jeudi, février 12, 2009

Le presque parfait

Dernierement, je fais un reve recurrent qui me perturbe autant qu’il m’agace. Je reve d’un beau bateau, d’un bateau majestueux, sur une mer tranquille et luisante. Je reve d’un bateau sur lequel je retrouve toutes ces personnes que j’aime mais que je n’ai plus l’occasion de voir que pendant des vacances annuelles, organisees bien a l’avance et souvent tres chaotiques, souffrant d’une organisation otant tout le charme de la rencontre.
Je fais un reve horrible qui me reveille en pleine nuit et me laisse a mes pensees souvent noires a minuit… Je reve d’un bateau assez grand pour nous rassembler tous. Un bateau qui tout a coup fait naufrage et me laisse seule dans une mer que je ne voudrais habiter.

Je fais souvent un reve ou je vous vois pour un court moment, avant de vous perdre et de perdre du meme coup mon bel horizon. J’essaie d’expliquer ce reve, de le dissequer et de l’analyser, de le comprendre comme pour le snober, un peu pour etre sure de ne plus jamais le repeter. Mais je ferme les yeux. Et j’y suis. Dans ce grand bateau, m’emmenant de force dans un voyage que je ne veux faire, au bord duquel je retrouve mes plus grandes amours… Et mes craintes aussi.

Je cherche dans un dictionnaire la signification de ce songe que je hais. Je cherche comme pour pouvoir l’effacer. Et je comprends, enfin, pourquoi je le fais. Je comprends que j’ai une peur profonde et bien encree, celle de perdre ma pesanteur, ma raison d’etre, mon origine… bref, les personnes que j’aime. Vous.

Et je ne puis m’empecher de reflechir a cette fatalite. Ce sort lance a l’amour et qui ne puis s’en dissocier. Est-il possible d’aimer sans etre hante par la peur de perdre la personne aimee ? Est-il possible de vivre dans un monde ou l’amour est simple, sur, garanti, comme cette mer luisante et calme, juste avant le naufrage ?

Presque parfait. L’amour est presque parfait. On ne peut tout avoir dit-on a cette femme qui a reussi sa carriere mais echoue son mariage. On ne peut tout avoir dit-on a cette autre qui a sacrifie ses etudes pour elever ses enfants. Mais on ne peut tout avoir meme quand on a les deux… car tout au fond de nous, une peur profonde et tetue, comme un sablier, ne cesse de nous rappeler que tout est ephemere. Je ne sais pas si j’aime l’amour. Car j’en souffre autant que je m’en rejouis. Mais je sais que sur ce bateau, tout au fond de moi, je voudrais etre. Car vous y etes.

A mes amours eparpillees en geographie. Mais unies dans mon coeur... Et dans mes reves.

Aucun commentaire: