samedi, janvier 29, 2011

Mission "Croix Rouge"

Une expression employée par une copine italienne et qui décrit si bien cette cause que je croyais unique à ma personnalité… mais que je réalise, de plus en plus et à ma grande surprise, commune à toutes les filles que je connais.

Oui, cette mission de sauver une personne, de la changer, de faire dévoiler, derrière un caractère grognon et égoïste, un fond pur et altruiste.

Cette arrogance de pouvoir influencer, changer, transformer, libérer… Cette envie d’être le moteur d’une métamorphose, l’analogon de belles choses, la raison d’être d’un être, la muse d’un individu jusque là imbu de sa ruse.

Toutes les filles veulent ca. Et toutes les filles le croient. Qu’elles pourraient, par leurs beaux yeux, leur attention, la danse des hanches, le sourire angélique, leur différence et leur simple existence changer ce garçon jusque là mauvais. Et elles tentent leur chance.

Mues par un instinct peut-être maternel et surement par un désir quelque peu charnel, elles n’ont d’yeux que pour celui qui ne fait que détruire à son passage, quelque soit son àge, le cœur des filles.

Elles le disent, avec un ton hautain et le menton légèrement relevé, un verre à la main et le sourire malin, que pour elles, ce mec insolent voudra traverser les océans.

Alors elles y mettent les efforts nécessaires, elles considèrent différentes approches, aussi machiavéliques que sincères, beaucoup plus pour gagner que pour lui plaire.

Parce qu’elles veulent être les premières. Les premières à avoir creusé le stable dans l’éphémère. Et un Bad Boy converti est le rêve de toute fille.

La mission Croix-Rouge… quelle belle expression. Une mission sous le signe de l’amour peut-être. De l’arrogance surement. Peut-on changer quelqu’un… vraiment ?
Est-ce par amour de l’autre ? Je l’ignore. Est-ce un défi personnel ? Surement.

Mais en vaut-il la peine ? Je ne le crois pas vraiment.

Pourquoi vouloir changer le monde… quand il y a à chaque coin de rue, dans chaque bar, dans chaque station de métro, et sur chaque trottoir des personnes sincères et bien qui ne requièrent pas tout ce chemin.

Ceci serait trop facile, me disent-elles. Et je débats.

Mais même moi… même moi j’ai voulu autrefois, avec toute la conviction qui va avec et l’abstraction parfaite de l’échec, transformer un délinquant en prince charmant.

Et dans notre café d’habitude, autour d’un déjeuner tardif suite à un vendredi soir abusif, à trois, on discute avec rires et effrois de cette bêtise rude.

La conclusion se fait incertaine. La conversation me fait de la peine. Parce que je n’avais pas réalisé jusque là, que ce jeu n’était pas propre qu’à moi.

Et je décide, au fond de moi, les yeux qui brillent d’avoir tout à coup tout compris, sur les garçons mauvais… mettre une croix. Rouge. Et puis je bouge.

Avant de réaliser que c’est mon cœur qui décide… souvent. Et ce dernier n’a jamais été intelligent.

Rouge. De colère cette fois.

Décidément. Rien ne dépend de moi.

A Julie et Marianna...

mardi, janvier 25, 2011

Cher Capitaine

C’est un article que j’ai lu sur le site de L’Orient Le Jour. Comme chaque matin, et avant toute autre chose aussi urgente soit-elle, je traverse en diagonale les actualités libanaises et lit avec profondeur et précision la page « Opinions ».
L’article que j’aimerais discuter, n’a pas manqué d’attirer mon attention.

Intitulé « Chrétienne de mon pays », je me suis vite sentie concernée. Etant chrétienne, et étant (malheureusement …) de son même pays.

Monsieur s’est senti appelé à conseiller les femmes. Comme s’il avait la moindre idée de ce que c’est qu’être une femme. Et a fortiori femme libanaise.

A la lecture de son article, bien maladroit permettez-moi, je ne pus m’empêcher de plonger dans une confusion nouvelle, celle de ne savoir si je ressens l’envie de rire ou de pleurer. Et normalement, mes réactions sont très spontanées.

J’ai directement voulu enregistrer un commentaire réactif, passionné, violent… mais j’ai appris récemment, que pour être écoutée il faut se controler. Alors j’ai choisi des mots gentils. Mais maintenant, sur mon site personnel, j’aimerais vous faire part, monsieur le « Capitaine », des impressions d’une femme libanaise. Et chrétienne.

Vous dites que la famille doit être gouvernée par une seule tête. Et cette idée n’est pas complètement bête. Même les dictatures ("éclairées" comme disait l'un de mes professeurs en Droit) ont prouvé bien fonctionner.

Vous dites que les femmes libanaises chrétiennes deviennent de plus en plus libérées (je n’ai pas tout à fait compris la nécessité de spécifier la religion… mais passons).

Vous dites qu’il faut qu’un seul capitaine soit au bord du bateau (l’homme) et que la femme jouerait alors le rôle de « copilote » (j’avoue avoir trouvé ce passage « mignon »).

