Je déteste perdre des choses. J’attache une importance particulière aux objets de tout genre. A mes sacs, mes chaussures, mes lunettes, ma télécommande, mon vernis, mon téléphone, mon petit carnet, mes stylos, mon miroir, mes bagues. Et ceci pour des raisons diverses.
Parfois pour leur valeur matérielle. Comme une bague qu’on m’a offerte à mon anniversaire, et qui, pendant que je faisais la vaisselle, a décidé de faire un petit tour dans l’évier pour ensuite profiter de la promenade pour glisser dans les tuyaux et me laisser le cœur en morceaux.
Parfois, pour leur valeur morale. Comme mon porte monnaie qu’on m’a volé lors de ma sieste dans le métro. Il contenait un cadeau de ma grand-mère. Un cadeau en papier jauni. Transmis de génération en génération. Et supposé protéger le voyageur. C’était une prière. Le voleur ce jour là n’a pas fait bonne affaire. Parce qu’il n’avait trouvé qu’un porte monnaie bon marché, quelques pièces de livres anglaises, une carte de crédit bloquée… et un message divin en signes codés.
Parfois, pour leur utilité. Comme mon Ipod que j’emporte partout. Dans le métro, à la gym, au parc et dans l’avion. Qui contient des chansons que j’aurais honte de faire écouter. Ces chansons fleur bleue et bonbon. Mon Ipod a disparu il y a quelques semaines. Je l’ai cherché partout. Partout. En vain. Et pour me punir de ma maladresse, j’ai décidé de vivre sans musique quelques semaines. Dans l’espoir que cela m’apprenne à faire plus attention. De toute facon, nulle en technologie, si j’en achetais un nouveau, je ne saurais même pas y mettre de la musique.
La perte m’a vraiment dévastée. Au-delà de l’ennui éprouvé tous les jours pendant le sport et le trajet, je m’en voulais d’être tellement tête en l’air et si peu concentrée.
Et soudain, en pleine nuit, autour des coups de minuit, je glisse ma main sous le matelas, et je devine du toucher un corps étranger. Rectangulaire. Métallique. Glissant. Solide. Et bien caché. Mes yeux s’écarquillent et mon cœur bat fort. Je prie (à distance et en harmonie avec le papier d’autrefois jauni) que ce soit bien mon Ipod chéri. Et… oui.
Quel bonheur…
Depuis, je ne le lâche plus. Et je ne le perdrai plus… Peut-être faut-il vraiment vivre le manque pour savoir combien l’on attache de l’importance à un objet ou une personne. Peut-être faut-il vivre la douleur de la séparation pour ne plus jamais… non jamais… quitter des yeux l’être adoré.
Heureuse des retrouvailles, je me promène au soleil, des lunettes sur le nez, un cappucino à la main et Barbara aux oreilles. Je passe ma main sur mon cou et je remarque… qu’il est plus dégagé que d’habitude. Merde, il y manque quelque chose. Mon pendant rose !
Décidément… Je ne changerai jamais.
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