vendredi, mars 31, 2006

Le Bien.

J’ai failli écrire une de ces longues histoires opposant le bien et le mal. J’ai failli écrire une histoire qui ressemble a un des livres de paolo coelho « Le Démon et mademoiselle Prym », qu’on lit impatiemment dans l’attente d’une réponse, parfois un peu trop vite, pour savoir lequel du mal ou du bien va gagner. On tourne alors les pages, sursautant au bruit de chaque feuille, nos yeux sautent de ligne en ligne, la fatigue nous emporte, le sommeil aussi, mais nous continuons a lire, non pas parce que le livre est spécialement passionnant, non pas parce que le style nous plait et que les phrases font rêver mais uniquement dans le but de savoir, juste avant de dormir et pour pouvoir le faire tranquillement, lequel du bien ou du mal va emporter la partie. Puis on arrive a la fin du livre, la dernière page précisément, arrive la dernière ligne, puis le dernier mot. Pas de réponse. Peut-être que j’ai mal compris. Je relis les dernières pages. Je ne peux pas dormir comme ça ! J’avais bien lu, mais cette réponse donnée par l’auteur m’est insuffisante. J’avais besoin de lire quelque chose d’autre, qui n’a pas à être plus optimiste. Simplement différent. Ce que je suis sur le point d’écrire ne ressemblera pas à cette histoire décevante. Ce sera mieux. Je ne sais pas si j’arriverai à vous convaincre. Une chose est certaine, c’est l’histoire d’un des combats entre le bien et le mal. Un des plus vrais combats. Je vous dis tout de suite que le Bien a emporte la bataille, afin que vous ne me lisiez pas impatiemment, et pas trop vite. J’ai remarque que dans ma vie, je n’ai voulu voir que le mal. Alors que l’amour et le bonheur y régnaient, il suffisait qu’un obstacle surgisse, qu’un évènement imprévu apparaisse, pour que le monde devienne noir. Ou du moins gris. J’oubliais de peser les choses, j’oubliais que cette part de malheur ne représentait pas grand-chose face à tout le reste. Une seule personne malhonnête me poussait à être méfiante envers tout le monde, une seule personne menteuse me faisait croire que la vérité n’existe pas. Ou plus. Je me suis même cachée dans la solitude quelques fois, par manque de courage. Il m’était difficile de faire face… à la vie. Aujourd’hui je me demande si l’amour, le bonheur et les autres belles choses de la vie ne méritent pas un risque à prendre. Ne faut-il pas prendre le risque d’être déçu en contrepartie de la simple possibilité de vivre une grande histoire d’amour ? La déception n’est-elle pas surmontable ? Je me suis posée plein de questions de ce genre. Pour nous protéger d’autrui, et même de nous-même, nous pouvons évidemment vivre, un certain moment, « à l’abri » des autres, donc à l’abri de tout ce qui vaut d’être vécu. Ces précautions sont très efficaces, mais ce n’est pas une façon de grandir. En ce qui me concerne, j’ai appris aujourd’hui qu’une personne ne fait pas la règle. J’ai peut-être été déçue d’un cote, mais d’un autre, j’ai compris que le bien l’emportait très facilement. L’amitié et l’amour sont partout dans la vie des gens. Partout. J’ai peut-être perdu du temps, de l’énergie, mais j’ai gagne une vraie amie. J’ai besoin de voir le monde en rose, en blanc, au risque de passer pour une fille très naïve, parce qu’une vraie amitié et une belle histoire d’amour valent mille déceptions. Arrivent la dernière ligne, le dernier mot. Relisez-les. Pour un monde plus beau.

mercredi, mars 29, 2006

A tous ceux qui ont pris l’habitude de réussir.

