samedi, mai 01, 2010

Treadmill

Il parait que faire du sport, au moins trois fois par semaine, permet de garder la ligne. Cette ligne que ma main tremblante n’arrive pas à dessiner droite.

Alors je vais à la gym, un pas en avant et deux derrières, armée de ma musique et mes pensées pour brûler au plus vite cette demi-heure que je déteste et que mon corps et ma tête trouvent aussi inutile que fatigante.

Sur le tapis roulant, je copie un chiffre qui s’affiche sur la machine de la voisine. Je marche, vite, je cours, je me ballade puis je cours à nouveau, comme la musique m’ordonne de faire. Je fais des efforts, j’ai le cœur qui bat, je me sens ridicule dans une salle qui me rend claustrophobe. Et malgré toute l’énergie que j’y mets, la pensée que je suis toujours sur place l’emporte sur ma bonne volonté de vouloir mener une vie saine. Je pense à un bon chocolat chaud sur une terrasse, à une belle conversation avec une copine, à un bain chaud et à une bonne nuit de sommeil, à me prélasser fainéante sous le soleil, à un bon cocktail et surtout… à la douce combinaison d’un fondant au chocolat et d’une glace vanille.

Mais surtout… l’image que je ne puis chasser de ma tête réside en ce parallélisme entre ma vie et cette ridicule machine. Parce que dans ma vie aussi, tous les efforts que je mets semblent ne m’emmener nulle part. Ma vie est une pretentieuse treadmill. Alors je m’en vais. Je m’en vais marcher dehors. Même s’il pleut. Car dehors… mes jambes semblent m’emmener là où mon cœur désire. Dehors, même sous la pluie… je vois un avenir. Et les machines remplacent l’Homme.

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