jeudi, novembre 30, 2006

Je n'aime pas l'hiver

Ci-dessous l'extrait d'un dialogue disproportionne.

- J’ai toujours cru pouvoir maîtriser mes relations. Au début de chaque histoire, j’éprouvais un réel plaisir et une sorte de satisfaction personnelle en essayant de deviner son déroulement ou du moins sa durée de survie. Cette prétention à pouvoir prédire à l’avance les sentiments futurs ainsi que leur développement constitue en quelque sorte ma protection. Je croyais ne pouvoir être déçue ou blessée si je savais préalablement le moment approximatif de la fin d’une aventure, comme si la simple connaissance constituait une véritable force. Je croyais que le fait de la délimiter dans le temps me mettrait en position de contrôle. Une histoire folle et immorale serait tout à coup contrôlable et réfléchie si limitée par une date certaine. Je décidai donc de m’offrir le luxe d’une aventure ‘dangereuse’ qui le serait moins si sa fin serait la conséquence normale de la fin de l’été. Comme si toute décision raisonnable pourrait convaincre un cœur tetu et rebelle qui s’accommode… de plus en plus. La condition s’est réalisée. A savoir, la fin de l’été. Et notre histoire qui se voulait si faussement réelle, réalisable et éternelle disparut avec le temps aussi agréable que superficiel de l’été. L’hiver est venu. Je me suis sentie perdue, seule, nostalgique… Je voulais ma vie aussi remplie que possible pour combler un vide qui ne cessait de se creuser. Enchaînant aventure sur aventure et histoire sur histoire pour tenter inlassablement de me retrouver je ne faisais que me perdre davantage. M’empêchant toute tentative de te revoir et toute pensée de trop, refoulant idées, rêves et souvenirs de toi, je ne savais quoi penser et surtout si j’étais la seule à le faire. Je croyais que le temps ferait, comme d’habitude, l’affaire. Et il la fit. Le temps ne faisait qu’affirmer sentiments et envies avec l’aide d’une imagination qui me proposait ironiquement des suites surprenantes et qui m'exposait des projections provocatrices de ce que nous aurions pu, peut-être, vivre. Mais l’hiver est là. On est toujours là aussi. Chacun de son coté, puisque la condition s’est réalisée. Chacun de son coté, puisque le terme est arrivé. Chacun de son coté, puisque la folie et l’aventure sont tellement inconciliables avec les couleurs sérieuses de l’hiver. Que trouver comme prétexte ? Que dire quand le soleil n’est plus à mon secours, quand il a repris à ma peau ses couleurs d’or et la bonne humeur de ceux qui nous jugent ? Que faire quand le temps ne nous appartient plus désormais ?Enfouis dans des habits trop larges qui cachent les formes et les rondeurs, on vit comme il faut. On vit comme on s’était décidé à le faire. Alors on sourit à la beauté de notre histoire. On sourit à la tristesse de sa fin. On sourit à l’idée de se revoir. On se sourit du sourire coupable d’un enfant malicieux quand on se revoit. On sourit quand on se requitte ne sachant s’il y aurait un prochain rendez-vous. On sourit quand on se dit que la vie est nulle quand on n’est pas ensemble. Mais on s’éloigne quand même. Toi dans ton monde. Moi dans le notre. Parfois on s’appelle. Souvent, on se retient. Je t’écris des choses que j’efface aussitôt. Je me trouve trop romantique et je me voudrais forte et insouciante. Car je l’étais. Avant toi. Et il faut que je me protège. Et puis…l’hiver est là. Mais tu sais, je n’aime pas l’hiver.

- Moi non plus.

lundi, novembre 27, 2006

Te revoir

Te revoir. Eviter ton regard. Regretter les mois passés. Te détester. Presque. Prétendre ne t’avoir pas vu. Etre ensuite obligée de te saluer. Sourire de façon artificielle. Prendre un air surpris. Dire que tu me manques presque naturellement. Le regretter aussitôt. Te toucher. Demander de tes nouvelles. Faire mine de ne rien savoir. Dévoiler un secret. Dire un mensonge. Redouter que tu t’en ailles. Supporter que tu le fasses. Te regarder partir. Encore une fois. Respirer. Te suivre une seconde. M’arrêter. Eviter d’être ridicule. Retenir mes larmes. Les laisser couler. Me détester. Penser à tes défauts. Mais aussi à tes qualités. Me souvenir. Partir de mon coté. Entendre ta voix qui me rappelle. Continuer le chemin. Ne pas me retourner. Une façon de gagner. Marcher seule. Te perdre. Encore une fois. Penser à toi. Et à tous les autres. Douter de mes sentiments. Douter de la faculté de ressentir. Sourire à la pensée d’être immunisé… de la vie. Etre sûre de changer, un jour, d’avis.

