dimanche, janvier 13, 2008

Je veux tout

Il paraît qu’il faut avoir beaucoup d’argent pour faire de l’argent. Il paraît qu’il faut souffrir pour le premier million, et que les millions qui suivent sont naturellement créés. Mais comment faire le million sans un million ?
Il paraît qu’il faut avoir de l’expérience pour trouver du boulot. Mais comment gagner cette première expérience sans expérience ?
Il paraît qu’il faut avoir un bon diplôme pour postuler à une bonne maîtrise. Et une bonne maîtrise pour un bon diplôme. Comment avoir ce diplôme sans diplôme ?
Il paraît qu’il faut un bon job pour un bon master. Et un bon master pour un bon job.
Je ne sais pas si c’est le monde qui est de travers. Ou si je n’ai tout simplement rien compris de l’affaire…
Je ne sais plus ce qui vient avant quoi, comment y arriver et par où commencer. Travailler puis étudier, le contraire, rien du tout, ou les deux à la fois.
Remplir des papiers pour les voir revenir par courier. Envoyer des mails à de fausses adresses. Lire sur des sites dépassés et postuler après le délai. Pleurer sur un tas de papiers, y renverser une tasse de thé et s’endormir dessus une fois esquintée. Crier au téléphone sur des amis qui ne comprennent pas que je n’ai pas perdu la tête, ni le sang froid mais les deux à la fois. Ne pas fermer l’œil de la nuit car penser à des petits oublis, attendre le matin pour faire des coups de fil et éclaircir le chemin, tout déchirer et recommencer, retaper des phrases tordues à remplacer par des mots crochus, rire de soi quand on n’y croit même pas, essayer pour plaire à ma mère et pour calmer une conscience qui me reproche de ne rien faire, sentir la fatigue m’envahir et se surpasser rien que pour souffrir, oublier de manger jusqu’à avoir la nausée, rire d’un état qui ne fait que se détériorer, réfléchir à un week-end promis et se demander si c’est bientôt fini mais replonger la tête dans un travail qui ne dépend que d’un hasard, imaginer l’année prochaine ne sachant comment finir la semaine…
Se réveiller et se dire que c’est une nouvelle journée. Vouloir croquer la vie, le jour, la nuit, l’appeler et lui crier ‘je t’aime’ puis raccrocher et recommencer quand même.
Les étapes s’entremêlent, se confondent, se marient, se couchent… Tout et rien à la fois. Je veux tout. Même si je commence par rien du tout.

3 commentaires:

~Chris~ a dit…

bien sur que tu veux tout... mais rien qu'en l'ecrivant n'est ce pas deja un debut? combien souffre de ne pouvoir dire ce qu'il veulent alor que, comme toi, c'est de tout qu'ils ont besoin (ou envie? mais tu a deja fait le tour de la question non ;-)... et puis vouloir tout en partant de rien, il me semble que ce n'est ni plu ni moin que d'espoir dont il est question...

Anonyme a dit…

... le paradoxe de l'œuf et de la poule; qu'est venu d'abord?

c vrai, on est (en qlq sorte) dans un cercle vicieux. à la base, notre âme est enfermée dans un corps... on cherche tous la même chose mais de differentes manières.. on cherche la LIBERTE... être LIBRE (avoir besoin de personne et de rien).

Ce que tu cherches, AVOIR TOUS ce qui implque automatiquement AVOIR ETRE LIBRE
avoir tous et rien

...restes Libre
Salut,
Hussein

Anonyme a dit…

Beautiful text baby. As usual...
E