vendredi, novembre 11, 2011

Ma très chère Julie,

Depuis notre dernier échange, rien n’a changé. De longues journées qui ne servent à rien, si ce n’est à réaliser que je ne sais par où commencer. Quoi faire ? J’aime tant de choses que rien de particulier ne peut me retenir le temps de commencer une chose et de l’achever. Je mange bien, je dors super bien et j’ose à peine te dire que je deviens celle que je t’ai promis ne jamais devenir, la fille un peu superficielle, un peu gâtée, qui ne sait que se faire entre copines des cafés, et de la vie un long weekend qui ne saurait se terminer.
La famille va bien, merci. C’est essentiellement elle qui fait embellit la vie, ici. Il fait beau, les petites robes remplissent mon armoire et je cache derrière les gros manteaux qui me rappellent nos soirées londoniennes, le métro, et la nuit de chez toi qui tombe sur la ville toujours un peu trop tôt.
Ton Facebook regorgé de photos de bébés ? Et bien ici aussi, ma belle. Toutes sont mariées. Comment te le dire ? J’y pense aussi, parfois… Non… je ne change pas ! Je t’entends presque rire, mais écoute moi… C’est pour avoir un homme et un seul, pour la vie, comme dans les romans. Et c’est surtout pour avoir beaucoup, beaucoup d’enfants.
Ecrire non… c’est beaucoup trop sérieux. Je jetterai des mots comme ca, pour vider et dormir mieux. Pas de projets, mais beaucoup d’espoir, que la vie, un soir, me chuchote quel chemin prendre et élimine le hasard. En attendant… c’est surtout déjeuners de famille et verre avec mes copines sur un bar.
Dis-moi ? Parle-moi ? Le boulot, les amours, les sorties, les fringues, je veux tout savoir ! Parle-moi aussi de Londres… Je sais je sais… je l’ai traitée de tous les noms il n y a pas très longtemps. Mais elle finit par nous manquer… la pute !

Karen.

Eternuer

Je passe mon temps à éternuer. Surtout quand les saisons changent. Comme si chaque éternuement venait jeter les soucis de la saison passée, ou officiellement la clôturer. C’est dérangeant, c’est vrai. Mais ca passe. C’est rapide, un éternuement. Un peu comme l’orage. Inattendu. Involontaire. Inévitable.

Le seul problème, c’est quand on éternue en voiture. Parce que l’on ne peut s’empêcher de fermer les yeux. Ne serait-ce qu’une fraction de seconde. Une fraction du seconde, courte, certes, quoique dangereuse, surtout sur une autoroute et surtout quand on roule à plus de cent à l’heure. Pendant une fraction de seconde, les yeux se ferment, la vue se perd et de ce fait, le contrôle aussi.

On entend autour, les klaxons, le bruit. On n’a pas le temps d’avoir peur. C’est bref. Mais une fois le contrôle restitué, l’on se dit que la prochaine fois, on gardera les yeux ouverts. On y pense, on décide, c’est fait. Puis on éternue. Et l’on ferme les yeux quand même, malgré ce qui a été prévu.

Et je te dis oui. Un peu comme j’éternue. En perdant la vue. Une fraction de seconde, aussi. Une perte de contrôle involontaire. Un risque énorme. Un plongeon dans le vide. Ouvrir les yeux aurait été bien plus prudent. Mais on ne décide pas toujours ses mouvements. Surtout quand ils sont de l’ordre du naturel.

Je ne sais pas toujours ouvrir les yeux. Pourtant j’essaie. Et puis je me dis que voilà, je préfère ne pas toujours pouvoir les ouvrir que de ne pas savoir les fermer du tout…