samedi, novembre 25, 2006

Une fille dans la ville

Une fille dans la ville… Je suis tombée sur ce livre par hasard comme je tombe sur la plupart des bouquins que je lis. Il a suffi d’un regard trop bref pour que je sache qu’il a été écrit pour moi. Je l’achète, je le cache au fond de mon sac comme un de ces objets interdits et je le ramène chez moi. Je caresse d’abord du bout des doigts la couverture glissante. Je sens ensuite l’odeur de ses pages. Et je commence enfin la lecture.
Plus je lis, et plus je me rends compte combien ce livre parle d’elle. Oui, je sais, je ne fais que parler d’elle. Je ne fais que raconter ses histoires, ses aventures et ses exploits. Mais sachez que si je parle d’elle, c’est parce qu’elle ressemble à la majorité des filles aujourd’hui. Et ce livre parle d’elles toutes. Et meme de moi.
Une fille dans la ville… Toutes les filles dans toutes les villes, les filles à Beyrouth (ma ville), à Paris, à Londres, à New York, à Pékin et dans les capitales du monde veulent de plus en plus réussir. Elles veulent réussir leurs vies familiales, sociales, professionnelles. Elles veulent être belles, elles veulent fonder une famille réussie, elles veulent se surpasser, transcender leurs peurs, leurs craintes et les obstacles que jadis leur imposait la société, elles veulent prouver qu’elles sont dignes de confiance et capables de gérer le stress du travail et les ennuis du quotidien.
Elles se perdent dans le bruit des villes, dans des foules toujours pressées, dans des listes de choses à faire, dans des appels incessants… Elles veulent s’approprier la ville, elles veulent s’approprier le pays, elles veulent s’approprier le monde.
Les filles dans les villes ont le courage, la volonté, l’ambition, la détermination et surtout la certitude de réussir.
On parle de filles dans les villes… Je vois les villes dans ces filles. Je vois des lumières dans leurs yeux, des projets dans leurs regards, de l’indépendance dans leurs démarches, de l’assurance dans leurs sourires. Je ne vois pas pour longtemps. Les filles des villes ne font que courir. Mais il ne faut surtout pas qu’elles oublient de vivre.
Des filles des villes, j’en connais de plus en plus. Quand j’y pense vraiment, je réalise que je ne connais que des filles de la ville… Je les admire, je les aime, je les imite. J’ai peur pour elles. J’écris pour leur dire de continuer. J’écris pour leur dire que je les soutiens. J’écris pour leur dire qu’elles font bien (voire mieux) les choses. J’écris pour leur dire que le monde leur appartient. Mais j’écris surtout pour leur rappeler que le bonheur se trouve quelquefois dans des choses très simples. Dans votre course infinie, cherchez la tendresse, le rire, l’amitié, le repos, l’amour. Ces choses-là sont essentielles. On les retrouve partout… même dans vos villes.

Texte dédié une fois de plus à elle. De peur qu’elle ne soit trop occupée pour etre heureuse. Parce que je veux qu'elle le soit… Texte dedie a elles toutes en definitive...

mercredi, novembre 22, 2006

Nos yeux avaient mieux a dire

Une rumeur est une chose racontée à propos de quelqu’un, une histoire qui se répand et se propage en s’intensifiant par un effet « boule de neige ». Elle est normalement négative car les gens trouvent un curieux plaisir à dire du mal d’autrui. Vous entendrez souvent dire « X divorce » et rarement « X se marie » alors qu’il est fort probable qu’il n’est ni question de mariage, ni de divorce et qu’X a juste eu un petit malentendu sans importance avec son mari.
La rumeur a donc pour origine une parole infondée qui se consolide par répétition. A force d’être répétée et transmise, elle acquiert la force de vérité générale. Elle est absorbée par les esprits naïfs, exagérée par les esprits bavards et seulement rejetée par les plus avisés qui soumettent sa crédibilité à une preuve.
Ainsi présentée, la rumeur parait nuisible. Cependant, elle vise souvent les personnes qui intéressent, qui sont le centre d’attention, qui réussissent. Car nul ne jugerait utile de nuire par des paroles menteuses à un anonyme.
La rumeur peut donc être vue d’un angle différent : si l’on parle de toi, c’est que tu es important. D’ailleurs « bad publicity is publicity ». La rumeur est donc la preuve du succès. Elle naît de la volonté de nuire. Mais elle produit l’effet radicalement opposé : elle attire.
On t’avait raconté toutes sortes de sottises à mon sujet. On t’avait raconté ces histoires qui m’amusent. Tu n’as pas voulu les croire. Tu m’as avoué plus tard avoir tout compris au moment où nos yeux se sont croisés. Il a suffi d’un regard. Ce regard fut suivi par un sourire par lequel on s’est tout raconté. Leurs paroles ont tout à coup paru fragiles et pathétiques. Car nos yeux avaient mieux à dire.

