mercredi, juin 24, 2009

Je te quitte


Les premières semaines d’une relation sont toujours les meilleures. on rêve toute la journée, on ne mange plus, on cogne la voiture devant nous, on renverse le café, on ne se souvient plus du jour qu’il est, on ne fait qu’en parler a des amis qui font mine d’être intéressés, on énerve tous les célibataires, on se tient la main comme pour ne jamais la lâcher, on se croit seul et monde… et surtout, on croit que cette fois-ci c’est différent. Cette fois-la c’est l’amour. Je le sens.
La relation décolle du sommet le plus haut. Et puis ca commence à faire partie du quotidien. Tout le monde reste gentil bien sur, on apprend à se connaitre, on se fait plaisir, on se dit de belles choses, on s’amuse, on danse, on rit, on se parle, on se fait des confidences, des promesses, des conneries…
Puis vient le jour de la rupture. Et ce n’est que ce jour là que l’on connait réellement la personne qui se cache derrière le regard profond et le sourire permanent. De la réaction face a la rupture la vraie personne se dégage. « Je te quitte » est la phrase magique. Le quitter permet de tout dévoiler. Car l’ange se transforme en démon en l’espace de trois mots simples et directs. Tout le monde est gentil au début. C’est la fin qui distingue.

samedi, juin 20, 2009

Non-dits. Non… dis!

La base de toute relation est l’honnêteté. Qui ne le sait pas ? Etre honnête jusqu’au bout pour constituer une confiance vitale au couple. Tout dire même quand ca blesse. Tout dire même quand ca dérange. Tout dire même quand ca tue. Et puis tout se sait… un jour ou l’autre.
Pourtant, il y a des silences qui en disent long… il ya de ces silences qui ont le pouvoir de mille mots. Des silences accompagnés de larmes parfois. Des silences accentués de sourires quelques fois… Et des silences tout court… presque a chaque fois. Souvent parce qu’on ne trouve pas les mots pour le dire. Et quelques fois parce que le cœur est trop lourd, les mots se bousculent et les phrases ne sortent pas. On se retrouve alors dans ces situations inconfortables dans lesquelles la gêne s’installe, les gestes se font maladroits et le temps s’arrête. J’ai toujours préféré tout dire a ne rien dire. Tout dire alors que ca peut tout foutre en l’air. Tout dire… je suis tellement tête en l’air.
Les non-dits, je ne les connais pas. Non… dis ! Lui dis-je tout bas. Parce que je veux tout savoir. Dans les moindres détails. Comme par une envie d’autodestruction. Une envie toujours en vie. Non-dits me dit-il. « Non… dis ! » est ma réponse spontanée. Et le cœur bat en même temps. Le cœur bat en prévention de la vérité.
Et puis je me demande si le silence n’est parfois pas de rigueur. Le silence parfois… quand la vérité ne sert a rien. A part de creuser encore plus le malheur. Ne me dis plus rien… tant que j’ignore qu’il y a des choses a dire. Non… ne dis pas.

jeudi, juin 18, 2009

Il me guide

Je me perds sur la route. Et je l’appelle. Lui qui est a cent mille lieux. Il me dit de prendre la première droite, puis la seconde gauche, de dépasser les feux, de mettre le clignotant, de rouler cinq kilomètres et puis de me garer à droite. Il reste au téléphone. Il s’assure que je suis bien arrivée. Il m’indique la route jusqu'à l’aéroport. Il m’indique avec précision. Il m’indique en détails. Et il est patient. Il m’accorde le droit de me tromper. Et il corrige la moindre de mes erreurs. Il sait que je suis très mauvaise au volant. Et il se montre compréhensif. Il m’encourage. Et il me laisse aller sur une route différente quelques fois. Il me donne le temps d’apprendre. Et il me laisse réaliser que je suis allée trop loin. Sans le dire. Sans jamais s’énerver. Et sans jamais me lâcher. Il me guide. Il me guide jusqu'à l’aéroport. Et j’atterris entre ses bras.

mercredi, juin 17, 2009

Range-moi ce livre neuf

Mes livres préférés sont ceux qui ont un peu jauni, dont les pages sont un peu déchirées, qui ont un petit message écrit a l’encre noire sur le revers de la couverture et dont quelques mots se sont effaces avec le temps… J’aime savoir qu’ils ont un jour appartenu a quelqu’un, qu’ils ont été lu, qu’ils ont fait sourire et pleurer, qu’ils ont fait plaisir, qu’ils ont constitue un cadeau d’anniversaire, qu’ils ont été empruntes, perdus, voles, qu’ils ont fait rougir, rire, insulter, qu’ils ont été échangés, confiés et jetés.
Les gens sont pareils. Comme les livres. Plus ils ont vécu, et plus ils sont intéressants. Plus ils souffrent d’imperfection et plus ils sont uniques…
Personne n’est parfait. Et ce sont souvent les défauts qui nous font craquer… on tombe amoureux d’une personne parce qu’on adore son arrogance, sa gourmandise, son nez un peu trop grand ou son grain de beauté sur la joue droite. On tombe amoureux d’un sale caractère, d’un air trop fier, de dents n’importe comment, d’un rire trop drôle ou d’une jalousie poussée a l’extrême.
Les défauts on les accepte. On les aime. Et on s’y attache. Les défauts font d’une personne unique. Les défauts rendent la personne qu’on aime réelle, vraie, originale. Alors range moi ce livre neuf que je ne saurais lire. Je déteste sa rigidité, ses pages trop blanches, son écriture trop soyeuse, son odeur d’imprimerie, sa couverture imperméable et glissante… un livre neuf n’a pas d’histoire à raconter. Il se referme tout seul à chaque fois que j’essaie de l’ouvrir… Je ne suis intéressée que par les livres parfaits d’imperfections.

mardi, juin 16, 2009

Rumeurs et bobards


Les libanais adorent parler. Et j’en fais partie. Les histoires des gens, les ruptures, les divorces, les réconciliations, les mariages, les fiançailles, les aventures amoureuses alimentent nos cafés de quinze heures… on le fait innocemment, on en rit, on en discute, on en parle, on y ajoute, on y retranche pour en faire une histoire digne d’être racontée. Et surtout, digne d’un café.
Aujourd’hui, je fais parler de moi. Et ca ne me dérange pas. J’aime être l’histoire du moment. Et puis j’apprends toujours, a travers mes amis ou les amis de mes amis le contenu exact de l’histoire et son origine. Mais ce qui m’amuse le plus c’est que j’apprends, à travers ce qu’on me dit, plus de choses sur moi que je ne sais sur moi-même ! Apparemment les gens savent exactement ce que je sens, ce que je pense, ce que j’aime, ce qui me dérange… et c’est très surprenant !
Rumeurs et bobards. Chuchotements et conneries. Avis sur tout et à vie surtout... les gens parlent. Je laisse faire. Les gens blessent. Stoïque je reste. Les gens se mêlent de tout. Je fais semblant d’écouter. Ils se disent expérimentés. Je hoche la tête pour faire mine d’apprécier. Et puis seule dans mon lit, dans le silence de la nuit, seule avec mes pensées, mon cœur et mon oreiller, je jette tout ce qui a été dit et tout ce qu’on m’a conseillé parce que personne ne sait… seule, moi je sais. Et je décide, a chaque fois que j’entends murmures et ordures, de disparaitre, l’espace de quelques paroles, sur cette planète qui s’appelle intimité.

