vendredi, novembre 11, 2011

Eternuer

Je passe mon temps à éternuer. Surtout quand les saisons changent. Comme si chaque éternuement venait jeter les soucis de la saison passée, ou officiellement la clôturer. C’est dérangeant, c’est vrai. Mais ca passe. C’est rapide, un éternuement. Un peu comme l’orage. Inattendu. Involontaire. Inévitable.

Le seul problème, c’est quand on éternue en voiture. Parce que l’on ne peut s’empêcher de fermer les yeux. Ne serait-ce qu’une fraction de seconde. Une fraction du seconde, courte, certes, quoique dangereuse, surtout sur une autoroute et surtout quand on roule à plus de cent à l’heure. Pendant une fraction de seconde, les yeux se ferment, la vue se perd et de ce fait, le contrôle aussi.

On entend autour, les klaxons, le bruit. On n’a pas le temps d’avoir peur. C’est bref. Mais une fois le contrôle restitué, l’on se dit que la prochaine fois, on gardera les yeux ouverts. On y pense, on décide, c’est fait. Puis on éternue. Et l’on ferme les yeux quand même, malgré ce qui a été prévu.

Et je te dis oui. Un peu comme j’éternue. En perdant la vue. Une fraction de seconde, aussi. Une perte de contrôle involontaire. Un risque énorme. Un plongeon dans le vide. Ouvrir les yeux aurait été bien plus prudent. Mais on ne décide pas toujours ses mouvements. Surtout quand ils sont de l’ordre du naturel.

Je ne sais pas toujours ouvrir les yeux. Pourtant j’essaie. Et puis je me dis que voilà, je préfère ne pas toujours pouvoir les ouvrir que de ne pas savoir les fermer du tout…

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