lundi, avril 13, 2009

Si tu dors la nuit...

Si tes nuits sans nuits s’ennuient… C’est que tu as des soucis,
Si tes nuits sans nuits sont sans rêves, c’est qu’en réalité tu crèves,
Si tes nuits sans nuits sont aussi sans réveil, c’est qu’au lieu de dormir, tu veilles,
Si tes nuits sans nuits sont sombres, c’est que sans soleil, tu vis dans l’ombre,
Si tes nuits sans nuits sont infinies, c’est que tu attends le matin pour que tu souries,
Si tes nuits sans nuits sont douloureuses, c’est que dans tes blessures encore tu creuses,
Si tes nuits sans nuits sont effrayantes, c’est que le diable dans ta conscience chante,
Si tes nuits sans nuits te font mal, c’est que tes pensées dans le noir sont fatales,

Si tes nuits plein la nuit sont gentilles, c’est que tu n’as pas de vrais soucis,
Si tes nuits plein la nuit sont silencieuses, c’est que tu es vraiment heureuse,
Si tes nuits plein la nuit sont pacifiques, c’est que tu as des journées magiques,
Si tes nuits plein la nuit sont sereines, c’est que tu as su effacer tes peines,
Si tes nuits plein la nuit ne sont pas sombres, c’est que tu as fait la paix avec le monde,
Si tes nuits plein la nuit sont paisibles, c’est que tes problèmes sont éphémères,
Si tes nuits plein la nuit sont tranquilles, c’est que tu es roi dit mon père,
Car la nuit est le thermomètre de ta vie et le miroir de ton être.

Pere et fille

-Je jure sur ma propre vie, dit le pere, a sa petite fille
-Non, je veux que tu jures sur la mienne, repondit cet enfant de 5 ans... Elle qui savait si bien qu'il l'aimait plus qu'il ne s'aimait lui-meme.

Et c'est exactement ce que j'aurais dit aussi... Pour le croire.