Vous connaissez sans doute, dans votre famille, votre milieu professionnel ou votre entourage, des personnes qui ont l’habitude de réussir. Elles réussissent tout ce qu’elles entreprennent, sans le moindre effort apparent, du bout des doigts, tout en gardant un énorme sourire, une mine parfaite et surtout en ne changeant rien dans leur vie quotidienne. Elle réussissent aussi naturellement que nous échouons. Elles savent le faire comme nous savons verser la quantité habituelle de lait dans notre café, comme nous prenons le chemin de tous les jours, et comme nous écoutons notre CD favori. Bref, ces personnes-là ont intégré- volontairement ou involontairement (par un don du ciel)- la réussite dans leur quotidien. Elles obtiennent toujours la première place et ne semblent même pas s’en réjouir. La réussite ne représente plus une récompense, un but, mais la seule possibilité, excluant toute alternative. Elles ne sont pas obsédées par la perfection, mais ne savent pas faire autrement. Elles font les choses, et elles les font bien. Ces personnes réussissent aussi bien en sport, dans les études, que dans la vie. Pendant que je profite des matelas de la salle de gym pour faire une petite sieste, elles font des sauts qui décrochent l’admiration de tous. On les voit dans les soirées et dans les cours de 8h.
Puis surgit un évènement inattendu, extérieur qui vient bouleverser le bon déroulement des choses : une tempête, un orage, ou une simple pluie. Elles sont prises de panique. Elles réussissent bien, c’est vrai, mais dans des conditions prévisibles. Le mauvais temps n’était pas au programme. Et pour qu’elles puissent briller, il faut que le monde autour soit a leur avantage. Cependant, la vraie réussite n’est pas celle qu’on obtient quand il fait beau. La vraie réussite défie les problèmes de santé, les tentations diverses qui risquent de nous éloigner du bon chemin et les soucis professionnels ou même affectifs. C’est ainsi que nous pouvons reconnaître un héros. Un vrai. C’est celui que rien de décourage. Il arrive au but, alors que le courant essayait de l’emporter dans le sens contraire. Etre un héros, c’est transformer les critiques, les pièges et les mauvais tours de la vie en une énergie positive nécessaire pour réussir. La réussite dans ce seul cas est exceptionnelle. Et c’est ce qui la rend… différente des autres.

jeudi, mars 23, 2006

Coincee entre deux axes.

Depuis quelque temps, je me surprends en train de classifier les personnes et les choses. Je ressens ce besoin de trouver a chaque personne une case dans laquelle l’insérer, et a chaque catégorie une personne adéquate. Aucun élément ne doit subsister non classe, non qualifie ou non range. On y trouve les gentils et les méchants, les gros et les maigres, le noir et le blanc, les souriants et les grincheux…. Récemment, j’ai commence a faire des listes de tout : des choses a ranger dans mon sac, des personnes que je devais appeler, des choses a dire a ma mère, des défauts qui me dérangent chez mon amie, des devoirs toujours en suspens… J’ai même pris l’habitude, dans toute conversation, de faire dans ma tête un plan compose de 2 parties de 2 sous parties chacune. Ca n’aurait pas été très grave si je trouvais le bon…
Le système universitaire en est peut-être pour quelque chose. Ce besoin intense, cette obsession de se plier a une méthodologie qui est, certes, constructive et sert sans doute a enchaîner d’une façon logique et structuree les idées, produit, du moins en ce qui me concerne, un effet contraire. Mes arguments et mes idées se trouvent étouffés par un nombre limite de lignes a remplir, par la nécessite de faire de deux parties pratiquement disproportionnées un équilibre impossible qui finit par être réalise en supprimant d’une partie un essentiel injustement puni ou au contraire, en ajoutant afin de sauver cet essentiel, quelques phrases qui n’ont aucun sens et aucune utilité a part l’esthétique d’une feuille superficielle obsédée par son physique. Puis me vient une idée sensationnelle, une idée principale, ce petit plus qui me permettra- peut-être- de dépasser la moyenne, le salut du 10 "moins" au 10 "plus". Malheureusement, il ne trouvera aucune place dans cet enchaînement mécanique, dans ces cases réservées a l’avance par des clients de 1e classe, des habitues, qu’on reconnaît sous l’appellation de phrases préfabriquées. Personnellement, je ne leur trouve rien d’exceptionnel, de surprenant a part l’atout d’avoir été organisées a l’avance, d’être prévues, attendues, et surtout, absolument ennuyantes. Ce mot qui me semble totalement convaincant serait, d’après cette typologie de base, non juridique, cette phrase trop sensible et mon raisonnement, que je croyais être le bon, beaucoup plus proche de la sociologie que du Droit. Les sous parties sont comme d’habitude en retard, le Grand A se sent solitaire alors qu’en dessous, le Grand B vante d’un air prétentieux ses petits 1 et 2 qui sont déjà au rendez-vous. Et moi, le regard fixe sur ce shema insensé, j’essaie de trouver des titres-obstacles qui ne serviront qu’à m’ouvrir le chemin, toujours dans le respect de l’esthétique.
La solution parfaite serait de savoir concilier la méthodologie stricte, mesurée, à un laisser-aller littéraire qui reflète une vision personnelle des choses. Mais cette simple restriction paralyse mes idées et me rend esclave de la forme. S'abandonner au fond et ne laisser de la structure que le necessaire? Un ami m’a conseille, citant Nietzsche, de n’écrire que ce qui me semble vrai : « de tout ce qui est écrit, je ne lis que ce que quelqu’un écrit avec son sang. Ecris avec ton sang, et tu verras que le sang est esprit ». J’essayerai donc d’être fidèle a mes principes, mes pensées, mes envies et mon humeur (au risque de parler de sociologie en droit). Alors Nietzsche, dis-moi, me liras-tu ?