Vous considérez que l’émancipation de la femme, son accès à un statut égal à l’homme, son ambition, sa réussite soient les causes de l’échec de certains mariages (au nombre « grandissant » comme vous dites bien que le terme « croissant » me semble plus élégant mon cher capitaine).

Aussi, vous accusez cette vague de libéralisation comme source première de la décadence des valeurs familiales et des conséquences négatives sur l’éducation des enfants.

Bref, je ne vais pas m'amuser à résumer votre article bien détaillé puisque ceux qui ne l’ont pas lu ont bien compris le message.

Permettez-moi, maintenant, de vous présenter mon avis sur le sujet.

Je suis jeune. Et je suis célibataire. Je ne peux prétendre savoir comme vous ce que c’est qu’une vie en couple et ce que requiert un mariage (êtes-vous marié ?) mais j’essayerai, du haut de mes 24 ans, de vous faire part de mon analyse.

Oser avancer que la femme doit être exclusivement mere et épouse et abandonner son statut de femme tout court et de femme à carrière en second, serait présumer les points suivants :

- Le succès de l’homme (pour que celle-ci s’offre le luxe de ne pas contribuer aux besoins financiers du ménage) étant donné que vous avez complètement oublié que les conditions de vie libanaises et l’économie rendent nécessaires, souvent, les efforts cumulés des deux parents. Et encore …
- Le manque d’ambition de la femme (pour que cette dernière se réjouisse de son oisiveté)
- La bêtise de l’homme (pour qu’il puisse s’entendre avec une femme s’abêtissant un peu plus tous les jours) avec toutes les conséquences qu’un couple bête ferait subir les enfants
- La vision archaïque de l’homme, son manque de confiance, etc

Je pourrais continuer la liste pendant des pages et des pages. Mais je me presse d’aboutir à ma conclusion qui vous prouvera nageant dans l’erreur.

Je pourrais vous parler de ma mère, femme à la carrière réussie, au mariage sans faille et aux quatre enfants ne souffrant ni de manque d’affection ni de complexes, mais vous ne la connaissez pas pour en avoir la garantie.

Je pourrais vous parler de ma directrice au bureau, femme splendide qui accroche les photos de son mari partout et qui revient à temps pour récupérer sa fille de la sortie d’école, pour cuisiner à sa petite et son mari et passer la soirée en famille. Cette femme qui aura quelque chose à raconter à son mari en rentrant, et qui ne se limitera pas aux histoires futiles et sans intérêt des voisins et des voisines. Cette femme qui constitue un exemple à suivre à sa fille de 8 ans. Qui lui inculque, sans le dire mais en le vivant, l’image d’un modèle de femme accomplie.

Je pourrais vous parler de la mère d’un ami. Une femme que j’admire et que je respecte. Une femme aux valeurs irréprochables et à la foi intouchable qui a éduqué deux enfants (aujourd’hui adultes) qui réussissent dans la vie. Qui ne manquent ni d’amour, ni d’attention, ni de support financier, ni de support moral, ni de support affectif. Ces enfants qui ont brillé dans leurs études et qui se font remarquer aussi dans la vie active. Je peux vous dire, monsieur le Capitaine, et je veux vous l’assurer, que leur mère n’a manqué à aucune obligation à l'égard de son foyer, et qu’elle est aujourd’hui à la tête d’un tribunal libanais.

Oui, ces femmes me font rêver.

Les enfants me font rêver aussi.

Et un mariage réussi.

Mais je ne puis me permettre de lire un article, écrit par un homme, et osant donner un conseil à la femme.

Que savez-vous d’elle ?

Il n’y a pas de recette pour réussir une famille réussie.

En fin de compte, la femme peut travailler ou pas, l’homme peut rester au foyer aussi, pourquoi pas ?

Une seule tête... je veux bien. Mais qu'elle soit au moins... Bien faite!

S'il vous plait, ne parlez pas de femme libanaises, chrétiennes, libérées. Parlez de femmes tout court.

Et mieux encore, ne parlez pas.

Excusez mon arrogance. Ca doit être mon âge. Mais Capitaine, vous qui semblez connaitre les eaux et vouloir les traverser seul, j’aimerais finir par un vers d’un poème de Marbeuf qui m’inspire :

"Et la mer et l’amour ont l’amer pour partage,
Celui qui craint les eaux, qu’il demeure au rivage."

Salut Marin.

NB: pour accéder à l'article, visitez www.lorientlejour.com, cliquez sur "Débats", puis "Opinions" et enfin sur "Chrétienne de mon pays".

dimanche, janvier 23, 2011

Je suis venu te dire que je m'en vais

Je suis venu te dire que je m'en vais
Ouais je suis au regret
D'te dire que je m'en vais
Car tu m'en as trop fait.


Serge Gainsbourg. J’aurais voulu te rencontrer. Et pourtant… tu es laid.