samedi, novembre 18, 2006

L’indécis


Nous sommes souvent confrontés à une impossibilité de fait, celle de ne pouvoir saisir, des mains, du cœur et des pensées, la chose désirée. Par chose j’englobe les objets et les personnes. Cette impossibilité rend triste. Cette impossibilité rend fou. La « chose » objet du désir ne peut être enfermée. Elle ne peut être saisie pour des raisons diverses : elle glisse de nos mains, elle est immatérielle comme l’air, elle est hors portée.
Le cas ci-dessus suppose la connaissance du désir. Mais il y a pire encore : la non connaissance du désir. Il n’y a pas plus malheureux que celui qui ne sait pas ce qu’il veut. Ses goûts et ses penchants changent toutes les secondes. Il hésite, il ne sait pas ce qui lui plait vraiment, il doute de ses sentiments, il se demande s’il aime, s’il n’aime pas, s’il veut, s’il ne veut pas, s’il devrait ou s’il ne devrait pas… Le problème de l’indécis est celui de ne pouvoir déterminer avec exactitude la nature de son problème. Il traîne alors, un pas vers l’avant, deux vers l’arrière, il est là mais pas exactement là, il pense à quelqu’un d’autre, à un endroit différent, à un pays lointain, au jour qui suit… Mais il aurait été aussi perdu là-bas. Il a toujours le sentiment d’être en train de rater un évènement extraordinaire qui se déroule toujours « ailleurs ». Dans un ailleurs qu’il n’a pas encore localiser mais qu’il juge localisable.
L’homme indécis gaspille par son indécision sa vie. Il perd les heures et les minutes en pensant au temps passé et à celui qui va suivre. Le présent lui échappe et son avenir n’est jamais planifié. A force de tendre vers une chose nouvelle, future, éventuelle ou imaginaire, il n’existe jamais entièrement.
La vie ne lui offre jamais assez. Il demande plus. Il demande moins. Il demande différent. Alors il cherche. Il se montre indifférent face à l’accessible. Intéressé face à l’inaccessible. Pour lui plaire, il faut le fuir. Pour lui déplaire, il faut le suivre. Ses relations sont toujours déséquilibrées puisqu’elles sont l’application de l'un des deux modèles suivants : « je l’aime, elle ne m’aime pas », « elle m’aime, je ne l’aime pas ».
Evitez l’indécis. Il reviendra quand vous éprouverez de l’indifférence à son égard. Mais le délai se sera déjà écoulé. Il ne sera plus hésitant désormais. Mais il baignera dans ses remords et regrets.
Ne soyons pas indécis. Soyons plutôt fidèles à nos humeurs et envies. Poursuivons nos goûts et nos rêves. Considérons toute hésitation comme une réponse négative et optons pour les projets catégoriquement positifs.
Tu étais indécis. Tu es aujourd’hui catégorique. Mais il se trouve que je le suis aussi.

jeudi, novembre 16, 2006

Les derives de l'experience

Une personne qualifiée possède, dit-on, assez de connaissances, du talent et de l’expérience. La connaissance est une chose acquise à travers les livres et les études. Le talent est inné ; il existe toujours mais à nous de l’identifier, le maintenir et l’épanouir. L’expérience, quant à elle, est une notion floue difficile à cerner. Quand sa définition se dessine, ses bienfaits restent contestables.L’expérience, pour certains, est connaissance. Elle serait issue d’une pratique réitérée retenue par la mémoire. Un individu expérimenté sait certes beaucoup mieux manier les situations auxquelles il est exposé dans son travail quotidien qu’un débutant qui ne connaît que la théorie et qui a du mal à la confronter à une réalité bien plus complexe que les lois et modèles abstraits que proposent les livres. L’expérience procure le sentiment de déjà-vu qui rend son titulaire plus à l’aise et plus apte à régler des problèmes divers d’une société compliquée par l’imagination des Hommes. Enfin, l’expérience départage les personnes puisque la vie est par excellence la meilleure des écoles. Les moins jeunes sauraient donc plus et leur savoir serait un cadeau des jours et des années.

Faire l’éloge de l’expérience, quoi de plus classique. Mais n’oublions surtout pas ses conséquences négatives : Elle banalise les situations les plus exceptionnelles. Normalise ce qui devrait pas nature choquer ou révolter. Pousse à la nonchalance quand on devrait prendre maintes précautions. L’individu expérimenté est immunisé de la vie et de ses surprises. Rien ne l’impressionne, rien ne l’émerveille, rien ne le fait sourire. Il ressemble à un spectateur passif qui croit connaître à l’avance le déroulement de l’histoire. Il refuse tout apprentissage car il croit –à tort- assez savoir. L’individu expérimenté souffre d’ennui car ses yeux se sont habitués à un décor qu’ils jugent inchangé. Ses yeux ne remarquent pas que tout est en perpétuel changement, que le monde ne cesse d’évoluer, que le rythme du changement est bien plus rapide que celui de sa faculté d’adaptation.

