dure en general deux ou trois ans…
La distance, quoique nécessaire, quoique choisie, n’a pas su me faire oublier… ni le confort de ma maison, ni le soleil de nos étés. Mes souvenirs restaient. Souvent altérés par une imagination fertile que je savais de moins en moins déceler.
Le Liban, j’en parlais… A moi-même, en compagnie d’un verre de vin, tard dans les soirées. Mais aussi a des gens rencontrés… Et quand la passion m’emportait, je me surprenais même a inventer quelques petits détails inoffensifs et superflus pour projeter une image de mon pays… gentillement retouchée.
Le Liban, maintenant, j’y suis. La nostalgie petit a petit trouve son chemin de sortie. Les souvenirs, eux, disparaissent pour faire place au quotidien. La passion lunatique que j’avais inventée s’éclipse aussi… Le romantisme, a distance, c’est joli. Mais sur place, l’on redécouvre les bouchons de 8h, les coupures de courant, et des gens pas toujours tres gentils.
Je pourrais bien écrire sur Londres. Lui crier ma passion. Ecrire sur les petits coins qui me manquent. Sur le marche du dimanche. Sur les écureuils. Les parcs. Les couleurs de l’automne. En oubliant, volontairement, le métro,les rats, le froid, la solitude et mon studio glacial. Mais cette fois je refuse. Je refuse de me laisser faire. Je refuse d’avoir la mémoire sélective. Et quand j’y penserai, je le promets, ce sera pour restituer au meme titre les fêtes de juillet et toutes les choses qui me faisaient chier…
Le Liban, j’y suis. Il n’a peut-être pas tellement changé. J’avais peut-être tout imaginé. Possible. Notre relation ne sera ni douloureuse ni paradoxale. J’y suis, rien de plus banal. Chapitre 1. Les compteurs a zéro. L’imagination au repos. Les souvenirs désuets en dépôt. Je retrouverai ma passion. Je chercherai partout s’il le faut. Je refuserai le faux.
Voila. J’ai mon début de livre. Ce sera, je pense, ce que je fais le mieux: une conversation avec moi-même. J’ai jeté un coup d’œil, vite fait, sur les derniers mots, juste pour avoir une idée… La page fut vide. Quelle drôle d’idée.
Les fins de livre m’intéressent encore plus. Parce que j’ai le défaut de l’impatience. Et je me surpris souvent, alors que je choisissais mon prochain roman en bibliothèque, a jeter un coup d’œil discret sur les derniers quelques mots. Cette mauvaise manie a parfois réussi a ruiner le bonheur de la découverte. Curiosité? Peut-être. Mais c’est surtout que je n’aime pas perdre mon temps.
J’ai vécu les trois dernières années a Londres comme ca. En permanent mouvement. Le Liban, j’y pensais, bien sur, mais il ne me manquait pas tout le temps. La douleur des souvenirs est souvent masquée par l’enthousiasme de partir. Cela dure en general deux ou trois ans…
La distance, quoique nécessaire, quoique choisie, n’a pas su me faire oublier… ni le confort de ma maison, ni le soleil de nos étés. Mes souvenirs restaient. Souvent altérés par une imagination fertile que je savais de moins en moins déceler.
Le Liban, j’en parlais… A moi-même, en compagnie d’un verre de vin, tard dans les soirées. Mais aussi a des gens rencontrés… Et quand la passion m’emportait, je me surprenais même a inventer quelques petits détails inoffensifs et superflus pour projeter une image de mon pays… gentillement retouchée.
Le Liban, maintenant, j’y suis. La nostalgie petit a petit trouve son chemin de sortie. Les souvenirs, eux, disparaissent pour faire place au quotidien. La passion lunatique que j’avais inventée s’éclipse aussi… Le romantisme, a distance, c’est joli. Mais sur place, l’on redécouvre les bouchons de 8h, les coupures de courant, et des gens pas toujours tres gentils.
Je pourrais bien écrire sur Londres. Lui crier ma passion. Ecrire sur les petits coins qui me manquent. Sur le marche du dimanche. Sur les écureuils. Les parcs. Les couleurs de l’automne. En oubliant, volontairement, le métro,les rats, le froid, la solitude et mon studio glacial. Mais cette fois je refuse. Je refuse de me laisser faire. Je refuse d’avoir la mémoire sélective. Et quand j’y penserai, je le promets, ce sera pour restituer au meme titre les fêtes de juillet et toutes les choses qui me faisaient chier…
Le Liban, j’y suis. Il n’a peut-être pas tellement changé. J’avais peut-être tout imaginé. Possible. Notre relation ne sera ni douloureuse ni paradoxale. J’y suis, rien de plus banal. Chapitre 1. Les compteurs a zéro. L’imagination au repos. Les souvenirs désuets en dépôt. Je retrouverai ma passion. Je chercherai partout s’il le faut. Je refuserai le faux.
Voila. J’ai mon début de livre. Ce sera, je pense, ce que je fais le mieux: une conversation avec moi-même. J’ai jeté un coup d’œil, vite fait, sur les derniers mots, juste pour avoir une idée… La page fut vide. Quelle drôle d’idée.
lundi, septembre 26, 2011
Abandonner
Persister. Persévérer. Insister. Répéter. Réussir.
La réussite ... Pour la validation de la société. Pour le bonheur des parents. Pour la satisfaction personnelle. Pour le pouvoir, l'argent.
Quoi de plus important ? La réussite relative, subjective, partielle... Qu'importe. Mais réussir. Demain ou dans un an. Réussir enfin.
Se réveiller. Travailler. Courir. Espérer. Prier. Vomir. Stresser. Exagérer. Paniquer. Puis reussir.
Etudier. Faire des études a l'étranger. Prendre le métro. Participer a un congrès. Changer de boulot. Faire le CFA. Des études de droit. Partir la-bàs. Faire des nuits blanches. Bosser les dimanches. Avoir les yeux cernés.
Rêver. Rêver de ne plus rêver. De cette vie qui ressemble à une corvée. De zéros en banque et d'enfants adoptés. De grands discours... Et d'un coeur lourd.
Mais réussir. Selon une définition imposée. Qu'on finit par avaler. Pour obéir a une certaine normalité.
Et puis un jour... Se surprendre à envier ceux qui décident de sortir de la course. De se poser. De prendre un break. D'observer. Envier ceux qui ont le courage d'abandonner.
Et dans leur echec je devine la plus audacieuse des réussites... Un bien-être independant qui se suffit à lui-même. Et surtout... une certaine liberté.
La réussite ... Pour la validation de la société. Pour le bonheur des parents. Pour la satisfaction personnelle. Pour le pouvoir, l'argent.
Quoi de plus important ? La réussite relative, subjective, partielle... Qu'importe. Mais réussir. Demain ou dans un an. Réussir enfin.
Se réveiller. Travailler. Courir. Espérer. Prier. Vomir. Stresser. Exagérer. Paniquer. Puis reussir.
Etudier. Faire des études a l'étranger. Prendre le métro. Participer a un congrès. Changer de boulot. Faire le CFA. Des études de droit. Partir la-bàs. Faire des nuits blanches. Bosser les dimanches. Avoir les yeux cernés.
Rêver. Rêver de ne plus rêver. De cette vie qui ressemble à une corvée. De zéros en banque et d'enfants adoptés. De grands discours... Et d'un coeur lourd.
Mais réussir. Selon une définition imposée. Qu'on finit par avaler. Pour obéir a une certaine normalité.
Et puis un jour... Se surprendre à envier ceux qui décident de sortir de la course. De se poser. De prendre un break. D'observer. Envier ceux qui ont le courage d'abandonner.
Et dans leur echec je devine la plus audacieuse des réussites... Un bien-être independant qui se suffit à lui-même. Et surtout... une certaine liberté.
jeudi, septembre 22, 2011
Va-t-en
Elle te donnera du plaisir. Ephemere. Elle t'offrira ce que tu demandes. Mais tu paieras cher. Elle te fera oublier tes soucis. Et tes valeurs aussi. Tu n'es que de passage. Elle le sait. Elle te fera oublier ton age. Et ta peau de plus en plus ridee. Elle te chuchotera des paroles. Insensees. Elle partagera tes idees folles. Mais ne se laissera pas elle-meme emporter. Elle te donnera tellement. Que tu te retrouveras dans le neant. Elle parlera si fort. Qu'elle couvrira tes remords. Tu n'auras pas le temps de penser. Mais quand tes sous seront epuises, tu te reveilleras degoute. Elle n'aura pas de comptes a regler. Elle n'est pas responsable de ta malchance. Le contrat etait fixe d'avance. Ou tu pars depend de toi. Elle n'implique pas son coeur, c'est la loi. Le bruit te rend sourd. Elle est habituee aux rues, aux faubourgs. Elle survivra. Elle le fait depuis longtemps deja. Et si tu decides de t'en aller. Tant mieux. Ne t'attends pas a un adieu. Tu ne fus qu'un numero. Et elle, une habituee au faux.
Ne pleure pas pour des conneries.
Il y a, je crois, du vrai dans la vie.
Pas a Londres. Londres est une pute, petit.
Ne pleure pas pour des conneries.
Il y a, je crois, du vrai dans la vie.
Pas a Londres. Londres est une pute, petit.
lundi, septembre 12, 2011
Passion
Vous la connaissez cette bêtise? Celle qui consiste à attaquer tout, sauf l’objet du désir ? Sans logique. Sans fondement. Juste comme ca, bêtement ?
Moi, j’en ai été coupable dans la cour de récré. J’allais vers tous les garçons. Sauf celui qui me faisait rêver. Alors il croyait que je le détestais…
Et je n’ai pas changé. A dix-huit ans j’aurai pu me lancer dans des études de littérature. Mais j’ai opté pour des études plus sérieuses aux débouchés plus sûres. Des études de grand.
Je ne sais pas d’où vient cette manie. Cette tendance à bien réfléchir, à chercher au fond de moi, à fermer les yeux et à identifier ma passion… Pour ensuite faire tout. Absolument tout. Sauf celle-ci. Comme ci le plaisir qui y est attaché la rend illégale. Comme si le rêve dont elle émane la rend enfantine. Comme si le fait qu’elle soit octroyée du ciel la rend injuste. Comme si son intensité menace à tout moment son envolée.
Aujourd’hui la vie me rappelle sa brièveté. Et envers la vie, je suis passionnée. Je peux tourner en rond. Comme je peux foncer. Direct vers ce qui me fait vibrer.
Et je décide. De ne plus procéder par élimination. D’oublier l’accessoire et le superflu. De n’avoir que le génial en vue.
Moi, j’en ai été coupable dans la cour de récré. J’allais vers tous les garçons. Sauf celui qui me faisait rêver. Alors il croyait que je le détestais…
Et je n’ai pas changé. A dix-huit ans j’aurai pu me lancer dans des études de littérature. Mais j’ai opté pour des études plus sérieuses aux débouchés plus sûres. Des études de grand.
Je ne sais pas d’où vient cette manie. Cette tendance à bien réfléchir, à chercher au fond de moi, à fermer les yeux et à identifier ma passion… Pour ensuite faire tout. Absolument tout. Sauf celle-ci. Comme ci le plaisir qui y est attaché la rend illégale. Comme si le rêve dont elle émane la rend enfantine. Comme si le fait qu’elle soit octroyée du ciel la rend injuste. Comme si son intensité menace à tout moment son envolée.
Aujourd’hui la vie me rappelle sa brièveté. Et envers la vie, je suis passionnée. Je peux tourner en rond. Comme je peux foncer. Direct vers ce qui me fait vibrer.
Et je décide. De ne plus procéder par élimination. D’oublier l’accessoire et le superflu. De n’avoir que le génial en vue.
Plan A
Les plans B servent à beaucoup. D’abord, à enlever la pression du plan A. Donc à augmenter les chances de sa réalisation. Ensuite, à créer un sentiment de contrôle de la situation. J’ai un plan B donc je suis organisée. Enfin, c’est une bouée de secours quand le plan A se résume en un faux pas.
Beaucoup de gens pensent à tout. Même à des plans C et D. Ils sont réalistes. Ils sont réfléchis. Ils diminuent le risque. Et foncent dans la vie. Sans peur. Sans crainte. Sans panique.
Moi, je fais partie de ces gens- là. Parce que j’ai l’esprit juridique. Et la personnalité d’une poule en panique. Il me faut ce faux sentiment de sécurité, cette envie de tout savoir, tout maitriser, ce besoin de ne plus penser à demain, parce que demain n’est plus un secret. Pourtant, j’ai envie de lâcher… J’ai envie de ne plus penser… J’ai envie de danser avec le danger.
D’autres, snobent les plans B. Se révoltent face aux plans C. Je les envie. Ils croient en la puissance de leurs actes et ignorent l’éventualité d’une chute libre. Ils travaillent sur une chose et une seule. Ils foncent. Ils planent. Ils ne paniquent pas. L’échec est une idée qui les dépasse.
Et parce que leur esprit est imprégné de positivisme, et parce que leur attitude est décontractée, et parce que leurs pas sont solides, ils réussissent. Le plan A.
Aujourd’hui je me retrouve au niveau C, le dernier. C’est-à dire face à ce qu'on pourrait appeler à un plan A sans B, solitaire, et sans soutien complémentaire. Sauf que je ne m’y retrouve pas par choix. Mais suite à l’échec des deux niveaux préalables.
Et parce que je sais que c’est la dernière chance. Le dernier tir. La seule tentative qui me reste. Parce que je sais que je n’ai qu’un coup à faire, qu’il doit être juste et bien visé, qu’il doit être parfait, que je me lance sans peur, ni hésitation, vers la destination qui aurait, autrement, affaibli mon cœur.
Un plan B, c’est prudent. Mais un plan A, seul, majestueux, arrogant est parfois suffisant.
Beaucoup de gens pensent à tout. Même à des plans C et D. Ils sont réalistes. Ils sont réfléchis. Ils diminuent le risque. Et foncent dans la vie. Sans peur. Sans crainte. Sans panique.
Moi, je fais partie de ces gens- là. Parce que j’ai l’esprit juridique. Et la personnalité d’une poule en panique. Il me faut ce faux sentiment de sécurité, cette envie de tout savoir, tout maitriser, ce besoin de ne plus penser à demain, parce que demain n’est plus un secret. Pourtant, j’ai envie de lâcher… J’ai envie de ne plus penser… J’ai envie de danser avec le danger.
D’autres, snobent les plans B. Se révoltent face aux plans C. Je les envie. Ils croient en la puissance de leurs actes et ignorent l’éventualité d’une chute libre. Ils travaillent sur une chose et une seule. Ils foncent. Ils planent. Ils ne paniquent pas. L’échec est une idée qui les dépasse.
Et parce que leur esprit est imprégné de positivisme, et parce que leur attitude est décontractée, et parce que leurs pas sont solides, ils réussissent. Le plan A.
Aujourd’hui je me retrouve au niveau C, le dernier. C’est-à dire face à ce qu'on pourrait appeler à un plan A sans B, solitaire, et sans soutien complémentaire. Sauf que je ne m’y retrouve pas par choix. Mais suite à l’échec des deux niveaux préalables.
Et parce que je sais que c’est la dernière chance. Le dernier tir. La seule tentative qui me reste. Parce que je sais que je n’ai qu’un coup à faire, qu’il doit être juste et bien visé, qu’il doit être parfait, que je me lance sans peur, ni hésitation, vers la destination qui aurait, autrement, affaibli mon cœur.
Un plan B, c’est prudent. Mais un plan A, seul, majestueux, arrogant est parfois suffisant.
Folle de toi
Moi je te connais beau. Bronzé en plein été. Gai les jours feriés. Joyeux à Noel. Moi je te connais galant. Je te connais généreux. Parce que je ne te vois que rarement. Alors tu me fais les doux yeux.
Moi Je te connais passionné, romantique, parfois fragile, souvent tragique. Comme moi.
Je te connais paradoxal. Mais toujours glamour. Bien habillé. Soyeux comme du velour.
Je te connais enthousiaste de me revoir. Toujours au rendez-vous. Séducteur. Beau-parleur. Voleur de coeurs.
Je te connais un peu voyou. Un peu fou. Désordonné. Mal élevé. Pressé. Tu me tues. Tu.
Je reviens te voir. Et je me demande à quoi ressemblera notre histoire. Puisque je n'ai pas connu ta routine. Et je ne connais que la folie de tes nuits beyrouthines.
A quoi ressembleras-tu les mardis matin ? Les mois de fevrier où la ville se fait chier ? Les jours où il fait ni chaud ni froid? M'aimeras-tu si tu savais que cette fois je restais? chez toi?
Je prends le risque. Mais fais-gaffe. Je m'ennuie vite. Et je ne le répèterai pas deux fois. Rends-moi folle. Folle de toi.
Et si l'autre te demande de moi... Dis que tu ne sais pas. J'ai murmuré un faux au revoir. Un vrai Adieu n'aurait que retardé le depart...
Moi Je te connais passionné, romantique, parfois fragile, souvent tragique. Comme moi.
Je te connais paradoxal. Mais toujours glamour. Bien habillé. Soyeux comme du velour.
Je te connais enthousiaste de me revoir. Toujours au rendez-vous. Séducteur. Beau-parleur. Voleur de coeurs.
Je te connais un peu voyou. Un peu fou. Désordonné. Mal élevé. Pressé. Tu me tues. Tu.
Je reviens te voir. Et je me demande à quoi ressemblera notre histoire. Puisque je n'ai pas connu ta routine. Et je ne connais que la folie de tes nuits beyrouthines.
A quoi ressembleras-tu les mardis matin ? Les mois de fevrier où la ville se fait chier ? Les jours où il fait ni chaud ni froid? M'aimeras-tu si tu savais que cette fois je restais? chez toi?
Je prends le risque. Mais fais-gaffe. Je m'ennuie vite. Et je ne le répèterai pas deux fois. Rends-moi folle. Folle de toi.
Et si l'autre te demande de moi... Dis que tu ne sais pas. J'ai murmuré un faux au revoir. Un vrai Adieu n'aurait que retardé le depart...
Je ne t'aime pas
Prépare mon lit. Les draps blancs brodés de gris.
Remplace le miroir de mon rétroviseur. Je l'ai cassé lors d'une randonnée à la mauvaise heure.
Dis a Marie que je serai là dimanche prochain à dejeuner. Invite-la à passer la journee.
Prends rendez-vous chez Claude le coiffeur. Dis lui de rendre a mes cheveux leur couleur.
Prepare la table de la salle a manger. Couvre-la d'une nappe et chauffe le café. Je reviens étudier.
Dis à Papy de tenir bon. Je serai là plus vite qu'il ne le croit. Qu'il compte jusqu'à trois. Cent fois.
Appelle le docteur. J'ai des maux de dos et des blessures au coeur.
Repasse mes petites robes. L'hiver chez nous est doux. Et pas snob.
Raconte à mes amis. Que je les retrouverai pour un cafe tous les dimanches après-midi. Que je suis la même. Même si j'ai un peu grandi. Même si je n'ai pas reussi.
Dis à la mer. Que je reviens m'y baigner. Qu'elle me fera peur au debut, cela fait une éternité. Que je n'ai pas en elle trempé mes pieds.
Dis à Carol. Qu'elle devra tout partager. Ses chaussures à talons. Ses chemises en dentelles. Et ses robes de soirée.
Achète de la mélasse. Et fais-moi tes petits gâteaux. J'en mangerai toujours un peu plus qu'il ne faut.
N'achetez-pas ce chien. J'ai horreur des promenades de bon matin.
Déchire mon passeport. J'en ai marre des avions et des aéroports.
Ne me laisse plus partir. Meme si je t'en supplie. Meme si je crie. J'ai été la-bas. Et j'ai oublié de sourire.
Protège-moi. De moi. Partout à part chez vous j'aurai froid.
Je reviens. Pour de bon cette fois.