J’aurais voulu te connaitre. Parce que tu appartenais à une époque future, et tu as osé dire et faire en public ce que les autres considéraient impudique. J’aime tes traits, tes cheveux défaits, ta démarche nonchalante, ta voix qui chante, ta définition de l’amour et tes mots sans détour.

Je suis specialement sensible à une chanson en particulier : « Je suis venu te dire que je m’en vais. »

Des paroles paradoxales qui me font presque mal. Parce qu’à ton adieu, Serge, je ne crois qu’à moitié. Pourquoi irais-tu jusqu’à confronter la femme aimée… si vraiment tu la quittais ?

Et je me retrouve dans ces paroles. Parce que c’est ce que je fais. A chaque fois. Je suis peut-être folle.

Oui, je vais le retrouver. Je vais le voir, alors que ma peau le rejette, alors que mon cœur le déteste, alors que ma raison ne lui trouve plus de raisons.

Je vais le retrouver. Et comme j’ai honte de ce que je fais, je lui avance cette excuse aussi faible que pathétique, que je ne le retrouve que pour lui dire que je le quitte.

Je lui donne rendez-vous comme pour le blesser. Mais c’est moi que je blesse en premier.

Je trompe mon orgueil et ma fierté, et je m’offre le plaisir d’un moment à ses cotés, en me convainquant que ce n’est que pour mieux m’en aller. Cette fois pour de bon. Ceci mérite bien un dernier affront.

Je me retrouve face à lui, et je lui offre un visage démaquillé par des larmes, je lui dis que c’est fini, et que cette fois-ci je ne succomberais plus à son charme.

Il acquiesce comme je le savais. Il sourit comme je le craignais. Et je me jure de me retourner à jamais.

Et pourtant… et pourtant… je reviendrai. Je le sais. Mais encore… juste pour lui dire que je m’en vais.

Un jeu maladif et destructif. D’un amour impossible mais si prévisible. Parce que je me ressource à ses cotés. Et je ne l’embrasserai que pour le libérer.

Oui, je le quitterai. Et j’irai le voir pour le lui annoncer. Mille fois s’il le faut. Pour m’assurer qu’il a bien compris mes mots.

Alors je marche. Je marche sans me retourner. Un peu pour faire comme Gainsbourg. Lui… qui n’aimait qu’à courte durée.

J’irai le voir. Une toute dernière fois. Cette fois sera la bonne. J’irai le voir et je le lui dirai à haute voix. Que je ne répondrai plus au téléphone. Que j’ai rencontré un autre homme. Et que c’est fini, voilà.

Mais comme la chanson, je me souviens des jours heureux et je pleure. Alors je m’en vais vérifier, à contre cœur, qu’il n’ya vraiment plus d’espoir de sauver le passé.

Et puis un sourire. Une caresse désinvolte. Un regard insistant. Un souvenir attachant. Une promesse fragile. Un baiser passionné. Me font tout oublier. Ces blessures que je croyais encrées à jamais. Ces trahisons que je pensais insurmontables. Ces sautes d’humeur qui me brisaient le cœur.

Oui, j’oublie tout. Et je viens te dire… que j’ai essayé. Vraiment. J’ai essayé de tout mon vivant. Mais que je ne puis vraiment partir.

Et quand je pars... ce n'est que pour mieux revenir.

Beyrouth.

vendredi, janvier 21, 2011

Libérale

À M.

Mes parents m’ont toujours semblés être les meilleurs. Quand j’étais enfant, à l’école, j’étais rongée par une peur irraisonnable et démesurée, celle de rentrer à la maison et de ne pas les trouver. Vite, vite, trop vite, je chassais l’idée de ma tête, de peur de n’avoir un pouvoir ignoré de transformer les pensées en réalité.

Je parlais, je parlais beaucoup. Je parle toujours autant. A déjeuner, je leur racontais tout, des habits de la maitresse au commentaire du plus nul de la classe. Je ne finissais jamais mes repas et j’agaçais mes frères, ma sœur et mes parents par mon bavardage exagéré.

J’appréciais surtout les trajets en voiture avec ma mère. Enfermée dans sa caisse, elle n’avait d’autre choix que de m’écouter.

Avec le recul, et l’âge, j’ai réalisé que derrière ce rôle qu’ils se devaient de prendre, ils restaient un homme, une femme, comme tous les autres, avec leurs peurs, leurs blessures, leurs efforts, leurs faiblesses, leurs ambitions, leurs rêves. Et je m’en voulus d’être souvent passée à coté.

Mais s’il y a une chose que je leur reconnais, c’est de nous avoir offert, dès notre plus tendre enfance, la liberté.

La liberté de jouer dans la boue, avec les chats et les souris. La liberté de marcher seul jusqu’au cinéma, quand nos voisins de notre âge devait se coucher à 18 heures. Pour nous, la soirée ne faisait que commencer. La liberté, plus tard, de faire les études de notre choix. J’ai choisi le Droit. Dans une famille qui a la bosse des sciences. La liberté, bien plus tard, de tomber amoureuse du garçon pour lequel mon cœur battait. Qu’il soit gentil, idiot, sale ou laid.