Un homme expérimenté s’est habitué à la beauté des femmes. Il ne sait plus apprécier un sourire timide, un ‘je t’aime’ hâtif, une main fragile. Il a lui-même trop utilisé les mots d’amour qu’il en a perdu le sens avec l’habitude. Il est tombé dans le piège de sa propre expérience, louable en apparence mais tellement hypocrite. Il parle de ses aventures, de son passé, d’une femme qu’il a un jour aimé, de ses premières amours, des pays qu’il a visités, de ses années d’université… Il semble avoir eu une vie auparavant, une vie remplie, chargée, mouvementée. Plus rien ne l’intéresse. La vie ressemble à un jeu dont il a le total contrôle désormais. Il a perdu le goût de l’aventure, de la découverte, du nouveau. Il ne peut plus offrir sa première fois. Il croit avoir tout essayé.

Mais peut-on réellement atteindre le stade d’une expérience optimale ? Existe-il vraiment un moment où l’on peut affirmer tout savoir ou savoir assez ? Ne faut-il pas toujours aborder la vie d’un œil nouveau ? Se réveiller tous les matins avec la certitude que la journée qui s’annonce a un secret à livrer, est la garantie du bonheur. Car on ne sait jamais assez et l’expérience est une des choses les plus floues car il est impossible de la mesurer ni de déterminer avec exactitude ce qu’elle nous a procuré.

Pour garder l’envie de vivre, il faut garder une âme d’enfant. Il faut se comporter en amnésique qui réapprend tous les jours la vie et les gens. Il faut faire en sorte d’être encore ébahi devant tout beau paysage, toute belle musique, tout beau spectacle. Pour profiter de la vie, il faut la vivre comme un débutant qui découvre sans cesse ses splendeurs. Il faut la vivre comme un enfant qui la dévore des yeux, de la bouche, des mains. Au lieu de prétendre l’avoir apprivoisée, laissons-la nous apprivoiser. Ne parlons pas de notre passé. Ne le fétichisons pas. Il risque de gâcher un avenir bien plus riche. En étant bien attentifs, nous pouvons trouver tous les jours et à chaque coin de rue une chose nouvelle susceptible de constituer « notre première fois ».

Publie dans L'Orient Le Jour le vendredi 5 janvier 2007.

mercredi, novembre 15, 2006

Je veux que tu restes


Au fur et à mesure que l’on grandit, on se retrouve un jour ou l’autre un peu seul. Les personnes qui constituaient notre bande d’amis fidèles se dispersent à la recherche de leurs intérêts respectifs. Certains se perdent sur la route, d’autres choisissent un chemin très différent du notre et d’autres encore, tout en ayant choisi le même parcours et la même destination, optent pour une façon très personnelle de vivre le voyage, une façon très peu compatible avec notre conception des choses et de la vie. Alors qu’on décide à un moment donné de se poser un instant pour respirer et faire le point sur sa vie, on réalise que les promesses d’amitié éternelle faites un jour de soleil sur une plage d’été ne furent jamais tenues. On réalise que notre premier amour s’est évaporé avec le temps et que les souvenirs se sont eux-mêmes perdus dans le passé. On se demande ce qui reste d’hier et on craint d’oublier demain le présent fragile du temps et de la mémoire. Le sentiment qui nous hante est lui-même incertain. Il balance entre un regret et une indifférence, préfère tantôt le regret qui constitue un sentiment véritable dur soit-il et tantôt l’indifférence qui est la pire des souffrances. On se demande où sont partis nos amis, s’il y avait un moyen de les retenir, s’il faut assumer la vie ou au contraire lui en vouloir, si l’on était plus heureux avant, si l’on peut être aussi solitaire aujourd’hui….
On grandit. Et ainsi s’en vont nos amis. Ils s’en vont sans préavis, doucement, progressivement. Ils s’en vont certainement. Il est impossible de désigner exactement la date de leur départ car celui-ci fut le fruit d’un long processus : la transition de la vie simple à la vie d’adulte. Nos amis s’en vont et seuls restent quelques personnes qui ont compris qu’il était possible de vivre de façon très indépendante tout en gardant un lien avec les gens qu’on aime. Seuls restent ceux qui ont appris avec le temps qu’il est nécessaire et même vital de garder dans un présent agité une petite place au passé. Les gens passent dans nos vies. D’autres y entrent, marchent un moment à nos cotés puis ressortent aussi. Nous sommes tous très seuls en définitive. Nous somme tous seuls même si l’on parait quelquefois très entourés. La solitude est une condition humaine incontournable. Ce n’est pas une déception ; rien qu’une constatation. Les gens passent… Mais toi, je veux que tu restes.

samedi, novembre 11, 2006

Pour l’amour fou d’une orchidée


Il suffit de faire un petit sondage et de demander à quelques personnes quelle est leur fleur préférée pour remarquer que celle qui reçoit l’unanimité est l’orchidée. L’orchidée, fleur rare, avare et chère est aimée par la majorité des personnes. Même ceux qui prétendent rester insensibles aux fleurs, à leurs couleurs et à leurs senteurs avouent être attirés par sa beauté. Les orchidées rencontrent un grand succès en ce moment au point de parler d’une fleur « à la mode ».

