samedi, septembre 30, 2006

Un p'tit moment de faiblesse.

Parfois, on décide d’être fort. Difficile à croire, certes, mais la personne douce et fragile qui sommeille en nous décide, pour une fois, de se montrer forte et résistante. Elle décide de ne plus appeler une personne qui l’a tant fait souffrir et de l’ignorer, pour un jour pouvoir, peut-être, pourquoi pas, l’oublier.
On commence par détruire toutes les traces matérielles de l’existence de l’autre : des photos dans lesquelles on parait heureux et amoureux, des cadeaux rouges et pathétiques, des messages romantiques, etc. Mais plus on efface le matériel et plus s’affirme le sentimental. Comme si chaque chose jetée prenait une place dans le cœur. Mais on a décidé d’être fort. Alors on le reste.
Les jours passent. Et on est trop fier d’avoir été à la hauteur du défi. On se dit que demain, ce comportement-là sera naturel et non issu d’une décision d’oublier. On se dit que demain, l’indifférence sera ressentie et non forcée. Que demain, on oubliera vraiment qui il était.
Et puis malheureusement, surgit un p’tit moment de faiblesse qui vient tout gâcher. Un p’tit moment irréfléchi, tout p’tit, mais aux conséquences très graves. On envoie un message d’autrefois, un message qui dit « où es-tu ? », « tu me manques », « j’ai besoin de toi ». Finis l’orgueil et la force. Les bonnes résolutions et le comportement stoïque qui disent faussement « je m’en fous » et « je t’ai déjà oublié ».
Un p’tit moment de faiblesse où le cœur décide de parler, pour faire taire la raison (qui a tant raison) et le travail acharné. Un p’tit moment de faiblesse que je déteste tant mais qui a si bien traduit mes sentiments.
Ce ne fut qu’un bref instant, trop bref, trop court mais trop dangereux. Un instant qui me ramène, d’un sourire trop ironique, à la case zéro. Un p’tit moment de faiblesse... qui vient de te dire « je t’aime ».

jeudi, septembre 28, 2006

La musique.


Je fais un tour en voiture. Je prends une route que je ne connais pas. Il parait que c’est un raccourci. Je suis déjà en retard. J’ai beaucoup dormi. Je prends une route qui m’a l’air rapide et facile. Je me perds. Je suis sur le point de déprimer. Non, pas parce que je suis en retard. C’est un tout. Des choses qui fonctionnent mal, les unes après les autres. Alors je conduis. Je me perds. Je réfléchis à plusieurs trucs à la fois. Donc à rien. Je mets de la musique. Des chansons qui me plaisent. Un cd que tu m’as fait. Des chansons que je comprends. Des chansons qui font semblant de parler de moi. Qui prétendent raconter mon histoire. Qui sont tellement générales qu’elles parlent de tout le monde en fait. Je hausse le volume. Au maximum. Je hausse afin que la musique envahisse mes idées. Je ne peux plus réfléchir tellement c’est fort. J’apprécie la musique, les paroles. Je conduis. J’oublie où je voulais aller. Je suis heureuse.
Je retrouve la route du départ. Je suis doublement en retard. Je m’en fous. J’aime le paysage qui défile. J’aime la musique. J’aime le sentiment d’être à la fois perdue et d’avoir retrouvé mes repères. Je me retrouve dans la musique. Je me perds sur la route. J’arriverai un jour à destination. Pas maintenant. Puisque je suis en retard. Pas maintenant. Puisque je ne voyage que pour la route. Pas maintenant. Puisque je ne voyage que pour la musique.

mardi, septembre 26, 2006

Quand on veut tout le monde.