Et cette liberté, je n’ai pu m’en débarrasser.

Elle s’est surtout amplifiée quand seule dans une ville étrangère, j’ai pu l’expérimenter dans sa version plus poussée. Car même le regard des parents, alors, s’éloignait. Et de ma liberté, je me suis imprégnée. Je l’ai dévorée comme pour découvrir ses limites. Et surtout les miennes. Je l’ai vantée, je l’ai abusée, je l’ai chantée… et je l’ai même souvent pleurée. Quand seule dans une rue sombre, quand le froid me giflait, quand mon audace m'échappait et quand la solitude me gagnait, j’ai espéré, si profondément, être protégée.

Et pourtant… et pourtant, même si je l’ai, même si je l’ai toujours eue, j’ai réalisé pourquoi elle m’avait été octroyée. Cette arme dangereuse de laquelle il faut souvent se méfier. Cette prérogative immatérielle et hors de prix dont jouissent les puissants et dont rêvent des Etats, des individus… et des enfants. Ce droit naturel et inaliénable qui est au centre de pourparlers internationaux, de guerres, de révolutions. Oui, j’ai compris pourquoi mes parents nous ont toujours jugés dignes de cette bénédiction…

Je l’ai compris trop tard peut-être. Ou bien l’ai-je compris trop tot. Je l’ai compris et j’ai souris. Je l’ai compris et j’ai rougi. Mes parents savaient que sur des bases solides, sur des principes bien établis, la liberté ne pouvait pas nous nuire. Parce qu’elle avait encrée en elle, comme une contradiction, ses propres limites.

Oui, je suis libérale. Je suis aussi libérale qu’une femme libanaise célibataire habitant Londres puisse l’être. Parce que je choisis mes amis, j’habite seule, je danse, je crie, je bois… et je fais mes propres choix. J’aime les robes légères, les ballades nocturnes, les chaussures jaunes, la musique à tout moment de la journée, et de la nuit, les amours insensées, les débats osés, les obstacles, les ambitions trop ambitieuses et les défis. La vie. La vie. La vie.

Et lors d’un diner avec un homme qui me ressemble, un homme qui vient de mon pays, qui vit dans cette même ville et qui a dans les yeux les mêmes envies, je lui réponds que oui, j’aime Beyrouth. Mais que malheureusement je ne lui ressemble plus. Parce que je suis en effet, très libérale. Mais j’ai beaucoup de principes. Alors que Beyrouth est conservatrice. Mais n’a souvent plus, et malheureusement, de principes.

jeudi, janvier 20, 2011

Un bisou à ma mère

Cette année, les vacances de Pâques seront longues et bien festives. A Londres, en prenant 3 jours de congé, on arrive à lier deux longs weekends de quatre jours chacun. Parce que le weekend de Pâques est suivi par le mariage du Prince. Et ceci mérite bien évidemment un jour férié. Félicitations William et Kate. Et surtout merci ! Le résultat ? Onze jours à Beyrouth, bien sûr !

Ceci dit… La formule n’est pas aussi simple et joyeuse qu’elle ne le prétend. Parce qu’il y a deux obstacles à surmonter.

Le premier obstacle se situe au niveau du bureau. Il faut demander à temps à son boss (et fermement) d’être octroyé les 3 jours de congé qui lient les deux weekends. Il faut convaincre ses collègues, dont la plupart (tous au fait…) sont plus senior, qu’ils doivent rester pour couvrir mon absence et que moi, au fin fond de la hiérarchie, je mérite ce luxe. Je n’hésite pas une seconde à jouer le tour qui réussit à chaque fois à charmer mon public, faire couler des larmes et sortir les mots puissants, passionnés, touchants de mon attachement à ma terre, de ma séparation douloureuse de ma famille, de mon dépaysement à Londres. Et je pars dans un discours interminable, patriotique et déterminé, qui ne sera entrecoupé que par mon boss, qui, fatigué de mon manège, se résout à me laisser aller.

Heureuse de ma victoire, je m’en vais reposer mes fesses devant mon écran, et j’envoie quelques emails extatiques à mes copains qui, comme moi, planifient les fêtes grandioses. Je leur file quelques conseils qui marchent à tous les coups : ma cousine se marie (si l’on m’écoutait vraiment on aurait compris qu’elle n’a que 7 ans et qu’elle ne peut pas se marier 7 fois en un an…), mon frère termine l’université (en avril ?) et ma meilleure copine passe le barreau (So what ?).

Bref. Maintenant c’est fait. Je souris bêtement mais sagement pour ne pas irriter les prisonniers d’avril.

Inutile de préciser que les quelques heures qui suivent cette annonce sont légères, tête en l’air et très distraites. Mais des mots ici et là, dans les journaux locaux libanais que je lis en ligne et dans la presse internationale, me ramènent vite à la réalité. Et je me souviens du second obstacle, que ma conscience s’applique toujours à refouler.