Londres. Je ne t'aime pas.
©
Remplace le miroir de mon rétroviseur. Je l'ai cassé lors d'une randonnée à la mauvaise heure.
Dis a Marie que je serai là dimanche prochain à dejeuner. Invite-la à passer la journee.
Prends rendez-vous chez Claude le coiffeur. Dis lui de rendre a mes cheveux leur couleur.
Prepare la table de la salle a manger. Couvre-la d'une nappe et chauffe le café. Je reviens étudier.
Dis à Papy de tenir bon. Je serai là plus vite qu'il ne le croit. Qu'il compte jusqu'à trois. Cent fois.
Appelle le docteur. J'ai des maux de dos et des blessures au coeur.
Repasse mes petites robes. L'hiver chez nous est doux. Et pas snob.
Raconte à mes amis. Que je les retrouverai pour un cafe tous les dimanches après-midi. Que je suis la même. Même si j'ai un peu grandi. Même si je n'ai pas reussi.
Dis à la mer. Que je reviens m'y baigner. Qu'elle me fera peur au debut, cela fait une éternité. Que je n'ai pas en elle trempé mes pieds.
Dis à Carol. Qu'elle devra tout partager. Ses chaussures à talons. Ses chemises en dentelles. Et ses robes de soirée.
Achète de la mélasse. Et fais-moi tes petits gâteaux. J'en mangerai toujours un peu plus qu'il ne faut.
N'achetez-pas ce chien. J'ai horreur des promenades de bon matin.
Déchire mon passeport. J'en ai marre des avions et des aéroports.
Ne me laisse plus partir. Meme si je t'en supplie. Meme si je crie. J'ai été la-bas. Et j'ai oublié de sourire.
Protège-moi. De moi. Partout à part chez vous j'aurai froid.
Je reviens. Pour de bon cette fois.
Londres. Je ne t'aime pas.
©
vendredi, septembre 09, 2011
Lève-toi !
Il y a eu les examens, la vitre du balcon cassée, le froid, le vent, les entretiens à passer, il y a eu les déménagements, les cartons à remplir, les cartons à vider, il y a eu les problèmes d'argent, les amitiés brisées, le linge à repasser et les matins deboussolés, il y a eu la plus belle histoire d'amour, et la rupture la plus tragique, il y a eu les livres de droit, puis ceux de mathématiques, il y a eu les souris dans l'armoire, les cris dans le noir, il y a aussi eu un rat, difficile à croire mais là je ne mens pas, il y a eu des erreurs au boulot, des nuits blanches, des pannes d'eau, la morosité chaque dimanche, il y a eu les mecs rencontrés, un american, un anglais et quelques uns qui refusent d'être rangés, il y a eu l'espoir de l'amour marié à sa deception, il y a eu des chagrins et des pardons, il y a eu la persistance du bonheur, des choux à la crème et les kilos du malheur, il y a eu la joie vulgaire, il y a eu l'alcool et les colères, il y a eu la maladie en mai et un vol à main armée, il y a eu les lasagnes congelées, les diners amoureux longuement préparés, il y a eu le mal du liban, la voix de mes parents et l'intoxication volontaire, il y a eu la reussite, la tentative et la priere ...
Il y en a eu, des choses.
Des choses que je croyais dramatiques.
Jusqu'à ce que je realise qu'elles sont plutot comiques.
Puisque tu balaies mes priorités... Il n'y a que toi sur ma liste, toi, ma seule raison d'exister.
Alors vas-y, lève-toi!
Il y en a eu, des choses.
Des choses que je croyais dramatiques.
Jusqu'à ce que je realise qu'elles sont plutot comiques.
Puisque tu balaies mes priorités... Il n'y a que toi sur ma liste, toi, ma seule raison d'exister.
Alors vas-y, lève-toi!
Les lunettes
J'avais dix ans. Le jour où j'appris l'horrible nouvelle. Que pour voir la vie, il me fallait des lunettes.
Ma mère me prit en acheter. Encore sous le choc, et aveuglée par les gouttes dans les yeux, je choisis une paire qui me sembla plutot jolie. Ce n'est que plus tard que je decouvris qu'elle etait le sujet favori de mes camarades de classe les moins gentils.
Bref. Une fois de retour à la maison, ma mere décida d'appeler mon père lui annoncer la mauvaise nouvelle. Il etait à Toulouse en training d'Air Bus.
Mon père refusa d'y croire d'abord. Sa réaction me laissa perplexe parce que je ne comprenais pas pourquoi mes parents y voyaient une catastrophe.
Je sortis au balcon découvrir le pouvoir de cet objet étrange qui maintenant s'était installé sur le bout de mon nez.
Nous habitions alors une jolie maison au bord de la mer. Et du balcon, j'observais tous les jours l'horizon. Pour rêver. Pour écrire. Pour saluer mon père qui attérissait sur Beyrouth.
Mais ce jour, le paysage fut, à ma grande surprise, un peu different. Parce que je découvris pour la premiere fois qu'on avait installé, en pleine mer, une ile.
Je criai aussi haut que mes poumons me permirent. Mes frères, ma soeur et ma mère se précipitèrent pour en connaitre la raison.
Et quand ils apprirent ma découverte, je pus lire dans leurs yeux quoique amusés, un brin de pitié.
L'ile avait toujours existé.
Maintenant, je vois tout. Ou presque. Et je peux t'assurer, mon cher père, que l'ile dans ta mer comble mon horizon. Je la vois. Même sans lunettes.
On s'asseyera dessus. A six. Patients et sages. Jusqu'à ce que passe l'orage.
Ma mère me prit en acheter. Encore sous le choc, et aveuglée par les gouttes dans les yeux, je choisis une paire qui me sembla plutot jolie. Ce n'est que plus tard que je decouvris qu'elle etait le sujet favori de mes camarades de classe les moins gentils.
Bref. Une fois de retour à la maison, ma mere décida d'appeler mon père lui annoncer la mauvaise nouvelle. Il etait à Toulouse en training d'Air Bus.
Mon père refusa d'y croire d'abord. Sa réaction me laissa perplexe parce que je ne comprenais pas pourquoi mes parents y voyaient une catastrophe.
Je sortis au balcon découvrir le pouvoir de cet objet étrange qui maintenant s'était installé sur le bout de mon nez.
Nous habitions alors une jolie maison au bord de la mer. Et du balcon, j'observais tous les jours l'horizon. Pour rêver. Pour écrire. Pour saluer mon père qui attérissait sur Beyrouth.
Mais ce jour, le paysage fut, à ma grande surprise, un peu different. Parce que je découvris pour la premiere fois qu'on avait installé, en pleine mer, une ile.
Je criai aussi haut que mes poumons me permirent. Mes frères, ma soeur et ma mère se précipitèrent pour en connaitre la raison.
Et quand ils apprirent ma découverte, je pus lire dans leurs yeux quoique amusés, un brin de pitié.
L'ile avait toujours existé.
Maintenant, je vois tout. Ou presque. Et je peux t'assurer, mon cher père, que l'ile dans ta mer comble mon horizon. Je la vois. Même sans lunettes.
On s'asseyera dessus. A six. Patients et sages. Jusqu'à ce que passe l'orage.
lundi, août 22, 2011
Adieu
Vagabondage. Voyage du corps et/ou de l'esprit. Sans destination précise. Evasion souvent involontaire. Racines arrachées. Jambes trainées. Instinct de ne pas vouloir s'arrêter.
Partir pour partir. Pour le voyage. Par décision. Ou par hasard. Soif du départ. Le vent poussant vers l'avant. Les arrêts restant des stations de passage. Le terminus en éternel mouvement.
Installation provisoire. Pour découvrir un décor. Pour apprivoiser un corps. Etranger.
Attachement spontané à une terre encore inconnue. Routine surprenante qui va à l'encontre du nomade en nous. Et puis tout à coup... L'envie soudaine de repartir pour continuer le chemin incertain qui fait de demain un délicieux rêve lointain.
Il m'est évident qu'il est temps de changer. Puisque tous les coins me deviennent familiers. Pusique la plus sauvage des aventures a lieu devant la télé. Puisque l'activité la plus subliminatoire repose dans les travaux ménagers. Puisque le temps me fait chier. Puisque je n'ai plus rien à decouvrir. Ni dans la ville. Et ni a l'intérieur de mon coeur devenu vil.
Il est temps de partir. Parce que ce milieu, je l'ai abusé. Et j'ai su en extracter le soleil de mes journées. Je l'emporterai. Partout où je vais. Tant pis si le ciel que je vous laisse sera par le gris encombré.
Mais partir où? L'horizon m'interpelle. Le vent souffle de plus bel. Et j'ai le coeur artichaud qui cherche sans cesse le plus beau.
Adieu. Et non pas au revoir. Je ne passe qu'une fois. Et jamais par devoir.
Partir pour partir. Pour le voyage. Par décision. Ou par hasard. Soif du départ. Le vent poussant vers l'avant. Les arrêts restant des stations de passage. Le terminus en éternel mouvement.
Installation provisoire. Pour découvrir un décor. Pour apprivoiser un corps. Etranger.
Attachement spontané à une terre encore inconnue. Routine surprenante qui va à l'encontre du nomade en nous. Et puis tout à coup... L'envie soudaine de repartir pour continuer le chemin incertain qui fait de demain un délicieux rêve lointain.
Il m'est évident qu'il est temps de changer. Puisque tous les coins me deviennent familiers. Pusique la plus sauvage des aventures a lieu devant la télé. Puisque l'activité la plus subliminatoire repose dans les travaux ménagers. Puisque le temps me fait chier. Puisque je n'ai plus rien à decouvrir. Ni dans la ville. Et ni a l'intérieur de mon coeur devenu vil.
Il est temps de partir. Parce que ce milieu, je l'ai abusé. Et j'ai su en extracter le soleil de mes journées. Je l'emporterai. Partout où je vais. Tant pis si le ciel que je vous laisse sera par le gris encombré.
Mais partir où? L'horizon m'interpelle. Le vent souffle de plus bel. Et j'ai le coeur artichaud qui cherche sans cesse le plus beau.
