jeudi, avril 20, 2006

La jeunesse.

On la porte comme une femme belle, très belle, ignorant naïvement sa beauté. On la porte comme cette femme si sensuelle, qui ne se rend même pas compte des regards posés sur elle. Cette innocence qui la rend encore beaucoup plus belle…

On la porte comme un enfant qui se fait des soucis qu’il croit grands comme le monde, parce qu’ils sont difficiles à supporter à son âge, ces mêmes soucis qui le feront rire plus tard.
On la porte comme une fille timide dans la cour de recréation qui fait mine d’être très occupée pour ne pas avoir à affronter l’amitié.

On la porte comme une force, comme une espérance, comme un rêve. On la porte sous forme de projets, d’ambitions, de décisions et de travail.

On est jeune… On a vingt ans. On est très beau à cet âge-là. On veut être, on veut exister, tout est possible…On veut critiquer le monde, le réformer, on le regarde d’un air parfois trop fier, le nez haut et la démarche trahissant une indifférence propre aux jeunes de notre génération. On la porte sous forme d’orgueil, on veut imaginer le monde à notre façon, on se croit unique et parfait comme la rose fragile du petit prince qui n’avait que quatre épines pour se protéger et qui ignorait l’existence de champs de roses tout à fait semblables.
La jeunesse. On la porte qu’on le veuille ou pas. Devant nous le temps, le futur et la possibilité. On ne subit pas encore notre destin, on le crée. On aimerait bien faire des promesses, mais on ne sait pas encore ce que la vie nous cache. On aimerait garantir un fait, mais l’avenir ne veut rien dévoiler. On se prend parfois trop au sérieux, mais en réalité on a encore un cœur d’enfant qu’il faudrait essayer de garder.


J’aimerais bien te le dire, te le promettre, te le garantir. Mais je suis jeune. Et demain matin je ne saurai pas le faire non plus. Pas même celui d’après. J’aurais voulu tracer avec toi un chemin. Mais je ne connais que mon passé. Tout ce qui suit est encore en construction. Je ne peux te parler que de mes souvenirs. Tout ce qui reste sera l’œuvre du destin, de la chance, des choix que j’aurai à prendre, du temps, des personnes que je vais rencontrer… et de la vie.


Parle-moi de ton passé, parle moi de tes amours, de tes souvenirs, du jour où tu m’as dit que tu avais froid, parle-moi de ton enfance, du garçon qui te faisait pleurer quelque fois, parle-moi de ta mère, cette femme si belle que je vois parfois, parle-moi de tes échecs, tes succès je les connais par cœur, parle-moi de tes amis, je les aime autant que toi, parle-moi de mon sourire, de mes yeux que je vois dans les tiens, parle-moi de tes rêves et dis-moi ce que tu n’as dit à personne. Parle-moi de la mer, peut-être que tu l’as vois différemment, parle-moi de toi, je ne veux pas que tu t’en ailles déjà. Parle-moi de tout, dis moi n’importe quoi, mais surtout ne t’en va pas. Fais-moi croire que je suis unique, un peu comme la rose naïve du petit prince. Ne me laisse pas voir les champs. On peut encore être ensemble. Raconte-moi un secret, quelque chose que je serai seule à porter, donne moi un indice, un coté caché de ta personnalité, tiens-moi la main, raconte-moi des histoires, fait moi rêver. Laisse-moi connaître ce que tu sais déjà, donne-moi ton passé puisque ton avenir tu ne le possèdes pas, parle-moi d’hier puisque je n’y étais pas, marche avec moi aujourd’hui, puisque demain est inaccessible, serre-moi contre toi, j’ai peur de ce qui va suivre. J’aurais voulu que mes jours ressemblent à ce soir-là. Mais on est jeune. Et peut-être demain on grandira.

1 commentaire:

~Chris~ a dit…

Personne n'a besoin de te faire croire que tu es unique parce que tu l'es, c'est un fait... que tu vois ou pas les champs de ces autres auquelles il ne te comparera meme pas n'a aucune espece d'importance... si tu pouvais le voir comme il te voie, tu ne lui demanderai meme pas...