J’aurais voulu commencer ce texte par une phrase naïve et innocente du genre « Nous cherchons tous l’amour… ». Ou à la limite par une question qui parait à la fois sérieuse et existentielle, mais qui n’est ni sérieuse, ni existentielle, genre « Que cherche-t-on vraiment ? ».
Mon introduction ratée, j’attaque directement le corps du sujet, pour écrire en quelques mots ce que je réalise trop tard, ce que je ne sais vraiment raconter ce soir, mais ce que j’ai peur d’oublier demain.
Pour certaines personnes, il est difficile de préserver une relation sérieuse qui pourrait être considérée comme réussie. Et ceci pour la simple raison que « peut-être », ailleurs, il y a mieux. Mais souvent, ailleurs, il n’y a rien.
Certaines personnes laissent tomber le seul être qui les aime vraiment parce qu’elle veulent tout le monde. Oui, elles veulent tout le monde. Une fille belle qu’on ose à peine regarder peut difficilement rester avec la même personne quand elle a le sentiment bête de pouvoir être avec qui elle veut. Mais que cherche-t-elle de plus que l’amour ? Le sait-elle elle-même ?
Un garçon très populaire se sent étouffé dès que la fille lui parle de l’avenir. Parce qu’il préfère avoir de nouvelles conquêtes et tester constamment son pouvoir de séduction.
Quand on veut tout le monde, on n’a personne en réalité. Quand on aime plaire, on ne plait à personne en définitive. Quand on veut se rapprocher des gens, on reste loin de tous.
Ce sont des choses qu’on réalise trop tard. Et une fois réalisées, jamais appliquées. Car le monde est rempli de tentations diverses et d’illusions qui nous poussent à toujours vouloir plus, à toujours chercher loin, à désirer l’inconnu, le nouveau, l’étranger, l’inaccessible, le faux, le brillant quand on est si bien chez soi… Alors on s’éloigne et on ne trouve rien. Puis on rentre convaincu qu’hier on avait tout… Mais on réalise que cette fois-ci, le décor a changé.

dimanche, septembre 24, 2006

Une vie pour reflechir.

On se demande souvent quelle serait la meilleure façon d’agir. S’il faut être naturel ou au contraire faire des jeux. Si pour préserver l’amour il faut être joueur et entrer dans le jeu compliqué de la séduction. Si pour préserver l’amitié, il faut parfois être légèrement hypocrite… Ce sont des questions qu’on se pose et qui se résument en un dilemme essentiel : « être naturel ou faire des jeux ? ».
Quand on aime la vie et les gens, il est difficile de jouer la comédie. On essaie d’abord de rester stoïque, distant, froid, méfiant face à cet inconnu charmeur. Mais petit à petit, inconsciemment, on laisse tomber ses armes. Séduit, on oublie de se protéger. On se lance dans l’aventure. On se laisse aller. On se laisse charmer. On veut croire que c’est vrai. Alors l’autre s’en va. Parce que l’autre aime jouer. Et puis l’autre, c’est tout le monde en définitive.
Pour préserver l’amour, ou plutôt ces sentiments bizarres et malhonnêtes qui ressemblent un peu à l’amour, il ne faut jamais être naturel, spontané… Mais plutôt hypocrite et joueur.
Naturelle, je me suis excusée. Mauvais joueur, tu as demandé une nuit pour y penser. Généreuse, je t’accorde toute la vie pour le faire. Toute une vie pour réfléchir. Une vie pour regretter.

La morale, la norme, les principes : j’approuve !

Un enfant se socialise. Il passe nécessairement par ce processus naturel et obligatoire qu’est la socialisation. D’abord, il accepte tout. Il absorbe tout ce qu’on lui propose, comme une éponge. Ensuite, il refuse et rejette tout ce qui lui vient de l’extérieur. Pour enfin ne choisir que ce qui lui plait, ce qu’il jugerait conforme à ses goûts, ses tendances, ses critères personnels.
Un enfant grandit. Il reste un enfant même quand on le dit adulte. Et a toujours besoin de refuser pour ensuite choisir. Alors il refuse la morale, la norme et les principes. Tombe dans l’erreur. Puis adopte la morale, la norme, les principes. Ces mêmes règles qui n’étaient pour lui que.. des bêtises.
La morale, la norme, les principes et les bêtises du genre ? Non. Puisque j’approuve. Puisque je suis jeune et j’ai la vie devant moi. Puisque toute loi a une raison d’être. Puisque l’objectif de toute directive est d’assurer l’ordre et la paix sociale. Puisqu’il y a des choses très claires et très évidentes. Puisque je vois bien aujourd’hui.
Alors laisse moi tranquille… Et vis ta vie ! Tu veux « bien » ?


NB: ce texte devrait etre lu suite a celui ecrit le 5/9/2006 et intitule "la morale, la norme, les principes et des betises du genre."

vendredi, septembre 22, 2006

Hier soir.

On prépare souvent à l’avance les « grandes soirées » de l’année : le dîner de noël, les anniversaires, le réveillon, la st valentin … On prépare quelques semaines avant le grand jour l’endroit, les habits qu’on va porter, la musique et quelques détails qui nous permettent de se dire, sans trop de certitude, avec un peu d’espoir, que ça va être parfait.
On prend tous le temps, du moins nous les filles, de bien s’arranger avant de sortir en boite un samedi soir. On espère en secret une belle ambiance, beaucoup de monde et peut-être… une belle rencontre.
On met beaucoup de pression en organisant et en prévoyant une soirée qui sera souvent comme les autres, sinon tellement moins bien. L’échec de LA soirée est souvent dû aux préparatifs longs, minutieux et pathétiques et à l’idée précoce qu’on s’en fait. Car quand on veut tellement la réussir, on ne peut qu’être déçu. La soirée tellement attendue sera aussi nulle qu’un premier rendez-vous auquel on pense toute la semaine, croyant que cette fois-ci on a trouvé la bonne personne. Le jour venu, on sort. C’est pas mal. Mais ce n’est pas la soirée de rêve qu’on s’était imaginé. Et la comparaison entre ce rêve et la réalité entraîne la grande déception.
On ne s’amuse vraiment que quand on ne s’attend pas à grand-chose. Alors on sort avec des personnes qu’on aime bien et avec qui on est sûr de passer une soirée très agréable sans avoir besoin du monde autour, des gens qui passent ou d’un beau mec.
Hier soir, avec vous, j’étais bien. J’étais bien parce que je ne cherchais rien d’autre que votre compagnie. J’étais bien parce que je ne voulais rien d’autre que ça : une soirée entre filles, calme, normale, sincère.
On est tellement bien quand on est soi, et qu’on n'a besoin de rien, ni de personne pour exister. Alors on passe forcément une très belle soirée. Puisque la réussite de celle-ci ne dépend plus d’un facteur extérieur quelconque. Et tous les facteurs étaient réunis. Elle ne dépend que de nous. De toi. D’elle. De moi.

mercredi, septembre 20, 2006

Les filles comme moi.

Je décide de t’écrire d’abord parce que tu m’as demandé de le faire. Ensuite parce que j’en ai trop envie. Je cherche un titre qui irait avec un texte que j’improviserai au fur et à mesure. Mais je ne sais pas trop encore ce que je vais bien pouvoir te dire. Alors il m’est difficile de l’annoncer par quelques mots. J’écris « les filles comme moi ». Une phrase lâche qui implique, sans qu’elles l’aient voulu spécialement, d’autres filles qui n’existent probablement pas. C’est une façon hypocrite ou modeste, de parler de toi et de moi. Je me sentirais moins seule. Par ‘Les filles comme moi’, tu comprendras donc de qui je parle.
J’essaie d’organiser mes idées. Je me demande ce que je veux, dois, peux te dire. Mais plus j’y pense, et moins je sais. Alors je laisse tomber la réflexion. Un peu pour te dire tout et n’importe quoi. Une façon peu élégante de tout t’avouer. Un texte qui ressemblera peu, je crois, à la ‘lettre d’amour’ que t’attendais. Peut-être parce que je ne sais plus en écrire. Peut-être parce que tu n’as pas su me la faire dire, peut-être parce que, voilà, toi et moi, de toute façon, ça ne pouvait pas marcher.
Les filles comme moi ont trop peur d’être déçues. Elles ont envie de croire les mots doux qu’on leur chuchote mais elles font très attention à elles. Alors, elles fredonnent tout bas, parfois dans la tête et parfois en laissant échapper quelques murmures inintelligibles, la chanson « paroles, paroles » de Dalida. C’est leur sortie de secours. Leur échappatoire. Pour elles, de cette façon-là, elles seraient fortes. Elles essaient de ne plus être naïves. Mais elles le sont tellement. Elles en veulent à ces mecs qui les déçoivent. Mais un mensonge raconté subtilement par ces derniers leur fait oublier aussitôt tous les soucis de la veille et même la chanson de Dalida plus tôt récitée. Les filles comme moi sont attirées par des mecs comme toi. Ces mecs qui savent les bousculer, les faire rêver, leur parler de l’avenir, de demain, d’un voyage ou bout du monde… rien que pour gagner le présent. Un présent qu’ils veulent tout prix. Aujourd’hui sûrement. Demain peut-être. Après-demain sûrement pas.
Les filles comme moi sont heureuses d’avoir vécu de si beaux moments avec des mecs comme toi. Elles ont adoré les bêtises racontées, les journées au soleil, les projets fragiles mais ambitieux qui parlent sans complexe des années à venir, les disputes spontanées qui font trop de mal, les rendez-vous interdits et les ‘je t’aime’ trop rapides et trop lunatiques.
Les filles comme moi sont déçues même si elles croyaient s’être protégées. Elles t’en veulent d’avoir trop parlé, elles se reprochent d’avoir trop cru et décident enfin de s’en aller. Car elles gardent de trop beaux souvenirs mais font tellement peu confiance en l’avenir. Car l’avenir ne peut être commun quand le présent l’est si peu. Car l’été est fini. Et il faisait un peu froid à la piscine aujourd’hui.
Te reconnaîtras-tu ? Oui sûrement… Tu voulais que je te fasse un clin d’œil afin que tu te reconnaisses. Alors le voila mon clin d’œil, littéralement. Puisque je suis si peu inspirée.
Voici mon texte… pour te dire que je t’ai cru. Que tu ne m’as pas menti pour autant. Que c’était beau, court, bizarre. Mais les filles comme moi s’éloignent toujours un petit peu. Merci. Oui, merci surtout. Merci de m’avoir fait rêver et de m’avoir appris quelque chose. Je ne sais pas quoi encore. Mais on apprend toujours. Merci pour chaque soirée, chaque regard, chaque promesse. Merci d’avoir été toi, un mec que j’ai apprécié. Merci pour chaque instant puisque j’étais si bien… Mais parfois, ça ne suffit pas d’aimer « bien ».
Je t’aime bien…

lundi, septembre 18, 2006

Quand la vie redevient presque normale.

Il est difficile d’affirmer, sans avoir un mal de ventre et un nœud à la gorge, que l’été est fini. La température a légèrement baissé récemment. Mais le corps l’ignore, savourant encore quelques jours de plus sous le soleil. Il y a moins de monde autour de la piscine. Mais on ignore cette constatation aussi, et on fait mine de s’éclater. Il est dur d’admettre qu’il faut bientôt se remettre au travail quand il est si agréable de ne rien faire.
Mais il y a un jour où les cours recommencent. Et ceux-ci ne peuvent malheureusement être ignorés. Alors on se réveille à l’heure où, quelques jours plus tôt, on se couchait. On traîne les jambes et les idées pour s’installer dans une classe trop sérieuse et trop peu compatible avec le soleil et le ciel bleu. On repense à ces trucs passés cet été. Il s’en est passe des trucs cet été. On repense, à 8h du matin, sur une chaise froide et grinçante, au week-end dernier, à certaines aventures qu’on ferait mieux de cacher et à certaines personnes qu’on a du mal à quitter. Alors on sourit bêtement, car ces choses font parties de celles qu’on ne pourra jamais partager.
Mais la vie redevient presque normale malgré nos efforts fous. La vie ennuyante recommence malgré notre peau bronzée et notre envie insatiable de s’éclater. Le sérieux emporte la partie, et assis au troisième étage, dans une salle trop snobe et trop complexée, on laisse vagabonder nos pensées du coté de ceux qui dorment encore. On les appelle pour ressentir, ne serait-ce que pour une minute, le temps d’une conversation brève mais réconfortante, les sensations chaudes des dernières semaines. Mais la vie normale recommence. Parce que la vie d’avant est loin de l’être. La vie d’avant est folle. Et c’est elle que je préfère.

dimanche, septembre 17, 2006

Les dernières fois.

Je me souviens des dernières fois. Beaucoup plus que des premières. Des dernières semaines d’école, du dernier jour dans ce pays que j’aime, d’un adieu un peu trop rapide, du dernier bout d’un succès au chocolat, de la dernière page d’un cours interminable, du dernier week-end de l’été… La vie est remplie de ces dernières fois qui peuvent soit nous faire beaucoup de mal soit nous laisser indifférents.
Je me suis souvent demandée si j’aurais vécu différemment mes dernières si j’avais su au moment même que c’est la fin. Est-ce que j’aurais mieux apprécié mon gâteau si j’avais su que c’était le dernier ? Aurais-je serré plus fort mon amoureux si j’avais su que je n’allais plus jamais le revoir ? Aurais-je accordé plus d’attention à ce paysage qui n’allait plus jamais être le même ? Donné plus d’amour à cette personne qui s’en va ? Aurais-je essayé de retenir ses traits et chacune de ses paroles si j’avais su que cette fois-ci mon ami partait vraiment ?
Je viens de vivre une de ces dernières fois. Une dernière fois qui ne laisse pas indifférent. Une dernière fois qui fait mal. Ce fut une dernière fois lucide puisque je savais que c’était la fin. Et j’ai trouvé une réponse à mes questions. Mieux vaut ne jamais savoir que c’est le terminus, l’arrivée, l’adieu, la mort, la séparation, la fin. Car la peine et la peur gâchent l’intensité d’un moment rare qui ne se répètera plus… jamais. Savoir c’est faire l’effort d’en profiter. Et frôler le bonheur de vivre et de saisir l’instant. Savoir c’est avoir mal au cœur et ne penser qu’aux demains trop vides. C’est se demander comment vivre et c’est refuser à l’avance des premières fois qu’on sait déjà trop pathétiques.
Les plus belles dernières fois sont celles qu’on vit spontanément et naturellement sans même savoir qu’un tel moment ne se reproduira plus jamais. On apprécie alors chaque seconde sans que le bonheur ne soit réduit à cause de la tristesse ou de la douleur. On saura plus tard, bien sûr, que ce fut une dernière fois. Et on se félicitera en secret d’un si beau souvenir.

samedi, septembre 16, 2006

Dis-moi que tu t’es amusée.

On te reproche certaines de tes paroles et quelques gestes qu’on juge inutiles ou de trop. On te reproche du bruit qu’on dit peu nécessaire et même superflu. On te reproche de trop réagir, trop rire, trop bouger. On te reproche, au nom de grandes lignes et de grands principes imposants, de trop vivre. Alors on te fait un grand discours et quelques leçons de morale pour te dire que cette fois-ci tu as exagéré et que eux, les Hommes parfaits, ne peuvent admettre une attitude pareille.
On te reproche d’être belle, jeune et vivante. On te reproche d’avoir les yeux qui brillent, les dents blanches et la démarche dansante. On te reproche de vouloir courir, et on te reproche surtout cet équilibre qui est le tien mais qui est à leurs yeux… déséquilibré. On te reproche d’avoir fait des décisions hâtives et de t’être éclatée en soirée alors qu’il fallait bien se tenir et mieux s’habiller.
On te reproche d’avoir répondu, pour une fois, « je m’en fous ». On te reproche de ne pas avoir cherché d’excuses, ni même de prétextes mais de t’être contentée d’un sourire magnifique en guise de réponse. On te reproche d’avoir eu le courage, pour une fois, d’assumer chacune de tes danses, chacun de ces baisers d’été, chacun de ces cris poussés un peu trop fort. On te reproche ton calme fier, responsable et satisfait.
Moi, je te comprends. Dis-moi que tu t’es amusée. Et ce serait suffisant. Dis-moi que c’était amusant, beau, sincère, vrai et c’est parfait. Ne cherche pas à te justifier. Il suffit que tu te sois amusée.

vendredi, septembre 15, 2006

Le telephone portable.

Pour connaître la vie de quelqu’un, il suffit de se renseigner auprès de son plus fidèle compagnon : le téléphone portable. En effet, celui-ci résume la vie privée, professionnelle et familiale.
Les messages reçus, envoyés, enregistrés, les appels et la liste des contacts en disent long sur une personne. Avec un peu de chance, on peut meme tomber sur quelques photos interessantes. Mais encore faut-il trouver ce précieux objet et en avoir l’accès, en d’autres termes la permission du propriétaire. Aussi, il faut être assez curieux pour le faire.
Cependant, certains pensent – à tort peut-être – pouvoir effacer un bout de vie, une part du passé, rien qu’en appuyant sur quelques-unes des touches de l’appareil. Ils pensent pouvoir oublier cet être qui les a déçus ou cet être aimé rien qu’en effaçant son numéro de la liste. Ils pensent pouvoir recommencer du début, de la case départ, rien qu’en appuyant sur la touche ‘delete’ pour faire disparaître des messages impudiques. Ils pensent pouvoir saisir une seconde chance une fois les preuves effacées.
Mais souvent ce travail s’avère inutile. Parce que les numéros importants, on les connaît par cœur. Parce que les messages ont tellement été lus et relus qu’il est possible de les réécrire à la lettre en quelques secondes et les classer par ordre chronologique. Parce que les appels faits et reçus seront souvent refaits et reçus dans l’avenir.
Nous pouvons certes tout effacer. Mais rien n’efface le passé. Et il faut vivre avec. Ca s’en va de l’écran. Ca reste dans la mémoire. Et sinon, dans le cœur.
Alors on vit et on bouge passivement, on danse d’une façon artificielle, et on parle pour faire du bruit. Mais surtout, on guette un son très particulier, qui annoncera peut-être un appel important ou un message réconfortant. Un message et un appel qui seront peut-être effacés aussitôt. Pour être enregistrés ailleurs.

mercredi, septembre 13, 2006

Te connaitre.

