dimanche, décembre 31, 2006

Si je m'en vais

J’ai décidé de t’offrir mon présent. Pour qu’on partage un jour, peut-être, notre avenir. Je t’ai donné mon présent, pour le plaisir d’un moment libre. J’ai accepté le tien, pour la richesse qu’il comporte. Je l’ai surtout accueilli, pour le bonheur qu’il m’apporte. Je me suis créée une toute petite place dans le désordre de nos vies respectives pour mieux affronter les autres moments de la vie, d’autres moments que j’aime moins, des moments que j’aime moins puisque je suis seule. Seule, sans toi.
Dans cette vision des choses, pas de place ou si peu au passé. Le passé… On en parle pour mieux comprendre le présent. On en parle pour mieux s’aimer. On en parle pour se surpasser. On en parle pour faire de la confiance un très beau cadeau. Et surtout pour plus de complicité. Mais il serait excessif d’en faire un présent. Il serait ridicule d’en faire un débat permanent.
Quand le passé déborde sur le présent, que le présent se transforme en une analyse minutieuse et trop injuste d’une adolescence bien vécue et que l’instant glisse de nos mains, le bonheur que fait naître la possibilité d’un éventuel futur disparaît. Et le passé vante sa résurrection. Une renaissance peu méritée.
Si je m’en vais ce soir ce n’est pas de ta faute. Si je m’en vais déjà c’est que je dois continuer à chercher. Parce que mon passé je l’aime. Et c’est un présent similaire que je cherche. Un présent autonome dirigé vers l’avenir. Un présent ambitieux qui tourne la page du passé. Un présent curieux mais point rancunier. Un présent lucide qui comprend….
Si je m’en vais ce soir c’est que je n’ai pas encore trouvé la personne que je cherche, celle que j’ai cru voir en toi, celle qui lira mon passé rien qu’en me regardant dans les yeux, celle qui posera un doigt sur ma bouche quand je jugerais nécessaire de raconter fautes et bêtises, celle qui me dira que du passé elle s’en fout et qu’elle ferait tout pour envahir mon présent et chaque seconde future de ma vie, une personne qui me dira que seule compte la seconde présente… et surtout celle qui suit.

Aucun commentaire: