mercredi, mai 04, 2011

La jeunesse

La jeunesse est un pouvoir. Parce qu’elle octroie la force, l’ambition, le rêve, le sourire malin, le charme, le corps, la soif de vivre, celle d’apprendre, l’amour encore innocent, la découverte et les matins violents, le beau, le pur, le frais, l’énergie, l’optimisme, la persévérance…
Mais la jeunesse porte aussi en elle sa faiblesse. Parce qu’elle est imprégnée d’arrogance. Parce que l’on est jeune, l’on a tendance à croire que l’on peut changer le monde. Mais on finit souvent, alternativement, par changer d’avis, simplement.
A vingt ans, on se trouve plein de défauts. Le corps est un fardeau. On se sent moche, mince et puis tout à coup trop gros. Les ambitions se bousculent. Le choix des études nous inquiète. Celui de la carrière, ensuite, rend nos nuits autrefois sereines toutes blanches. L’amour est un point d’interrogation. Et nos aventures amoureuses s’achèvent souvent en déceptions.
Le premier baiser s’efface en laissant dans la bouche un gout amer. On laisse passer le temps. Mais petit à petit l’étincelle dans nos yeux encore innocents s’éteint. On grandit. Le corps surtout. La peau aussi. Le cœur, pas toujours. Et tant mieux.
Le mariage flirte avec nos pensées. On tente de l’ignorer. Imbu de modernisme, on prétend souvent, surtout nous les femmes, qu’il ne passe pas en premier. On étudie, on travaille. On respire l’indépendance. On paie le loyer. Mais secrètement, en fin de soirée, on rêve de prince charmant et de bébés.
Le matin dans le métro, on se demande ce qu’on fait. Dans ce pays étranger. Dans cette tour qui n’a rien de glamour. Et pourquoi tous les efforts accumulés nous ont menés si loin de notre moteur premier. Et où la passion noble du départ, en chemin, s’est évaporée.
La jeunesse est ponctuée d’incertitudes. D’incertitudes qui semblent vouloir rester. Et plus on essaie d’apporter des réponses à nos questions souvent transcendantales, plus les questions se multiplient. Certains réfléchissent et se retrouvent malheureux. D’autres noient leurs angoisses dans les soirées avec des copains de passage, dans l’alcool et dans les aventures sans lendemain. D’autres refoulent. A demain.
Moi, je pense. A tout. A rien. Tout le temps. Et je crée tantot une profonde tristesse et tantot un bonheur inexplicable selon l’idée qui me traverse. Aujourd’hui, une pensée a fait que tous mes soucis se sont évaporés. Pour de bon je crois… enfin je ne sais pas.
J’ai réalisé ce qui pourrait être pour d’autres l’évidence même. Mais ce qui ne l’était pas pour moi. J’ai réalisé que la jeunesse passe toujours. Elle n’est qu’une étape précaire qui s’évaporera un peu trop vite. Oui. Elle passe toujours. Et autant en profiter.


©

1 commentaire:

Anonyme a dit…

oui, elle s'evapore trop vite. ton post ne peut tomber mieux pour moi; a la veille de mon anniv. le dernier jour de mes 24 ans. c est dur a digerer parfois, mais c est la chose a laquelle on echappe pas. le temps.

Rana