lundi, mars 20, 2006

Ce fut une tres longue histoire...

Essayer de raconter mon histoire avec les mots est une chose très difficile. En effet, je ne me souviens plus ou, ni quand tout a commence. J’ai toujours cru au pouvoir des mots, aux effets qu’ils produisent, aux sentiments qu’ils font naître et à leur utilité dans nos vies. Ils ont toujours été présents dans la mienne, d’une façon peut-être plus marquée, comme d’autres font place à la musique, à la danse, ou aux maths. A l’école, c’est grâce à eux que j’ai réussi, et je leur présente ma gratitude. En effet, ne connaissant rien au sujet objet de l’examen, je les étalais sur le blanc angoissant des feuilles de tests, et j’inventais des poèmes en biologie, des chansons en économie, et des histoires d’amour en chimie. Et pour finir, un beau discours d’adieu, faisant tantôt rire, tantôt pleurer l’audience. Les mots sortaient facilement de ma bouche, et me venaient en aide dans les situations les plus dramatiques, me métamorphosant ainsi de coupable en victime en une phrase ou deux, et tout ceci en quelques minutes.

Les mots caractérisent la personne. Selon le vocabulaire qu’elle emploie, ils reflètent ainsi élégance ou vulgarité, assurance ou timidité. Ils servent à expliciter les pensées, concrétiser les sentiments et rapprocher les gens les uns des autres. Le langage est propre à l’Homme, et lui donne cette aptitude extraordinaire de pouvoir s’expliquer, de faire plaisir à son entourage et de convaincre ses interlocuteurs. C’est ainsi que j’ai trouve dans les pages des livres un monde qui n’est pas très loin de la réalité, et dans lequel je me suis perdue, vivant de la vie des auteurs, tirant des leçons de leurs expériences et fermant les yeux tard dans la nuit dans l’espoir de les retrouver le matin. J’ai vu dans chaque personnage une personne que je connais, je m’y suis identifiée, tout en m’y attachant de plus en plus.

Les mots ne sont pas possessifs. Ils racontent une histoire, un moment, un endroit tout en laissant à notre imagination l’art de lui associer une image a notre goût. Ils n’imposent aucune couleur, aucune note de musique et aucun décor. La beauté reste donc l’œuvre de l’esprit et la laideur fruit de la subjectivité. J’ai ainsi pu voir ma maison dans chaque histoire, mes amis dans chaque poème, et mes craintes dans celles des héros. J’ai eu envie d’écrire, dans l’espoir de rendre aux mots tous les cadeaux qu’ils m’ont offert au fil des ans, en espérant qu’on puisse s’y identifier en me lisant.

Une fille que j’ai pu détester un jour m’a dit qu’elle aime ce que j’écris. Mes textes m’ont rapprochée une fois de plus d’une personne, mais cette fois c’était différent. Ses mots ont donne du sens aux miens. Quand j’écrirai, je penserai a elle, elle ne le saura pas, mais elle inspirera sans doute certaines de mes histoires. C’est en partie pour elle que j’écrirai. Ce message lui est dédie. Elle m’a rappelée pourquoi j’écrivais. Les mots puisent leur existence des sourires qu’ils provoquent chez les lecteurs, du bonheur qu’ils font naître et surtout de cet éternel partage, ce lien qui existe entre celui qui écrit et le destinataire. Ne laissez pas mourir les mots. J’en ai besoin.

dimanche, mars 19, 2006

Une nuit dans un trou noir...