Pour faire plaisir à sa copine, un garçon décide de lui offrir des fleurs. Il trouve les marguerites trop simples, trop jaunes, trop banales. Il trouve les roses classiques. Il a peur de se tromper. Le choix reflète le caractère pense-t-il. Il opte pour des orchidées.
Une fille maniérée prétend aimer les fleurs et ââââdorer les orchidées.
Une mère a reçu une plante d’orchidées pour son anniversaire. Ses enfants ont pensé que ça lui ferait plaisir. Elle ne sait pas s’en occuper. Elle a peur d’y verser trop d’eau ou de la priver de soleil. Elle déplace la plante avec le déplacement de l’astre. Mais la plante meurt quelques jours après, malgré les efforts remarquables des mains douces de la femme et tout l’amour qu’elle avait l’intention d’offrir à ce cadeau précieux.

Pourquoi toutes ces personnes aiment-elles les orchidées ? Pourquoi aimer une plante snobe à l’entretien quasi-impossible ? Pourquoi préférer une plante tropicale quand on a des plantes locales tout aussi belles ?
Aime-t-on l’orchidée parce qu’il est impossible de la préserver ? L’aime-t-on parce qu’elle menace à chaque instant de s’en aller ? L’aime-t-on parce qu’elle offre assez de fleurs pour séduire mais jamais assez pour satisfaire nos yeux avides de beauté ? Aime-t-on l’orchidée parce qu’elle nous demande des efforts d’entretien constants ? L’aime-t-on pour sa culture exigeante qui nécessite diverses conditions réunies et un soin digne d’un professionnel ? Pourquoi n’aime-t-on pas les marguerites qui sont, elles, généreuses, souriantes, fraîches et faciles à cultiver ?
Et si les gens ressemblaient aux fleurs ? Faut-il sans cesse faire preuve de snobisme, d’exigence, de prétention pour être aimé ? La simplicité, la fraîcheur et la beauté paysanne ne sont-elles pas assez ? Existe-t-il des personnes marguerite-orchidée belles de l’extérieur tout en étant généreuses et naturelles ?
S’il est nécessaire d’être orchidée pour se plaire mutuellement, alors adoptons ce caractère difficile qui fatigue autant qu’il attire et exigeons des autres ce qu’une orchidée digne de son nom aurait exigé : de l’attention. Toujours de l’attention. Mais est-ce réellement un amour réciproque qui lie l’orchidée à son propriétaire ? N’est-ce pas plutôt une relation déséquilibrée que régit un ensemble de lois dictées unilatéralement par une fleur vaniteuse ? Faut-il s’attendre à une application de ces normes injustes au nom de la beauté ?

Si les orchidées sont aimées, c’est qu’elles savent manier leur charme et apprivoiser tout regard indiscret. Les orchidées ont conscience de l’impact qu’elle produisent et en font un usage constant et abusif. Il faut donc se méfier de l’amour cher des orchidées. Parce qu’en décidant de les aimer, nous décidons de supporter les conséquences d’un engagement qui ne sera jamais tenu. Toutefois, un tel amour, croyez-moi, mérite toutes les souffrances du monde.

Publie dans L'orient Le Jour le mercredi 15 octobre.

jeudi, novembre 09, 2006

Le carrefour de nos vies



On se demande souvent pourquoi telle chose est arrivée tel jour, trop tôt, trop tard ou simplement au meilleur moment possible. On remercie souvent le ciel d’être sorti car la soirée s’avère délicieuse. Parfois aussi, on regrette une si mauvaise idée et on se dit qu’on aurait mieux fait de rester au lit… Mais quand on reste chez soi, on ignore ce qu’on aurait perdu ou gagné si l’on avait décidé de sortir. Car nous n’avons pas le pouvoir de prédire à l’avance le bon (ou mauvais) déroulement des choses. Alors on décide de multiplier les sorties pour que se multiplient également les possibilités de rencontres et du même coup les risques d’accident, contrepoids inévitable, prix à payer pour passer du bon temps. L’équilibre est dominant dans la vie. Mais je me demande parfois s’il existe un équilibre véritable puisque si l’on prenait en considération la moitié d’un équilibre, cette moitié serait tellement déséquilibrée !

Le moment est donc le cadre temporel dans lequel s’inscrit un acte, un accident, une rencontre, un regard, une parole, une caresse, une découverte, un élément qui vient changer une vie ou du moins la perturber positivement ou négativement pour une durée déterminée. Un mauvais moment n’a rien de surprenant. Rien de surprenant car normal. Normal car il est bien plus fréquent et usuel de constater une défaillance temporelle. Le bon moment, quand à lui, est exceptionnel. Il arrive si rarement qu’il fait plaisir mais peur à la fois. La seule question qui nous vient à l’esprit est la suivante : Pourquoi maintenant ?