lundi, juin 15, 2009

Ma seule constante

On se fait des amis. On les voit au rythme des soirées. On ne sait pas à quoi ils ressemblent la journée. On se dit meilleurs potes. Et puis un jour on ne se connait plus. Comme ca. On se voit sans se parler. On n’échange même pas un sourire. Et on jette toutes ces soirées dans le passé. Comme par une faiblesse exagérée de la mémoire. Ou une hypocrisie noire…
Les hommes entrent dans nos vies. On se fait promesses et serments. On s’expose avec eux, on leur tient le bras comme pour ne jamais les lâcher, on pose la tête sur leurs épaules comme pour se cacher, on danse, on rit, on parle, on s’embrasse et puis un jour… ils s’en vont. Comme ca aussi. Et comme l’amour qu’on s’était promis… jusqu'à l’infini.
On se fait de nouvelles connaissances durant un stage à l’étranger. Ces connaissances se transforment en de sincères amitiés. On passe toute la journée à papoter. Entre filles, on parlait de garçons, du soleil qu’on nous interdisait, des examens de droit, de Paris, de Beyrouth, des filles, des habits, des macarons la durée… Et puis, autour d’un cocktail en happy hour, on se promet amitié éternelle et visites annuelles… mais le temps passe. Et la vie est cruelle.
A la fac, on passe un examen de mon matin après une soirée arrosée. Je ferme les yeux l’espace de deux minutes, juste pour reprendre mon souffle et rassembler mes idées. Je me réveille trois heures plus tard. L’examen est terminé.
Noel passé je me suis fait teindre en brune. Et ca ne m’allait pas. Du tout. Tout le monde me l’a dit. Ce n’est pas un secret. Et quand j’ai supplié le coiffeur de me rendre mes mèches blondes de l’été, il m’a dit qu’il ne pouvait les ramener… Ce jour-la j’ai pleuré.
Des déceptions, des expériences, des ruptures, des souvenirs amers, des examens ratés et des mèches autrefois dorées. Des choses qui changent, des choses tristes, des choses pas très tristes, des choses normales et des larmes gamines parfois… Des amis qui rentrent dans nos vies, des amis qui en ressortent, des amis nouveaux, des hommes qui passent etc. Oui, tout est en éternel changement. Et tout bouge. Les sentiments que l’on croit encrés a jamais finissent par s’évaporer. Et les projets se font sur des sables mouvants. Mais une seule chose reste constante. Une seule chose n’a jamais changé. Une seule chose ne pourra jamais, avec le temps, s’effacer. Ma famille est ma seule constante. Quand tout le monde s’en va, sur un balcon en plein été, parmi mes frères, ma sœur et mes parents, plus rien ne compte pour moi. Quand l’examen je l’ai raté, ma mère était sure que j’allais faire mieux la fois d’après, même si moi je ne l’étais pas. Quand mes mèches foncées ne m’allait point, personne a la maison n’a même remarqué. Eux, ils voient a travers les couleurs. Et quand l’homme de ma vie a pris une route différente… sur le balcon, devant une télé qui chante, j’ai souris à ma constante.

samedi, juin 13, 2009

Des doutes douteux de mes doutes douteux

Des doutes… qui n’en a pas ? Moi. J’ai toujours eu la prétention exagérée et l’orgueil mal placé de savoir ce que je fais. Et je me suis souvent toujours trompée. C’est ce qui fait mon charme disent mes copines. Mais aussi mes nuits blanches. Me dis-je tout bas. Parce que des doutes, faut en avoir. Et sages sont ceux qui l’admettent.
Des doutes, j’en ai. Et je doute de mes doutes. Mes doutes deviennent douteux. Et j’ai des doutes douteux de mes doutes douteux. J’essaie de m’occuper. Comme pour retarder la confrontation entre moi et mes pensées. Le corps s’occupe. Et le cœur se tait. La tête ne sert plus à penser. La tête est un décor sur un corps fatigué. Quoi décider quand on ne sait pas ? Quoi répondre quand on hésite ? Et quoi dire quand tout le monde est aux aguets ? Je réponds toujours par le sourire. Et par un silence qui se veut plein de confiance. Un silence en défiance. Un silence pathétique et perdu…
Je sais ce que je fais. C’est ce que je répète aux autres en adoptant un regard hautain qui réussit à chaque fois de déguiser cette peur sans limite de passer a autre chose, a une chose nouvelle, a une chose inconnue, a une chose incertaine… a cette chose que je n’ai jamais connue sans toi.
J’ai des doutes. Et je veux l’admettre. Des doutes sur tout… Et surtout des doutes de doutes. Mais avec doute, je ne peux pas. Je ne plonge que dans les évidences. Evidemment.

