mardi, juillet 24, 2007

Normale la ville, normale ma vie !

Il y a des villes qu’on connaît par cœur. Elles nous sont tellement familières qu’elles ne peuvent que nous inspirer routine et ennui. On en sait les histoires, les rumeurs, les recoins, les problèmes, les jours heureux, les matins médiocres, les coins sympas, les quartiers moyens, les hauts, les bas, les expansions, les addictions, les rechutes, les saletés, les blessures, les points faibles, les richesses, le passé, les ambitions, les accidents, les peurs, les envies… Ces villes-là nous couvrent, nous protègent et nous accueillent. Même quand elles sont instables, folles, dangereuses, mal organisées, impulsives et lunatiques, on s’y sent à l’abri et on les désigne en disant d’une façon détachée et quelque peu orgueilleuse, la lumière aux yeux et le cœur qui bat: « chez moi, c’est comme ça… »
D’autres villes restent distantes et mystérieuses. Elles nous semblent sans défaut car on ne les fréquente que temporairement ou à travers des moyens dont la tâche première est d’embellir. Elles se la jouent inaccessibles et hautaines, réservées et fières… Elles nous rendent envieux et émerveillés, elles nous attirent et nous laissent à la bouche le faux goût d’une vie parfaite.
Et puis on fait de son mieux pour y être : études, travail ou stage, peu importe. L’importance, c’est d’y être. Et j’y suis !
Mais petit à petit, la ville de rêve commence à révéler ses secrets. Des secrets qui la rendent moins parfaite. Ses faiblesses sont souvent différentes de celles que nous connaissions « chez nous ». Mais elles existent et en font une ville… normale.
Plus on la fréquente et plus on en découvre : des manies, de sales habitudes, des sautes d’humeur, des séquelles, des coups de tête… Plus on la fréquente et plus on remarque que toutes les villes sont pareilles en réalité. Elles laissent toutes une première impression qui leur est propre et finissent par dévoiler leur véritable identité et des caractéristiques qui ressemblent à celles des autres villes.
On se réveille en retard, on court, la pluie nous mouille les cheveux et se crée vite un chemin pour envahir nos chaussures, le parapluie se casse et le bus se lasse de nous attendre… On finit par marcher puis courir, par pleurer pour un tout petit rien, par se dire que « chez nous » c’est bien meilleur, par appeler une amie qui ne décroche pas et par avouer avec un faux sourire ennuyé et tellement ironique que la ville nous a bien eus !
Et on commence à en savoir les histoires, les rumeurs, les recoins, les problèmes, les jours heureux, les matins médiocres, les coins sympas, les quartiers moyens…

Paru dans l'Orient Le Jour

lundi, juillet 23, 2007

Le monde est petit

Gaelle je n'arrive pas à croire.
Je te décris la scène: je suis assise dans le métro. Je suis seule et triste. Je pense à toi. Je regarde en face de moi. La fille te ressemble beaucoup. Tellement, que c'est effrayant. Je lui souris. Elle se demande sûrement pourquoi je la fixe. Elle descends à Havre Caumartin. Je descends aussi. J'ai failli lui demander si sa soeur s'appelle Gaelle. Je me suis dit que c'est très peu probable.
Puis tu me dis que c'était... elle!!!
Le monde est trop petit en effet.
Ca m'a fait plaisir de te voir le temps de 3 stations sur la ligne 9.