« Méfie toi des apparences », m’a-t-on si souvent répété. Parce que la personnalité ne se marie que rarement avec le look. Si certains regards trahissent le caractère caché d’une personne, son apparence physique en général ne traduit pas nécessairement son for intérieur et encore moins ses idées et ses pensées, son mode de vie ou encore son « être ».
L’attitude est –parait-il- un peu plus fidèle puisque certains prétendent pouvoir interpréter les gestes du corps et en tirer des conclusions souvent aussi bien comiques que pathétiques. En réalité, les deux chemins sont aussi erronés l’un que l’autre. Car il ne faut ni observer l’apparence, ni l’attitude mais patienter pour mieux connaître la personne en question.
Cependant, il est impossible de ne pas se faire une idée à la vue d’une personne. C’est la première impression. Celle-ci ne doit pas se transformer en un jugement définitif et irréversible mais doit rester ce qu’elle est vraiment, une image provisoire qui reste en suspens jusqu’au jour où l’on sait plus et mieux. Elle peut bien sûr se cristalliser. Mais ceci ne se réalise que très rarement.
La phase qui précède le dialogue est la plus belle. On se regarde, on se sourit, on essaie de deviner une vie, un passé, un avenir, des habitudes. On prend du plaisir à observer, interpréter et séduire. On ne se parle pas encore. Mais presque. Car ça se passe dans le regard. Alors on se fait des idées et on s’imagine des histoires. Puis on apprend à se connaître. Et la personne qu’on découvre ressemble peu à celle qu’on regardait intensément un peu plus tôt. On s’amuse à comparer l’ancienne image à la nouvelle à laquelle on ajoute petit à petit des couleurs, des traits et de petits détails, petits certes, mais très très importants.
Alors j’apprends à te connaître. Toi que je regardais de loin. Toi que je respire de trop près ce soir. Je me souviens de l’inconnu que tu étais. J’apprécie celui que je connais maintenant. Je souris en pensant à ces regards qui me suffisaient. Et je souris en t’écoutant aujourd’hui parler.
On regarde d’abord. Puis on sourit. On discute peut-être. On se touche. On se connaît. Et c’est parfait.
Te connaître. Te connaître pour effacer la première impression. Pour effacer l’image d’hier. Pour en dessiner une autre, tellement plus belle. Une autre qui s’effacera peut-être demain, pour être remplacée par une troisième. Ou pas. Mais surtout… continuer à te connaître.

lundi, septembre 11, 2006

L'investisseur.

Toute relation est un projet. Ce projet se prépare et se réalise – peut-être- à deux. Deux personnes se rencontrent, se regardent, se draguent, se sourient et décident parfois de construire un truc en commun. Elles se parlent alors, rêvent, planifient, prévoient et investissent.
Dans tout couple, chacun investit de son coté et se fait une projection fictive et virtuelle d’un avenir éventuel à deux. Mais il y a toujours un des deux qui donne plus, ressent plus, pense plus, offre plus, sacrifie plus. Car l’équilibre dans un projet pareil est quasiment impossible. Et le déséquilibre, bien sur, toxique.
Etant un projet, une relation amoureuse peut aussi bien réussir qu’échouer. Et le plus souvent, elle échoue. Parce qu’il est très difficile de trouver la bonne personne, au bon moment et rechercher exactement la même chose. Un problème se pose : quand une relation prend fin, lequel des deux est-il le perdant ? Qui gagne ? Peuvent-ils tous les deux gagner ? Perdre ?

Certains diraient que c’est celui qui met un terme à la relation qui gagne. Mais cette affirmation est très fausse. Car parfois, et souvent même, celui qui décide de rompre est plus honnête, plus direct et plus triste. Cette personne-là rompt parce qu’elle a trouvé mieux (ce qui est légitime), parce qu’elle a été trahie, parce qu’elle souffre, ou parce que son conjoint est tout simplement… salaud !
D’autres diraient que c’est celui qui subit la rupture qui gagne puisqu’il ne risque pas de la regretter, comme il n’avait pas de choix à faire.
Est-ce un jeu ? Est-ce un rapport de forces où il y a toujours un coupable et une victime ? Si toute relation est effectivement un projet à deux, et que ce projet échoue puisqu’il prend fin, n’est-ce pas la personne qui a plus investi au départ qui perd ?

Voici, à mon avis, la réponse. L’investisseur est le perdant. Mais qui est l’investisseur ? Comment le reconnaître ? Quel est son profil type ?
J’ai quelques idées désordonnées et maladroites à ce sujet. Car, un jour, je l’ai été. Il apparaît souvent comme celui qui s’en fout, qui ne veut pas vraiment un truc sérieux, qui ne ressent rien et qui est stoïque face aux séductions et tentations diverses mais il est souvent en réalité celui qui s’attache au fur et à mesure, lentement mais sûrement, celui qui offre ses sentiments et qui a trop peur d’être blessé, celui qui se sent trop seul, qui tombe aujourd’hui amoureux mais qui a peur de se laisser aller, qui essaie de freiner pour mieux se protéger, qui essaie de penser à autre chose alors que l’autre envahit ses gestes et ses pensées. Alors il met parfois fin à une relation qui s’avère dangereuse. Aux yeux de tous, il a laissé tomber son conjoint. Il aurait pu passer pour le gagnant. Mais il est le perdant par excellence, puisqu’il a tout donné presque sans le vouloir et que son projet a échoué.