Samedi soir... Il faut aller en boite. Il faut y aller, c'est ce qu'on fait les samedis soirs, et les vendredis aussi pour ceux qui n'ont vraiment rien d'autre à faire. Samedi soir, on s'arrange pour faire bien, pour plaire a des personnes a qui on n'a nullement envie de plaire, sortir avec des amis qu'on déteste depuis quelque temps, et danser sur une musique qui n'est vraiment pas a notre goût... Peut-être c'est seulement moi. Peut-être que j'ai vieilli tout a coup. Mais non: je n'ai que 20 ans!!! (Et pas encore.) Alors, je vais essayer de vous faire comprendre pourquoi je sens. Comment dire? Bref, pourquoi je sens ce que je sens... Je rentre dans la salle, tout le monde me bouscule. J'essaie de me créer un chemin, mais c'est impossible. Je reconnais un visage. Je suis contente. Je ne me souviens plus d'ou je connais cette personne. J'essaie de me rappeler, tout en me dirigeant vers elle. Puis ça me revient, ce garçon est dans ma classe, je le vois tous les jours, mais on ne se parle pas. J'avais oublie: il faut prétendre qu'on ne se connait pas. Ce garçon la est probablement le plus nul, le moins intelligent, mais il se sent bien ce soir. C'est son milieu. Il y a des filles sur "sa" table, il se sent fort, viril. Il en a besoin pour se sentir homme. Il ne les voit pas, elles sont juste la pour le décor. Il est assis, elles sont debout a cote. Certaines dansent sur la table... pour lui! Il a un verre d'alcool dans la main. Il est sur de lui. Dire qu'en dehors de ce trou, il ressemble tout a fait a autre chose! Un peu plus loin, des filles bavardent près du bar. Elles attendent qu'on vienne leur parler. Mais elles repartiront seules ce soir aussi. Parce qu'on est trop complexe pour faire connaissance. Elles sont maniérées, elles se demandent si elles sont assez belles pour plaire. Elles oublient de se demander si ce con en face d'elles saura les faire rire, s'il essayera de s'occuper d'elles au lieu de sa propre personne, s'il prendra la peine de les raccompagner, s'il aura envie de discuter, juste pour le plaisir de le faire, sans intentions, et sans même l'espoir de les revoir. Elles ne pensent qu'aux autres. Elles ne s'aiment pas assez. Un manque d'oxygène. Je me dirige vers les toilettes, il parait que là-bas on peut respirer. Je me sens mal. J'ai envie de pleurer. Je me sens bête. C'est ridicule. Dire que je n'aime pas veiller? On se moquerait de moi. C'est une confidence, j'espère que vous saurez au moins garder un secret. Surtout, qu'en finissant ce texte insensé, je serais probablement en train d'organiser la prochaine soirée... Toujours dans le noir. La musique me déchire les oreilles, je regarde avec pitié ces personnes avec qui je suis sortie, ces personnes que je déteste de plus en plus, mais desquelles je n'arrive pas à me détacher. Je l'appelle. Je veux qu'il vienne me chercher. Il dort. Je le réveille, et il vient tout de suite. Il conduit. Je ne lui raconte rien, il sait déjà. Il me comprend. Je n'ai pas envie qu'il s'arrête. Je ne sais pas où il va. Je ne reconnais pas la route. Je ne veux surtout pas qu'il s'arrête. Il met de la musique. Une vraie musique. Je me sens bien.

dimanche, mars 12, 2006

Elle m'a laissee seule..

