jeudi, mars 23, 2006

Coincee entre deux axes.

Depuis quelque temps, je me surprends en train de classifier les personnes et les choses. Je ressens ce besoin de trouver a chaque personne une case dans laquelle l’insérer, et a chaque catégorie une personne adéquate. Aucun élément ne doit subsister non classe, non qualifie ou non range. On y trouve les gentils et les méchants, les gros et les maigres, le noir et le blanc, les souriants et les grincheux…. Récemment, j’ai commence a faire des listes de tout : des choses a ranger dans mon sac, des personnes que je devais appeler, des choses a dire a ma mère, des défauts qui me dérangent chez mon amie, des devoirs toujours en suspens… J’ai même pris l’habitude, dans toute conversation, de faire dans ma tête un plan compose de 2 parties de 2 sous parties chacune. Ca n’aurait pas été très grave si je trouvais le bon…
Le système universitaire en est peut-être pour quelque chose. Ce besoin intense, cette obsession de se plier a une méthodologie qui est, certes, constructive et sert sans doute a enchaîner d’une façon logique et structuree les idées, produit, du moins en ce qui me concerne, un effet contraire. Mes arguments et mes idées se trouvent étouffés par un nombre limite de lignes a remplir, par la nécessite de faire de deux parties pratiquement disproportionnées un équilibre impossible qui finit par être réalise en supprimant d’une partie un essentiel injustement puni ou au contraire, en ajoutant afin de sauver cet essentiel, quelques phrases qui n’ont aucun sens et aucune utilité a part l’esthétique d’une feuille superficielle obsédée par son physique. Puis me vient une idée sensationnelle, une idée principale, ce petit plus qui me permettra- peut-être- de dépasser la moyenne, le salut du 10 "moins" au 10 "plus". Malheureusement, il ne trouvera aucune place dans cet enchaînement mécanique, dans ces cases réservées a l’avance par des clients de 1e classe, des habitues, qu’on reconnaît sous l’appellation de phrases préfabriquées. Personnellement, je ne leur trouve rien d’exceptionnel, de surprenant a part l’atout d’avoir été organisées a l’avance, d’être prévues, attendues, et surtout, absolument ennuyantes. Ce mot qui me semble totalement convaincant serait, d’après cette typologie de base, non juridique, cette phrase trop sensible et mon raisonnement, que je croyais être le bon, beaucoup plus proche de la sociologie que du Droit. Les sous parties sont comme d’habitude en retard, le Grand A se sent solitaire alors qu’en dessous, le Grand B vante d’un air prétentieux ses petits 1 et 2 qui sont déjà au rendez-vous. Et moi, le regard fixe sur ce shema insensé, j’essaie de trouver des titres-obstacles qui ne serviront qu’à m’ouvrir le chemin, toujours dans le respect de l’esthétique.
La solution parfaite serait de savoir concilier la méthodologie stricte, mesurée, à un laisser-aller littéraire qui reflète une vision personnelle des choses. Mais cette simple restriction paralyse mes idées et me rend esclave de la forme. S'abandonner au fond et ne laisser de la structure que le necessaire? Un ami m’a conseille, citant Nietzsche, de n’écrire que ce qui me semble vrai : « de tout ce qui est écrit, je ne lis que ce que quelqu’un écrit avec son sang. Ecris avec ton sang, et tu verras que le sang est esprit ». J’essayerai donc d’être fidèle a mes principes, mes pensées, mes envies et mon humeur (au risque de parler de sociologie en droit). Alors Nietzsche, dis-moi, me liras-tu ?



6 commentaires:

Anonyme a dit…

voici le monde du droit! Etre dans ton etat en 2eme annee de droit, c'est etre sur la bonne voie... Une voie ki, sans doute, est bonne sur le plan juridique, mais pas necessairement sur le plan personnelle, sociale... je me sens regulierement devant un dilemme: la voie juridique ou la voie personnelle... c'est la voie personnelle ki l'emporte souvent

Anonyme a dit…

L'ideal est de pouvoir concilier entre les deux, pour moi c'etait tantot l'une et tantot l'autre... j'espere ke tu auras le pouvoir, le courage, et la sagesse de la conciliation

Karen Ayat a dit…

Merci bcp pour ce conseil :) j'essayerai de le suivre. Pour le moment, c'est le sommeil qui l'emporte! :P

Anonyme a dit…

classifier les gens c'est se mettre dans un etat de superiorite par rapport aux autres Dieu n'a pas classifier les gens? ni la loi encore et donc pourquoi distinguer et classifier ou la loi ne distingue et ne classifie pas je croit que vous etes etudiante de droit et vous le devrait le savoir??
Ensuite qui etes vous pour classifier les gens, ces derniers ne sont pas des soldats de table pour les classifiers et les manipules a ta guise.
Connait toi, toi meme.
Classifier les gens evoque un sentiment de narcisime.
Excusez moi d'etre si vrai et si juste c'est comme la treve et la balance (signe de droit) mais il faut te le dire.

Karen Ayat a dit…

Peut-etre que je me suis mal exprimee: la classification dans mon texte ne sert que d'image pour illustrer un peu ces eternelles classifications de nos cours de droit. J'ai utilise des distinctions absurdes "gros", "maigres", et meme impossibles "noir", "blanc" (puisque la vie c'est plutot gris), afin qu'on ne croie pas que je suis la a juger les gens, au contraire. Vous utilisez le verbe "manipuler". Je pense que c'est un peu trop fort pour les mots, on ne peut pas manipuler ls gens a travers une histoire, sauf si vous avez ce don, et dans ce cas j'aimerais enormement que vous me le transmettiez. Enfin, je vous assure que je me connais tres bien, et plus encore, que je m'aime beaucoup. Ce n'est point du narcissisme (c'est comme ca que ca s'ecrit), mais au contraire une assurance necessaire que j'utilise pour etre plus proche du monde, des gens et de la vie. D'ailleurs, j'ecris, car c'est une facon de penser. Je vous prie de savoir tirer le message que j'aimerais faire passer entre les lignes, et de ne pas vous accrocher au superficiel des lettres. Merci tout de meme d'avoir laisse un commentaire, ca prouve que ca vous a touche, et j'en suis fiere.

~Chris~ a dit…

Nietzche ne te lira peu etre pas... mais peu m'importe... moi je le ferai, que tu écrive selon un shéma type où transpirera toujours une partie de toi, ou que tu laisse parler ton coeur, comme tu sait si bien le faire...