jeudi, février 02, 2012

Cerveau Lent

Oisive. Et ceci depuis quelques mois. Cela ne me déplait pas. J’avoue que je savoure… les nuits blanches, les grasses matinées, les rendez-vous en pleine journée, le temps illimité devant la télé, la vie en survêt, les discussions futiles, et l’analyse détaillée du temps qu’il fait. Sauf que mon cerveau devient lent. Et il n’ya rien de plus dangereux qu’un cerveau lent.
Parce que la musique à elle seule peut le manipuler. L’emmener là où il refusait, pendant longtemps, de mettre les pieds. Un film tragique peut le détruire. Et une parole mal placée complètement l’obséder. Le cerveau lent s’évade lors de l’admiration d’un paysage, jusqu’à ne plus voir vagues et océans, mais bien au-delà de l’infini, son propre néant. Le cerveau lent réagit en retard. A défaut d’exercice. Il reçoit les phénomènes extérieurs sans censure, les absorbe sans les digérer, et les mélange sans les filtrer. Ses nuits sont longues et sans émotions. Ses idées vagues et sans précision. Ses rêves fades et sans réelle ambition. Et ses paroles légères, sans préalable sélection. Elles se concrétisent à travers une voix douce et timide, qui en réalité n’est que le résultat d’une nonchalance maladive transformée en réalité.
Mon cerveau lent ne comprend plus la peur, la faiblesse, la tristesse, la blessure. Caché derrières de grands yeux ronds, marrons, et bêtes, il commande à la bouche de redire ces choses qu’il entend sans qu’il ne les pense vraiment. Spectateur d’un monde qui l’indiffère, il ne sait plus ce qui le stimule, ni ce qu’il préfère.
Le cerveau lent devient de plus en plus lent chaque jour. Mais il se sait lent. Alors il garde l’espoir du retour.
Les décisions sont lentes aussi. Elles changent sans cesse en fonction de… quoi ? qui ? il ne sait plus. Enfin… si… peut-être… plus.
Le cerveau lent s’évade, léger comme une plume. Il effleure sable chaud et coquillage, ciel bleu et nuages, Londres, Beyrouth, une pizza, une tarte citron, les maths et les lettres, il se goinfre de tout et de rien, ne connait plus son chemin, préfère l’anesthesie totale à l’effort qui porterait en lui l’espoir de changer de sort.
Le cerveau lent aime la musique. Eva Cassidy surtout. Lana Del Rey. Renault. En ce moment. Il aime les films légers. Les ballades nocturnes. Le vin. Les rencontres familières et sereines. Dormir tard pour s’éteindre vite. Pour s’éteindre complètement. Shut Down.
Il n’aime pas les questions transcendantales. Il déteste l’avenir. Il possède le pouvoir de voyager dans le passé. Il choisit ses moments préférés. Il y reste. Surtout pour dormir. Avec toi.
Mon cerveau est un cerf-volant.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

faut re-ecouter Raphael.
avant j'etais sensible a sa melodie- la ceux sont les paroles qui m'eblouissent... et "le patriote" est un hommage a Renaud ;)

Anonyme a dit…

ca m'a permis de redecouvrir Raphael.
avant j'etais sensible a sa melodie, la ceux sont ses paroles qui m'eblouissent.
"le patriote" est un hommage a Renaud et nous fais aimer davantage la France ;)