dimanche, janvier 14, 2007

Le risque

J’hésite. Et si je disais encore une fois une connerie ? Réfléchir, méditer, murmurer quelques mots maladroits et incompréhensibles, prevoir les conséquences, imaginer des réactions moqueuses, rougir… et puis choisir de se taire. Tout un processus qui s’étale dans la durée faisant écouler le délai et perdre la chance de briller. Remarquer trop tard mais trop fort qu’il aurait fallu réagir… Encore une fois cette lucidité tardive qui ne sert à rien à part à alourdir la conscience, haïr la raison, regretter l’opportunité de l’instant et prendre la résolution d’oser qui sera sans doute violée !
Le risque. Plus grand est le risque et plus grand est le profit. N’est-ce pas là une des plus populaires règles de la loi économique ? Je ne sais pas… J’ai pris un risque et j’ai lancé ça au hasard… une règle qui me semble assez logique mais qui pourrait tellement ne pas l’être ! Peu importe… Seul compte le risque.
Que vaut la vie sans risque ? Que vaut la vie sans ce sentiment délicieux d’un danger éventuel ? Que vaut la vie sans ces infinies situations d’incertitude tranchées par un pas courageux vers l’avant qui accepte le défi et accueille par conséquent l’éventualité d’une défaite ? Que vaut-elle sans cet espoir fou de gagner que comporte chaque prise de risque ? Que vaut-elle sans cette attente qui fait mal mais qui promet peut-être une belle récompense ?
L'évaluation des risques est le facteur déterminant de toute prise de décision, dit-on. Mais l’impossibilité de cette évaluation n’empêche pas la prise de la décision. Et c’est là que réside le risque. Il consiste en effet en la perception de la possibilité de la survenance d’un dommage futur et dans l’acceptation de cette probabilité. Le risque est pris par une personne apte a supporter l'attente et en mesure de faire face à des conséquences incertaines mais bien probables.
« Le risque c'est la vie même. On ne peut risquer que sa vie. Et si on ne la risque pas, on ne vit pas » avait ecrit Amélie Nothomb dans un de ses livres (Cosmetique de l'ennemi). Ne rien risquer serait donc un risque plus grand.
Prenons donc le risque de vivre. Risquons la vie. Risquons l’amour. Acceptons l’éventualité d’une déception pour la possibilité du bonheur, aussi minime soit-elle. Acceptons le risque d’échouer en contrepartie de l’espoir de gagner. Risquons une confiance qui pourrait être trahie rien que pour l’envie de l’offrir.
Osons. Risquons. Vivons.
J’hésite. Et puis je me lâche. Et si je disais une connerie ? Peut-être. Mais cette fois, j’accepte le risque. Et désinvolte, je choisis un terrain dangereux, des mots impudiques, des phrases directes, des mots puissants. Je prends le risque. Car s’il est evident de ne pas se tromper en choisissant le chemin le plus sûr, il est certain de ne pas gagner grand-chose non plus. Et c’est la grande victoire que je recherche.
Alors je vais vers lui. Lui que j’évite. Je lui dis ces mots insensés. Des mots d’une personne à risque; les mots d'une personne a risque que je ne suis tellement pas. J’abandonne les mots à double sens que je m’étais appropriés dans le passé, ces mots qui assurent le chemin du retour. Je laisse de coté les sourires incertains d'hypocrisie et j’opte pour un sourire franc et un regard indiscret. Je laisse tomber les phrases longues et imprécises qui nécessitent l’interprétation d’un expert. Je lui dis ces phrases courtes et légères qui ont le pouvoir de plaire. Je jette les mots gentils et passe-partout qui servent aussi bien en amour qu’en amitié. J’oublie d’être formelle. J’oublie de faire semblant d’être heureuse. Et il me raconte sa vie. Ses histoires. Ses défaites. Ses amours. Il risque sa confiance. Il risque son temps. Il risque une fois de plus son cœur… Il choisit le risque. Comme moi, il choisit la vie. La vie… parce qu’elle vaut tellement le coup d’être vécue. La vie pour le goût du risque. Mais surtout le risque… pour le délicieux goût de la vie.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

We ask ourselves, who am I to be brilliant, gorgeous, talented, and fabulous? Actually, who are you not to be?
The important thing is this: To be able at any moment to sacrifice what we are for what we could become...yes Karen, i think it is better to have enough ideas for some of them to be wrong, than to be always right by having no ideas at all.
After all, qui ne risque rien n'a rien !
If you want to view it from another angle,imagine that twenty years from now you will be more disappointed by the things that you didn't do than by the ones you did do!
As Andre Gide once said, “One does not discover new lands without consenting to lose sight of the shore for a long time.”
I know it does sound philosophic.. just letting out what I think.. Enjoy
Tout se passe bien au Canada.. et je pourrais te dire que ma vie les derniers mois en servirait d'un exemple consistant, elle serait basee sur les risques; j'ai pris le plus grand risque de ma vie en venant, knowing that i had un job certain soit a Londres, soit Dubai .. Instead of that j'ai decide de tenter ma chance et essayer de m'imposer et voir de quoi je suis capable SEUL sans aide dans the real world ici a Montreal..
until the next conversation, take care ! bisoux et a bientot..
Bob