lundi, janvier 19, 2009

Non vs Oui

Certains organes et certaines personnes sont programmes a l''avance a dire NON. Que ce soit pour un but disciplinaire, par souci de sauvegarder un ordre social ou pour le simple plaisir, la negation semble etre leur forme de phrase preferee.
Parmi ces organes on retrouve l''Etat qui designe, par sa constitution, des entites ayant la fonction délaborer des lois interdisant comportements divers: le port des armes, léxces de vitesse, la consommation de drogues, etc.
Ensuite, les parents... Les miens ont toujours ete consideres moins strictes que dáutres et pourtant, certaines regles etaient obligatoires et ne souffraient dáucune exception. Je me souviens particulierement de trois interdictions: les sorties en cours de semaine, dormir chez des copines et les haribos.
Enfin, les surveillants des ecoles. Je nái jamais deteste un personnage plus que celui de cette personne designee a detecter cheveux laches, jean taille basse au lieu du pantalon unisex de lúniforme scolaire, chewing gum et promenades dans la cour durant les heures de classe.
Y en a bien dáutres aussi... des personnes qui adorent dire non. Comme les grandes soeurs empietant sur le role de la mere pour pouvoir donner des ordres rien pour le plaisir, des ordres qui ne tiennent pas a grand chose et surtout voulant faire une morale quélles ne respectent pas elles- meme.
Y a les femmes en general, surtout les libanaises, adorant la negation. Elles pensent, a tort ou a raison, quá force de dire non elles inspireraient une certaine inaccessibilite qui plairait aux hommes.
Y a surtout aussi les chefs de cabinets, me refusant un vendredi tant souhaite pour un long week-end sur la plage...

Mais si le non est si souvent prononce, il est aussi tres souvent viole. Parfois par incomprehension, celui-ci nétant fonde sur aucune justification logique (comme línterdiction des cheveux laches dans mon ecole), parfois par necessite (sechant un vendredi de stage par necessite ultime dún long week-end a dorer sous le soleil) ou par simple plaisir de violer la regle et de flirter avec línterdit comme les jours ou mes amis et moi fuyaient la classe, enfilaient des tenues de ski etouffees dans nos cartables et allaient retrouver des pistes de ski vierges, un mercredi décole...

Le non nést pas efficace. Il est surement necessaire mais il ne previent pas les comportements deviants et la volonte tetue de ceux a qui il est destine. Car malgre les regles soigneusement elaborees dans un Parlement respectueux, malgre leur formulation compliquee et parfois incomprehensible pour inspirer le serieux, malgre leur difficulte dinterpretation creant un travail excessif aux juristes de la ville, on finit toujours par faire ce qui nous semble juste, sechant les cours quand il fait beau, pretextant des routes bloquees par la neige pour dormir chez une copine et rire toute la nuit ou insistant sur la pedale et surpassant la limite maximale de vitesse quand on a hate détre chez soi apres une longue soiree, quand on a hate détre enfin dans le lit...

Cést a Amsterdam que jái eu une idee, vouee a léchec sans doute comme la plupart de mes idees naives... Cést a Amsterdam, cette ville ou les drogues douces sont permises, que les gens semblent heureux. Je nai vu que des touristes en consommer, alors que les locaux avaient lair plus eveilles. Et je ne pus mémpecher de penser que cést probablemént léffet du Oui... Peut-etre quén permettant une chose interdite et presque tabou ailleurs que cette chose la devient insignifiante et que le Parlement arrive a atteindre son but ultime, un but manque par tous les autres Parlements du monde...
Et cést aussi aujourd'hui, parce que jái grandi, que je peux sans probleme dormir chez une copine. Mais cést aujourd'hui aussi que je donnerai tout pour ne dormir que dans mon lit.


PS: excusez les fautes de ponctuations dues a un clavier hollandais.

vendredi, janvier 16, 2009

Reactions amnesiques

Des photos cruelles passent a la tele. Je n’ai ni chaud, ni froid, mes yeux s’etant habitues. J’opte pour une analyse logique pour enfin me decider. Je suis d’accord avec tous ces gens que je cotoie tous les jours et qui s’indignent de tant d’injustice. Des eleves de tout Etat, des Etats-unis, d’Inde, de France, d’Angleterre, de la Turquie, de la Pologne et autres ne cessent d’en parler. Pour la premiere fois, ils sont tous d’avis que ce qui se passe est aussi intolerable qu’injustifie. Je reste silencieuse alors que les voix se font plus energetiques. J’observe de mon coin une unanimite revoltee. Je ne dis rien... Un peu parce que j’ai peur que mon avis soit peu credible vu le passe mouvemente entre mon pays et Israel m’empechant d’etre tout a fait objective. Mais surtout... parce que je n’y crois plus. Non, je ne crois plus en ces reactions qui se veulent humanitaires et justes, qui decident sur un coup de tete de boycotter tous les produits juifs arrivant dans le pays et pour les plus engages, de ne plus toucher aux importations americaines, jugeant que les Etats-Unis sont tout aussi impliques.
Je ne participe a aucune des conversations. Non, je n’y crois plus. Et je ne veux plus etre decue. Je ne veux plus me donner coeur et ame dans une cause perdue d’avance. Aussitot notre rencontre terminee, je vais illico m’offrir un hamburger gras dans le Mc do le plus proche rien que pour me convaincre que je ne partage plus leurs idees. Car des reactions pareilles, j’en ai connues dans ma vie. J’ai participe a des manifestations. J’ai beaucoup ecrit, sur des papiers finissant a la poubelle, dans des journaux devenant Histoire le lendemain, et sur mon ordi que j’ai change plusieurs fois depuis. Je ne veux plus croire en ces personnes qui se disent touchees l’espace d’un reportage tele et qui oublient tout le lendemain, offrant immunite, gratuitement, a l’auteur de ces crimes contre l’humanite.
Je ne veux plus m’engager pour rester seule dans ma cause quand tous les autres ont des jugements aussi ephemeres que les nouvelles de 20h. Mon histoire a commence bien avant. Et ma peine date depuis bien plus longtemps, une peine encree dans mon coeur, une peine que je protege et que je cultive, comme pour me sentir toujours en vie.
Je me dis insensible et je leur dis que je n’ai ni chaud ni froid, suscitant encore plus leurs reactions futiles. Ils m’attaquent parce qu’ils ne comprennent pas comment moi, venant du Liban, je ne me sens pas encore plus concernee. Je hausse les epaules fiere d’avoir reussi a mettre un peu plus de feu.
Un peu plus tard, seule dans ma chambre, je ressens cette peine qu’ils ont pu, malgre tout, reveiller. Ma gorge se serre et, comme une adolescente en pleine crise, je deteste le monde et ses dirigeants, les grands pays et leurs principes-enveloppe, les discours menteurs et ceux qui les ecrivent, les promesses et les projets voues a l’echec dans ce monde terrible. Mes larmes me montent aux yeux et je sais que je ne pourrai en parler a mes amis libanais eux-meme divises. Tout ce que je sais c’est que j’eprouve, malgre ma raison-censure, la plus grande des deceptions. Et je sais que si j’ecris, c’est qu'heureusement, moi aussi je reagis.