Danger. Révolution. Acte d’accusation. Crise de régime. De grands mots qui sonnent forts mais qui ne sont en réalité qu’imprégnés de lâcheté.

La voix de mon père au téléphone sonne sereine et reposée. Il dit qu’il déjeune avec ma mère dans leur grande maison vide de leurs quatre enfants. Il me dit qu’il ya du falafel. Il ajoute qu’il est réconforté du fait que l’on vive tous à l’étranger.

Moi, ca ne me réconforte pas du tout. Parce que déjà, ils y sont. Et si le pays est vraiment en danger, je préfère être avec eux, là-bas, chez moi, que de regarder à travers mon écran de télé, un indice quelconque qui viendrait trancher l’incertitude. L’incertitude de l’existence d’un gouvernement, des répercussions de sa carence sur la paix, l’incertitude de la déclaration d’un acte d’accusation, l’incertitude si celui-ci finit par être publié.

Mon téléphone sonne et m’arrache à mes pensées. Mon ami, assez optimiste je trouve, qui achète déjà ses billets d’avion en ligne, me demande s’il prend BMI ou MEA, et si l’on y va le 22 Avril ou le 23.

Franchement, je ne peux qu’espérer que lors d’un repos d’intervalle entre une crise et une guerre, je pourrai aller faire un bisou à ma mère.

mardi, janvier 18, 2011

Une promenade en solitaire


Choisir c’est renoncer.
M'a-t-on dit.

Choisir la musique et renoncer au silence pesant de mes quatre murs. Choisir le secret et renoncer aux paroles futiles et bien déplacées. Choisir la banque et renoncer au droit. Choisir la vie sans toi, et renoncer à la fausse sécurité que tu voulais me procurer. Choisir la liberté, avec ses blessures, ses douleurs, ses dangers… et renoncer à nos diners d’autrefois, devant la télé.

Choisir est un luxe. Choisir est un cri audacieux. Choisir, toujours, puisqu’il y a toujours un choix, dépasser l’hésitation, la peur de l’inconnu, l’attachement au confort, la certitude du présent et se lancer dans le vide délicieux de la possibilité, de demain, du peut-être, de la vie.

A toute femme est donné le choix. A tout homme aussi. Peut-être. Mais je ne puis le savoir.

Parce que les femmes font souvent un choix ou un autre en amour. Celui des relations stables et logiques, des promesses matures et garanties, du cheminement naturel et constructif, de la famille… ou celui de l’aventure, de la passion, de l’excès, du corps, du bonheur instantané.

Le choix de la raison ou le choix de la folie.

La raison hautaine et facile. Ou la folie adolescente et arrogante. La stabilité. Ou les soirées en solo dans une ville qui bouscule et qui chante. L’habitude qui a un coté bien rude. Ou l’éternel prélude. L’information. Ou le perpétuel abandon.

J’ai choisi. Je crois. Sans vraiment choisir parce que le choix s’est imposé à moi. Celui de vivre. D’amour, d’eau fraiche. De chaussures et de champagne. De vivre insouciante de ce qui va venir, jouissant du moment qui va bientôt finir, souffrant de matins gris et de soirées déjà parties, de musique en arrière plan et de messages charmants, de peurs intoxicantes et de copines toujours partantes, de nuits et de jours qui se mélangent pour n’exister qu’à deux et ne former qu’un tout vulnérable et pourtant durable. Vivre de la stabilité de l’instable, qui s’installe comme pour ne plus jamais se retirer, souriant de sa victoire et saluant, de loin, l’espoir.
Un choix qui vient seul. Qui n’est plus un choix de ce fait même. Puisque l’on ne décide pas toujours son chemin. Quand on a dans le cœur une insatiable envie d’aller plus loin.

Et puis un jour, lors d’une promenade en solitaire bien loin de la mer, on réalise qu’on ne peut aimer quand on ne se connait pas assez. Et la danse des vagues, la chaleur du sable sur mes pieds, l’ampleur de l’horizon me gagnent. En pleine montagne. Parce que je réalise que je n’aurais pas pu vraiment aimer. Sans découvrir qui j’étais.

Le choix, tu me l’as offert. Et parmi tes cadeaux, celui là m’est le plus cher.

dimanche, janvier 16, 2011

Chapitre 3: Londres. Samedi soir après minuit. J'ai faim.

Ci-dessous, le chapitre 3 d'un livre raté, jamais publié.
J'avais décidé de ne pas diner. Le sac de madeleines Bonne Maman dévoré la veille devait être annule illico. Surtout que j'ai prévu d'aller à Beyrouth bientôt, et mes kilos accumulés ne peuvent être tolérés par le regard strict et perfectionniste des libanais pour qui rien ne passe avant le corps. Le corps mince et bronzé. A Londres, sous les habits amples et noirs, le confort passe avant tout. Il est déjà après minuit. J'ai faim.