Alors on entend l’un des deux parler de l’avenir pour gagner le présent. On l’entend dire « nous » pour parler de demain, promettre un hiver à la montagne, un été à la plage, une île romantique et une journée au soleil, une soirée parfaite et un voyage au bout du monde. On entend l’autre sourire d’un air passif et rêveur, on l’entend parler d’une façon incertaine et méfiante de l’avenir et oser à peine parler du présent. Le premier parait romantique. Le second froid et sévère. Le premier parle pour parler. Le second est… l’investisseur. Et il perd forcément.

dimanche, septembre 10, 2006

Meme les enfants.

On a tous eu un jour l’envie folle de grandir. On a tous un jour espéré ses 16 ans, ses 18 ans, puis ses 21 ans croyant vraiment et sincèrement qu’on sentirait des changements à ses différentes étapes de la vie… Certains ont voulu grandir pour pouvoir conduire, d’autres pour se marier et fonder une famille, d’autres encore pour voyager. Certains ont rêvé de boites de nuit et de concerts tandis que d’autres, plus ambitieux, pensaient fac et boulot. On a tous eu envie, à un moment donné, de bousculer le temps et les secondes, de dormir quelques années afin de grandir plus vite, et de se retrouver libre, léger, indépendant… grand.

On a tous cru que plus grand ce serait plus facile et plus amusant… Mais les années passent, et les 16 ans sont atteints, les 18 suivent et bientôt les 21. Les minutes se sont écoulées, et certaines rides apparaissent sur le front et au coin des yeux. Et plus grand, on ne se sent pas forcément. Si des changements se sont opérés, ils restent timides et discrets. Alors on grandit comme plus tôt voulu. On conduit, on se marie, on voyage, on parcourt le monde, on se rend à la fac et au bureau mais dans nos yeux sommeille toujours l’enfant d’autrefois, et ce petit garçon aujourd’hui un peu plus grand est encore un peu maladroit, hésitant et fragile.

On se réveille un beau matin et on remarque que physiquement on a changé. On se demande si ce n’est qu’une manifestation physique, corporelle, ou si mentalement aussi on a grandi. On a envie de dire à nos parents que ce soir, on ne rentrera pas aussi tôt que d’habitude. On a envie de leur dire qu’on ne rentrera pas tout court. On se découvre des ailes, et on a envie, besoin de s’envoler. Ils nous laissent faire, de peur de nous étouffer. Ils nous observent discrètement ayant du mal à joindre le rôle protecteur au rôle compréhensif. Ils respirent lourdement et se demandent si les enfants grandissent. On leur dit, d’un sourire à la fois cruel et tendre que ce sont surtout eux qui grandissent. Que l’enfance n’est qu’une étape passagère et qu’elle finit toujours par s’épuiser. On leur dit que même les enfants, et même les leurs, finissent par grandir.

On fait de son mieux pour prouver qu’on est mature, responsable, fort et équilibré. On fait de son mieux pour montrer qu’on sait faire face à la vie et que souvent elle nous sourit. Alors on s’éloigne un tout petit peu, on se croit assez fort et assez grand pour vivre seul désormais… On fait des choix, fier de décider seul. Mais on revient toujours. Car les enfants grandissent, mais restent à jamais des enfants. Surtout aux yeux de leurs parents.

mardi, septembre 05, 2006

La morale, la norme, les principes et des bêtises du genre.

On vit dans un monde difficile à étudier. Car il se base sur des règles elles mêmes très compliquées. Ce sont des normes inventées par quelqu’un qu’on ignore, une personne qui devait sans doute être très sévère et très complexée. Il est presque impossible de vivre conformément à la « loi » sociale. Car respecter les exigences stupides d’un monde jaloux serait mettre de coté l’amour, la passion, l’envie, la folie, le désir, le rêve, le risque, l’aventure et le bonheur pur et simple. Bref, toutes ces belles choses qui font d’une vie… une vie.

Pour être accepté et respecté en société, ainsi que pour vivre à l’abri des critiques et des rumeurs mal placées, il faut agir conformément à la raison commune. Une raison qui n’a rien de raisonnable. Car on nous dit tellement de choses. On nous donne des conseils. On nous prévient. On nous protège.