Adieu. Et non pas au revoir. Je ne passe qu'une fois. Et jamais par devoir.
La foi
La jalousie est un vice. Elle m'a souvent degoutée. Elle m'a toujours eloignée. Et elle a su parfois declencher en moi un sentiment de pitié envers la personne par elle habitée.
Mais j'avoue que je l'ai, quelques fois, hebergée, dans mon coeur qui pourtant ne sait détester.
Je l'ai ressenti le jour où j'ai remarqué, que ce qui me manquait pour mieux avancer, est la foi que d'autres avaient.
Je les ai d'abord snobés. Une arrogance de jeunesse et un culte de la volonté ont fait que ma jalousie fut vite chassée.
Mais la sérénité qu'ils dégageaient me poussa à vouloir en connaître le secret.
Prie. M'a t-on conseillé. Quelle drole d'idée. Prier pour trouver le besoin de prier ? Prier pour gagner la foi ? Ne faut-il pas avoir la foi pour cela ?
Vite. J'ai abandonné. On priera pour moi.
La vie sans foi, ca va. J'avais confiance en moi.
Et puis un jour... Ma force humaine s'avéra insuffisante. Mon corps faible. Mon cerveau confus. Et mes émotions vulgairement débordantes.
Mais la foi me gagna. Comme ca. Et je compris enfin ce qu'elle signifiait vraiment: Courage, force et surtout, total abandon.
Parce que je crois, je sais que tu reviendras.
Mais j'avoue que je l'ai, quelques fois, hebergée, dans mon coeur qui pourtant ne sait détester.
Je l'ai ressenti le jour où j'ai remarqué, que ce qui me manquait pour mieux avancer, est la foi que d'autres avaient.
Je les ai d'abord snobés. Une arrogance de jeunesse et un culte de la volonté ont fait que ma jalousie fut vite chassée.
Mais la sérénité qu'ils dégageaient me poussa à vouloir en connaître le secret.
Prie. M'a t-on conseillé. Quelle drole d'idée. Prier pour trouver le besoin de prier ? Prier pour gagner la foi ? Ne faut-il pas avoir la foi pour cela ?
Vite. J'ai abandonné. On priera pour moi.
La vie sans foi, ca va. J'avais confiance en moi.
Et puis un jour... Ma force humaine s'avéra insuffisante. Mon corps faible. Mon cerveau confus. Et mes émotions vulgairement débordantes.
Mais la foi me gagna. Comme ca. Et je compris enfin ce qu'elle signifiait vraiment: Courage, force et surtout, total abandon.
Parce que je crois, je sais que tu reviendras.
dimanche, août 07, 2011
T-shirt blanc
Je ne sais pas si vous êtes d'accord. Personnellement, je ne trouve rien de plus beau qu'un simple t-shirt blanc.
Bien sûr, il doit être de bonne qualité. Doux au toucher. Fluide quand porté. En coton organique et bien coupé. Pas trop serré. Ni trop large. Juste parfait.
La description peut paraitre simplifiée. Et pourtant... L'affaire est bien plus compliquée. Parce que le col peut être trop rond. Le tissu trop épais. Ou la mine fatiguée.
Ce qu'il faut surtout se rappeler ... C'est qu'une fois ce t-shirt blanc acheté, il faut bien le traiter. Il ne faut surtout pas oublier que derrière sa fausse banalité, sa subtilité ne fut pas facile à trouver. Et son charme réside dans sa simplicité.
Il ne faut surtout pas l'utiliser pour dormir. Parce que ce serait le détruire. Puisqu'il ne sera plus porté pour sortir. Qu'il ait été un jour source de plaisir devient alors un lointain souvenir.
Ne la laisse pas devenir comme un pauvre t-shirt blanc.
Bien sûr, il doit être de bonne qualité. Doux au toucher. Fluide quand porté. En coton organique et bien coupé. Pas trop serré. Ni trop large. Juste parfait.
La description peut paraitre simplifiée. Et pourtant... L'affaire est bien plus compliquée. Parce que le col peut être trop rond. Le tissu trop épais. Ou la mine fatiguée.
Ce qu'il faut surtout se rappeler ... C'est qu'une fois ce t-shirt blanc acheté, il faut bien le traiter. Il ne faut surtout pas oublier que derrière sa fausse banalité, sa subtilité ne fut pas facile à trouver. Et son charme réside dans sa simplicité.
Il ne faut surtout pas l'utiliser pour dormir. Parce que ce serait le détruire. Puisqu'il ne sera plus porté pour sortir. Qu'il ait été un jour source de plaisir devient alors un lointain souvenir.
Ne la laisse pas devenir comme un pauvre t-shirt blanc.
Le soldat
Un film à la fin triste. Un clochard dans le froid. Un enfant africain qui a faim à la télé quand je bois mon verre de vin. La Palestine en souffrance. Un tsunami en Asie. Un prisonnier en France. Les dauphins en voie de disparition. Une révolution. Le frère de l'ami du père d'un ami souffrant d'une maladie. La pollution... Les malheurs les plus divers ont toujours trouvé le chemin de mon coeur pour me laisser en pleurs. Et cette compassion involontaire me poussa à m'interroger si je pourrais survivre sur cette Terre.
Je décidai de durcir comme on dit. D'empêcher qu'on me manipule comme une toupie. De rester stoique face aux problèmes des autres. D'arrêter de jouer à l'apotre. De me concentrer sur ma vie... J'avoue... que je n'ai pas réussi.
Et mon échec me fit du souci. Parce que je me demandai alors ce qui adviendra à mon sort si la difficulte faisait partie intégrante de ma vie.
Ce que je ne savais pas ... C'est que quand il s'agit de moi ... Je deviens un guerrier en combat. Un soldat téméraire au sang froid. Ce coeur que je croyais fragile apparemment choisit ses batailles. Et celle-ci je l'aurai, puisque ma détermination est sans faille.
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Je décidai de durcir comme on dit. D'empêcher qu'on me manipule comme une toupie. De rester stoique face aux problèmes des autres. D'arrêter de jouer à l'apotre. De me concentrer sur ma vie... J'avoue... que je n'ai pas réussi.
Et mon échec me fit du souci. Parce que je me demandai alors ce qui adviendra à mon sort si la difficulte faisait partie intégrante de ma vie.
Ce que je ne savais pas ... C'est que quand il s'agit de moi ... Je deviens un guerrier en combat. Un soldat téméraire au sang froid. Ce coeur que je croyais fragile apparemment choisit ses batailles. Et celle-ci je l'aurai, puisque ma détermination est sans faille.
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Beyrouth
Je réponds "Beyrouth". A la question toujours déplacée qui veut savoir où j'ai été.
La réponse échappe mes lèvres mortes avec autant de vie que celles-ci. Je n'aurais pas repondu. Si je n'étais pas obligée. Faire la gueule dans un milieu professionnel m'a été déconseillé.
Pourtant, ma peau bronzée le crie. Que sous mon soleil libanais j'ai brûlé jusqu'à la nuit. Pourtant mes cernes le dévoilent. Que j'ai fait la fête et que j'ai couché avec les étoiles. Pourtant mon humeur le montre bien. Que me réveiller à Londres ne fut pas la joie ce matin.
Oui, j'ai été à Beyrouth. Encore. Exactement. Non. Le reste de la planète ne m'intéresse guere. J'ai chez moi tous les péchés de la terre. Ceux que vous ne connaitrez jamais. Puisque ce n'est pas là bas qu'est né votre père. Le Liban, faut en avoir le sang pour le comprendre vraiment ...
Il est quand même grand temps qu'ils comprennent, que les jours fériés pour moi ne peuvent rien cacher, qu'ils pourront facilement me retrouver, dans un lit au cinquième, ou scotchée avec mon père devant la télé.
Qu'ils comprennent ces maudits anglais. Que si eux ont la malchance de travailler là où ils respirent, moi je travaille chez eux... Et je respire les pieds dans l'eau sur une terre choisie par Dieu.
Et dans un voyage de l'esprit, à partir d'un coin du monde triste et gris, un moment beyrouthin, quoique anodin me revint ... Musique. Volent. Vitesse. Vent. Bonjour au voisin.
La réponse échappe mes lèvres mortes avec autant de vie que celles-ci. Je n'aurais pas repondu. Si je n'étais pas obligée. Faire la gueule dans un milieu professionnel m'a été déconseillé.
Pourtant, ma peau bronzée le crie. Que sous mon soleil libanais j'ai brûlé jusqu'à la nuit. Pourtant mes cernes le dévoilent. Que j'ai fait la fête et que j'ai couché avec les étoiles. Pourtant mon humeur le montre bien. Que me réveiller à Londres ne fut pas la joie ce matin.
Oui, j'ai été à Beyrouth. Encore. Exactement. Non. Le reste de la planète ne m'intéresse guere. J'ai chez moi tous les péchés de la terre. Ceux que vous ne connaitrez jamais. Puisque ce n'est pas là bas qu'est né votre père. Le Liban, faut en avoir le sang pour le comprendre vraiment ...
Il est quand même grand temps qu'ils comprennent, que les jours fériés pour moi ne peuvent rien cacher, qu'ils pourront facilement me retrouver, dans un lit au cinquième, ou scotchée avec mon père devant la télé.
Qu'ils comprennent ces maudits anglais. Que si eux ont la malchance de travailler là où ils respirent, moi je travaille chez eux... Et je respire les pieds dans l'eau sur une terre choisie par Dieu.
Et dans un voyage de l'esprit, à partir d'un coin du monde triste et gris, un moment beyrouthin, quoique anodin me revint ... Musique. Volent. Vitesse. Vent. Bonjour au voisin.
Hors competition
Le féminisme, je n'ai rien contre. Mais rien "pour" non plus. J'aime la femme. Mais je n'ai jamais ressenti ou remarqué ses droits aliénés.
Non pas que je vive dans ma bulle. Ou que je sois insensible aux changements fondamentaux qui doivent avoir lieu urgemment, surtout dans ma société libanaise et surtout au niveau du Droit. Que la femme puisse donner la nationalité à ses enfants. Que ses droits soient protégés en cas de divorce. Etc. etc. Bien sûr.