Dans mon frigo, un sac de laitue ne pourrait pas faire l'affaire. Je décide de sortir acheter quelque chose à manger. Tout est fermé. Parce que la ville occupée et encombrée trouve quand même le temps de se reposer. Et je lui envie son organisation poussée à l'extrême. Je n'ai pas pris le temps de m'habiller. Dans mon pyjama et mes chaussettes oranges auxquelles je suis plus attachée que mes dernières chaussures Louboutin m’ayant coûté un mois de loyer, je guette un supermarché ouvert.

Je ne trouve qu'un Mc do dont la lumière m'appelle et que je ne puis ignorer. Je cède a la tentation. Dedans, une bande de copines habillées en robe du soir m‘aperçoivent. Je ne puis chasser de ma tête l'orange odieux de mes chaussettes. Et il est trop tard pour que je me cache. Puis je me souviens du conseil de ma mère: "Regarde les gens droit dans les yeux quand tu leur parles. Le regard perturbe à un point qu’ils ne pourraient remarquer tes habits". Et je l’ai fait. L'astuce marche. J'achète mes frites à deux livres et je rentre chez moi dévorer mes 600 calories dégoutée, rongée par la culpabilité et satisfaite a la fois.

Il est loin le temps des diners romantiques que je cuisinais chaque soir sans me lasser avide de faire plaisir... Avide de partager. Et je ne puis m'empêcher de penser que dans une ville qui se fout du fait que l'on soit chaussé d'orange ou de Louboutin, il n'existe de limite que celle que l'on se crée. La ville accepte. Tout. Même l’orange. Oui Il est loin le temps du “retrouve-moi à dix-neuf heures“. Mais Il est là celui des frites des deux heures du matin. Et je m’en fous des Louboutin.

Chapitre 6: Il a tout compris

Ci-dessous, le chapitre 6 d'un livre raté, jamais publié.

Huit heures du matin. Je sors comme d’habitude. Mais pas tout à fait. Parce qu’un sentiment de liberté jamais ressenti auparavant me comble et m’envahit. Un sentiment de légèreté me donne l’impression de flotter. Arrivée à la station de métro, je n’ai pas encore envie de rentrer. Parce qu’une fois dans le train, les têtes ennuyées et endormies vont me ramener sur terre. Et ce matin… je plane.

Huit heures du matin. Je m’assois sur un banc et je choisis le coin ensoleillé. J’aurais voulu que le ciel soit bleu. Cela aurait fait joli dans l’histoire. Mais le ciel était blanc.

Huit heures du matin. Sur mon banc je regarde les gens qui passent, les gens pressés, les couples qui s’embrassent vite fait sur la bouche pour se souhaiter une bonne journée et partir chacun de son coté, les jambes qui trainent et qui dérangent la poussière, les mains qui tiennent des cafés qui fument, les cigarettes qui s’écrasent au sol, les costumes qui passent, les talons aiguilles, les cravates, les visages pâles démaquillés… je regarde tout le monde avec un bonheur bête car inexplicable.

Huit heures du matin. Je suis la passante anonyme qui croise la vie de tout le monde en l’effleurant. Je l’effleure car je ne rentre dans aucune. J’adore mon rôle de spectatrice. Surtout après avoir joué si longtemps le rôle de l’actrice principale d’un film dramatique qui a duré plus qu’il ne le faut. Et qui a ennuyé tout le monde. Vous savez… le genre de film qui poussent les spectateurs à plonger la tête dans leurs sacs de popcorn, à s’embrasser en recherche d‘une passion quelconque, à s’endormir ou à tout simplement quitter…

Huit heures du matin à Londres. Sur un banc. En face de la station. Je regarde les gens avec un sourire béat qui ne veut rien dire. Un sourire qui n’a aucune raison d’être, aucune logique et aucune intention. Un sourire simple que je ne puis empêcher et qui s‘impose sans que je ne l‘ai provoqué. Les gens passent vite. Mais moi je me pose. Pour une fois, je n’ai pas envie de bouger. Je veux sentir chaque seconde qui passe. Je veux prendre le temps de digérer. Je me pose un moment pour vivre le matin. Pour accueillir une nouvelle journée de ma vie. Pour observer ce que souvent je dépasse trop vite. Ces moments qui ne reviennent pas. Ces 26 degrés si rares en Angleterre. Non… je ne vous raterai pas.

Huit heures du matin. Un Homme qui passe me sourit aussi. Oui il a tout compris.

This is a party

J’ai mis mon réveil à onze heures pour être à temps au cours de danse. C’est un cours de Zumba, danse latine ou africaine… je ne sais plus. J’y vais chaque samedi matin, même quand la nuit d’avant a été blanche, même quand la veille a été arrosée, même quand ma tête au réveil pèse une tonne. Pour rien au monde je ne serai pas au rendez-vous.

Les premières fois ont été difficiles. Parce que les mouvements agressifs, osés, brusques et intenses contredisent ma personnalité calme et réservée et mon corps lasse et paresseux.

