jeudi, juin 11, 2009

Marianne

On a tous de ces amis que l’on ne voit pas souvent… Le travail, les études, la distance, les amours, les nouveaux amis et les occupations diverses font en sorte que ces rencontres d’autrefois se font de plus en plus rares… pour finir par n’être que des occasions annuelles.
Ces amis ne sont pas des connaissances. Ni de nouvelles personnes qui entrent et sortent de nos vies sans laisser une trace. Ces amis existent toujours. Ils existent sans feux d’artifices, sans paroles inutiles, sans sourires pathétiques, sans affections exagérées. Et ils existeront toujours.
J’ai la chance d’en avoir… Des amis comme ca. Ces amis que l’on rencontre souvent dans une cour de recréation, sur un banc d’école, sur le siège arrière d’un autocar, sur du sable chaud a la recherche de coquillages alors que l’on était encore naïf, pur, vrai, maladroit et que l’on avait sur les dents des choses métalliques qui ont tout sauf l’apparence esthétique.
Ces amis on les revoit parfois. On les revoit et malgré qu’ils aient grandi, malgré qu’ils aient embelli, malgré quelques rides et malgré un regard plus calme comme plus raisonnable, malgré les mèches dorées qui remplacent un marron fonce d’autrefois, malgré un corps de mannequin qui vient effacer un ventre rond qu’on gavait de glaces et de chocolats, malgré des yeux plus matures comme ennuyés d’une vie un peu compliquée loin de celle qu’on rythmait de jeux et de friandises, il suffit d’un regard pour revoir, en l’espace d’une fraction de seconde, nos rires d’autrefois, mes larmes le jour ou je m’étais blessée le genou en voulant sauter très très haut (jusqu’au ciel…), ta moue quand le garçon que tu aimais avait choisi une autre moins compliquée et surtout… ces longues soirées passées sur mon lit a parler de garçons, de rêves d’enfant, d’escapades, de voyages en mangeant ces crêpes au Nutella…
Tu te rappelles ?
Je te revois. Et c’est comme si je t’avais vue hier même. Je te revois et tu sais tout. Sans que je ne le dise. Tu sais tout d’un regard. Et sans que tu ne me parles de ce garçon que tu aimes, je sais qu’il t’aime aussi. Parce que tu n’as pas change… et moi non plus d’ailleurs…
On parle comme si on était toujours sur ce lit étroit a chuchoter pour empêcher les murs de nous entendre et a rigoler la main sur la bouche comme s’il était interdit d’être si libre, si heureux, si transparent, si amoureux…
On parle des heures. On sourie, on pleure et on rit alternativement… Tu secoues la tête comme autrefois, comme un reproche comme pour me dire que je suis folle… et je m’en fous. Je ris. J’aime ta franchise, celle que tu n’as jamais pu, comme les autres, remplacer par de l’hypocrisie ou une diplomatie pathétique. J’aime que tu puisses tout me dire. Même si ca blesse. Et au moment de partir tu me poses la question qui me tue… Tu me demandes « qu’est-ce que tu cherches ? ».
Et je tombe en sanglots… Parce que ma chère Marianne, je ne sais toujours pas.

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