jeudi, mars 09, 2006

4h du matin: destination aeroport.

Un ciel rose... je regarde la vue de la fenêtre de la voiture, cette vue que je rate normalement. A cette heure ci, je suis souvent plongée dans un profond sommeil. Je regarde la ville encore endormie, qui règne dans une paix profonde et dans un calme religieux. Je ne sais pas si ce mystère disparaît pendant la journée, ou bien si nous sommes trop occupes pour le remarquer. Je regarde la beauté de mon pays, comme si je le voyais pour la première fois. C'est peut-être aussi le fait que je voyage, et la peur de ne pouvoir le revoir. C’est comme dire adieu a une personne qu'on aime, mais qu'on n'apprécie qu'au moment de la quitter. Je regarde émerveillée les couleurs de l'aube. J'essaie de fixer cette image dans ma mémoire, j'essaie de retenir la richesse de ce moment. Je tends la main pour toucher l'horizon. Rien ne me semble impossible. Mon nez colle a la vitre, je savoure la splendeur du spectacle, avide de lumière et de perfection, les yeux a moitie endormis. Je sens que le monde n'appartient qu’a moi, qu'il me confie ses secrets, qu'il m'apprivoise. Mon père m'accompagne, il parle, il me demande de faire attention, et je l'écoute tout en fixant l'extérieur. Le regarder serait lui avouer trop de choses. Les pêcheurs sont déjà réveilles, éparpilles sur la surface de l'eau. Je leur en veux d'avoir garde ce secret, de ne m'avoir pas raconte ce que je ratais pendant que je dormais. Je leur en veux de s'être approprie en silence une partie de la journée. Je leur reproche surtout de l'avoir fait alors que j'avais les yeux fermes. Autour de nous, quelques voitures circulent aussi discrètement. Je me demande ou elles vont, ou elles étaient et pourquoi elles sont tellement matinales. Ne sont-elles pas la que pour le décor de la pièce? Des personnes âgées se promènent se tenant la main. On dit qu'elles dorment très peu, qu'elles craignent la mort. Je pense qu'elles sont les seules à avoir découvert les miracles de la nature. Le temps passe, et la vue se fait plus claire. La vie semble recommencer. Ou plutôt, se terminer. Les magasins s'ouvrent, et les rues accueillent ce monde très agite, pour une nouvelle journée, qui sera comme toutes les autres trop courte, trop fatigante, trop insignifiante. Le chemin se raccourcit, le temps restant varie dans un sens décroissant. Je redoute l'arrivée. Je ne voyage que pour ce moment de prière. Bientôt, la ville va complètement se réveiller. Bientôt, la voix de mon père devra s'éteindre. Et personne ne saura que ce matin la, j'ai eu une conversation avec la mer. Je ne le leur dirai pas. D'ailleurs, j'ai une excuse, les pêcheurs ne m'avaient rien dit. Je suis finalement arrivée à l'aéroport. Mais mon voyage s'était déjà termine. Le soleil s'était levé, et le bruit régna de nouveau. Un bruit vivant, un bruit presse, un bruit qui m'a fait vite oublier, que le ciel ce matin la, était très bien habille.

1 commentaire:

~Chris~ a dit…

ton voyage ne fait que commencé... un jour tu te reveilleras de bonne heure, et en allant te promener le long de la mer avec celui qui aura peu etre partagé ta vie ces 50 derniere années, tu te rapelleras ce matin où le ciel avait revetut rien que pour toi, ces plus belles couleurs...