J’ai choisi les mots pour remercier la vie, pour la sentir, pour la décrire, pour la comprendre. Des mots pour lutter contre le temps et contre les maladresses de la mémoire. Des mots pour mieux avancer. J’écrirai pour avouer un amour, pour décrire un sourire, pour dépasser un sentiment amer, pour partager un moment fort. J’écrirai pour le plaisir.
jeudi, mars 17, 2011
Les impardonnables
Le vernis écaillé. Les cheveux pas lavés. Manger dans le métro. Robe et espadrilles en lieu de stilettos. Les saucisses de bon matin. Le bavardage sans fin. Les mecs avares. Les cafards. L’eau gelée en plein hiver. Les visites imprévues du propriétaire. Les jupes trop courtes quand les cuisses sont trop lourdes. Les bretelles de soutien-gorge qui se veulent transparentes. Au bureau, les minutes lentes. Et les secondes encore pire. Le travail à n’en plus finir. La pluie le weekend. Le beau temps les lundis. Le gris. Le gris. Les files devant les boites de nuit. Le placard vide quand j’ai faim. Pour sortir, devoir prendre le train. Le seul beau mec du bureau marié. Sa femme la bombe qui travaille au premier. Leurs enfants sortis d’un magazine. Et leurs soirées au bord d’une piscine. Ma collègue qui mange des chips et qui se lèche les doigts. Qui, ensuite, tape sur son clavier et moi qui calme mon effroi. Le diner romantique annulé. Et les chaines que j’aime qui disparaissent de ma télé. Mon t-shirt accroché au balcon pour sécher… envolé. Et l’autre dans la machine… décoloré. Le café trop dilué. Le pain brûlé. La mauvaise pizza qui arrive. Le livreur qui sort ses archives. Le placard toujours vide. Et le chat du voisin qui se suicide. Des catastrophes mondiales provoquées. Quand les dégâts naturels sont assez. Et encore... le vernis écaillé. Le taxi qui sent mauvais. Le chewing gum collé sur mes nouvelles chaussures. Parler à un mur. Les anchois. Manquer de choix. Etre seule le soir. Mes racines noires. Porter un petit haut parce qu’il fait beau et se faire surprendre par un vent glacial. A Londres, les visages trop pâles. Ta voix nonchalante souvent enrouée… Et surtout surtout… ton injuste beauté. Toi mon impardonnable pécher.
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7 commentaires:
I am a new reader lebanese too recently moved to Paris
ur words are my inspiration :)
j'adore encore et encore..
thank you both.
So much !
et la liste s'allongera un peu plus tous les jours, ce qui n'est pas plus mauvais....
Ces récits sont tellement agréables à lire... realité ancrée dans l'irréel... et vice-versa... chapeau Karen.
You are so talented...
J'ai vu ce blogspot via facebook quelquepart - on a des connaissances en commun ...
xoxo
merci a tous et gros bisous
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