Mais j'ai toujours vu en la femme un pouvoir qui va au-delà. Un pouvoir tellement puissant qu'il ne requiert ni loi ni Parlement.
Les féministes ne m'exacerbent pas. Mais ils m'indiffèrent. Ou plutot... Ils m'intriguent. Peut-être parce que je n'ai jamais vraiment compris pourquoi une femme voudrait être l'égale de l'homme. Quand elle est complètement différente.
Alors pourquoi le rappeler? Pourquoi souligner ce traitement differentiel quand le silence sur l'affaire nous conviendrait parfaitement ?
Et si je me pose la question, c'est que l'idée m'est venue très soudainement aujourd'hui, un samedi autrement banal, sur la terrasse d'un café idiot de mon nouveau quartier rue gloglo.
J'ai rencontré une femme. J'aurais pu la croiser comme on croise un passant anodin. Comme on dit bonjour au voisin. Sans s'y attarder. Et sans s'y intéresser spécialement.
Mais il s'est fait qu'on s'est parlé. Et la conversation a englobé les sujets les plus divers, du travail, à la cuisine, au vin, à la famille, aux enfants, au bel italien d'à coté, au meilleur shampoing, à la révolution d'Egypte, aux profitéroles, à la religion et à nos idoles.
Son attitude completement détendue, qui soupire qu'elle ne craint aucun affront, sa génerosite, physique d'abord de par ses formes généreuses et sentimentale de par la franchise de ses paroles, me toucha et me poussa, naturellement, à m'exposer (presque) autant.
On discuta pendant des heures. Et j'ai vu en elle ce qu'une femme doit être. Traditionnelle. Quoique ouverte d'esprit. Fan de cuisine. Sans que cela ne porte atteinte à son statut de femme moderne. Ambitieuse. Sans que cela ne soit une preuve d'existence. Jolie. Sans efforts. Et sans cette obsession de plaire à son mari.
J'ai vu en elle la femme subtile qui m'ensorcelle.
Et en y pensant, je réalisai, tristement, que ce qu'elle est ne devrait pas tellement me choquer. Ce qu'elle est aurait du être une banalité. Toutes nos mères le furent et le sont. Mais c'est par comparaison aux filles d'aujourd'hui, parfois anorexiques et contre la cuisine, souvent féministes et défensives que j'eus cette envie d'être une femme. Maman ou pas. Célibataire ou la bague au doigt. Carriériste ou femme au foyer. Peu importe. Tant que tout relève du choix. Du choix réfléchi, libre, indépendant.
Ni inférieure, ni supérieure. Et surtout, surtout, pas égale. Juste femme.
Parce qu'une femme, une vraie, est hors compétition.
Non pas que je vive dans ma bulle. Ou que je sois insensible aux changements fondamentaux qui doivent avoir lieu urgemment, surtout dans ma société libanaise et surtout au niveau du Droit. Que la femme puisse donner la nationalité à ses enfants. Que ses droits soient protégés en cas de divorce. Etc. etc. Bien sûr.
Mais j'ai toujours vu en la femme un pouvoir qui va au-delà. Un pouvoir tellement puissant qu'il ne requiert ni loi ni Parlement.
Les féministes ne m'exacerbent pas. Mais ils m'indiffèrent. Ou plutot... Ils m'intriguent. Peut-être parce que je n'ai jamais vraiment compris pourquoi une femme voudrait être l'égale de l'homme. Quand elle est complètement différente.
Alors pourquoi le rappeler? Pourquoi souligner ce traitement differentiel quand le silence sur l'affaire nous conviendrait parfaitement ?
Et si je me pose la question, c'est que l'idée m'est venue très soudainement aujourd'hui, un samedi autrement banal, sur la terrasse d'un café idiot de mon nouveau quartier rue gloglo.
J'ai rencontré une femme. J'aurais pu la croiser comme on croise un passant anodin. Comme on dit bonjour au voisin. Sans s'y attarder. Et sans s'y intéresser spécialement.
Mais il s'est fait qu'on s'est parlé. Et la conversation a englobé les sujets les plus divers, du travail, à la cuisine, au vin, à la famille, aux enfants, au bel italien d'à coté, au meilleur shampoing, à la révolution d'Egypte, aux profitéroles, à la religion et à nos idoles.
Son attitude completement détendue, qui soupire qu'elle ne craint aucun affront, sa génerosite, physique d'abord de par ses formes généreuses et sentimentale de par la franchise de ses paroles, me toucha et me poussa, naturellement, à m'exposer (presque) autant.
On discuta pendant des heures. Et j'ai vu en elle ce qu'une femme doit être. Traditionnelle. Quoique ouverte d'esprit. Fan de cuisine. Sans que cela ne porte atteinte à son statut de femme moderne. Ambitieuse. Sans que cela ne soit une preuve d'existence. Jolie. Sans efforts. Et sans cette obsession de plaire à son mari.
J'ai vu en elle la femme subtile qui m'ensorcelle.
Et en y pensant, je réalisai, tristement, que ce qu'elle est ne devrait pas tellement me choquer. Ce qu'elle est aurait du être une banalité. Toutes nos mères le furent et le sont. Mais c'est par comparaison aux filles d'aujourd'hui, parfois anorexiques et contre la cuisine, souvent féministes et défensives que j'eus cette envie d'être une femme. Maman ou pas. Célibataire ou la bague au doigt. Carriériste ou femme au foyer. Peu importe. Tant que tout relève du choix. Du choix réfléchi, libre, indépendant.
Ni inférieure, ni supérieure. Et surtout, surtout, pas égale. Juste femme.
Parce qu'une femme, une vraie, est hors compétition.
jeudi, juin 16, 2011
Vino
Pluie, gris et tonnerre. Qu’Il fasse chaud je m’en fous… pour moi c’est l’hiver. J’annule plans et rendez-vous, ce soir je vais lire dans mon lit en pensant à vous.
Le déjeuner du dimanche fait vagabonder mon esprit. Qu’avez-vous pensé en me racontant ces conneries. Que je continuerai ma route comme si de rien n’était… ? Vous vous trompez. Parce que tandis que vous mangiez votre croque monsieur… moi je vous croquais, monsieur.
Oui, ce soir, il pleut. Je veux dormir. Pour bruler le temps. Parce qu’il fait gris et morose à en mourir. Que le temps soit précieux ne me perturbe guère. Pour moi, il ne l’est pas puisque de mon lit j’aperçois l’éclair.
Un verre de vin et un bon livre entre les mains. Un livre du siècle qui devait me voir naitre. Un livre du temps où il était bon d’être. Un livre de l’époque où je n’étais pas. Prière, ne m’en parlez pas. Je ne veux pas vous enviez pour cela.
Je déguste chaque mot. La subtilité des phrases et la légèreté des syllabes m’emportent, aidées par un rouge pourpre que je repose au niveau des hanches. Et mon imagination s’évade traversant mes rideaux moches pour retrouver notre conversation du dimanche.
Je me sens seule parce que j’ai le temps d’y pensez. Vous me manquez parce que je n’ai personne pour m’occuper. Faites gaffe et ne soyez pas dupé. Je ne pense jamais à vous durant la journée.
Messages futiles envoyés par ennui, par lassitude, par envie de jouer. Pardonnez-les. Je vous en prie. Et ne les mentionnez jamais. Ne croyez pas aux mots, ils sont souvent moins vrais que beaux. Et si je les regrettais demain… ce ne sera pas de ma faute. Mais celle du vin.
Le déjeuner du dimanche fait vagabonder mon esprit. Qu’avez-vous pensé en me racontant ces conneries. Que je continuerai ma route comme si de rien n’était… ? Vous vous trompez. Parce que tandis que vous mangiez votre croque monsieur… moi je vous croquais, monsieur.
Oui, ce soir, il pleut. Je veux dormir. Pour bruler le temps. Parce qu’il fait gris et morose à en mourir. Que le temps soit précieux ne me perturbe guère. Pour moi, il ne l’est pas puisque de mon lit j’aperçois l’éclair.
Un verre de vin et un bon livre entre les mains. Un livre du siècle qui devait me voir naitre. Un livre du temps où il était bon d’être. Un livre de l’époque où je n’étais pas. Prière, ne m’en parlez pas. Je ne veux pas vous enviez pour cela.
Je déguste chaque mot. La subtilité des phrases et la légèreté des syllabes m’emportent, aidées par un rouge pourpre que je repose au niveau des hanches. Et mon imagination s’évade traversant mes rideaux moches pour retrouver notre conversation du dimanche.
Je me sens seule parce que j’ai le temps d’y pensez. Vous me manquez parce que je n’ai personne pour m’occuper. Faites gaffe et ne soyez pas dupé. Je ne pense jamais à vous durant la journée.
Messages futiles envoyés par ennui, par lassitude, par envie de jouer. Pardonnez-les. Je vous en prie. Et ne les mentionnez jamais. Ne croyez pas aux mots, ils sont souvent moins vrais que beaux. Et si je les regrettais demain… ce ne sera pas de ma faute. Mais celle du vin.
Judith
Aéroport de New York. Je m'assois au bar. Rien ne presse. Trente minutes à perdre et cela tombe bien. J'aime boire.
Judith travaille au bar. Notre conversation a commence quand elle a demande, afin de pouvoir me servir mon verre de vin, une carte d'identité. Qu'elle doute de mon âge m'a extasiée. Je me hâtai de la remercier. Elle trouva cela drole. Et de la, nos mots se sont précipités.
Elle me raconta sa vie. Ses enfants. Ses petits-enfants. Et elle a a peine quarante ans. Elle me confia qu'elle passait quatre heures de trajet par jour. Mais qu'elle ne se plaignait pas. Parce qu'elle en profitait. Pour ecrire.
Mes yeux s'écarquillèrent aussitôt. Je crois. Je l'avais senti, qu'elle avait quelque chose a raconter. Et que j'aime ecrire aussi devait nous rapprocher.