Oui, on nous protège de l’amour. De la beauté. Du fun. De la folie. De la musique. Du bonheur. Et de la vie ! On nous réveille alors qu’on faisait un très beau rêve. On nous endort alors qu’on se réveille pour la première fois. On nous tue alors qu’on vient d’apprendre à vivre, on nous étouffe alors qu’on vient de respirer.

La morale, la norme, les principes… Et puis quoi ? Croyez-moi, ils ne savent rien du tout. Et moi, je viens de les écouter. Je viens d’exécuter des ordres arbitraires, autoritaires et irréfléchis. J’ai voulu leur plaire. Je n’ai pas compris que ça allait tellement me déplaire. Leur plaire serait déplaire aux deux personnes à qui j’aurais voulu plaire: lui et ... moi.

J’ai appris qu’il fallait écouter son cœur et se méfier de la raison car celle-ci est négativement influençable. J’ai compris qu’il fallait que je choisisse le chemin qui m’attire, me séduit, me sourit, m’ouvre les bras, car ma vie n’appartient qu’à moi. J’ai enfin réalisé combien leurs regards étaient pathétiques et curieux. Et je sais qu’à partir d’aujourd’hui, je me montrerais indifférente face à ces yeux qui viennent me juger et que je ne me perdrais que dans ses yeux à lui, car ce ne sont que ses yeux qui me font rêver.

lundi, septembre 04, 2006

Ca se passe dans le regard.


C’est dans le regard que tout passe. A travers un simple regard se fait la première caresse, la première déclaration, une invitation indécente, une proposition, une insulte, une promesse, un secret, une confidence, un appel au secours. C’est dans un regard qu’il m’a tout dit. Ou presque. Et c’est par un regard que je lui ai dit que moi aussi, je suis un peu seule.C’est dans nos regards qu’on se comprend puisqu’ils expriment des sentiments que les mots n’oseraient traduire et que le cerveau essaie toujours de censurer. Ce sont nos regards qui se sont parlés en premier. Car ses yeux sur moi se sont posés.

Elle m’a raconté qu’un regard l’a révoltée. Car ce regard était trop brusque, trop direct et trop peu discret.
Eux, par un simple regard se sont aimés. Et par un autre se sont quittés.
L’intelligence réside dans le regard. Et les idées folles aussi. Car le regard trahit les gestes du corps, et raconte un secret trop longtemps caché. Un regard dit ce qu’on aurait voulu masquer. Il traduit souvent des envies qu’on repousse, des tendances qu’on refoule. Le regard, meilleur ami de l’Inconscient. Le regard, ami et ennemi à la fois. Car il raconte ce qu’on veut dire. Et souvent aussi ce que notre bouche a très bien su garder.

Alors on se regarde pour dire « je t’aime ». On se regarde pour dire que c’est fini. On se regarde pour dire « j’ai envie de toi », « tu m’intéresses », « je m’en fous », « tu es belle ». On se regarde pour dire « ne me crois surtout pas ». Et on regarde pour dire « je joue ». Et les yeux dévoilent des vérités… Car ça s’écrit dans le cœur, et ça se dit avec les yeux.

Des passions qu'on chuchote. Ou pas.

On écrit souvent pour parler de nos passions ou de celles des autres. On écrit pour raconter une passion vécue et une autre rêvée. On parle souvent d’une passion imaginée, un luxe qu’on s’offre et qui ressemble au mensonge. On en a tellement envie qu’on se demande pourquoi se refuser un si beau cadeau. Alors on prend comme point de départ un bout de réalité. Et on s’évade dans nos idées pour finir le reste. Ca donne quelque chose de très beau. Trop beau peut-être. Mais pas très vrai.

Plongé dans sa passion, on n’en parle souvent pas. Car on a peur qu’elle s’envole. On la tient comme un enfant égoïste tiendrait un nouveau jouet. On se l’approprie de peur que les autres veuillent la toucher ou y goûter. On la cache de peur qu’elle se fane au soleil. On la garde pour soi car on n’aimerait pas la partager. C’est un bonheur pur qui se suffit à lui-même. C’est un bonheur trop libre qui se détache du monde et qui n’a besoin de rien ni de personne pour exister. Alors on chuchote sa passion à une personne qui pourrait la comprendre. Mais on ne raconte jamais tout. Car le reste est trop passionné. Le reste est irréfléchi, fou, volatile, naïf et stupide.

Une fois la passion passée, on se réveille comme d’un mauvais rêve. On s’en veut trop d’y avoir cru trop fort et d’avoir été sourd et aveugle. Et c’est à ce moment là que les mots viennent la raconter, la chanter, la crier pour tout avouer. Car ce n’est qu’entre une passion et une autre qu’on trouve les phrases pour le dire. Passionné, on est trop occupé pour écrire.