jeudi, avril 06, 2006

Ma pesanteur.

Une fois du plus, je commence cette chose que je n’ai jamais su terminer. Une fois de plus, je tente d’achever une des taches les plus difficiles. J’ai toujours eu peur de t’écrire. Peur de gâcher une si belle réalité. Si les écrivains transforment le vrai en bien meilleur, tout ce que je pourrais écrire sur toi ne ferait que transformer le bien meilleur en vrai. Je ne peux pas te faire ça. Tu es trop parfaite. Alors je cherche mes mots. « Un écrivain véritable cherche ses mots. Alors il trouve mieux » -Valery. Mais je ne suis pas un écrivain véritable. Je ne suis même pas un écrivain. Je cherche mes mots, et je ne les trouve pas. Je cherche ceux des autres. Mais il parait qu’ils m’évitent aussi. Je ne fais que troubler leur sommeil. Je me contenterai alors – pour une fois – de la réalité. Tu seras quand même sublime. Tu n’as jamais eu besoin de mes histoires.

Etre une femme, c’est être belle. Toutes les femmes le sont, chacune a sa manière. Et toi, tu es une femme. Avoir une mère comme toi, c’est refuser de grandir. C’est aimer les difficultés rien que pour partager avec toi d’interminables discutions au fond de la nuit, qui se terminent en fous rire et en chuchotements. C’est vouloir réussir pour te faire plaisir. C’est savoir surpasser tous les obstacles puisque tu rends les choses tellement simples. Tu as toujours été ma pesanteur. Cette force qui me permet de garder les pieds sur terre. Tu m’as fait comprendre, très tôt, qu’il ne faut jamais essayer d’être le meilleur. Qu’il y aura toujours des personnes plus belles, plus intelligentes, plus cultivées… Qu’il ne faut chercher qu’à être soi-même. Etre soi, ça suffit. Et c’est même parfait. Pour cela, je suis ce que je suis, et je sais que tu m’aimes comme ça. Une mère ça réconforte, ça donne de la force et surtout de la tendresse. Une mère, c’est la preuve irréfragable de l’existence de l’amour.

J’ai encore une fois échoué. Crois-moi, il n’est pas facile de t’écrire. Mais je te promets que je continuerai à chercher mes mots. A la limite, ceux des autres. Je sais que je les trouverai. Un jour.

1 commentaire:

~Chris~ a dit…

que tu les trouves ou pas... que ce soit les tiens ou pas... que tu sache lui dire ou pas... peu importe, elle le sait, et toi aussi. c'est ce qui rend l'existence de cet amour si inconditionnel irréfutable