dimanche, avril 12, 2009

Soucis de sis

Une de mes amies a 26 ans. Elle a épousé il y a deux ans un homme très réussi qui travaille dans la finance. Ils se sont rencontrés alors qu’elle était venue à Londres faire ses études. Américaine d’origine indienne, elle était insouciante, jeune, célibataire et s’attendait à tout sauf au mariage. Mais l’amour s’est imposé. Et elle a dit oui… sans réfléchir. Tout semblait parfait. Le cœur battait.
Ils se sont rencontrés dans un bar anglais. Rien de romantique, rien de spécial, pas même de la musique, bref, pas vraiment la scène idéale. Ca aurait fait bien dans l’histoire qu’ils se soient rencontrés dans le parc un jour ensoleillé, mais non, juste dans un bar désordonné, dans leur quartier, et puis le parc à Londres n’est presque jamais ensoleillé…
Depuis ils sont heureux. Pas encore d’enfants bien sûr mais ça viendra, dit-elle, quand elle sera prête. Je les vois heureux et épanouis, en fusion totale et en parfaite osmose. Je l’admire d’avoir pu faire un choix pareil à un si jeune âge alors que les femmes de nos jours sont tellement irresponsables, tellement volatiles ou tellement occupées par leurs carrières.
Mais hier soir, j’ai compris qu’il n’était pas question de certitude. Ni même d’évidence. Malheureusement. J’aurais tellement voulu que ma théorie sur l’AAAmour soit prouvée et je comptais sur elle pour en constituer l’exemple. Mais après quelques verres de vin blanc, dans ce même bar anglais où quelques années plus tôt ils se sont rencontrés, on a discuté, elle et moi, en privé. D’abord sur la vie, sur nos ambitions respectives, sur nos carrières très incertaines, sur nos passions cachées et sur nos amours… Elle m’a avoué qu’elle se demande si elle n’aurait pas préféré le rencontrer quelques années plus tard, pour qu’elle ait eu le temps de vivre sa jeunesse et de sortir avec d’autres, si elle n’aurait pas été plus heureuse aux Etats-Unis, chez elle, si elle l’aime vraiment ou s’il est question d’habitude, si elle aurait été mieux avec un autre, si elle avait bien fait d’aller boire un verre dans ce bar là, ce soir de mai, un soir où elle s’était jurée de profiter de la vie sans s’attacher…
« Ne me comprends pas mal, je suis heureuse » dit-elle. Et je dis « mais oui, bien sûr ». Quoi d’autre aurais-je pu dire ? Elle est mariée la fille, c’est trop tard pour qu’elle vérifie ses « sis ».
De toute façon, je la crois. Elle est heureuse, sinon elle ne resterait pas. Elle n’est pas du genre à rester quand ça ne va pas. Mais ce soir, entre ses copines célibataires, elle a des soucis de « sis ». Et je me demande, si je connais une fille heureuse. Les célibataires veulent se lier, et les casées envient la liberté des premières. Malgré un sourire artificiel, j’ai vu dans ses yeux noirs qu’elle cachait un peu – peut-être pas exprès je ne sais pas vraiment – avec son verre de vin, une envie folle d’escapade. Je lui dis que tout le monde voudrait être à sa place. J’ai été diplomate et puis c’est exactement ce qu’elle voulait entendre. Mais pour être tout à fait honnête je ne connais pas la réponse à ses sis. Et je ne sais même pas pourquoi j’y réfléchis, en pleine nuit. C’est peut-être parce que je me sens mal, de ne pas savoir lui répondre. Je ne sais pas grand-chose sur l’amour, ni sur la vie et rien du tout sur le mariage. C’est peut-être parce que j’aurais dû lui dire « oui » au lieu de la regarder avec les yeux tout bêtes et tout ronds quand elle m’a demandé « est-ce que tu me comprends ? ». J’ai voulu la convaincre qu’elle avait tout. Un peu par réflexe (je défends toujours l’amour), un peu par amitié (je veux vraiment qu’elle soit heureuse) et un peu (trop) par ignorance.
Et puis j’y réfléchis… des heures. Je ne sais pas pourquoi. Et j’arrive à une conclusion peut-être pas très convaincante mais de quoi pouvoir enfin dormir… Je conclus qu’il ne faut pas trop y réfléchir. A force d’imaginer mille scénarios, ce que nos vies seraient si un certain choix n’avait pas été fait, à quoi elles ressembleraient si un facteur y manquait ou si d’autres ingrédients étaient ajoutés, si on aurait été plus heureux si l’on avait choisi une route différente, ce qui se serait passé si on avait pas été allé, ce jour de mai, dans ce bar anglais, on n’en finirait pas… et puis on ne saura jamais.
De ses sis je passe aux miens. Et je lui en veux de m’avoir volé la nuit du samedi, la meilleure de toute la semaine. Puis je finis par me considérer heureuse. Enfin, la plupart du temps, sauf quand j’ai des soucis de sis. Et je me dis qu’en fin de compte (je m’excuse auprès des idéalistes, romantiques et pessimistes), le bonheur ne dépend que de nous. Soit on passe la vie à désirer autre chose que ce que l’on a… soit on se dit qu’après tout, le bonheur c’est ça…