1, 2, 3 … , 326, 450. Enfin la dernière marche. Je bois doucement mon café, ce café ni trop chaud, ni trop froid mais parfait. Je le prépare avec soin chaque matin avant d’aller a l’université et il me permet de bien commencer ma journée. Je ne pourrais quitter sans lui. En voiture, je mets mes chansons preferees, des mots auxquels je m’identifie accompagnes d’un rythme régulier, oui, regulier, insignifiant. Je respire la musique. Je hausse le son, pour que la musique m’emporte. Je la sens pénétrer mon corps, faire battre mon cœur et s’emparer de moi. Je hausse encore. J’atteints vite le maximum, recherchant l’excès sonore et je suis en quelque sorte déçue. Mes sens en demandent d’avantage. J’éteins la radio. Je mange mes corn flakes light, cette nourriture qui n’a le goût de rien, qui fait du bruit quand on la croque et qui a pour seul avantage de nous garder en forme. Je vis doucement ces 2 heures qui séparent mon réveil et le début du cours. Trop doucement, peut-être. 450, la dernière marche. Je me déplace d’un air calme. Puis elle apparaît comme d’habitude, magnifique, splendide, pleine d'energie, me bouscule et arrive avant moi. Elle fait tomber mon café, et se moque de mes jambes qui traînent. Elle rentre ravissante en classe, et prends la meilleure place. La mienne. Elle est deja bien réveillée. J’essaie de résoudre un exercice, j’écris des probabilités sur une feuille que je vole de mon voisin endormi, je suis fière de ma prestation. Mais elle est déjà en face de l’audience, applaudie par un public emerveille. Plus tard, je vais en boite, vêtue de mon jeans porte bonheur, de talons qui me rendent la vie insupportable mais la démarche distinguee, convaincue que c’est la soirée qui me fera oublier les soucis de la journée. Mais elle est déjà là-bas et se fait vite remarquer. Elle est partout. Je prends mon temps, et le temps se presse. Je fais une petite sieste mais personne ne m’attend. Je parle doucement, les mots vont voir ailleurs. Puis elle sourit, un sourire ironique, un sourire blessant, elle rit fort, un rire qui me tue tout doucement. Elle se moque de mon existence tranquille, du silence qui m’entoure et des heures qui se transforment en semaines. Elle court, me bouscule encore, me fais tomber, m'écrase. Je me releve, j’essaie de la rattraper, je rassemble mes forces pour courir mais elle s’en va. Elle est deja partie. Elle va trop vite pour moi. Elle cherche du bruit, du feu, des sentiments, du risque. Elle demande de l’imprévu, du chaud, du froid. Elle part observer ceux qui s’aiment, ceux qui se détestent, ceux qui se font souffrir et ceux qui crient des hauteurs. Pourquoi choisirait-elle cette indifference? Elle s’en va dans la lumière, dans les cieux et dans l’enfer. Elle me rejette, s’apitoie sur mon sort. Elle a voulu que je la défie, que je la provoque, que je la retienne. Je l’ai laissée faire, et je l’ai observée timidement de derrière. C’était un test et j’ai échoue. Elle a trouve mieux ailleurs, elle a trouve ces gens qui combattent pour leur pays, pour des valeurs, pour un parti. Elle s’est fait de nouveaux amis, qui la portent sur leurs levres, dans leurs yeux et jusqu’au bout des doigts. Elle les accompagne partout maintenant. Ils sont faciles a reconnaître : on les voit rire du fond du cœur, danser quand ils en ont envie, parler haut et fort pour défendre leurs principes et gagner les plus difficiles combats. Ils sont plus forts encore aujourd’hui,puisqu’elle est avec eux… Qui est-elle? La Vie!

Le vagabond.