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mardi, novembre 08, 2011

Ce qui ne tue pas rend plus fort

On te dira que ce qui ne tue pas rend plus fort. N'y crois surtout pas. On le dit quand on n'a pas le choix. Ce qui tue pas rend lasse, blase. Amer, fatigue. Certaines choses ne tuent pas, certes, mais detruisent quand meme une partie de soi. Elles te laisseront superstitieuse, mefiante, amere, fragile, peureuse. Elles te transformeront en un chat sauvage difficile a apprivoiser. Qui sort ses griffes meme quand on essaie de le caresser. Ne provoque pas les experiences douloureuses, sois heureuse. Reste papillon. J'ai donne ma plus belle jeunesse a un seul garcon. Ne teins pas tes cheveux. Garde leur couleur naturelle. C'est toujours la plus belle. Celle qui va le mieux avec les yeux. Moi je me suis fait teindre en blonde. Et j'ai oublie ma couleur dans ce monde. Porte des robes qui montrent les jambes, ou le dos. Jamais les deux. Et surtout, ne montre jamais ton ventre. C'est ce que tu as de plus precieux. Devoile le a un seul homme, celui qui meritera ton corps, ton coeur, tes aveux. Ne promets rien a personne. Reste libre, suis ton coeur et les signaux que la vie te donne. N'accepte pas la tristesse quand celle-ci n'est pas necessaire... Mais je dis des betises peut-etre. Tu ne pourras pas t'en empecher. Tu pleureras, comme moi j'ai pleure. Et ce n'est que plus tard, quand la vie te montrera ses cafards, que tu realiseras combien tes larmes ne valaient pas la peine. Entoure-toi de personnes qui t'aiment. Qui te permettent d'etre Toi. Dans tes defauts, tes complexes, tes emois. Ne mens pas. Ne t'excuse pas. Debarrasse-toi vite de ceux qui te demandent d'etre une fille que tu n'es pas. Fais les etudes que tu aimes. Oublie celles qui menent vers l'argent. Le marche change tout le temps. Fais ce que tu aimes. Et tu reussiras. Ne fais pas confiance aux gens. Ils t'aideront quand ils sont contents. Et utiliseront tes secrets quand change le temps. Sois gentille avec tes parents, tes freres, tout le monde passe, eux restent l'hiver. Porte du jaune, du rouge, du bleu roi, ces couleurs qui crient. Elles egayent la vie. Les kilos en plus ou en moins ne sont pas de reels soucis. Ne fais pas confiance aux hommes. Attends que ta personne se forme. Quand tu dors, dors legere et sans ennuis. Crois. En ce que tu veux. Mais crois. Certaines peines sont trop dures a supporter. Il faut les donner... A une force supreme qui elle saura les effacer. Ne te fais pas beaucoup d'amis. Tu t'oublieras dans le bruit. Lis. Des paroles de chansons, des romans, des journaux. Trouve-toi un talent, cree du beau. Dis oui. On ferme autant de portes avec un non que l'on ouvre par le oui. Mais fais attention... J'ai dis oui trop vite et a de mauvaises intentions. Sois libre. Des prejuges, des critiques, de la societe. Connais tes valeurs et respecte les avec fidelite.
Je n'ai que quelques annees de plus que toi, mais je ne puis m'empecher de te dire tout ca... Je te vois grandir et je te le dois. Vole, et surtout n'aie pas peur.
Enfin... ca ne sert a rien. On m'avait tout dit. Et j'ai quand meme suivi mon propre chemin.
En plus, mon coeur, j'ai toujours peur.
A R...

vendredi, novembre 04, 2011

Missing the point

I might be old already. And that's a shame. I blame... The books I've read written by those who lived in a different decade. People I got along with who are twice my age. Discussions with my father often very late. A sensibility I was born with that doesn't seem to fade. Lessons of an era that insists on ending. Dreams of a naïve little girl focused on giving. The pursuit of a meaning. A country I was born in that seems to enjoy suffering. A love stronger than the practicality of existing. A cynism that goes hand in hand with living. I blame bitter experiences that woke me up from a deep sleep. A man I met who invited me to dive too deep. A passion for what's real. A determination to feel. A fear of wasting precious time. A keenness on making things rhyme. A lack of a specific talent to work on growing. A curiosity attracted by anything interesting. I feel old. And I blame the young society I decided to overpass. I blame the mass. Halloween parties, I blame. I find them lame. Fake discussions I hate. I choose a different fate. Lies I despise. I choose my tv often more wise. I feel old and its not my fault, its my mold. I realised too early that life was fragile. That my existence was brief even though I was agile. That the ones I truly care about can leave me without prior notice. That them only deserve my focus. I hate pretending that by being shallow I'm being young. For being young is more than a song. The heart is there or it is not. And mine is often all over the place even though I'm not. I might be missing the point or everyone else is. Ill live the only way I know and that is ... Choosing that you will be my cause. My prose. I might be old and I cannot help it. But I found you to give me a meaning, and I like it. When we dream, when we fly. When we kiss, when we cry. When being young stops depending on others. When you buy me flowers. When I feel that I got it right. When I can be crazy and take the next flight. Destination unknown. It doesn't matter, I won't be on my own ...

You make me write in English.
You, I cherish.