samedi, mai 12, 2007

Ma vie suspendue

Le départ de la personne aimée est toujours difficile. Un peu moins pour moi peut-être car j’accepte le voyage. J’ai grandi sachant qu’un jour je vais partir, j’ai vu mes frères et ma sœur s’en aller aussi et mon père a fait du voyage son métier. Les distances ne m’intimident pas et je puise dans l’écriture et dans les appels inattendus un plaisir indescriptible. Je trouve que cette séparation provisoire enrichit le couple car elle permet aux deux personnes de s’épanouir séparément tout en préparant l’intensité de la rencontre. Celle-ci est souvent passionnelle et riche en émotions. Non, je ne me plains pas des distances. Je me demande si elles existent dans un monde comme celui d’aujourd’hui où les moyens de télécommunication rendent l’échange facile et les moyens de transport les retrouvailles rapides…
La distance est aussi un test qui permet d’évaluer l’amour. Si le couple lui survit, s’il la snobe, la dépasse, la défie c’est qu’il est digne d’exister. Alors je le laisse partir. D’abord parce que je n'ai pas le choix, ensuite car je sais que je vais commettre le même crime dans deux mois et enfin par amour. Je n’y peux rien.
Je comprends la distance. Je l’accepte. Elle ne me fait pas peur. Je lui dis adieu rapidement. Je n’aime pas les grands gestes. Je vais en cours juste après. Un peu pour prétendre que la vie continue, un peu pour faire semblant que ce n’est pas grave et surtout pour me convaincre que son départ ne changera pas grand-chose. J’écoute vaguement les propos d’un professeur trop sérieux à mon goût. Je suis déjà quelque part entre Beyrouth et Paris. Et je ressens une légère douleur que j’essaie d’ignorer. Je respire profondément. Je souris bêtement. J’essaie de ne pas trop réfléchir.
Le départ est supportable. Car il y a le téléphone, les messages, les souvenirs. Mais il y a une phase impossible à gérer : quand la personne qu’on est aime est dans l’avion. Les pensées m’envahissent, je ressens le besoin de partager quelque chose, de lui dire encore quelques mots, de lui promettre que rien ne changera, de lui jurer que comme lui, je vais l’attendre, de lui assurer que moi aussi, je me sens forte quand un peu plus tôt je n’ai rien su dire… Mais j’attends. Le temps ne passe pas. Et la vie est suspendue… jusqu’à son arrivée. Le temps ne m’appartient plus et la vie me reprend ce qu’elle m’avait si généreusement offert longtemps et de la façon la plus intense possible. Elle me prive de ce bonheur juste au moment où je me demandais comment elle pouvait devenir si parfaite. Je la laisse faire. Je le lui dois. Je la laisse faire en attendant de reprendre le dessus…

4 commentaires:

~Chris~ a dit…

hey... ciao toi...
Un jour ou tu n'aura rien d'autre a faire, il faudra que l'on parle d'amour tout les deux. je le connaissai, enfin je croyait le connaitre. j'y ai cru, en sachant etre déçut finalement, et malheureusement, le temps m'a donné raison. tu te joue de ce qui a crucifié mes idilles,qu'elles ne soient qu'aventure ou que j'ai envisagé de finir ma vie avec... un jour, oui, il faudra que tu me dise, car de tout ce que j'ai pu lire sur le sujet, c'est ici que j'ai trouver ce qui m'a le plus touché... l'espoir...
Ciao bella... a bientot j'espere... peu etre autour d'un café sur une terrasse parisienne...

Anonyme a dit…

karen jadore ce texte je ne pe ps exprimer combien ca ma touche parcke c moi c mon histoire...

Karen Ayat a dit…

Merci, ca me fait plaisir.
Si tu veux on en discute par email :)
ayat_karen@hotmail.com

Anonyme a dit…

"Je ne veux pas travailler
Je ne veux pas déjeuner
Je veux seulement oublier
Et puis je fume..."