jeudi, juin 16, 2011

Judith

Aéroport de New York. Je m'assois au bar. Rien ne presse. Trente minutes à perdre et cela tombe bien. J'aime boire.

Judith travaille au bar. Notre conversation a commence quand elle a demande, afin de pouvoir me servir mon verre de vin, une carte d'identité. Qu'elle doute de mon âge m'a extasiée. Je me hâtai de la remercier. Elle trouva cela drole. Et de la, nos mots se sont précipités.

Elle me raconta sa vie. Ses enfants. Ses petits-enfants. Et elle a a peine quarante ans. Elle me confia qu'elle passait quatre heures de trajet par jour. Mais qu'elle ne se plaignait pas. Parce qu'elle en profitait. Pour ecrire.

Mes yeux s'écarquillèrent aussitôt. Je crois. Je l'avais senti, qu'elle avait quelque chose a raconter. Et que j'aime ecrire aussi devait nous rapprocher.

Tandis que je parlais, lui racontant ma vie à Londres, mon enfance au Liban, et l'entre-deux, elle, me regardait, la lumière aux yeux. De ce regard qui vient troubler, qui traverse la rétine de l'œil et qui s'incruste au tres profond pour lire les secrets.

Je vérifie l'heure et j'accours pour attraper mon vol. Je les rate cinq fois sur six, je devrai me dépêcher. Je dis au revoir et je m'en vais.

De mon voyage je sais ... Que je garderai cette image de ce moment anodin avec cette femme. Je n'oublierai pas Judith, ni sa belle âme. Et j'aurai du mal à expliquer pourquoi. Il y a des choses qui troublent. Et d'autres pas.

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