vendredi, juin 12, 2009

Elle avait raison Raphaëlle


Mon ciel depuis quelque temps est sans étoiles. Et sans étoiles je ne sais me déplacer. Parce que j’ai toujours vécu quelque part dans le ciel. Plus exactement sur un nuage. J’ai toujours flotte dans un bleu serein. Les étoiles sont mon repère. J’aime qu’elles brillent. J’aime qu’elles soient si jaunes. J’aime que je ne puisse jamais les saisir. Mais j’essaie.
Depuis quelque temps je ne les trouve plus. Et comment trouver ma route dans un noir uniforme et très très sombre… Comment marcher sans lumière ? Et pour quoi vivre quand on ne vivait que pour un jour atteindre les étoiles ? Avant qu’elles ne disparaissent, ma vie était rythmée par le bruit des feux d’artifices. Des lumières artificielles d’une beauté extraordinaire qui montent haut, très haut, là ou j’ai toujours voulu arriver, pour ensuite grandir, beaucoup, faire une manifestation sonore des plus audacieuses et disparaitre. Les feux d’artifices rendent visite aux étoiles. Ils essaient d’imiter leur beauté. Mais leur défaut est qu’ils ne sont qu’éphémères. Moi, j’aime. C’est quand même intimidant. Et grandiose.
Un soir d’été, en aout plus exactement, des feux s’élevaient dans le ciel. Assise sur mon balcon, j’accours pour montrer à Raphaëlle la beauté de la scène. Raphaëlle, ma cousine de 4 ans. La plus belle fille au monde. Et les yeux tous beaux tous ronds de ses 4 ans se remplissent de larmes… Je m’assois sur le sol et je lui demande ce qui ne va pas… Et d’un ton des plus sérieux et d’un regard furieux de colère, Raphaëlle me dit qu’elle déteste les feux d’artifices… Parce qu’ils tuent les étoiles.
Elle avait raison Raphaëlle.

NB: Ci-dessus, la photo de Raphaelle.

jeudi, juin 11, 2009

Marianne

On a tous de ces amis que l’on ne voit pas souvent… Le travail, les études, la distance, les amours, les nouveaux amis et les occupations diverses font en sorte que ces rencontres d’autrefois se font de plus en plus rares… pour finir par n’être que des occasions annuelles.
Ces amis ne sont pas des connaissances. Ni de nouvelles personnes qui entrent et sortent de nos vies sans laisser une trace. Ces amis existent toujours. Ils existent sans feux d’artifices, sans paroles inutiles, sans sourires pathétiques, sans affections exagérées. Et ils existeront toujours.
J’ai la chance d’en avoir… Des amis comme ca. Ces amis que l’on rencontre souvent dans une cour de recréation, sur un banc d’école, sur le siège arrière d’un autocar, sur du sable chaud a la recherche de coquillages alors que l’on était encore naïf, pur, vrai, maladroit et que l’on avait sur les dents des choses métalliques qui ont tout sauf l’apparence esthétique.
Ces amis on les revoit parfois. On les revoit et malgré qu’ils aient grandi, malgré qu’ils aient embelli, malgré quelques rides et malgré un regard plus calme comme plus raisonnable, malgré les mèches dorées qui remplacent un marron fonce d’autrefois, malgré un corps de mannequin qui vient effacer un ventre rond qu’on gavait de glaces et de chocolats, malgré des yeux plus matures comme ennuyés d’une vie un peu compliquée loin de celle qu’on rythmait de jeux et de friandises, il suffit d’un regard pour revoir, en l’espace d’une fraction de seconde, nos rires d’autrefois, mes larmes le jour ou je m’étais blessée le genou en voulant sauter très très haut (jusqu’au ciel…), ta moue quand le garçon que tu aimais avait choisi une autre moins compliquée et surtout… ces longues soirées passées sur mon lit a parler de garçons, de rêves d’enfant, d’escapades, de voyages en mangeant ces crêpes au Nutella…
Tu te rappelles ?
Je te revois. Et c’est comme si je t’avais vue hier même. Je te revois et tu sais tout. Sans que je ne le dise. Tu sais tout d’un regard. Et sans que tu ne me parles de ce garçon que tu aimes, je sais qu’il t’aime aussi. Parce que tu n’as pas change… et moi non plus d’ailleurs…
On parle comme si on était toujours sur ce lit étroit a chuchoter pour empêcher les murs de nous entendre et a rigoler la main sur la bouche comme s’il était interdit d’être si libre, si heureux, si transparent, si amoureux…
On parle des heures. On sourie, on pleure et on rit alternativement… Tu secoues la tête comme autrefois, comme un reproche comme pour me dire que je suis folle… et je m’en fous. Je ris. J’aime ta franchise, celle que tu n’as jamais pu, comme les autres, remplacer par de l’hypocrisie ou une diplomatie pathétique. J’aime que tu puisses tout me dire. Même si ca blesse. Et au moment de partir tu me poses la question qui me tue… Tu me demandes « qu’est-ce que tu cherches ? ».
Et je tombe en sanglots… Parce que ma chère Marianne, je ne sais toujours pas.