vendredi, avril 10, 2009

Je suis chef


Quand j’ai accepté ce boulot, c’est un travail à temps partiel que j’envisageais : de quoi payer mon loyer, quelques bières entre potes le samedi soir et de quoi survivre en attendant de trouver un meilleur emploi. Je suis écrivain. Enfin… j’écris. Souvent sur mon ordi et parfois sur des petits bouts de papiers entre deux services. J’ai accepté mon boulot de chef dans un resto italien en attendant de trouver un éditeur. Mais le temps a passé. Et je suis toujours chef. Ce n'est pas que je n’aime pas ce que je fais. Au contraire. J’aime dire que je satisfais les palais. Mais le plus dur, hormis la rémunération médiocre, c’est de ne pouvoir être en contact avec ceux qui apprécient mon métier. Ils aiment mes pizzas. Mais c’est le resto qui reçoit tout le crédit. Depuis que j’y suis, sa renommée s’est bien améliorée. On dit même que c’est le meilleur italien du quartier.
J’ai de la farine sur les mains et la chaleur du feu de bois plein le visage. J’ai chaud, j’ai quelques brûlures sur les bras et on me dit de faire plus vite, comme si je pouvais accélérer la force du feu. Et puis on dit que c’est le meilleur italien… Le temps passe. Je ne suis plus écrivain. Je suis chef à plein temps, spécialiste en pizzas. J’aime ce que je fais. Mais je suis anonyme. J’entends, derriere dans la salle, les commentaires admiratifs des plus sympas et les critiques de ceux à qui rien ne plaît. Et ils reviennent !
Sauce tomate, mozzarella et champignons… on l’appelle Marguerite. Et c’est celle que je connais le mieux. Et puis il y a d’autres un peu plus audacieuses que j’apprends à connaître. Je finis à une heure du matin. Et je n’ai pas le temps de manger. La journée a été longue…
Mais ce soir quelque chose a changé. Alors que je mettais quelques pizzas dans le four, une voix douce et sensible me caressa le dos. La voix a dit « merci ». Ce soir, une voix de femme a changé ma vie. Ce soir, pour la première fois, j’ai reçu tout le crédit. Ce soir, j’ai compris que j’étais apprécié. Je me suis retourné, mais la voix n’y était plus. Peu importe. Je sais que je ne suis plus écrivain. Mais je ne suis plus chef non plus. Non, je suis beaucoup plus… Je suis créateur de bonheur. Et, dans le plus profond de moi-meme, je lui dis "merci a toi aussi" ...

mardi, avril 07, 2009

Mon oreiller

J’ai un jour appris que le partage était à l’origine de tous les malheurs. Non pas que je n’aime pas donner. Au contraire. Mais c’est cette situation entre les deux qui m’agace. Parce qu’il est impossible de situer la tête exactement sur la moitié de l’oreiller. Un oreiller à deux ne peut être confortable. Alors je préfère m’en passer. Et poser la tête à même le matelas. Aux courbatures je m’habituerai. Je te le donne. L’oreiller.
La copropriété n’est pas faite pour durer. La loi la même qualifier de temporaire. D’ailleurs, il n’y a pas une famille qui n’ait pas expérimenté, à un moment ou un autre, une dispute concernant un bout de terrain, une bague faite à la main ou une nappe brodée au fil fin. La copropriété résulte toujours en un accord… ou en une dispute qui dure à vie. Au-delà de la chose matérielle objet du litige, ce sont les souvenirs auxquels on s’attache, la valeur morale de l’objet, cet après-midi d’août où sur la nappe blanche le thé fut servit, l’enfance passée à construire des tentes et à collecter des objets jetés sur ce terrain qu’on s’était approprié, cette histoire romantique à la bague liée…
Aussi, il est question de fierté. Ou même de vengeance. Je m’en fous de l’objet. Mais un jour à nous deux il a été. Aujourd’hui, tu pars. Mais cette chose qui était à nous deux je la garderai. Pour la jeter peut-être. Juste pour t’agacer.
Moitié-moitié s’était-on dit souvent. Toi le matin, et moi le soir s’était-on dit aussi. Ou pire : a celui qui en a besoin. Ces dispositions s’appliquent parfaitement quand on est amis. Mais se transforment en la plus sale des guerres quand il est moment de choisir sa route… solitaire.
Alors je décide de tout diviser, à l’avance, en prévention de l’orage, pour limiter ses dégâts. Je décide de donner ou de prendre selon l’origine de l’objet. Et mon comportement choque en temps de paix.
Je divise, j’enregistre, je précise et j’organise. Je trie et je range objets, sentiments, comportements et affections. Et on me dit que cette organisation tue l’amour et l’enterre dans le gouffre le plus profond.
Si une division pacifique peut tellement nuire, je ne puis que confirmer, dans le plus profond de moi-même, combien sage était cette personne qui m’a conseillée un jour de ne jamais, jamais partager mon oreiller.
Et dans le fond de la nuit, j’y plonge un visage humide de larmes de peine et de confort en me disant, bien que je sois seule à le penser, qu’au moins, j’ai un oreiller à moi toute seule pour pleurer.

