vendredi, mars 26, 2010

Ce que je dois à ma mère

J’ai la chance d’avoir pour mère l’exemple type de ce qu’une femme doit être. Je lui dois mon style de vie, ma façon de penser, d’être, de vouloir, d’aimer, de me donner, de savoir, de vouloir, de travailler, d’espérer, de croire, de persister, de cuisiner, de m’habiller, de parler, de me tenir, de réfléchir, d’être forte, d’accepter ma faiblesse, parfois, de rire, de marcher, d’exister, de réussir, d’échouer, de me relever, de sourire, de danser, d’écrire, d’être passionner, de savoir être sœur, fille et amie… je lui dois le fait de respirer. Et surtout de vivre.
Je ne sais pas par où commencer. Mais je voudrais écrire mes pensées. Un peu par gratitude. Un peu par envie. Un peu parce qu’elle me manque. Et surtout par amour.
J’écris en mon nom. Et au nom de ma sœur. Qui a la chance de partager la même maman. Sans pour autant diviser son amour. Mais qui, au contraire, partage mon bonheur en l’amplifiant.

Maman, tu as su me prouver qu’une femme pouvait avoir une carrière et réussir sa famille. Tu m’as appris qu’il était possible de travailler à plein temps. Et se dévouer quand même entièrement à ses enfants. Tu as toujours su mettre sur notre table les plus délicieux des plats. Tu as su nous donner le goût des bonnes choses. Des gâteaux, des pizzas, des madeleines, du plus bon riz au poulet… Que ces choses me manquent. Tu m’as appris à savoir gérer mon temps dans la cuisine. Et cuisiner cent plats dans un temps record.

Tu as aussi le temps de danser. Et de prendre des cours. Je t’envie ce talent. Et je t’admire.

Tu m’as appris que le prix des choses se mesurent par leur utilité. Qu’une robe bon marché achetée en soldes était très chère si jamais portée. Et qu’une chose chère était bon marchée quand trop utilisée.

Tu m’as appris le sens de la fidélité. Malgré ta beauté sans égale tu as su être fidèle à mon père. Tu m’as appris qu’il était encore possible de nos jours d’aimer pour la vie.

Tu m’as appris que je pouvais tout faire. Tout ce que mon imagination ose imaginer. Tu m’as appris que l’audace était le secret. Qu’il fallait poursuivre ses rêves et ses ambitions. Et que la persévérance ne pouvait que payer.

Tu m’as appris que la meilleure amie que j’allais toujours avoir était ma sœur. Et c’est vrai. Et que notre meilleure amie, elle et moi, c’est toi. A jamais.

Tu m’as appris d’être indépendante. Et de ne jamais compter sur un homme. Tu m’as appris la valeur hors de prix de l’indépendance. Et grâce a toi je vole. Je plane.

Tu m’as appris que l’on pouvait être douce et sauvage à la fois. Parce que tu l’es.

Tu m’as appris que l’élégance et la grâce se puisent à l’intérieur. Et que peu importe si l’on se vête d’un sac en plastic. Toi la plus gracieuse des femmes, à la démarche d’une ballerine.

Tu m’as appris à porter la tête bien haute. Toujours. Et je ne puis t’exprimer la beauté de la vue du ciel. Sa beauté quand il est noir, gris, nuageux et bleu.

Tu m’as appris le sens de l’amour du vrai. Cet amour fou qui accepte la distance au prix du bonheur de l’autre. Merci de me laisser poursuivre mes ambitions. Et d’accepter la souffrance de nous savoir loin… tant que l’on est heureux. Merci de ne jamais avoir été égoïste. Merci de ne m’avoir jamais laissée me sentir coupable. Merci de me laisser partir.

Tu m’as appris le sens de l’humour. Toi qui ris presque toujours. Toi qui ris de tout.

Maman, tu m’as appris de me détacher des choses superficielles. Et de reconnaitre ce qui compte vraiment. Toi, la plus vraie des mamans.

Tu m’as appris à tout oser. Et de m’armer de ta témérité. Tu m’apprends encore tous les jours. Et c’est à toi que je voudrais ressembler.

Ce texte ne peut prétendre te décrire. Tu es si complexe de perfection. Mais ce texte voudrait simplement te dire merci. Et puis… je t’aime.

Je me permets de le signer Carol et Karen. Deux femmes en quête de ce que tu es.

mercredi, mars 03, 2010

Ethnicité zéro

Il parait qu’une ethnicité “zéro” est le but ultime des sociétés modernes. Bannir toute appartenance culturelle, religieuse, sociale… ou ethnique qui contrarierait l’image de l’Etat serait la politique à suivre. Les citoyens seraient tous identiques et aurait le même sentiment d’appartenance à la société et de solidarité vis-à-vis du prochain. L’Etat serait la référence unique, une nation réelle se constituerait et les origines ethniques diverses n’auraient plus d’importance. L’Etat serait le seul protecteur de sa nation qui, elle, à son tour, serait dévouée à défendre sa cause et à agir en bon citoyen.
La cause est respectable. Et les conséquences pratiques des plus raisonnables. Le peuple devrait être une seule entité qui partage le même objectif et qui attache la même importance, une importance hors de prix, à la souveraineté. La nation serait constituée d’êtres humains qui vivent sous la même loi et qui sont titulaires des mêmes droits. Ils ont également accès à la Justice et sont également responsables de maintenir la paix.
Dans le passé, il était possible d’affirmer, sans provoquer le moindre débat, que ce qui crée l’unité de la nation, sa solidarité, sa volonté de “vivre ensemble” et son sort commun découlent du fait que ses membres partagent la même histoire, la même langue, les mêmes origines… et souvent la même religion.
Aujourd’hui, peut-être dû au développement des transports et au rêve de vivre “là-bas” comme dirait Jean Jacques Goldman, chercher un niveau d’ethnicité “zéro” comme aiment le prétendre les politiques d’aujourd’hui relèverait d’une pure utopie. Les sociétés modernes sont un mélange ethnique des plus enrichissants. Elles portent les tenues les plus multicolores. Elles parlent des langues volées aux quatre coins du monde. Les sociétés modernes font place à toutes les religions. Et essaient tant bien que mal de maintenir la paix tout en offrant la plus belle des expériences culturelles.
Une ethnicité zéro serait rendre les gens amnésiques. Ce serait leur refuser le souvenir d’un été passé à se promener sur un port à Tunis ou le souvenir d’une douleur amere mais nécessaire provoquée par une guerre au Moyen Orient, ou le souvenir d’un bon vin du pays natal, d’une grand-mère, d’un voisin, d’une voiture pourrie, d’un amour d’enfance, d’une école catholique, d’un embouteillage insupportable, d’une vitre cassée, d’une porte grinçante, d’un cerisier des plus généreux, d’un cèdre planté à Paris, d’un chat capricieux, d’un lit tiède, chaud, de madeleines délicieuses …
Une ethnicité zéro est un mensonge qui prétend qu'on pourrait oublier ses origines et considerer son appartenance actuelle à une société moderne donnée complete, rétroactive et necessaire à maintenir la stabilité de l’Etat.
L’idée me fait rire. Mes racines ne peuvent être arrachées. Même si je le voulais. Ma langue ne peut être oubliée. Et ma religion ne changera jamais. Ceci n’empêche pas le respect des autres et le voyage culturel avec la différence.
Oui, le concept est le plus ridicule qui soit. Comme beaucoup d’autres concepts mentionnés dans les discours. Mais il ne m’inquiète pas. Parce que j’ai beau me lisser les cheveux et me faires des mèches dorées… Ils poussent noirs. Et bouclés.