lundi, octobre 23, 2006

Concurrence de compétences.

Pour survivre aujourd’hui ainsi que pour réussir sa vie professionnelle et sociale, il faut détenir -au moins- un diplôme. Le cursus universitaire apparaît de plus en plus comme étant le prolongement normal des études scolaires. Le niveau d’études requis ne cesse de s’accroître qu’il est difficile de se considérer de nos jours « trop instruit ». Que nos études aient été longues et pénibles, non recherches tardives et minutieuse, nos examens fatigants et souvent trop injustes, peu importe. On ne peut plus jamais se considérer trop qualifié ; bien sûr, si l’on veut rester réaliste.
Le monde actuel est lui-même cultivant. L’élargissement des mass media et la mondialisation offrent des possibilités multiples à ceux qui désirent développer leur capital culturel.
Il est donc normal, je dirais même naturel, aujourd’hui, d’être médecin, avocat, architecte, économiste ou écrivain.
S’instruire et se cultiver, pour vivre. S’instruire et se cultiver, pour survivre. S’instruire pour le professionnel. Se cultiver, pour le social. Les deux, puisque tout le monde est aussi très qualifié.
Le diplôme ne sert plus désormais à départager les bons et les mauvais, les forts et les faibles, ceux qui ont réussi leur vie et ceux qui ont, au contraire, échoué, ceux qui réussissent leur carrière et ceux qui traînent, puisque ce n’est qu’un simple papier détenu par tous.
Le petit plus qui fait d’un individu spécial ou simplement différent des autres, dans cette concurrence folle de compétences, est la modestie. Seule la modestie est aujourd’hui un indice qui permet d’identifier l’intelligence. Car elle seule ne s’apprend pas dans les livres. Elle seule n’est pas transmissible. La modestie est la lucidité qui permet de reconnaître la beauté et l’intelligence des autres. La modestie est la clé de la réussite puisqu’elle donne à l’individu la faculté exceptionnelle de pouvoir voir en l’autre les qualités qui lui manqueraient afin de transformer tout contact humain en un partage enrichissant d’idées, d’expériences et de connaissances.
Modeste est l’homme parfait. Modeste est celui qui sait que des autres il peut tant apprendre. Modeste est celui qui comprend que l’intelligence, la beauté, la richesse, la gentillesse, l’honnêteté, …, sont des qualités universelles qui dépassent le cadre de son existence fragile. Modeste était Socrate.

Paru dans L'Orient Le Jour.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

le succès te rend modeste quand t'es pas trop con... et grâce à lui, tu rencontres des tas de surdoués qui n'y accèdent jamais