jeudi, mai 25, 2006

Une decision lunatique.

Ce que je suis sur le point d’écrire ne respecte aucune forme, aucune structure. Ce que je suis sur le point d’écrire résulte d’une décision de ne plus écrire. Une décision mythomane, lunatique, déséquilibrée, peut-être. Mais une décision quand même.

J’ai commencé à écrire quand j’ai décidé de ne plus parler. J’ai écrit pour ne plus embêter ceux qui m’entourent. C’était un très bon compromis entre le bavardage et la nécessité de vider sentiments et pensées parfois trop agités. J’ai enfermé le tout dans une boite qui s’appelle « ma vraie vie ». La boite de ma vie certes, réservée à ceux qui sauront la déchiffrer entre les lignes. Réservée à ceux avec qui j’ai pu et aimé tout partager.

Ma vraie vie s’étalait donc sans censure, sans complexe et sans détours sur des pages entières, habillées seulement – quand j’étais raisonnable – de la pudeur des figures de style et des images un peu floues mais pas moins directes pour autant. J’ai dévoilé mon existence sans raconter mes secrets. Peut-être parce que je n’en ai jamais eus.

J’ai pris le soin de garder à ma vie sa part d’intimité. Ces choses que l’on ne dit à personne. Ses instants de bonheur, de faiblesse, et ses très beaux souvenirs. Je les ai racontés, certes, tout en me réservant une partie de façon très égoïste. Les raconter aurait rendu mes écrits plus ou moins profonds. Mais ne pas les raconter était un de mes plus grands caprices. Et j’étais fière – je vous l’avoue- de pouvoir tout raconter… sans rien raconter.

Aujourd’hui j’écris pour ne rien dire, presque. Parce que mes écrits ont toujours été le reflet de ma vie. Et ma vie en ce moment est en suspens. Ma vie en ce moment ne mérite pas d’être racontée. Je ne voudrais pas vous ennuyer. Alors j’écris pour raconter une décision de ne plus écrire, un sentiment de dégoût envers ces moments de fatigue et de stress où l’on vous conseille gentiment de tout supporter sous prétexte que « ce n’est pas le moment » d’abandonner. Comme si être heureux, triste ou stressé relevait d’une simple décision déterminée d’une raison trop orgueilleuse. Comme s’il y avait « un moment » pour tout… Non, il n’y a pas un moment pour tout. C’est comme ça, c’est tout…

Puis je me dis ce que j’aurais très bien dit aux autres. Dire aux autres, ça, je sais très bien le faire : ce n’est qu’une étape, ça passera, tu vas très bien réussir, ne baisse pas les bras, ferme les yeux et ça sera déjà l’été, la plage, les mecs et le soleil, etc.… Mais vous savez quoi ? Non, ça ne passe pas. Et puis c’est déjà l’été et le soleil. Mais pas pour nous. Même l’été, même le soleil nous snobent ces jours-ci. Ils choisissent leurs clients. Et ils nous donnent rendez-vous dans un mois. Dans une éternité.

Ce n’est pas une simple décision de ne plus écrire. C’est beaucoup plus : une incapacité, une impuissance, un abandon. Plus du rejet que de la détermination. Beaucoup plus la peur que la raison. Mais je le répète, mes décisions sont lunatiques. Elles naissent d’émotions passagères elles-mêmes changeantes. Alors peut-être que demain l’été m’appellera. Peut-être que demain le soleil sera pour moi. Et je donnerai aux examens le rendez-vous que m’avait donné mon été très occupé cette année. Entre temps, en suspens ma vie, mes décisions fragiles… et votre soleil.

2 commentaires:

~Chris~ a dit…

réussir a communiquer et a faire partager une émotion ou un sentiment, parfois les deux a la fois, par le simple intermediaire de quelques mots... c'est peut etre ca le talent, tout simplement...
car a moi aussi,en si peu de lingne, tu m'a oté l'envi d'ecrir... je n'en ai pas envi... je n'en ai plus envi... et de toute maniere il n'y a rien a en dire... peut etre parce que je suis certain que tu n'arretera pas d'ecrir... comme je sais que le soleil n'est jamais tres loin, meme quant il se masque de nuages. et puis si tu en a assez, ne t'en fait pas, s'il faut ke j'aille jusqu'a souffler dessu pour faire partir les nuages en question, alor je le ferai... Ciao bella... et a tres bientot...

Karen Ayat a dit…

salut chris...
Hier soir, en ecrivant ce ke je ressentais, je savais tres bien que ce netait quun sentiment ephemere. alors jai fait suivre "decision" de "lunatique" car je savais que le lendemain tt allait changer. Que le lendemain jallais penser, coe je le pense exactement mntnt, que ce nest pas si difficile apres tout.. que je peux le faire. Et que lecriture, je ne men passerai jamais.
a tres tres bientot chris :)