jeudi, avril 02, 2009

Six

Il suffit que l’un de nous soit triste pour que tous se sentent concernés. Il suffit que l’un de nous soit heureux pour que six vies s’illuminent aussi. Car nos tristesses se divisent par 6 à chaque fois. Et nos bonheurs se multiplient par le même chiffre automatiquement. La nature a fait que l’on fonctionne en groupe. La vie a voulu que tout se fasse par nos forces réunies. Chacun y apporte son truc. D’abord, de l’émotion, pour que nos décisions soient toujours humaines. Mon père, roi du monde, a un cœur d’enfant. Il est notre maison, il est notre sauveur, il est notre pardon. Il accepe a chaque fois, il analyse avec nous et soutient les decisions les plus folles. Il croit en nos capacites, il croit en nos dons et admire avec les yeux les plus profonds. Il nous a tout appris, tout donne en nous transmettant le sens de la generosite. Je n'ai pas connu d'Homme comme lui. Et je n'en connaitrai jamais. Car il n'y en a pas. Et il n'y en a jamais eu. C'est pour lui que je suis. Ensuite, il y a de l’ordre. Car ma mère, malgré une sensibilité certaine, ne laisse paraître qu’une froideur extrême qui facilite le raisonnement et provoque une organisation nécessaire. Ensuite, du support. Mon grand frère a toujours été notre meilleur protecteur. Mon grand frère qui n’a jamais été enfant, car né le plus grand. Mon grand frère qui a accepté de grandir avant l’âge pour s’occuper de trois petits diables. Puis il y a ma sœur… ma sœur qui aime les chiffres. Et qui, par un calcul mental aussi rapide qu’impressionnant, présente les pours et les contres de chaque situation, me laissant aussi perplexe qu’exaspérée… Ma sœur qui possède un cœur plus large que la vie, une sensibilité infinie et un dévouement qui me touche autant qu’il me guérit. Et enfin il y a le petit. Petit car le plus jeune. Mais grand. Oui si grand. Car mon petit frère est toujours prêt à l’attaque pour défendre ses deux sœurs quand l’une d’entre elles est blessée. Et du haut de ses vingt ans, il guette tout danger potentiel, d’un regard vert de colère, vert de tendresse… Il ouvre ses bras et les dangers du monde disparaissent aussitôt.
Nous sommes 6. Et c’est à 6 que nous avons discuté hier soir, quand la vie ne s’est pas montrée très sympathique. C’est à six qu’on parle chacun de son côté, souvent en même temps, souvent en criant, souvent en disant des choses incompatibles et contraires, incompréhensibles et insensées, folles et en colère… C’est à six qu’on se mêle et démêle, qu’on plante le nez partout et qu’on a un avis sur tout, c’est à six qu’on décide, qu’on se dispute, qu’on se réconcilie, à six on s’aime et on se déteste, à six on se pardonne, on s’écoute on s’entraide, à six on marche, on grimpe et on retombe et à six on unit nos forces, toujours, pour continuer, encore plus fort…
Hier elle m’a appelée. Ma sœur. Et pour elle j’ai tout laissé tomber. Elle voulait prendre un café. Mais je savais que par sa fumée, le café en dévoilait davantage. Elle a toujours été là pour moi. Et c’est elle qui me pousse à atteindre mes rêves. C’est à elle que je veux ressembler. Et je ne peux la voir fragilisée. Ensemble on peut tout achever. Ensemble on a pleuré. Quelques secondes… et nos larmes ont séché. Car ensemble on s’est relevé, Ensemble on est rentré et puis ensemble, sur un canapé, en face de la télé, en écoutant une chanson qui nous a fait toutes les deux tout oublier, on a réalisé qu’en réalité on n’était pas que deux. On est six. Et quel problème ne peut être résout à six ?
L’amour de ma vie c’est vous. Ma famille.

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