Tandis que je parlais, lui racontant ma vie à Londres, mon enfance au Liban, et l'entre-deux, elle, me regardait, la lumière aux yeux. De ce regard qui vient troubler, qui traverse la rétine de l'œil et qui s'incruste au tres profond pour lire les secrets.
Je vérifie l'heure et j'accours pour attraper mon vol. Je les rate cinq fois sur six, je devrai me dépêcher. Je dis au revoir et je m'en vais.
De mon voyage je sais ... Que je garderai cette image de ce moment anodin avec cette femme. Je n'oublierai pas Judith, ni sa belle âme. Et j'aurai du mal à expliquer pourquoi. Il y a des choses qui troublent. Et d'autres pas.
Judith travaille au bar. Notre conversation a commence quand elle a demande, afin de pouvoir me servir mon verre de vin, une carte d'identité. Qu'elle doute de mon âge m'a extasiée. Je me hâtai de la remercier. Elle trouva cela drole. Et de la, nos mots se sont précipités.
Elle me raconta sa vie. Ses enfants. Ses petits-enfants. Et elle a a peine quarante ans. Elle me confia qu'elle passait quatre heures de trajet par jour. Mais qu'elle ne se plaignait pas. Parce qu'elle en profitait. Pour ecrire.
Mes yeux s'écarquillèrent aussitôt. Je crois. Je l'avais senti, qu'elle avait quelque chose a raconter. Et que j'aime ecrire aussi devait nous rapprocher.
Tandis que je parlais, lui racontant ma vie à Londres, mon enfance au Liban, et l'entre-deux, elle, me regardait, la lumière aux yeux. De ce regard qui vient troubler, qui traverse la rétine de l'œil et qui s'incruste au tres profond pour lire les secrets.
Je vérifie l'heure et j'accours pour attraper mon vol. Je les rate cinq fois sur six, je devrai me dépêcher. Je dis au revoir et je m'en vais.
De mon voyage je sais ... Que je garderai cette image de ce moment anodin avec cette femme. Je n'oublierai pas Judith, ni sa belle âme. Et j'aurai du mal à expliquer pourquoi. Il y a des choses qui troublent. Et d'autres pas.
dimanche, juin 12, 2011
Il roule
En repensant à mes dernières quelques années, je réalise qu'elles ont été marquées par des péripéties accumulées. Entre le travail à trouver, le linge a ramasser, le premier amour à lâcher, les rats dans la cheminée, l'allergie cruelle qui m'a dévorée et les amitiés brisées.
En analysant chaque événement dans son individualité, je peux affirmer, sans broncher et sans vanité, que j'ai assume.
Ce qui me frappe encore, est le fait que je n'avais pas realise alors, l'atrocité du décor.
J'ai continue. J'ai double d'efforts. J'ai écrit parfois. J'ai pleuré. J'ai bu. J'ai travaillé. J'ai aimé. Mais je n'ai pas voulu laisser tomber.
Si je devais décrire ma vie aujourd'hui, avec une toute petite exagération pour faire plus joli, je dirais que c'est le paradis.
Parce que je dors tranquille sans soucis majeurs et je me réveille en priant égoïstement le Seigneur, qu'il ne me donne rien de plus. Mais qu'il ne touche surtout pas a l'amour abondant que j'ai dans le cœur.
Je repense au chemin jusqu'a ce jour. Et je réalise qu'effectivement... Il y a des jours ou l'on a la fausse impression que le monde s'écroule. Et il y a des jours ou ca roule.
J'aime qu'il roule. Vite
En analysant chaque événement dans son individualité, je peux affirmer, sans broncher et sans vanité, que j'ai assume.
Ce qui me frappe encore, est le fait que je n'avais pas realise alors, l'atrocité du décor.
J'ai continue. J'ai double d'efforts. J'ai écrit parfois. J'ai pleuré. J'ai bu. J'ai travaillé. J'ai aimé. Mais je n'ai pas voulu laisser tomber.
Si je devais décrire ma vie aujourd'hui, avec une toute petite exagération pour faire plus joli, je dirais que c'est le paradis.
Parce que je dors tranquille sans soucis majeurs et je me réveille en priant égoïstement le Seigneur, qu'il ne me donne rien de plus. Mais qu'il ne touche surtout pas a l'amour abondant que j'ai dans le cœur.
Je repense au chemin jusqu'a ce jour. Et je réalise qu'effectivement... Il y a des jours ou l'on a la fausse impression que le monde s'écroule. Et il y a des jours ou ca roule.
J'aime qu'il roule. Vite
mardi, juin 07, 2011
Les gens bien
Si Londres me doit quelque chose, c'est peut-être d'avoir volé ma confiance innée que longtemps je vantais. Parce qu'aujourd'hui, mes relations londoniennes, et à cause de mauvaises expériences par centaines, commencent toujours par une suspicion qui me gène.
Je doute de tous et je ne puis m'empêcher de me demander, quand on m'approche, quels sont les motifs cachés et comment faire pour d'avance me protéger.
Je l'ai réalisé une fois de plus aujourd'hui au téléphone. Une panne de mon réseau internet m'oblige à appeler le procureur. Malgré ma fatigue, je compose le numéro et je tombe sur un répondeur.
Une voix de robot me propose des numéros. 1, 2 ou 3, il faut presser sur ce qui décrirait au mieux le problème à régler. Ma demande, bien sur, ne correspond à rien. J'ai toujours le problème malin.
Je patiente. De force. On me met de la musique. Horrible en plus. Ce qui, au lieu de diminuer mon angoisse, ne fait que l'amplifier. Bref. Trente minutes plus tard, une voix humaine chaleureuse et souriante (oui, une voix peut être souriante), me guide et résout le problème en une minute trente.
Evènement bête et anodin. Diraient certains. Mais je ne suis plus habituée à ce qu'on me tende la main. Et le sourire fictif et lointain, d'un étranger qui, à m'aider, ne gagnait rien, me poussa a re-réfléchir mes chagrins et me dire que même ici... Il ya des gens bien.
Je doute de tous et je ne puis m'empêcher de me demander, quand on m'approche, quels sont les motifs cachés et comment faire pour d'avance me protéger.
Je l'ai réalisé une fois de plus aujourd'hui au téléphone. Une panne de mon réseau internet m'oblige à appeler le procureur. Malgré ma fatigue, je compose le numéro et je tombe sur un répondeur.
Une voix de robot me propose des numéros. 1, 2 ou 3, il faut presser sur ce qui décrirait au mieux le problème à régler. Ma demande, bien sur, ne correspond à rien. J'ai toujours le problème malin.
Je patiente. De force. On me met de la musique. Horrible en plus. Ce qui, au lieu de diminuer mon angoisse, ne fait que l'amplifier. Bref. Trente minutes plus tard, une voix humaine chaleureuse et souriante (oui, une voix peut être souriante), me guide et résout le problème en une minute trente.
Evènement bête et anodin. Diraient certains. Mais je ne suis plus habituée à ce qu'on me tende la main. Et le sourire fictif et lointain, d'un étranger qui, à m'aider, ne gagnait rien, me poussa a re-réfléchir mes chagrins et me dire que même ici... Il ya des gens bien.
samedi, juin 04, 2011
Les jumelles
Pour observer toute chose, il faut prendre un peu de distance. Pour observer la lune, il faut se procurer un télescope. Il parait. Personnellement, je ne l'ai jamais essayé.
Pour regarder la télé, aussi. Il faut s'asseoir sur un canapé éloigné, avec à la main une tasse de thé (ou un whiskey).
Pour observer les gens, il faut acheter des jumelles. J'adorais faire cela quand j'étais enfant. Mon oncle en avait, des jumelles. Et je ne les lâchais jamais. L'illicité de l'action me plongeait dans les plus hystériques des éclats de rire et ma curiosité sautillait d'un objet a un autre comme dans un cirque.
Bien plus tard dans mes vingtaines, un ami sage dans ses soixantaines, me conseilla que dans la vie, il faut tenir les jumelles à l’ envers, si l'on veut supporter les gens. Je regrettai tout à coup, en acquiescant, tout le temps perdu quand j'étais enfant.
Les gens, les choses, les insectes, les paysages, les avions qui décollent, les oiseaux, les couchers du soleil, les matchs de foot, les enfants qui courent dans l'herbe, les arc-en-ciel... Tout s'apprend et se comprend quand on se pose un peu à l’ écart et silencieusement.
Mais comment se connaitre soi-même? Prisonnier de son corps quoique contraint à s'auto-apprivoiser... Je trouve la tâche ridicule et insensée.
Car dans ce cas de figure, la distance fait défaut.
Alors vous comprenez maintenant pourquoi tous les jours, dans la rue, dans la vie et dans mes mots, j'adopte un caractère nouveau.
Pour regarder la télé, aussi. Il faut s'asseoir sur un canapé éloigné, avec à la main une tasse de thé (ou un whiskey).
Pour observer les gens, il faut acheter des jumelles. J'adorais faire cela quand j'étais enfant. Mon oncle en avait, des jumelles. Et je ne les lâchais jamais. L'illicité de l'action me plongeait dans les plus hystériques des éclats de rire et ma curiosité sautillait d'un objet a un autre comme dans un cirque.
Bien plus tard dans mes vingtaines, un ami sage dans ses soixantaines, me conseilla que dans la vie, il faut tenir les jumelles à l’ envers, si l'on veut supporter les gens. Je regrettai tout à coup, en acquiescant, tout le temps perdu quand j'étais enfant.
Les gens, les choses, les insectes, les paysages, les avions qui décollent, les oiseaux, les couchers du soleil, les matchs de foot, les enfants qui courent dans l'herbe, les arc-en-ciel... Tout s'apprend et se comprend quand on se pose un peu à l’ écart et silencieusement.
Mais comment se connaitre soi-même? Prisonnier de son corps quoique contraint à s'auto-apprivoiser... Je trouve la tâche ridicule et insensée.
Car dans ce cas de figure, la distance fait défaut.
