lundi, octobre 11, 2010

La boite

C’est une boite désordonnée. Dans laquelle je jette quand je rentre boucles d’oreille, bagues et bracelets. Tout est entremêlé. Surtout les colliers.

J’essaie d’en tirer un bijou… mais tout sort à la fois. Alors du coup je jette tout. Et je préfère le nu. Les objets ne sont traités avec aucune délicatesse et n’obéissent à aucun ordre en particulier. Tout se mélange pour créer un tableau magnifique de confusion.

Ces bijoux enfermés dans une boite, sans identité quelconque et sans séparation propre de leurs pairs, n’existent pas pour moi. Ils ne sont pas vivants. Ils dorment et se reposent docilement, s’enferment sans combat et observent le plus profond des silences.

Ils ne viennent à existence que lorsque pour aller avec ma robe noire, je cherche mes perles blanches. Alors je cherche, provoquée par le besoin, par la robe, par le thème de la soirée, par mon humeur, par mon envie, par cette idée qui me vient… cette idée de plaire à une personne en particulier. Et personne d'autre.

Alors forcément, un seul objet se dissocie des autres, sort de sa prison et existe le temps d’une soirée.

Dans une autre boite tres similaire - parce que j'aime bien les boites, elles créent l'illusion de netteté - mes sentiments. Mes sentiments qui, comme mes bijoux, s’entremêlent sans cesse et se rangent, respectueux de la discipline imposée.

Mais un incident se produit. un analogon rejaillit. Toi. Toi qui me force à ouvrir la boite, à fouiller, à chercher ce qu’il me faut de porter… Je me retrouve à puiser dans un désordre qui fait souffrir, en quête du bijou le plus précieux. Et je retrouve cette sensation longtemps ignorée qui me revient sans préavis comme pour me rappeler que si le silence s’impose, la vie ne s’arrache pas. Et que le sommeil, avec le bruit, s'interrompt aussi.

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