jeudi, avril 02, 2009

Six

Il suffit que l’un de nous soit triste pour que tous se sentent concernés. Il suffit que l’un de nous soit heureux pour que six vies s’illuminent aussi. Car nos tristesses se divisent par 6 à chaque fois. Et nos bonheurs se multiplient par le même chiffre automatiquement. La nature a fait que l’on fonctionne en groupe. La vie a voulu que tout se fasse par nos forces réunies. Chacun y apporte son truc. D’abord, de l’émotion, pour que nos décisions soient toujours humaines. Mon père, roi du monde, a un cœur d’enfant. Il est notre maison, il est notre sauveur, il est notre pardon. Il accepe a chaque fois, il analyse avec nous et soutient les decisions les plus folles. Il croit en nos capacites, il croit en nos dons et admire avec les yeux les plus profonds. Il nous a tout appris, tout donne en nous transmettant le sens de la generosite. Je n'ai pas connu d'Homme comme lui. Et je n'en connaitrai jamais. Car il n'y en a pas. Et il n'y en a jamais eu. C'est pour lui que je suis. Ensuite, il y a de l’ordre. Car ma mère, malgré une sensibilité certaine, ne laisse paraître qu’une froideur extrême qui facilite le raisonnement et provoque une organisation nécessaire. Ensuite, du support. Mon grand frère a toujours été notre meilleur protecteur. Mon grand frère qui n’a jamais été enfant, car né le plus grand. Mon grand frère qui a accepté de grandir avant l’âge pour s’occuper de trois petits diables. Puis il y a ma sœur… ma sœur qui aime les chiffres. Et qui, par un calcul mental aussi rapide qu’impressionnant, présente les pours et les contres de chaque situation, me laissant aussi perplexe qu’exaspérée… Ma sœur qui possède un cœur plus large que la vie, une sensibilité infinie et un dévouement qui me touche autant qu’il me guérit. Et enfin il y a le petit. Petit car le plus jeune. Mais grand. Oui si grand. Car mon petit frère est toujours prêt à l’attaque pour défendre ses deux sœurs quand l’une d’entre elles est blessée. Et du haut de ses vingt ans, il guette tout danger potentiel, d’un regard vert de colère, vert de tendresse… Il ouvre ses bras et les dangers du monde disparaissent aussitôt.
Nous sommes 6. Et c’est à 6 que nous avons discuté hier soir, quand la vie ne s’est pas montrée très sympathique. C’est à six qu’on parle chacun de son côté, souvent en même temps, souvent en criant, souvent en disant des choses incompatibles et contraires, incompréhensibles et insensées, folles et en colère… C’est à six qu’on se mêle et démêle, qu’on plante le nez partout et qu’on a un avis sur tout, c’est à six qu’on décide, qu’on se dispute, qu’on se réconcilie, à six on s’aime et on se déteste, à six on se pardonne, on s’écoute on s’entraide, à six on marche, on grimpe et on retombe et à six on unit nos forces, toujours, pour continuer, encore plus fort…
Hier elle m’a appelée. Ma sœur. Et pour elle j’ai tout laissé tomber. Elle voulait prendre un café. Mais je savais que par sa fumée, le café en dévoilait davantage. Elle a toujours été là pour moi. Et c’est elle qui me pousse à atteindre mes rêves. C’est à elle que je veux ressembler. Et je ne peux la voir fragilisée. Ensemble on peut tout achever. Ensemble on a pleuré. Quelques secondes… et nos larmes ont séché. Car ensemble on s’est relevé, Ensemble on est rentré et puis ensemble, sur un canapé, en face de la télé, en écoutant une chanson qui nous a fait toutes les deux tout oublier, on a réalisé qu’en réalité on n’était pas que deux. On est six. Et quel problème ne peut être résout à six ?
L’amour de ma vie c’est vous. Ma famille.