samedi, février 14, 2009

Pourvu q'elle soit vraie

Le premier jour, mon regard se promenait de visage en visage. Certains visages me repoussaient car j’y decelai de la pretention, de l’orgueil et de l’exageration. D’autres me laissaient indifferente. Et d’autres encores m’inspiraient confiance par leur conformite a des traits qui m’etaient familiers.
Mais deux visages en particulier m’attiraient l’attention. Deux visages de deux filles de mon age à peu pres ne faisaient que m’agacer. La premiere fille utilisait de grands gestes et des expressions de clown pour raconter la moindre histoire. L’autre avait les cheveux blonds et soyeux que j’ai toujours voulu (en vain) avoir et les memes bottes que moi achetees en soldes chez zara. Et cela suffisait pour que je ne la trouve point sympathique.
Je restai silencieuse et ressentai tantot de la jalousie qu’elles soient deux dans cette ville ou je suis seule, et tantot de la mefiance due a mes relations passees avec le meme sexe qui ont presque toutes deboute en un echec.
Mais petit a petit, et contre mon gre, je realisai ce que je ne voulais precedemment avouer. Ces filles la, meme grecques, meme etrangeres, meme belles de facon irritante, me ressemblaient de caractere au point que ca me fit peur. Comme moi, elles recherchaient de la compagnie dans une ville qui peut parfois s’averer cruelle, comme moi, elles avaient peur des autres et peur d’etre trahies ou blessees, comme moi, elles m’ont detestee le premier jour, et ont deteste mon accent qui roule, comme moi, elles ont pense que j’etais la derniere avec qui elles aimeraient nouer une amitie... Et comme moi, elles y sont tombe.
A Paris, il y eut Alix. Et du Liban je garde des souvenirs de ces filles qui m’ont marquee. Du liban, je garde le gout particulier de Beyrouth, des confidences et des secrets du banc en bois situe a droite de l’entree principale de la fac, des soirees dans notre bar favori, des cafes dans le seul mall de la ville, des attentes en groupe de resultats d’examens qui se font inaccessibles... Sur la page de Londres, j’ecrirai Nina et Xenia. Et si l’amitie me fait peur… je lui donnerai un autre nom. Peu importe. Pourvu qu’elle soit vraie.

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