Ceci dit, j’en suis vite devenue dépendante. La musique du tambour me fait battre le cœur, les mouvements sensuels me plaisent et l’énergie que l’on dégage me rend heureuse tout le weekend. Il ya aussi Marco. Le prof gay qui est devenu un très bon ami.

Tout a commencé par une erreur. J’étais censée être dans un cours de yoga. Mais bien sûr, je m’étais trompée de studio. Et il m’a fallu une bonne trentaine de minutes pour comprendre (jusqu’à ce moment, j’étais parfaitement convaincue qu’il s’agissait d’un genre de yoga que j’ignorais).

Marco avait commencé le cours par une affirmation qui me plut illico : « This is not a dance class. This is a party. »

Et chaque semaine, les cours ressemblaient effectivement aux soirées les plus folles. Jusqu’au jour où elle fit son entrée. Je l’aurais deviné, je l’aurais senti, je l’aurais juré sans même me retourner. Cette femme qui depuis quelques temps partage tes journées. Et comment me demander de me concentrer…

Mes yeux se fixèrent sur elle, mes jambes refusèrent de bouger et la voix de Marco qui criait pour que je réagisse ne pouvait me réveiller.

Ses cheveux soyeux et blonds sur son dos, son aptitude à retenir les pas en une fraction de seconde, ses jambes de deux mètres, ses yeux bleus, sa peau nette et bronzée… oui je l’ai détestée. Et pire que tout… j’étais sûre, de son attitude complètement détendue, qu’elle ne savait même pas qui j’étais.

Je l’ai imaginée partout. Dans ta cuisine, à siroter un thé dans les tasses que j’ai achetées, dans ton living, sur le canapé que j'ai moi-même tâché de vin, puis caché avec un coussin, sur ta terrasse que j’ai longtemps décorée et… dans ton lit traitre.

J’avais mille raisons pour la haïr, pour convaincre Marco de la renvoyer pour une raison quelconque… peut-être parce qu’elle danse trop bien.

Et je ne peux te décrire l’effort dont j’ai fait preuve pour la supporter, pour la voir, pour l’accepter, pour me convaincre que tu n’es pas un objet et que je n’ai pas le droit de te revendiquer.

Mais j’ai fini par l’aimer. Crime que je m’étais jurée ne pas commettre. C’est peut-être à cause de nos mouvements synchronisés. De nos rires partagés. De Marco. Du faux-cours de yoga. De notre amour du tambour. De sa gentillesse naturelle que j’ai fini par accepter. De notre défoulement dans la danse. De notre ponctualité commune les samedis matins. Et je t’avoue mon amour que je ne lui souhaite pas le même destin.

vendredi, janvier 14, 2011

24 heures en chanson

8 :00 - J'marche tout seul le long d'la ligne de ch'min d'fer
Dans ma tête y'a pas d'affaires
J'donne des coups d'pied dans un' ptit' boite en fer
Dans ma tête y'a rien ` faire
J'suis mal en campagne et mal en ville
Peut-être un p'tit peu trop fragile

11 :00 - J'aurais voulu être un chanteur
Pour pouvoir crier qui je suis
J'aurais voulu être un auteur
Pour pouvoir inventer ma vie

14 :00 - 25 years and my life is still
Trying to get up that great big hill of hope
For a destination.
[...] I said hey, what's going on?
Ooh, ooh ooh

16 :00 – I’m gonna make you, make you, make you notice !

18 :00 – I got a feeling that tonight’s gonna be a good night
that tonight’s gonna be a good night
that tonight’s gonna be a good good night wooh hoo

21:00- Girls… just wanna have fun…

1 :00- It's gettin' late but I don't mind.

3:00 - … It's gettin' late but I don't mind.

4:00 - Les hommes qui passent Maman
Ont des sourires qui sont un peu
Comme des grimaces Maman

8 :00 - Je traîne les pieds, j'traîne mes casseroles
J'n'aime toujours pas l'école…

jeudi, janvier 13, 2011

J'ai 24 ans

Dans le métro, mille plans, mille idées et milles choses à faire. Je les écris sur mon carnet. Le Droit a du me faire un effet. Puisque des listes, je suis encore obsédée. Sentir que je maitrise la situation rien que parce que je l’ai sur papier me fait rire de moi. Silencieusement bien sûr.

Je pense surtout à la soirée de ce soir. C’est l’anniversaire de ma copine. Je vais porter ma robe noire achetée nouvellement en soldes. Et les chaussures qui ne me ressemblent pas. Mais que je veux mettre quand même. Un peu pour sortir de moi. Me créer une autre personnalité pour un soir, pour danser, pour jouer la comédie… pour peut-être le voir.

J’ai 24 ans depuis quelques mois. Mais je ne sais toujours pas qui je suis. Sur la piste de danse, mes mouvements se font tantôt trop osés, tantôt trop timides. Je frôle la main de ma meilleure copine. Avec elle, à deux, ca va mieux.

