dimanche, mai 25, 2008

Pardon

Ton silence me ronge petit à petit. J’ai voulu te parler mais plus j’attends et moins j’arrive à franchir le pas. « Pardon » me semble être le mot le plus difficile à prononcer. Peut-être juste après « adieu ». J’ai voulu te parler de lui, de nos projets et de ce que j’ai envie de faire cet été. J’ai voulu te demander ce que tu en pensais. J’ai aussi voulu que tu m’aides à choisir une robe pour le mariage d’Alfred. Je me sens transparente. Tu ne me regardes plus. Et je fais semblant de m’en foutre. Mon cœur pèse lourd. Tellement lourd que j’ai du mal à marcher.
Tout le monde me demande de toi. Je dis que tu vas bien, évidemment. Quoi leur dire quand j’ai tellement honte de moi. Et honte de m’être montrée si lâche. Je veux pouvoir te parler, je veux emprunter ton nouveau sac et te promettre de bien m’en occuper, je veux te raconter ma soirée et surtout comment elle m’a regardée, je veux rire avec toi et me plaindre de tout, je veux t’entendre dire que je devrais arrêter de vouloir changer le monde mais plutôt m’habituer à sa médiocrité.
J’ai voulu te parler de mes examens et te demander ton avis sur ma nouvelle coupe de cheveux. J’ai voulu que tu me remettes sur le droit chemin, après que je me sois tellement égarée. J’ai voulu te dire que je t’aime, mais je finis par claquer la porte et par oublier mes clefs.
Quand mon téléphone sonne, j’ai le cœur qui bat fort. J’ai peur que ce soit toi. Parce que je ne sais pas quoi te dire. Mais je suis déçue quand ce n’est que lui. Tout me rend triste et tout me fait pleurer. Je deviens sensible et je t’entends critiquer ma froideur. Je ne suis plus froide. Crois-moi.
J’ai peur de te perdre. Peur que tu ne sois plus là. Peur de culpabiliser. Encore. Je suis toujours égoïste. Non, je n’arrive pas à changer. Mais je veux être quelqu’un de bien. Quelqu’un qui rend les autres heureux. Je n’ai pas réussi avec toi. Pardonne-moi.
Mon examen commence dans quelques minutes. Il faudra parler de ces principes que je ne comprends pas. Je dois rattraper ma note du premier semestre, celle que j’ai eue après mes vacances avec lui. Je dois réussir. Mais je ne fais que penser à toi. Comment rassembler mes idées quand tout me semble si sombre ? Comment réfléchir après une nuit blanche passée à culpabiliser. Je t’écris un message. Un message qui dit pardon. Un message pour t’annoncer ma défaite. Le message le plus dur que je n’aie jamais écrit. Un message pour pouvoir tourner la page et recommencer ma vie. Un message pour que je puisse, peut-être, m’aimer à nouveau. Tu réponds aussitôt. Et tu me dis que tu es là. Que l’as toujours été. Que c’était moi qui ne voyais pas. Tu me dis que tu as confiance en moi. Et que je vais réussir. Tu me dis que tu en es sûre. Mes larmes coulent sur mon cas pratique. Je souris. Je relativise. Derrière moi, la fille pleure aussi. Elle avait bachoté le chapitre relatif au mariage. Elle me voit pleurer et ça la réconforte. Tu m’aimes. Et tout me semble si facile désormais.

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