samedi, octobre 24, 2009

Faites gaffe aux mots


Récemment, lors d’un entretien auquel je croyais m’être bien préparée, ayant tout appris sur la compagnie, ses compétiteurs, les services qu’elle offre etc., on me posa une question très simple et pourtant… je ne sus y répondre.
On me demanda de me décrire en trois mots. Je ne sus quoi dire… moi qui aie toujours des centaines de trucs à dire. Je ne sus quoi dire, non pas parce que trois mots ne suffisent pas, mais au contraire, parce que je ne trouvai 3 mots à dire sur moi… un mot aurait suffit. Mais ce mot là, j’évitai de le dire car il ne mettait point en avant les qualités requises pour la position à laquelle je postulais. Je suis « distraite ». Voici comment je pouvais me décrire en un seul mot. Et au lieu de le dire, je plongeai dans un long silence qui trahît ce que j’essayais de cacher ou finit par empirer la situation… Bien sûr, je n’ai plus reçu des nouvelles de la compagnie…
A l’école, j’étais déjà très distraire. Je ne faisais pas partie de ces élèves branchés et populaires qui agacent le reste des élèves et qui règnent la cour de récré mais plutôt de ces élèves bizarres qu’on laissait tranquille parce qu’on considérait étranges. J’accordais très peu d’attention aux cours et je rêvais tout le temps. Littéralement. Jusqu’au jour où l’intitulé d’un chapitre m’arracha à mes rêveries. Soudain, j’eus envie d’écouter et d’apprendre ce que le prof avait à dire. C’était lors d’un cours de français. Et le chapitre s’intitulait : « le pouvoir des mots ».
Pour une fois, ca m’avait l’air intéressant. Et ca l’était. Le chapitre faisait l’éloge des mots, décrivait leurs pouvoirs, l’effet qu’ils pouvaient produire, leur intensité ou leur faiblesse, la façon dont ils peuvent être manipulés, ce qu’ils peuvent dévoiler ou au contraire masquer, le contexte dans lequel ils pouvaient être utilisés, leur subtilité, leur grossièreté, leur audace, leur finesse… leur vulgarité.
Les yeux tout ronds, j’étais vraiment émerveillée. Jusque là, je n’avais vu dans le langage qu’un outil de communication nécessaire. Ni plus, ni moins. Mais ce jour-là, tout avait changé… Les mots allaient devenir bien plus, des alliés ou des ennemis, des choses précieuses qu’on partage, un moyen de jeu par lequel j’allais pouvoir séduire, blesser, créer une amitié, mentir, dire la vérité et exprimer le plus fond de mes pensées…
Aujourd’hui, certaines choses me transportent dans le passé, jusqu’aux bancs en bois et aux casiers renfermant toute sorte de trésors (chewing-gum, biscuits, encre, et bouts de papiers déchirés des cahiers pour être circulés en classe et sur lesquels on écrivait des secrets et des blagues…). Aujourd’hui je me retrouvai en cours de français, ce seul cours dont je me souviens… Et je sais pourquoi j’y repense.
Beaucoup d’importance est accordée au rapport physique entre les gens. On dit que des personnes entretiennent une relation amoureuse parce qu’on entend une rumeur qui court et qui dit qu’ils couchent ensemble. Aussi, parce qu’on les voit en train d’échanger des baisers ou se frôler discrètement la main… on voit tout. Nos yeux sont fixés sur ces choses-là qui font l’objet des conversations inutiles des lendemains matins… on dit « qu’il paraît » qu’une fille a trompé son mec avec cet autre. On les a vus rentrer ensemble… etc. etc. Et c’est peut-être vrai. Ou pas. Et même si c’était vrai, ca peut se limiter à une aventure sans importance et sans lendemain… ca peut ne rien dire du tout.
Alors qu’une conversation peut être tellement plus dangereuse. Une conversation anodine peut tourner en une véritable osmose qui sera bien plus difficile à oublier. Un dialogue nocturne peut donner l’envie de parler jusqu’au matin. Un échange linguistique peut bouleverser carrément. Une parole nonchalante peut restée fixée dans l’esprit pour bien longtemps… et un mot chuchoté dans une oreille, subtilement, peut donner plus de frissons que la plus belle caresse…
Le contact physique peut ne rien dire… mais les mots, eux… sont dangereux. Et il faut faire gaffe.

2 commentaires:

Ziad a dit…

Plus dangereux qu'un simple regard?

Anonyme a dit…

your so nice and
eh je t'aime ta vraie vie
tu eh formidabl