Je me regarde subtilement dans la glace. Suis-je trop maigre, trop grosse… mes cheveux sont-ils bien lisses, bien soyeux… Les gens peuvent-ils lire à travers accessoires et maquillage que quelque part, au fond, j’hésite encore ? Et beaucoup ?

Ce matin au bureau, devant mon client, et à travers ma mine déconfite de la veille, j’ai voulu trahir mon manque d’expérience, mon hésitation et ma timidité à travers des mots grands et bien sérieux que je ne comprends toujours pas. J’ai mis des talons aussi, exigence professionnelle qui complique les choses davantage. Parce que je me sens trop grande.

Au téléphone, mes parents demandent de moi. Ils s’inquiètent de mon silence provoqué par Londres, ses bruits, ses horloges qui se précipitent, ses bus, ses rencontres… et surtout ses "dé-rencontres". J’invente des mots maintenant. Pourquoi pas ? J’ai 24ans.

En fin de soirée, dehors, dans le froid et sous la pluie, en attendant un taxi, je l’ai au téléphone. Cet homme que j’ai rencontré récemment, cet homme qui a une décennie de plus que moi, et qui en a connu… des femmes, des vraies. Il dit qu’il aime mon honnêteté. Suis-je femme à 24 ans ? Suis-je encore enfant ?

Il me dit que je suis belle. Mais c’est une chanson.

Il me dit que je suis femme. Et à travers ses mots, ses yeux quand il me regarde, ses gestes quand il m’approche et sa tendresse quand il m’aborde, je me laisse apprivoiser… je me laisse aller. Et même si je veux qu’il me protège, je ne suis plus enfant du tout. Mais une femme en quête d’un homme. D’un vrai. Et je l’ai peut-être trouvé.

mardi, janvier 11, 2011

Je vole

Les résolutions du nouvel an m’exaspèrent. Parce que le fait d’attendre qu’une année se termine, douze mois lourds et alourdissant, des semaines entières, plein de dimanches soirs solitaires et moroses, des lundis matins ensommeillés et pas grandioses, des samedis où la fête se défait pour changer ce qui ne nous plait me semble ridicule.

Pourquoi ne pas changer aujourd’hui même, à cet instant bien précis, en enfilant son jeans, en se brossant les cheveux, en appelant sa mère, en se regardant dans le miroir ? Pourquoi ne pas se dire que voilà, ce matin, en mettant le pied dehors, je vais sourire comme une débile à tous ceux qui passent, même à ceux que je déteste, chasser la haine de mon cœur, le dégoût, la fatigue, passer mes chansons préférées dans la tête quand mon ipod meurt, danser en marchant et attaquer la vie avec un positivisme qui donne envie, avec une audace qui tue, avec une confiance qui rend perplexe.

Facile à dire. Parce que les saisons doivent passer. Les nuits doivent parfois se faire blanches. Les blessures doivent faire mal. Et les séquelles doivent rester. Les cicatrices prouvent que l’on a existé.

L’homme (malheureusement) a besoin de montres, de lois, de repères, de dates, de nombres, de temps. Une année nouvelle s’affiche et la raison (inutile) de remixer sa vie se présente. Une opportunité à ne pas manquer. Oui, 2011 je t’adopte, je t’apprivoise déjà, je te snobe, je t’enlace, je t’embrasse, je te plains, je te bois, je te mange.

Les vacances terminées, je m’en vais boire un verre dans le bar de la rue d’à coté. Ce bar qui n’a rien de particulier à part le fait que maintenant… il nous connait. Un verre de vin, un autre et puis un de trop. Des rires vulgaires qui viennent déranger l'ambiance sereine du lundi soir où les gens se font sages et disciplinés. Pas nous. Pas toi, ni elle. Et surtout pas moi.

Pas de résolution. Parce que le tout est naturel. Au fait, si. Une seule. Une seule, grande et grosse, qui englobe toutes les petites autres resolutions superflues et trop précises pour être respectées. Celle d’être heureux. Heureux dans tout le sens du terme. Mieux encore. Celle d’être libre.

Libre dans son corps. Dans ses pensées. Dans ses projets. Dans ses gestes. Dans ses paroles. Et surtout dans ses rêves. Qui peut les controler?

Et la liberté, ce soir, dans nos paroles sans artifices et sans retenue, dans tes cheveux longs et noirs que tu balances, dans sa bague trop flashy, dans nos envies qui débordent, dans nos aventures à faire couler de l’encre pendant des années, dans notre sensation de posséder South Ken, Londres, et le monde entier, je l'ai sentie. Je l'ai sentie dans mon sang, sur ma peau, et au plus profond de mon coeur. Parce qu’entre le mojito et la vodka, on a eu l’impression que ca va. Au fait... que ca ne pouvait aller mieux.

Il avait suffi de le décider. Et sourire à un étranger permet parfois de s’envoler.

Oui. Je vole.