mardi, janvier 18, 2011

Une promenade en solitaire


Choisir c’est renoncer.
M'a-t-on dit.

Choisir la musique et renoncer au silence pesant de mes quatre murs. Choisir le secret et renoncer aux paroles futiles et bien déplacées. Choisir la banque et renoncer au droit. Choisir la vie sans toi, et renoncer à la fausse sécurité que tu voulais me procurer. Choisir la liberté, avec ses blessures, ses douleurs, ses dangers… et renoncer à nos diners d’autrefois, devant la télé.

Choisir est un luxe. Choisir est un cri audacieux. Choisir, toujours, puisqu’il y a toujours un choix, dépasser l’hésitation, la peur de l’inconnu, l’attachement au confort, la certitude du présent et se lancer dans le vide délicieux de la possibilité, de demain, du peut-être, de la vie.

A toute femme est donné le choix. A tout homme aussi. Peut-être. Mais je ne puis le savoir.

Parce que les femmes font souvent un choix ou un autre en amour. Celui des relations stables et logiques, des promesses matures et garanties, du cheminement naturel et constructif, de la famille… ou celui de l’aventure, de la passion, de l’excès, du corps, du bonheur instantané.

Le choix de la raison ou le choix de la folie.

La raison hautaine et facile. Ou la folie adolescente et arrogante. La stabilité. Ou les soirées en solo dans une ville qui bouscule et qui chante. L’habitude qui a un coté bien rude. Ou l’éternel prélude. L’information. Ou le perpétuel abandon.

J’ai choisi. Je crois. Sans vraiment choisir parce que le choix s’est imposé à moi. Celui de vivre. D’amour, d’eau fraiche. De chaussures et de champagne. De vivre insouciante de ce qui va venir, jouissant du moment qui va bientôt finir, souffrant de matins gris et de soirées déjà parties, de musique en arrière plan et de messages charmants, de peurs intoxicantes et de copines toujours partantes, de nuits et de jours qui se mélangent pour n’exister qu’à deux et ne former qu’un tout vulnérable et pourtant durable. Vivre de la stabilité de l’instable, qui s’installe comme pour ne plus jamais se retirer, souriant de sa victoire et saluant, de loin, l’espoir.
Un choix qui vient seul. Qui n’est plus un choix de ce fait même. Puisque l’on ne décide pas toujours son chemin. Quand on a dans le cœur une insatiable envie d’aller plus loin.

Et puis un jour, lors d’une promenade en solitaire bien loin de la mer, on réalise qu’on ne peut aimer quand on ne se connait pas assez. Et la danse des vagues, la chaleur du sable sur mes pieds, l’ampleur de l’horizon me gagnent. En pleine montagne. Parce que je réalise que je n’aurais pas pu vraiment aimer. Sans découvrir qui j’étais.

Le choix, tu me l’as offert. Et parmi tes cadeaux, celui là m’est le plus cher.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

this reminded me of our conversation in P.I...

but i dont believe u can. your such a love fan

Karen Ayat a dit…

:)

true. i am.