samedi, juin 06, 2009

L'orgueil de mes vingt-deux ans

J’ai toujours cru tout savoir. Du programme du week-end, du poids idéal que je devais atteindre, de la date exacte de l’obtention de mes diplômes universitaires, du domaine professionnel dans lequel je devrais travailler au jour précis de mon mariage. Du haut de mes vingt-deux ans, la vie ne pouvait plus rien me cacher. Une organisation poussée du temps et des choses qui m’entourent a même contribué à créer une illusion d’ordre et de précision. Et j’en étais fière.
Mon avenir, je le connaissais déjà. J’imaginais déjà mes enfants, ma maison, mon homme, mon bureau et le rythme de ma vie. Tout était propre. Tout était organisé. Tout était bien préparé. Et jusqu'à ce jour, j’étais à jour dans le programme.
Et puis un jour où les choses étaient particulièrement propres, un jour où ma vie semblait parfaitement dessinée, un jour ou mes vingt-deux ans me chatouillaient, j’ai décidé de tout désordonner… un jour ou la brillance du décor ma dégoutée, je lançai tout ce qui est propre et je me lançai dans le vide, dans l’inconnu, dans l’extrême, dans l’imprévu, dans le sale, dans l’incertain, dans le vrai, dans le doute, dans la peur, dans l’hésitation, dans le peut-être, dans le je ne sais pas trop, dans le court terme… dans la vie.
Et je me suis sentie… vivante.
Je vis.

lundi, juin 01, 2009

Quand l'amour etait suffisant

Il m’a ete raconte qu’il y a cinquante ans, mes grands parents se sont maries paisiblement. L’amour, alors, suffisait… et après une longue vie commune, ils moururent ensemble, main dans la main, après avoir tant vecu, tant combattu, tant sacrifie, tant souffert, tant aime… ensemble.
Il y a trente ans, mes parents se sont unis pour le meilleur et pour le pire. Aujourd’hui, encore, ils sont ensemble. Coup de foudre et coup de folie, ils ont quand meme vecu des temps amers et ont fait ensemble quatre enfants. N’empeche, leur relation après tout ce temps demeure solide car ensemble ils ont du sacrifie leur jeunesse, ensemble ils ont survecu la guerre et ensemble ils resoudent nos moindres petits soucis au prix de leur sante, tranquillite et propres plaisirs qu’ils mettent souvent de cote. L’amour suffisait…

Aujourd’hui, autour de moi, des mariages qui aboutissent presque tous au divorce, des celibataires toujours seuls et insatisfaits, des couples qui se forment et deforment, l’adultere en poussee, des filles trop exigentes, des hommes dans leur trentaine encore immatures, des tentations infinies, des demandes irrealistes, des exigences superficielles, des attirances ephemeres, des vices dans les soirees, des diables incarnes… aujourd’hui, il n’est plus aussi simple de se marier. L’exemple des mariages rates decourage, les tentations diverses deconcentrent, la superficialite du monde moderne l’emporte, les interets caches detruisent l’amour quand il existe et la beaute joue un mauvais sort a ces filles qui croient toujours qu’elles pourraient trouver mieux, ailleurs… pour finir par remarquer que l’amour aurait suffi… si elles avaient reflechi.

Des millions de calculs et je ne sais calculer… des millions de diables et je ne sais leur parler… des millions de pieges et je ne rate jamais de tomber… des langues malines et je ne puis les etouffer… J’aimerais revenir en ce temps ou l’amour suffisait… j’aimerais avoir dix ans de nouveau alors ou mon seul souci etait que le plus beau garcon du lycee m’invite a danser… et il m’avait invitee.
Le monde moderne est complique. Et moi, j’aime aimer. Je ne suis qu’une fille du temps ou il suffisait d’aimer. Et malgre ce que l’on puisse dire, malgre que tout le monde s’emble s’amuser pour enfin seul rentrer, malgre que les possibilites sont infinies et les limites detruites, malgre que l’horizon ne peut etre touché, malgre les divorces et autres insanites je refuse de croire en un monde sale et je sais, qu’au fond, aujourd’hui, meme si la vie semble plus dure, l’amour suffit encore.