On opte classiquement pour plusieurs mots afin d’expliquer ces choses que l’on ne comprend absolument pas. On opte pour des mots vagues afin de jouer le rôle de ceux qui trouvent une justification à tout énigme quand en réalité, dans notre tête, tout est confusion. On opte pour des mots flous, compliqués, pour normaliser un phénomène qui est par hypothèse anormal et tenter d’établir le calme quand tout est chaos. On opte pour des mots difficiles à définir pour en définir d’autres : le hasard, la providence, la coïncidence, le destin, etc.

Ces mots ne font que satisfaire ce besoin insatiable d’ordre, mais pas le besoin de compréhension. Ils ne font que transférer le problème: on passe à un domaine encore plus complexe. Car ces idées imprécises ne justifient point cette force surnaturelle qui fait que deux individus totalement opposés, qui vivent dans deux mondes si différents, qui décident de sortir à la dernière minute quand plusieurs choses militaient dans le sens inverse, qui ne se connaissent que de vue, qui vont pour la première fois dans un endroit déterminé, se rencontrent au même endroit et au même moment. Pourquoi ? Cette question restera à jamais sans réponse. Il ne reste plus qu’à profiter de ce moment unique sans essayer en vain de tout expliquer. Les plus belles choses sont les plus mystérieuses. Elles transcendent notre aptitude mentale à comprendre, fatiguent notre esprit, représentent un défi alors qu’elles reposent l’âme, font battre le cœur et vagabonder les idées. Je ne veux pas comprendre pourquoi je t’ai vu ce jour-là. Je veux juste te dire que c’était un de ces bons moments qui arrivent quand on s’y attend le moins. Que ce soit le destin, le hasard, la providence ou rien que le fruit de mon imagination… J’en suis ravie. Ce moment représente pour moi le carrefour de nos vies.

mercredi, novembre 08, 2006

A vous les hommes...


J’avoue que nous sommes souvent, nous les femmes, indécises. Nous changeons d’avis, nous changeons d’habits, nous changeons de mecs, nous changeons de coiffure… Et quand nous ne trouvons plus rien à changer, nous sombrons dans la dépression. Mais surtout, nous ne savons pas exactement ce que veulent les hommes. Nous disons souvent, le regard fier, le sourire arrogant, qu’après tout, peu importe ce qu’ils veulent, pensent, aiment… Nous prétendons être libérées de leurs regards, attentes, critiques, compliments… Ce n’est pas tout à fait faux ; mais pas tout à fait vrai non plus. Si vous les hommes, vous nous disiez ce que vous attendez de nous, les choses seraient beaucoup plus simples ; mais beaucoup moins belles et mystérieuses du même coup. Car il n’y aurait plus de jeux, plus de séduction et plus de découvertes.
Je ne vous dirai donc pas, dans le même souci de garder les choses intéressantes entre nous, ce que nous attendons de vous. Mais je vous donnerai quelques secrets qui nous rendraient la vie plus facile.


Comme vous, nous sommes fatiguées quelques fois. Et comme vous nous pouvons avoir les cernes aux yeux, les jambes qui traînent et les paupières lourdes. Nous savons que nous sommes fatiguées puisque nous en connaissons la cause. Nous le dire serait aussi inutile que cruel. Nous le faire remarquer n’est pas une chose gentille à faire. Alors épargnez-nous de vos commentaires ! Dites plutot que nous avons bonne mine. Nous saurons que ce n'est pas vrai. Mais nous apprecierons sans doute la delicatesse de l'intention. Ca nous fera peut-etre rire aussi. Ainsi, vous etes sur de gagner.

Les femmes sont sensibles mais fortes. Elles prétendent avoir vite tourné la page quand un homme les déçoit. Elles font mine d’avoir tout oublié, du premier rendez-vous à la dernière dispute, mais ce comportement est souvent dicté par la raison. Alors n’essayez surtout pas de revenir. Restez l’homme qui les a blessées. Car vous serez rejetés après les avoir fait pleurer. Choisissez le salaud au vulnérable. Choisissez le sans-coeur au pathetique. Car nos vies ne sont pas à votre disposition. C’est quand vous rappelez que nous tournons réellement la page. Et ça nous fait tellement plaisir ! Vous revenez toujours... C'est triste quand on y pense vraiment. C'est vraiment triste que vous ne puissiez apprecier votre chance qu'apres l'avoir perdue.

Les femmes prétendent être dérangées quand on les regarde. Mais elles veulent qu’on les fixe, qu’on regarde leurs cheveux, leurs yeux, leurs mains, leur bouche, leurs jambes, leur démarche. Elles ont besoin d’un regard insistant, intimidant, violent. Car ça reste un regard. Et ça reste incertain. Elles continueront leur chemin, heureuses et confiantes, mais elles ne sauront jamais si l’on les regardait vraiment.… Alors regardez-les. Regardez-les jusqu'a ce qu'elles rougissent. Regardez-les jusqu'a ce qu'elles se sentent obligees de detourner le regard. Regardez-les afin de creer par vos regards reciproques une profonde conversation.

