mardi, décembre 05, 2006

Que faire de ma vie?

Il parait que les décisions que l’on prend à vingt ans sont celles qui détermineront tout notre avenir. Il parait que c’est vrai même si certains disent que ce n’est qu’un gros mensonge que racontent les parents et les profs afin de pousser les jeunes à étudier et à travailler. Mensonge ou vérité, ces décisions sont difficiles à prendre. Car au bout de chaque route paisible, il y a un carrefour. Tout carrefour suppose un choix. Et tout choix suppose renonciation. Les choix font souvent peur. Car si l’on opte pour une chose, on en délaisse une autre. Et il n’est pas souvent facile de se détacher d’une chose, banale soit-elle.
La vie est donc faite d’une succession de choix. Et entre un choix et un autre, un intervalle qui permet à toute personne de se ressaisir et de se reposer de la tension que provoque tout choix important. Cet intervalle est supposé être reposant, si l’on exclut bien sur la possibilité d’un regret ou d’un doute quant à l’opportunité de la décision prise.
Mais l’intervalle ne fait en réalité que préparer le grand moment. Le grand moment naît d’une longue méditation, d’une recherche, d’une réflexion et surtout d’un sentiment positif qui penche pour une direction déterminée.
Plus je me rapproche de la fin de mes études, et plus je suis confuse. Car c’est à ce moment-là que je devrai choisir la prochaine station. Une station prochaine qui déterminera, dit-on, toutes celles qui vont suivre. Plus j’y pense, et plus je plonge dans ma confusion. Car s’il est difficile de choisir quand on aime peu de choses, il est encore plus dur de faire une décision quand on en apprécie plusieurs. Il faut choisir l’université, la ville, la spécialisation. Il faut choisir ce qu’on aime mais aussi ce qui pourrait constituer la base d’une carrière réussie.
Je me réveille perdue et confuse : « je ne sais pas ce que je vais faire de ma vie ». Cette phrase, je l’ai répétée à plusieurs reprises ces derniers jours. Elle a tantôt provoqué des rires, et tantôt laissé imperturbable. Où aller ? Quel chemin prendre ? A qui demander conseil ? Vais-je réussir ? Que choisir ? Penser à demain ? Me suffire d’aujourd’hui ? Me contenter de ce soir ? Prévoir une carrière au Liban ? Faire confiance au pays ? Opter pour Paris ? Pour Londres ? Changer de plan pour une personne spéciale ? Se fixer un plan rigide et surpasser tous les obstacles ?
Beaucoup de questions qui fatiguent… Cet intervalle supposé être relaxant n’est en réalité que confusion.
Mais Paul m’appelle. Paul m’appelle de Pékin. Il est parti pour la chine il y a deux ans. Il était en première année de Droit. Il est parti pour quelques mois. Mais il n’est pas revenu. Il a bien aimé la chine… Il s’y est installé. Sa vie d’ici, même s’il l’aimait bien, ne l’a pas empêché de vivre l’aventure. Il s’est adapté à un environnement étranger, à une culture qui lui était inconnue. Il l’a apprivoisée. Il pense à aujourd’hui. Il va peut-être aller aux Etats-Unis l’année prochaine. Ou pas. C’est un éternel voyageur. Un voyageur qui ne se laisse pas intimider par les choix. Car il décidera à la dernière minute. Il fait des choix d’impulsion. Il est heureux. Et il construit bien sa vie.
Réfléchir ? Se lancer ? Hésiter ? Laisser la vie faire les choses ?
Je vais faire comme Paul. Je vais faire confiance à la vie. Elle m’emmènera où elle voudra. Pour l’instant, pas de choix…

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Juste explique-moi une chose.
Pourquoi tu ecris?
Qu'est-ce que ca te fait d'etre lue?

et je te dirais pourquoi je lis tes ecrits...

Karen Ayat a dit…

Si je suis tellement lue, c'est que j'ecris bien. D'ailleurs, tu me lis. :)
J'aime ecrire. C'est une raison suffisante a mon avis... Je le fais pour moi, puisque ca mamuse, ca me permet de reflechir, ca me permet de mexprimer comme dautres le feraient en danse ou en musique. Je propose sans l'imposer des textes a ceux qui voudraient partager avec moi des moments, des idees, des souvenirs, des reves, des images.
Tu peux lire "pourquoi ecrire" du 5 novembre.

