vendredi, février 05, 2010

Je joue

Il ya quelque chose de touchant à huit heures du matin. Peut-être le silence. Peut-être l’espoir d’une nouvelle chance. Sans doute la couleur d’un ciel nouveau. Et surtout… les gens qui travaillent… Je les observe tout au long du chemin qui mène au bureau. Il y a le boulanger témoin de l’aube. Le boulanger qui produit ce qu’il ya de plus bon et de plus nécessaire. Du pain chaud. Il y a l’employer du métro qui donne les directions aux voyageurs perdus, qui souhaite un bon voyage… lui qui ne voyage que très peu. Je sors de la station et je marche vers le bureau. Au chemin, plein de métiers qui me touchent. Un essuyeur de vitrines qui travaille avec tellement de précision et beaucoup de sérieux. Il ya aussi la femme qui vend des boissons chaudes. Et des sourires. Il ya le chauffeur de taxi qui connait toutes les rues par cœur. Il ya le facteur. Il ya le dentiste. Il ya le pilote. Il ya l’architecte. Il ya le journaliste. Il ya le concierge. Il ya le peintre qui nous emporte par une toile a travers laquelle on peut voir au dela de l'horizon. Il y a le chanteur qui, par sa voix et ses mots fait rejaillir des sensations cachees, oubliees, bien rangees, desirees... Et dans une catégorie à part… les banquiers. Depuis que j’ai commencé à en faire partie, par hasard et par coup de la vie, je n’arrive pas tout à fait à comprendre leur utilité. Ils ont l’horaire le plus compliqué. Et la tenue la plus sérieuse. Ils ont un ton des plus prétentieux. Et vantent des diplômes et des années d’expérience. Ils ne sortent qu’avec des membres de la même communauté. Et discutent dans un langage codé. 3 heures de sommeil leur suffisent. Et ils ont les yeux cernés. Ils parlent sans cesse d’argent. Mais ont rarement l’occasion d’en dépenser. Ils ont parfois de jolies maisons. Juste pour dormir. Occasionnellement. Ils se plaignent. Mais ils sont quand même tellement fiers d’être là où ils sont. En quoi consiste leur boulot ? je crois que c’est tout simplement un jeu inutile qui consiste à transférer de l’argent d’un compte à un autre, et vice versa inlassablement. Rien n’est créé. Tout se déplace. Sur un écran le 8 devient 6 et sur un autre le 5 devient 7. Le titulaire du compte a de grands nombres. Alors il ne s’en rend même pas compte. Le banquier ne contribue à rien dans la vie. Il est inutile. Et pourtant le mieux récompensé. Et je vends chaque journée qui passe tellement gratuitement. Je ne change rien. Je brûle le temps. Je ne nourris pas, je ne guéris pas, je ne crée pas de sourires. Je joue. Bien.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

maybe you don't know the fun bankers ;)

Karen Ayat a dit…

probably!! :)