Les femmes n’aiment pas entendre cette phrase que vous utilisez trop, qui a perdu de sa valeur à force d’être répétée : « je vais tout te donner". « Tout » équivaut désormais à rien. Car le contenu de « tout » est incertain et tout ce qui est à déterminer dans le futur est sans valeur immédiate. Car « tout » peut se limiter à une soirée. Car « tout » est un mot tellement subjectif. Car « tout » n’inclut souvent pas les choses essentielles : l’amour, la tendresse, l’attention, le respect, la fidélité, la passion… Nous preferons une enumeration, limitee soit-elle, des choses que vous pouvez offrir. Nous preferons un homme qui avoue ne vouloir qu'un ete au bord de la mer a celui qui balance classiquement cette phrase pathetique et trop utilisee: "je vais tout te donner". Non, nous ne voulons pas "tout". Nous voulons juste assez. Pourvu qu'"assez" soit une chose sincere et realisable. "Tout" est hors portee.

Les femmes n’aiment pas les hommes qui parlent sans cesse de leurs derniers exploits, de leurs looks et de leurs beautés. Les femmes aiment être admirées. Elles aiment qu’on leur dise qu’elles sont belles, douces et attirantes. Elles ont besoin d'etre valorisees. Et elles ne sont pas prêtes à partager ce privilège. Surtout pas avec vous, les hommes.


Vous remarquez donc que, comme vous, nous sommes des créatures complexes. Et que comme vous, nous sommes souvent difficiles et imprévisibles. J’ai essayé de résumer en quelques phrases des principes essentiels et quasi-universels. Mais je ne pourrais pretendre, sans me faire trop d'illusions, leur veracite absolue. Car chaque femme reste différente des autres. Chaque femme garde en elle ses qualités propres, son charme unique, sa beauté intérieure, sa façon de séduire, ses peurs, ses gouts, ses craintes, son passé, ses ambitions, ses rêves et sa façon à elle de vous ensorceler. Chacune a un secret qu’elle ne saurait transmettre. Et il n’y a que deux choses communes à toutes : toutes les femmes sont belles et elles veulent toutes être… aimées.

dimanche, novembre 05, 2006

Celui qui te fait danser...



J’ai toujours été entourée de voyageurs. Le premier des voyageurs que j’ai connus avait fait du voyage son métier. D’autres ne voyageaient que pour la neige ou le soleil, et ceux-ci revenaient toujours, évidemment. Les derniers pensaient trouver « là-bas » de meilleures opportunités. Et ils ne sont toujours pas revenus.
Quand on est entouré de voyageurs, on déteste les adieux. Mais sans adieux, pas de retrouvailles. Et sans retrouvailles, quelle triste existence…
Les voyageurs les plus dangereux sont donc ceux qui ne sont pas satisfaits dans leur pays d’origine. Leurs ambitions rendent leurs proches trop tristes. Mais celles-ci se basent sur des raisons bien réfléchies et – je l’avoue – convaincantes. Les retenir serait trop égoïste. Les laisser partir est bien sûr la solution la plus sage. Car là-bas, ils trouvent toujours leur bonheur. Et il faut toujours privilégier le bonheur de ceux qu’on aime au nôtre.
Elle est partie il y a quelques mois à la recherche de son bonheur. Elle est partie pour l’arrivée. Je pense qu’elle a trouvé son bonheur. Car dans le cas contraire, elle l’aurait créé.
Tu me parles de cet ailleurs que tu aimes si bien. D’un endroit étrange que tu as rendu familier. D’un là-bas qui apprécie mieux tes qualités. Tu te fais de nouveaux amis, tu restes en contact avec une personne ou deux restées dans ton pays. Tu réalises qui sont tes vrais amis. Tu penses à nous. Tu nous appelles. Tu nous rends si heureux, souvent sans le savoir. Tu fais partie de toutes les conversations, tous les sourires et tous les projets. Puis tu me parles d’un beau garçon qui te fait danser. Il parait que vous dansez partout, en boite, dans les rues de Londres et sur le toit d’un ancien immeuble. Il parait que peu importe s’il y a de la musique, s’il fait beau et s’il y a des gens autour. Il parait qu’avec lui, tu danses bien. Tu crois que c’est grâce à lui. Tu n’as toujours pas compris que quiconque, avec toi, saurait danser…

Ce texte est dedie a ma soeur. Je t'aime Carol.

Pourquoi ecrire?


