« Un homme seul est toujours de mauvaise compagnie. » Et ce n’est pas moi qui le dis. C’est Valéry.
J’avais lu cette citation quelque part et elle m’était restée à l’esprit. Parce qu’elle m’avait plu. Mais ce que je n’avais pas réalisé, alors, c’est que je ne l’avais jamais vraiment comprise. Alors comment se fait-il que j’en ai marqué la page, comme si cette affirmation me parlait… alors que je n’y comprenais rien en réalité ?
En y pensant… je me souvins trouver cette phrase tellement bizarre que j’en appréciais une absurdité qu’il me convenait d’inventer. Parce qu’avouer ne rien comprendre à une chose qui pourrait m’intéresser m’aurait longtemps bouleversée et m’aurait surtout volé ce qui restait de ma concentration affaiblie face à la vie.
Alors je me suis joué ce tour que je commence à maitriser, et je m’inventais en cachette – pour qu’on ne vienne débattre mes conclusions – un sens faux – mais convenable – d’une phrase à l’allure simple mais aux vices cachés.
Comment un homme seul pouvait-il être de mauvaise compagnie ? L’hypothèse est pourtant claire. Il est seul. Donc il n’a pas de compagnie. Qu’est-ce qu’il raconte Valery ? C’est sans doute de l’absurde. Déjà, le mot "absurde" me plait. Et voila, j’en restais là.
Jusqu’au jour où il m’a fallu rester seule… mais pas seule une soirée, une journée, un weekend. Non, seule pendant dix jours. Et Valéry alors, réapparut dans ma vie, "de nulle part" comme dirait Barbara, avec un sourire quelque peu vicieux, me dire que voilà, maintenant j’avais compris, qu’absurde n’était pas exactement sa philosophie.
Parce que seul, oui, on a quand même de la compagnie. Puisqu'on laisse la place à l’imagination. A la mémoire. A la conscience. A l’Inconscient parfois. A l’analyse. A l’autocritique. Aux questions transcendantales de la vie, celles que l’on remue par bêtise puisque jamais des réponses en ont découlées. Aux émotions qui ressurgissent mieux et plus fort dans le silence. Aux peurs souvent refoulées. Aux larmes devant un reportage de télé qui vient masquer une vraie raison (pas vraiment) cachée… Et surtout… surtout… on laisse la place à notre seul ennemi. Soi.
Un homme seul n'est jamais vraiment seul du coup. Au contraire... il est souvent - trop - entouré, par ces personnages rarement invités.
Vite, vite… j’appelai Julie. En compagnie de moi-même ? Non, merci.
Maintenant, Valéry, je te comprends. Enfin…. pour le moment.
2 commentaires:
le "soi", le "moi", la compagnie, la solitude, l'isolement, les autres.
Tout un débat autour de cette célèbre citation.
Ce qui est certain, c'est qu'aucune personne ne peut évoluer en étant seul, isolé, coupé du monde.
L'homme est un "animal" social.
Cependant, tout en étant entouré, il peut rester "soi-même" et garder ses propres caractéristiques, son point de vue pour éviter les dérives.
Vrai.
Quoique parfois, rien ne sert de sortir, voyager, se deplacer ,s'accompagner quand l'esprit seul cree mille endroits et mille personnages :)
Derives ?
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