mercredi, avril 04, 2007

Comme la mer

J’ai la chance d’avoir accès, tous les jours, sur le chemin du retour, à la plus belle vue au monde, celle qui donne sur la mer au coucher du soleil. Ainsi décrite, la scène peut vous paraître bien classique et le plaisir qu’elle me procure évident. Toutefois, je doute qu’un paysage pareil puisse être classé parmi les clichés. Car la mer, de l’angle que j’ai adopté comme porte du paradis, a quelque chose de singulier. C’est probablement sa fusion avec le soleil qui fait le parfait mélange : la mer et le soleil sont les éléments de la nature que je préfère. Peut-être parce que je déteste la neige et la pluie…
C’est en rentrant de la fac que je glisse mon regard vers la plus grande des tentations. Je me perds dans la mer et j’oublie les voitures autour. C’est surtout cet amour généreux que je recherche. L’amour que m’offre la nature sans rien en échange, cet amour qui me permet de progresser en même temps, cet amour qui me donne la possibilité de continuer ma route, de conduire, d’avancer tout en appréciant la splendeur du spectacle. Je ne dois même pas arrêter le cours de ma vie. Je ne dois pas lui consacrer un temps supplémentaire. Je n’ai pas à fixer un rendez-vous. La mer m’attire, tous les jours, sans exception, vers 18 heures… Mais la mer me fait faire des bêtises. Car c’est en la regardant que j’ai fait la plupart de mes accidents, sans jamais en avouer la cause. Le soleil, complice, s’éclipse juste après et la mer se cache sous un ciel noir qui vient à sa défense. Le lendemain, elle joue à l’innocente et je retombe dans son piège. Je suis là au rendez-vous. J’ai tellement peur que tu sois comme elle. Que tu m’offres cet amour fou et inconditionnel. Que tu m’attires. Que tu me fasses croire que je peux avancer tout en te regardant. Que tu m’éblouisses. Et que je fasse un accident. J’ai tellement peur que tu sois comme la mer…

2 commentaires:

Anonyme a dit…

If you want to fly, you have to lift your feet off the ground. I will be the wind beneath your wings. But you won't know it till you try it... Great text. *

Anonyme a dit…

L'Homme et la mer


"Homme libre, toujours tu chériras la mer!
La mer est ton miroir; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.


Tu te plais à plonger au sein de ton image;
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.


Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets:
Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes;
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets!"


C.B

Bonnes Vacances Karen!!