Je me suis souvent précipitée pour rentrer chez moi. J’ai souvent dit, le croyant vraiment, que j’étais trop occupée, que le temps pressait et que je n’avais pas une minute à perdre. Je devais rentrer chez moi tout de suite, sur le champ. Je devais raconter une histoire, un rendez-vous trop nul, une réplique choquante, une voix troublante ou une simple idée qui menaçait de s’envoler. Bien sur, à m’entendre parler, ce « travail » pouvait être remis à plus tard, au lendemain ou même à la semaine d’après. Mais j’éprouvais un besoin inexplicable de traduire mes sentiments en mots et surtout de les partager.
Quand j’y pense aujourd’hui, je me demande pourquoi j’écris et je me demande surtout si je ne serais pas en train de perdre mon temps, ce temps si précieux, alors que j’écris des choses qui me concernent et que je suppose – à tort peut-être- communes à tous.
Et si je n’écrivais que des banalités ? Et si le monde s’en foutait ? Et si je devrais utiliser ces heures que je gaspille devant l’écran à faire du sport, à étudier ou à sortir ? Quel est le critère d’un texte réussi, d’un livre bien écrit ou d’un roman passionnant ?
Je pense à tous ces livres que j’ai cachés dans mes tiroirs, aux plus belles lettres que j’ai un jour reçues, aux paroles de chansons qui m’ont fait rêvée, à un film qui dure 3 heures connu et adoré grâce à un dialogue qui ne dure que quelques secondes… J’aime des paroles pour les sentiments qu’elles font naître en moi. J’aime un texte parce que je comprends exactement ce que l’auteur a ressenti. J’apprécie un article parce que je peux m’identifier aux idées exposées.
Bien écrire c’est, pour moi, bien s’expliquer. Ecrire ne suppose pas utiliser des phrases compliquées, des mots trop recherchés et un style que personne ne comprend. La simplicité rapproche l’écrivain du lecteur. Ce dernier cherche à trouver dans les histoires qu’il lit un bout de sa vie.
Quand je rentre trop vite, que je laisse tout tomber, que je m’installe confortablement pour relater une déception ou un peu d’espoir, c’est que j’ai envie, par un vocabulaire qui m’est propre, souvent simple et familier, de tout vous raconter.
Je n’utiliserai pas de formules codées. Parce que je n’ai jamais pu comprendre les livres compliqués et les phrases longues qui s’étalent sur trois ou quatre pages. Les plus belles idées sont celles qui sont faciles à transmettre. D’ailleurs, les phrases les plus courtes provoquent souvent le plus d’émotions : « Viens », « Je t’aime », « Ne quitte pas », « Je ne t’ai toujours pas oublié ».

vendredi, novembre 03, 2006

Les contraires, s'attirent-ils?



C’est une vérité générale dit-on, que les contraires s’attirent. Il parait que c’est une règle connue tirée de la chimie, de la logique ou de la simple observation. Elle trouve sa justification dans le fait que l’Homme soit attiré par le nouveau, l’inconnu, l’étrange, le mystère. Il serait en quête de la complémentarité puisque les différences de l’autre ajoutées aux siennes feraient de deux personnes totalement opposées un très beau mélange. Le garçon aime l’automne et l’hiver. La fille, elle, aime le printemps et l’été. Ensemble, ils aiment les quatre saisons. En effet, leurs différences les enrichissent mutuellement.
Les contraires s’attirent, comme si la personnalité de chacun des deux pôles était incomplète et n’atteindrait son apogée que lors de la fusion. Car si « les contraires s’attirent, les extrêmes se couchent ». Ainsi, plus différent est l’autre, et plus intéressante est sa compagnie. Il viendrait apporter de la lumière dans un monde sombre, du bruit dans une vie trop calme, des problèmes quand on mène une existence paisible...
C’est ainsi que le sel et le chlore, radicalement différents, si mélangés, forment le sel, ingrédient essentiel à la vie quotidienne.
Les contraires s’attirent, dit-on… Mais d’autres diraient « les semblables s’assemblent ». Alors à quelle thèse adhérer ? A la seconde bien sur ! A la seconde, puisque toi et moi, on se ressemble tellement. A la seconde, puisque nos point communs interminables nous rapprochent et créent entre nous une harmonie incroyable. A la seconde… puisqu’elle me convient.
Et si la première thèse est vérifiée, si elle est scientifiquement correcte et irréprochable, si elle est pratiquement observable et incontestable, je ferai en sorte de trouver en nous des contraires. J’aimerai le froid puisque tu aimes le chaud. J’aimerai le noir puisque tu préfères le blanc, j’aimerai la neige puisque tu te retrouves près de la mer… Et nous serons tantôt contraires et tantôt identiques, selon la thèse à démontrer. Rien que pour faire durer l’attirance...

jeudi, novembre 02, 2006

"Mais le corps supporte toujours".


Si tu penses que tu ne dors plus assez, que tu as des cernes et que tu as du mal à te réveiller, si tu sens la fatigue t’envahir le corps, le cerveau, les jambes et les idées, si tu penses avoir perdu le souffle, l’énergie et la force de continuer, si tu trouves ta vie trop chargée et que tu se sens trop faible pour avancer, si t’as envie de la voir mais que tu ne trouves pas une seconde pour l’appeler, si tu fais un faux pas alors que t’essayais de danser, si tu te dis qu’il faut que tu te reposes mais que tu ne trouves pas une minute à ta portée, si tu souffres en silence parce que plus personne ne marche à tes cotés, si t’as envie de tout balancer…. Ne t’inquiète pas : « La jeunesse est ainsi, elle établit ses propres limites sans demander si le corps supporte. Mais le corps supporte toujours ». –Coelho.