Alors vous comprenez maintenant pourquoi tous les jours, dans la rue, dans la vie et dans mes mots, j'adopte un caractère nouveau.
20 ou 20 + 5
Un étranger s'installe a cote de moi. Pour faire la conversation, il me pose ces questions qui ne servent a rien. Mes années d'expérience, mon éducation, mes plans pour le weekend... et mon âge.
Comme toute femme, surtout libanaise, je me révolte d'abord - gentiment, discrètement, intérieurement - de la question indiscrète a laquelle je fais face. Puis je me résous. Et vite. Parce que je me dis que s'il juge approprie de me la poser, c'est qu'il pense que je me situe encore dans la tranche d'âge ou l'on a envie de dire... son âge.
Mais je mens. En souriant. Enfin, presque. Mais y a pas de mal a mentir quand il s'agit de ne pas vouloir vieillir. Je dis que j'ai 24 ans. Et ce n'est pas tout a fait faux. Sauf que mes 25 s'installeront pour de bon dans 5 jours, 5 jours exacts et ronds.
Mes 25 ne sont qu'un quart de siècle. Mais ils constituent, comme beaucoup de choses dans la vie, un croisement qui me pousse à m'asseoir et a réfléchir.
Parce que cet âge-la, symbolique et théorique, a toujours représente une date qui serait historique. Enfant, je voulais me marier a cet âge. Porter une robe énorme en dentelle blanche rosâtre (tant pis pour le ridicule, je serais princesse pour un jour puisque je ne le suis pas de sang).
A dix-huit, je voulais que les 25 viennent clôturer une étape d'instabilité, un bon début de carrière, un emplacement géographique déterminé, signé, choisi, ratifié. Et des amitiés inchangées.
Je voulais aussi me débarrasser de mes mèches blondes pour être plus nature, enfin accepter mes formes et mes courbures, oublier certaines blessures et savoir ce qui se dessine devant moi.
Les 25 ans sont la. Eux seuls et seulement. Parce que la robe de princesse repose patiemment quelque part dans mon inconscient. Le coin de la planète que je choisirai encore une question en suspens. Mes cheveux de plus en plus blonds et presque blancs. Mes amours parfois imprégnées d'arrogance mais très souvent en quête d'une autre chance. Mes amitiés... Ephémères. Et mes projets en perpétuel recommencement.
Et pourtant ... Je ne voudrais pas trop me plaindre pour autant. Parce que des choses, durant ces années, j'en ai fais. Beaucoup. Et j'ai même instaure une nécessaire stabilité. Car même si tout bouge autour de moi, même si je ne sais ce qui adviendra, même si mes idées sont restes a leur état de puissance sans passer a l'action, même si je ne sais pas si ce garçon est le bon... Je commence a me connaitre et ceci d'un angle plus profond... Et je snobe tours les points d'interrogation.
.
Comme toute femme, surtout libanaise, je me révolte d'abord - gentiment, discrètement, intérieurement - de la question indiscrète a laquelle je fais face. Puis je me résous. Et vite. Parce que je me dis que s'il juge approprie de me la poser, c'est qu'il pense que je me situe encore dans la tranche d'âge ou l'on a envie de dire... son âge.
Mais je mens. En souriant. Enfin, presque. Mais y a pas de mal a mentir quand il s'agit de ne pas vouloir vieillir. Je dis que j'ai 24 ans. Et ce n'est pas tout a fait faux. Sauf que mes 25 s'installeront pour de bon dans 5 jours, 5 jours exacts et ronds.
Mes 25 ne sont qu'un quart de siècle. Mais ils constituent, comme beaucoup de choses dans la vie, un croisement qui me pousse à m'asseoir et a réfléchir.
Parce que cet âge-la, symbolique et théorique, a toujours représente une date qui serait historique. Enfant, je voulais me marier a cet âge. Porter une robe énorme en dentelle blanche rosâtre (tant pis pour le ridicule, je serais princesse pour un jour puisque je ne le suis pas de sang).
A dix-huit, je voulais que les 25 viennent clôturer une étape d'instabilité, un bon début de carrière, un emplacement géographique déterminé, signé, choisi, ratifié. Et des amitiés inchangées.
Je voulais aussi me débarrasser de mes mèches blondes pour être plus nature, enfin accepter mes formes et mes courbures, oublier certaines blessures et savoir ce qui se dessine devant moi.
Les 25 ans sont la. Eux seuls et seulement. Parce que la robe de princesse repose patiemment quelque part dans mon inconscient. Le coin de la planète que je choisirai encore une question en suspens. Mes cheveux de plus en plus blonds et presque blancs. Mes amours parfois imprégnées d'arrogance mais très souvent en quête d'une autre chance. Mes amitiés... Ephémères. Et mes projets en perpétuel recommencement.
Et pourtant ... Je ne voudrais pas trop me plaindre pour autant. Parce que des choses, durant ces années, j'en ai fais. Beaucoup. Et j'ai même instaure une nécessaire stabilité. Car même si tout bouge autour de moi, même si je ne sais ce qui adviendra, même si mes idées sont restes a leur état de puissance sans passer a l'action, même si je ne sais pas si ce garçon est le bon... Je commence a me connaitre et ceci d'un angle plus profond... Et je snobe tours les points d'interrogation.
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jeudi, juin 02, 2011
Comme un chat
Il ya des chats domestiques. Gentils. Propres. Jolis. Polis. Bêtes.
Il ya des chats de gouttière. Sauvages. Libres. Sales. Fous. Impulsifs.
Si je devais être un chat… je serais un chat de gouttière. C’est sûr. Parce que je ne supporterais pas avoir les ongles arrachés. Ni la peau vaccinée. Ni le poil coiffé. Ni les fesses collées de force à un canapé. Je ne supporterais pas la nourriture desséchée. Ni les enfants qui cherchent à m’apprivoiser en me balançant de tous les cotés…
Oui, je serais un chat de gouttière. Libre comme l’air. Je poursuivrais les souris. Je dormirais en ayant faim certains soirs quand celles-ci se cachent dans la nuit. Je me ferais des amis. Je marquerais un territoire. Je flirterais avec le danger. Mais je serai maitre de ma destinée.
Enfin… je ne sais plus pourquoi je parle de chats.
Mon idée à la base était de parler de chaussures.
Hier, en regardant une vitrine, je fus attirée par des chaussures qui semblaient promettre effacer un bleu au cœur causé par un garçon menteur.
Bien sûr, je les ai achetées. Sauf que… je ne sais pas si je vais les porter. Elles ont un potentiel, certes. Mais leur efficacité reste à vérifier. Parce qu’elles sont fragiles. Et les choses fragiles, comme les personnes, ne doivent pas être octroyées la liberté de se ballader dans les rues encombrées.
Je les ai quand même emportées. Mes chaussures « peut-être ». Et tout au long du trajet jusqu’à chez moi, me détestant déjà d’avoir acheté cet objet inutile et arrogant (mais pas au point de le rendre…) je trouvai tout à coup une idée pas très bête si j’ose dire d’en faire usage… Usage de ces chaussures qui ne sont pas faites pour marcher.
Oui. Je décidai que je les porterai pour me ballader… De la cuisine jusqu’à la salle à manger. Elles seraient domestiques… et bêtes, mes chaussures. Comme les chats de bonne famille. Je les caresserai. Je les regarderai. Et je les poserai sur le canapé.
Pourquoi pas ? Des chaussures à talon, pour le salon…
Il ya des chats de gouttière. Sauvages. Libres. Sales. Fous. Impulsifs.
Si je devais être un chat… je serais un chat de gouttière. C’est sûr. Parce que je ne supporterais pas avoir les ongles arrachés. Ni la peau vaccinée. Ni le poil coiffé. Ni les fesses collées de force à un canapé. Je ne supporterais pas la nourriture desséchée. Ni les enfants qui cherchent à m’apprivoiser en me balançant de tous les cotés…
Oui, je serais un chat de gouttière. Libre comme l’air. Je poursuivrais les souris. Je dormirais en ayant faim certains soirs quand celles-ci se cachent dans la nuit. Je me ferais des amis. Je marquerais un territoire. Je flirterais avec le danger. Mais je serai maitre de ma destinée.
Enfin… je ne sais plus pourquoi je parle de chats.
Mon idée à la base était de parler de chaussures.
Hier, en regardant une vitrine, je fus attirée par des chaussures qui semblaient promettre effacer un bleu au cœur causé par un garçon menteur.
Bien sûr, je les ai achetées. Sauf que… je ne sais pas si je vais les porter. Elles ont un potentiel, certes. Mais leur efficacité reste à vérifier. Parce qu’elles sont fragiles. Et les choses fragiles, comme les personnes, ne doivent pas être octroyées la liberté de se ballader dans les rues encombrées.
Je les ai quand même emportées. Mes chaussures « peut-être ». Et tout au long du trajet jusqu’à chez moi, me détestant déjà d’avoir acheté cet objet inutile et arrogant (mais pas au point de le rendre…) je trouvai tout à coup une idée pas très bête si j’ose dire d’en faire usage… Usage de ces chaussures qui ne sont pas faites pour marcher.
Oui. Je décidai que je les porterai pour me ballader… De la cuisine jusqu’à la salle à manger. Elles seraient domestiques… et bêtes, mes chaussures. Comme les chats de bonne famille. Je les caresserai. Je les regarderai. Et je les poserai sur le canapé.
Pourquoi pas ? Des chaussures à talon, pour le salon…
La marge droite
J'ai postulé à un certain programme professionnel. Et afin d’être sélectionné, il faut passer quelques examens intenses qui durent toute une journee. Tout allait bien, bien sur. Il fallait parler, de soi, de l'environnement et de l’économie interne. Tout le monde le sait: de l'argumentation, je suis la reine.
Je peux convaincre quiconque de n'importe quoi. Je le dois à mes études de droit. Et peut-être à quelques gènes attrapés ici et la.
Tout allait bien, je l'ai dit déjà. Jusqu'à ce que les examinateurs sortent des cahiers d'exercice qui - apparemment - serviraient à mesurer notre logique. Le tout me révolte. La logique et moi... On fait cent.