C'est l'histoire d'un garcon que vous connaissez tous, où que vous soyez. Vous l'avez surement deja rencontre, mais peut-etre sans le remarquer. Dans toute vie, il ya un vagabond. Une personne qui marche seule, discretement. Une personne silencieuse, le regard triste, qui erre dans les rues cherchant quelquechose ou quelqu'un, une personne qui ne sait pas où elle sera le lendemain. Dans toute vie, il ya un petit garcon, un homme ou une fille, qui nous regarde du coin de l'oeil, cherchant a engager une conversation qui lui rechauffera le coeur, qui ne veut rien de plus qu'un sourire aimable, ou une caresse sur la joue. Le seul vagabond que j'ai connu est entre dans ma vie sans invitation. Il est entre dans ma vie, parce que c'est ce qu'ils font. Il avait deja fait un long voyage. La cadence de ses pas accompagnait les battements de son coeur devenu trop lourd. Il ne m'a pas demande de l'aide. Il avait passe sa vie de nomade a observer les gens. Et plus il les observait, plus il avait envie de rester seul. Il a connu des femmes superficielles, attirees par la fourrure et les diamants, il a connu des hommes infideles, des jeunes, noyes par l'exces de la drogue et de la musique, il a connu des enfants laisses a eux meme dans un monde impudique. Il avait decide de faire un chemin solitaire, degoute de ce que lui proposait son existence sur la Terre. Il ne m'a pas demande de l'aide. Je ne crois pas qu'il en avait besoin. Il a meme essaye de me soulever. J'etais bien plus perdue que lui, et beaucoup plus fragile. J'ai pense qu'on etait deja tres nombreux, et qu'une personne de plus ne derangerait personne. Je m'etais trompee. Il a continue sa route loin de la mienne. Il est parti decouvrir d'autres paysages. Je l'ai vu marcher la tete haute, la demarche tranquille. Rien ni personne ne l'attendait. Il fumait une cigarette de temps en temps echangeant quelques mots avec des compagnons de passage. J'ai connu un vagabond, mais j'ai eu peur de boulverser ma vie organisee. J'ai prefere mes habitudes d'enfant gatee. Si un jour vous le rencontrez, errant dans les rues le regard triste, si vous appercevez ce garcon cherchant quelqu'un avec qui discuter, dites lui que moi aussi, comme lui aujourd'hui, je marche solitaire ne sachant où aller. Dites lui de revenir. Dites lui que ce soir, je deteste ces objets qui m'entourent, ce lit bien chaud qui m'est offert et les mots justes que je suis obligee de prononcer. Que je ne merite pas qu'il revienne, mais que je regrette aujourd'hui. Que ce soir, une fille sera a la recherche d'un vagabon qui la fera rever. Aidez moi s'il vous plait.

jeudi, mars 09, 2006

4h du matin: destination aeroport.

Un ciel rose... je regarde la vue de la fenêtre de la voiture, cette vue que je rate normalement. A cette heure ci, je suis souvent plongée dans un profond sommeil. Je regarde la ville encore endormie, qui règne dans une paix profonde et dans un calme religieux. Je ne sais pas si ce mystère disparaît pendant la journée, ou bien si nous sommes trop occupes pour le remarquer. Je regarde la beauté de mon pays, comme si je le voyais pour la première fois. C'est peut-être aussi le fait que je voyage, et la peur de ne pouvoir le revoir. C’est comme dire adieu a une personne qu'on aime, mais qu'on n'apprécie qu'au moment de la quitter. Je regarde émerveillée les couleurs de l'aube. J'essaie de fixer cette image dans ma mémoire, j'essaie de retenir la richesse de ce moment. Je tends la main pour toucher l'horizon. Rien ne me semble impossible. Mon nez colle a la vitre, je savoure la splendeur du spectacle, avide de lumière et de perfection, les yeux a moitie endormis. Je sens que le monde n'appartient qu’a moi, qu'il me confie ses secrets, qu'il m'apprivoise. Mon père m'accompagne, il parle, il me demande de faire attention, et je l'écoute tout en fixant l'extérieur. Le regarder serait lui avouer trop de choses. Les pêcheurs sont déjà réveilles, éparpilles sur la surface de l'eau. Je leur en veux d'avoir garde ce secret, de ne m'avoir pas raconte ce que je ratais pendant que je dormais. Je leur en veux de s'être approprie en silence une partie de la journée. Je leur reproche surtout de l'avoir fait alors que j'avais les yeux fermes. Autour de nous, quelques voitures circulent aussi discrètement. Je me demande ou elles vont, ou elles étaient et pourquoi elles sont tellement matinales. Ne sont-elles pas la que pour le décor de la pièce? Des personnes âgées se promènent se tenant la main. On dit qu'elles dorment très peu, qu'elles craignent la mort. Je pense qu'elles sont les seules à avoir découvert les miracles de la nature. Le temps passe, et la vue se fait plus claire. La vie semble recommencer. Ou plutôt, se terminer. Les magasins s'ouvrent, et les rues accueillent ce monde très agite, pour une nouvelle journée, qui sera comme toutes les autres trop courte, trop fatigante, trop insignifiante. Le chemin se raccourcit, le temps restant varie dans un sens décroissant. Je redoute l'arrivée. Je ne voyage que pour ce moment de prière. Bientôt, la ville va complètement se réveiller. Bientôt, la voix de mon père devra s'éteindre. Et personne ne saura que ce matin la, j'ai eu une conversation avec la mer. Je ne le leur dirai pas. D'ailleurs, j'ai une excuse, les pêcheurs ne m'avaient rien dit. Je suis finalement arrivée à l'aéroport. Mais mon voyage s'était déjà termine. Le soleil s'était levé, et le bruit régna de nouveau. Un bruit vivant, un bruit presse, un bruit qui m'a fait vite oublier, que le ciel ce matin la, était très bien habille.