Anonyme a dit…

hey karen,ca va?
g plusieurs choses a te dire:
-ne te soucie pas de ton avenir,le choix est peu etre dur mais le resultat est garanti:)
-tu parles de choix,de difficulte de choix,tant mieux!pcq certains n ont pas le choix...avoir le choix c avoir des alternatives,c etre libre,c avoir le pouvoir de decider ce que va etre notre vie,de la faconner...peu importe le resultat on en sortira riche et grandi de l experience vecue...
-t a raison de laisser le courant temporter...fais confiance a la vie et fonce...tu ne regrettras pas...
bonne chance:)

Mano Sinistra a dit…

Les décisions que l’on prend à tout âge déterminent notre avenir.
Nous vivons dans le monde du "Oui" à tout, nous voudrions tous être aimés, avoir du succés et ne pas avoir de choix difficiles à faire... [Pourtant, si tu écris si bien, si tu penses autant, c'est bien grace aux choix difficiles que tu as du faire, et ce depuis le premier choix : celui que nous faisons tous lorsque nous sommes parachutés ici-bas, celui d'exister, celui qui influera sur tous les autres choix, même ceux contraires.]
Mais nous ne sommes pas ou peu conscients de tous les "Non" sur lesquels nous batissons nos "Oui". En effet, comme tu le dis si bien, chaque choix implique une renonciation, un abandon. Cette renonciation se fait de manière si fulgurante que nous nous en rendons même pas compte : lorsque je prends une pomme dans le panier de fruits je suis plus ou moins conscient de mon envie de pomme, mais ais-je conscience de mon abandon des fraises, des bananes, des raisins, des cerises etc. ?
En anglais ceci s'appelle "the know-how of the No". La sagesse du non. Ce n'est que lorsque nous sommes pleinement conscients de ce à quoi nous disons Non, de ce que nous abandonnons à tout jamais, que nous pouvons être ouverts à ce que nous avons choisi. Si souvent nous avons des regrets, quelques remords, ce fameux "Et si... ?" qui nous font rester coincés au carrefour, nos yeux tentant d'aller le plus loin possible dans la voie que nous pensons avoir choisie, mais notre cœur/corps restant figé dans la prison du choix du non-choix (eh oui, ne pas choisir est un choix !).
Chaque choix est un mariage, un sacrifice, un abandon de ce qui est connu pour aller vers l'inconnu, par définition inconnaissable. Lorsque nous nous engageons, dés le premier instant nous savons déjà ce que nous accepterons et ce que nous refuserons. Nous ne le savons pas avec la raison, mais avec l'intuition. Un engagement implique l'acceptation de toutes les deceptions, de toutes les pertes, car sans cela pas de bonheur, pas de réussites...
En bref, le Non vient avant le Oui : la division vient avant l'addition, le discernement vient avant le choix... Un autre paradoxe ! Le discernement ne vient-il pas de l'expérience ? Et l'expérience ne découle-t'elle pas du choix ? Donc comment avoir le discernement avnat le choix ? Mystère ! Le printemps vient avant l'été, et tout, absolument tout ce qui se passe tout au long de l'été a été décidé/choisi au printemps... Et le printemps ? Comme je l'avais écrit avant-hier, le printemps a été préparé à l'automne, consolidé par l'hiver...
Nous sommes tels de brèves lumières qui s'eclairent l'espace d'un instant. Seuls, déliés de tout contexte, nous ne sommes qu'étoiles filantes, disparus avant même d'avoir pu naître entièrement. Dans l'ensemble de nos solitudes, dans la communauté de la Vie avec un grand V, nous pouvons faire partie d'un faisceau lumineux qui traverse les âges, les guerres, les tempêtes et se plonge dans l'inconnu. D'ou arrive-t'il ? D'un passé si lointain qu'il est aussi inconnu que l'avenir, ainsi il ne pèse plus mais continue de soutenir...
Bon, me voilà reparti dans les étoiles ! Karen, tes écrits me font un drôle d'effet, peut-être vais-je les faire analyser ? ;)
PS pour les mots "avalés", c'est mon ordi qui a fait ça à 2 ou 3 posts - lorsque j'ai appuyé sur "publier" l'application a quitté inopinément :(
C'est étrange, j'avais déjà écrit un mot sur le choix après avoir lu "l'indécis" : je disais déjà quelques unes des choses que je redis ici, mais j'étais resté plus personnel, sans décoller dans l'universel total comme aujd'hui hi hi

Karen Ayat a dit…

Je prefere a chaque fois ta reponse au texte qui la provoquee... C'est un pe pr ca ke jecris