J'essayai de jeter un coup d'œil à gauche et puis à droite en espérant récolter quelques bonnes réponses... Mais les logiciens ne sont pas aussi bêtes que ca. Ils cachent. Bien évidemment. Ou dirais-je... Logiquement.
J'aurais bien voulu faire du troc. Une bonne réponse contre une tarte aux pommes faite maison. Ou un déjeuner au bord de la rivière. Ou un bisou. Ou une prière. Ou un verre de vin. Mais les surveillants, eux aussi, sont bien malins.
Alors je me résolus à réfléchir par moi même. Déjà fallait-il localiser l'organe ou la partie du corps qui servirait a comprendre les questions données. En vain. Il fallait -entre autres- deviner, rien qu'en regardant la forme d'un chocolat dessine sur le papier, si ce dernier avait un centre dur ou moelleux.
J'inscrivis en lettres complètes et sans me soucier de la case a cocher, que je n'aime pas le chocolat. Kuching! Une réponse gagnée.
Enfin... C'est ce que je croyais. Parce qu'apparemment, le test, je l'ai raté. Logiquement.
Et ceci me pousse à "penser" (oui... l'organe, je l'ai localisé) que je préfère avoir tout faux... Qu'avoir tout comme tout le monde, gentiment coché, dans des cases prédisposées, sur la marge droite d'un cahier.
Je peux convaincre quiconque de n'importe quoi. Je le dois à mes études de droit. Et peut-être à quelques gènes attrapés ici et la.
Tout allait bien, je l'ai dit déjà. Jusqu'à ce que les examinateurs sortent des cahiers d'exercice qui - apparemment - serviraient à mesurer notre logique. Le tout me révolte. La logique et moi... On fait cent.
J'essayai de jeter un coup d'œil à gauche et puis à droite en espérant récolter quelques bonnes réponses... Mais les logiciens ne sont pas aussi bêtes que ca. Ils cachent. Bien évidemment. Ou dirais-je... Logiquement.
J'aurais bien voulu faire du troc. Une bonne réponse contre une tarte aux pommes faite maison. Ou un déjeuner au bord de la rivière. Ou un bisou. Ou une prière. Ou un verre de vin. Mais les surveillants, eux aussi, sont bien malins.
Alors je me résolus à réfléchir par moi même. Déjà fallait-il localiser l'organe ou la partie du corps qui servirait a comprendre les questions données. En vain. Il fallait -entre autres- deviner, rien qu'en regardant la forme d'un chocolat dessine sur le papier, si ce dernier avait un centre dur ou moelleux.
J'inscrivis en lettres complètes et sans me soucier de la case a cocher, que je n'aime pas le chocolat. Kuching! Une réponse gagnée.
Enfin... C'est ce que je croyais. Parce qu'apparemment, le test, je l'ai raté. Logiquement.
Et ceci me pousse à "penser" (oui... l'organe, je l'ai localisé) que je préfère avoir tout faux... Qu'avoir tout comme tout le monde, gentiment coché, dans des cases prédisposées, sur la marge droite d'un cahier.
Chez soi
Quelque chose me réveille en pleine nuit. Une certaine angoisse que je cherche à identifier. Pourtant, j’ai sommeil. Et de ces heures paisibles, je devrais bien profiter. Je sors sur mon petit balcon espérant que le calme dehors et le noir de la ville m’aideraient à rassembler mes pensées et comprendre ce qui m’empêcher à me reposer.
Je comprends vite que partir de ce chez-moi que j’ai maintenant créé me plonge dans une inquiétude que je peine à maitriser. Parce que les murs, maintenant, me connaissent. Et mon lit, pourtant inconfortable et bavard, j’ai fini par l’aimer. Je m’accroche à toutes ces choses qui ont fait mes dernières années. Y compris les détails que j’ai détestés. C’est clair. Je suis mal faite. Puisque je semble ne pas savoir me détacher.
Si je dois quitter ce bout de vie que je me suis fait, par obligation et non pas par décision illuminée, je ne suis pas encore prête à quitter Richard le portier, le supermarché d’à coté, le coiffeur du coin, le boulanger qui me sourit chaque matin, le parc, ses écureuils et ses chiens, l’épicerie d’où j’achète mon pain, mon voisin bruyant qui rythme mes nuits et dont je devine chaque bruit, ma terrasse minuscule qui me berce quand je ne me sens pas bien et tous les souvenirs accumulés à travers les années qui reposent dans chaque coin… Tranquilles. Comme un volcan éteint. Prêt à ressurgir sans préavis, ces souvenirs qui me pincent parfois mais qui, parce que domptés, me font du bien.
Alors je décide de ne quitter mon espace qu’à moitié. A moitié, puisque je chercherai un autre chez-moi juste à coté.
Je commence à visiter les propriétés disponibles sur le marché. et je décide de fonder ma décision, comme toute celle que je prends dans la vie, sur les battements de mon cœur naïf et facilement épris.
Je réalise vite que mon choix est dénué de toute raison pourtant essentielle à ma décision. Parce que je cherche en observant les pièces diverses, une histoire, une promesse, une chanson.
Les pièces parfaites ne provoquent en moi aucun frisson. La moquette impeccable me laisse indifférente. Et les formes parfaites ne semblent pas suffisantes à mon abandon.
Je commence à désespérer et je décide de ne plus chercher pour la journée. Oui, je veux rentrer. Profiter des derniers instants dans ma chambre qui, elle, me comprend. Mais qui me pousser à avancer, pourtant.
J’accepte de voir, juste avant, un tout dernier appartement. La porte grinçante n’a rien de promettant. Les escaliers qui y mènent me font imaginer des jambes alourdies et des sacs encombrants. Je rentre dans la pièce, et mon cœur veut autrement.
Parce qu’il y a des endroits qui nous charment… sans que l’on sache comment. L’on s’y sent chez soi. Sans savoir pourquoi. La perfection y fait défaut. Et pourtant, je m’y vois déjà. Et j’aime presque les défauts. La cuisine me laisse imaginer du pain chaud et des gâteaux. La sérénité de l’endroit me promet, subtilement, un chapitre nouveau. Les fenêtres, grandes et imposantes, me garantissent une échappatoire nécessaire pour mon vagabondage quotidien et mes mots. Et surtout, une certaine familiarité, comme un déjà-vu que je ne saurais expliquer, me chuchote que j’y suis. Ca y est.
Choisir sa maison n’a rien à voir avec la raison. On aime. Ou l’on n’aime pas. Il ne sert à rien de chercher à savoir le comment, le pourquoi. Surtout quand on aime rêver. Comme moi. Le plus important reste de ne pas immédiatement dévoiler son affinité. Feindre l'indifférence malgré que l'on commence déjà à succomber. Il faut savoir se protéger.
Je comprends vite que partir de ce chez-moi que j’ai maintenant créé me plonge dans une inquiétude que je peine à maitriser. Parce que les murs, maintenant, me connaissent. Et mon lit, pourtant inconfortable et bavard, j’ai fini par l’aimer. Je m’accroche à toutes ces choses qui ont fait mes dernières années. Y compris les détails que j’ai détestés. C’est clair. Je suis mal faite. Puisque je semble ne pas savoir me détacher.
Si je dois quitter ce bout de vie que je me suis fait, par obligation et non pas par décision illuminée, je ne suis pas encore prête à quitter Richard le portier, le supermarché d’à coté, le coiffeur du coin, le boulanger qui me sourit chaque matin, le parc, ses écureuils et ses chiens, l’épicerie d’où j’achète mon pain, mon voisin bruyant qui rythme mes nuits et dont je devine chaque bruit, ma terrasse minuscule qui me berce quand je ne me sens pas bien et tous les souvenirs accumulés à travers les années qui reposent dans chaque coin… Tranquilles. Comme un volcan éteint. Prêt à ressurgir sans préavis, ces souvenirs qui me pincent parfois mais qui, parce que domptés, me font du bien.
Alors je décide de ne quitter mon espace qu’à moitié. A moitié, puisque je chercherai un autre chez-moi juste à coté.
Je commence à visiter les propriétés disponibles sur le marché. et je décide de fonder ma décision, comme toute celle que je prends dans la vie, sur les battements de mon cœur naïf et facilement épris.
Je réalise vite que mon choix est dénué de toute raison pourtant essentielle à ma décision. Parce que je cherche en observant les pièces diverses, une histoire, une promesse, une chanson.
Les pièces parfaites ne provoquent en moi aucun frisson. La moquette impeccable me laisse indifférente. Et les formes parfaites ne semblent pas suffisantes à mon abandon.
Je commence à désespérer et je décide de ne plus chercher pour la journée. Oui, je veux rentrer. Profiter des derniers instants dans ma chambre qui, elle, me comprend. Mais qui me pousser à avancer, pourtant.
J’accepte de voir, juste avant, un tout dernier appartement. La porte grinçante n’a rien de promettant. Les escaliers qui y mènent me font imaginer des jambes alourdies et des sacs encombrants. Je rentre dans la pièce, et mon cœur veut autrement.
Parce qu’il y a des endroits qui nous charment… sans que l’on sache comment. L’on s’y sent chez soi. Sans savoir pourquoi. La perfection y fait défaut. Et pourtant, je m’y vois déjà. Et j’aime presque les défauts. La cuisine me laisse imaginer du pain chaud et des gâteaux. La sérénité de l’endroit me promet, subtilement, un chapitre nouveau. Les fenêtres, grandes et imposantes, me garantissent une échappatoire nécessaire pour mon vagabondage quotidien et mes mots. Et surtout, une certaine familiarité, comme un déjà-vu que je ne saurais expliquer, me chuchote que j’y suis. Ca y est.
Choisir sa maison n’a rien à voir avec la raison. On aime. Ou l’on n’aime pas. Il ne sert à rien de chercher à savoir le comment, le pourquoi. Surtout quand on aime rêver. Comme moi. Le plus important reste de ne pas immédiatement dévoiler son affinité. Feindre l'indifférence malgré que l'on commence déjà à succomber. Il faut savoir se protéger.
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