mardi, mars 07, 2006

On est tous fous.

Je fais partie de ces personnes qui se demandent ce que les gens normaux auraient fait à ce moment précis, ce qu’une personne « normale » aurait dit, et comment « M. tout le monde » aurait réagi. Dans le film « les poupées russes », l’acteur principal décrit son voisin, un homme insignifiant qui rassemble des qualités et des défauts tout a fait ordinaires au point de faire de lui une créature invisible. Pourtant, ce M. tout le monde existe très peu en réalité. Je pense aux personnes que je connais, à ma famille, a ma classe, a mes amis, aux gens que je rencontre en boite, au ciné, au supermarché et dans la rue. Aucune de ces personnes ne pourrait se considérer « normale ». Je vais donner l’exemple de ma famille (parce que j’en ai le droit) et je vous assure qu’aucun de ses membres n’est identique à l’autre. Et si le caractère normal c’est la conformité des uns aux autres, je peux déjà éliminer une catégorie. Entre cette fille que je connais bien et qui se reveille en sursaut a 4h du matin pour resoudre un exercice de maths et cet homme connu au village qu'on appelle "le fou" qui passe son temps a cueillir des fleurs et qui croit vraiment assurer la circulation des voitures et le maintien de l'ordre, je n'arrive pas a choisir le plus sain d'esprit. Cette femme qui mange du chocolat en cachette alors que personne ne la surveille et ce prof qui arrive 2 heures avant le cours me paraissent egalement aussi fou l'un que l'autre. D'ailleurs, Paolo Coelho écrit dans Veronika décide de mourir que « nous sommes tous fous, d’une façon ou d’une autre ».


Apres un malentendu avec quelqu'un qui m’est cher, je cherche des choses a me reprocher, des mots déplaces que j’ai employés, des phrases blessantes, des reproches injustifiées. Je ne trouve rien. Je culpabilise ma mémoire, déterminée que c’est ma faute. Je vais m’excuser. Et je regrette un instant plus tard car les gens profitent de cet état de faiblesse qui est, je vous l’assure, la plus grande force du monde : celle de dire pardon. Je n’avais jamais imagine que ça pouvait être aussi dur. Ca mêle timidité et peur. Peut-etre que les personnes « normales » auraient recherche dans cette histoire des excuses, des justifications, des explications personnelles, des causes de « non imputabilité » afin de se transformer en victime. Si c'est le cas, j'ai agi differemment. Mais comment savoir ce qu'est un comportement normal? Ma vision optimiste du monde, ma naïveté croissante m’ordonnait a faire de cette personne lâche quelqu’un de bien, pour que le monde reste ce que je veux qu’il soit, cet endroit magnifique qui ne laisse place qu’a la beauté. Afin de sauver mes croyances, ma religion, il fallait que le bien l'emporte.


J’ai essaye de faire – encore- ce qu’une personne normale aurait, peut-etre, fait. J’ai essaye d’être M. tout le monde, qu’il existe ou pas.Il fallait absolument que je le crée. Mais être comme les autres, ou plutôt, être comme personne, fut pour moi une tentative qui aboutit a un échec. Moi, ou les autres. Je ne sais pas a qui j'ai voulu plaire mais je suis déterminée aujourd’hui qu’il ne faut être que soi,sans essayer de savoir a qui on ressemble et même si être soi c’est se faire rejeter par la société (et quelle société…!).Si je pouvais recommencer cette petite "experience", j’aurais dit a cette personne, au risque de me faire traiter de Veronika ou de succeder au fou du village, que je n’ai rien a me reprocher, que de toute façon, je ne suis pas très normale, et surtout que je n’ai point envie de l’être.