jeudi, janvier 13, 2011

J'ai 24 ans

Dans le métro, mille plans, mille idées et milles choses à faire. Je les écris sur mon carnet. Le Droit a du me faire un effet. Puisque des listes, je suis encore obsédée. Sentir que je maitrise la situation rien que parce que je l’ai sur papier me fait rire de moi. Silencieusement bien sûr.

Je pense surtout à la soirée de ce soir. C’est l’anniversaire de ma copine. Je vais porter ma robe noire achetée nouvellement en soldes. Et les chaussures qui ne me ressemblent pas. Mais que je veux mettre quand même. Un peu pour sortir de moi. Me créer une autre personnalité pour un soir, pour danser, pour jouer la comédie… pour peut-être le voir.

J’ai 24 ans depuis quelques mois. Mais je ne sais toujours pas qui je suis. Sur la piste de danse, mes mouvements se font tantôt trop osés, tantôt trop timides. Je frôle la main de ma meilleure copine. Avec elle, à deux, ca va mieux.

Je me regarde subtilement dans la glace. Suis-je trop maigre, trop grosse… mes cheveux sont-ils bien lisses, bien soyeux… Les gens peuvent-ils lire à travers accessoires et maquillage que quelque part, au fond, j’hésite encore ? Et beaucoup ?

Ce matin au bureau, devant mon client, et à travers ma mine déconfite de la veille, j’ai voulu trahir mon manque d’expérience, mon hésitation et ma timidité à travers des mots grands et bien sérieux que je ne comprends toujours pas. J’ai mis des talons aussi, exigence professionnelle qui complique les choses davantage. Parce que je me sens trop grande.

Au téléphone, mes parents demandent de moi. Ils s’inquiètent de mon silence provoqué par Londres, ses bruits, ses horloges qui se précipitent, ses bus, ses rencontres… et surtout ses "dé-rencontres". J’invente des mots maintenant. Pourquoi pas ? J’ai 24ans.

En fin de soirée, dehors, dans le froid et sous la pluie, en attendant un taxi, je l’ai au téléphone. Cet homme que j’ai rencontré récemment, cet homme qui a une décennie de plus que moi, et qui en a connu… des femmes, des vraies. Il dit qu’il aime mon honnêteté. Suis-je femme à 24 ans ? Suis-je encore enfant ?

Il me dit que je suis belle. Mais c’est une chanson.

Il me dit que je suis femme. Et à travers ses mots, ses yeux quand il me regarde, ses gestes quand il m’approche et sa tendresse quand il m’aborde, je me laisse apprivoiser… je me laisse aller. Et même si je veux qu’il me protège, je ne suis plus enfant du tout. Mais une femme en quête d’un homme. D’un vrai. Et je l’ai peut-être trouvé.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Il a de la chance...

Karen Ayat a dit…

Moi aussi !