samedi, juillet 08, 2006

Elle s'en va.


Je me suis souvent imaginée le jour des adieux. Je l’ai souvent entendue dire, avec un sourire malin qui est le sien « dans quelques semaines, je m’en vais ». Quelques semaines, ça me paraissait long, assez long. Et même éternel. Pour moi, elle ne pouvait pas quitter, et ce projet, cette date sure et certaine, ne pouvaient facilement arriver. Je l’ai souvent entendue demander, de cet air hautain qu’elle emprunte « je vais vous manquer ? ». Et je répondais, bien sur, ironiquement, avec un large sourire « Non !!! ».
Je l’ai vue préparer ses affaires, ranger sa valise, faire une liste afin de ne rien oublier. Je suis allée avec elle acheter ces choses dont elle aurait besoin, à l’autre bout de la terre. Je l’ai aidée. J’ai participé au crime. Autant qu’elle. Parce que je ne veux pas qu’elle s’en aille. Et je ne pense pas qu’elle ait le droit de s’en aller.

Je l’ai vue un peu triste mais surtout très heureuse de commencer sa vie. Je l’ai vue souriante et enthousiaste, je l’ai écoutée raconter ses prochaines semaines. Mais j’ai si peur pour elle. Je veux qu’elle m’emmène, je suis déjà jalouse de ceux qu’elle va rencontrer, je me demande si elle parlera de moi, j’ai peur qu’elle marche seule dans la rue, je me fais du souci pour elle, et je déteste déjà ceux qui oseront lui faire du mal. Il est trop dur de la quitter. Puisqu’il est déjà dur d’y penser.

Je lai vue s’éloigner un peu de ses amis. Je pense qu’elle redoute, comme moi, les adieux. Je l’ai vue occupée, heureuse, triste, confuse, déterminée. Dans quelques jours, elle s’en va. Je n’ai pas vu le temps passer. Mais le temps s’en fout. Il passe quand même. Plus on s’approche de samedi, le jour du voyage, et plus je suis perdue. Je sais ce que je vais perdre, mais je ne sais pas comment ça va être sans elle. Ou même si ça peut « être » sans elle. Je n’ai jamais été sans elle. Et je ne veux pas être sans elle. Je ne veux pas qu’elle s’en aille. Mais que je veuille ou ne veuille pas…

Quelqu’un qu’on aime s’en va… Et on repense, le sourire au visage et les larmes aux yeux, aux beaux moments passés ensemble. On repense aux fous rires, aux disputes, aux conseils… On regrette n’avoir pas passé plus de temps avec cette personne qu’on adore et qui s’en va aujourd’hui. On regrette ne pas lui avoir dit tous les jours « je t’aime ». On se demande si on peut l’arrêter, l’interdire, la retenir. Mais c’est impossible. Demain, ma sœur s’en va.

Une seule chose me console. Je sais qu’elle va à la recherche de son bonheur. Qu’elle soit heureuse me réconforte. Et pour cette raison, je peux – peut-être- la laisser partir.
Alors si tu ne veux pas me voir pleurer, si tu veux que je te dise, avec un très grand sourire, comme hier, le mois passé, et l’année dernière « Non, tu ne vas pas me manquer », sois heureuse. Sois heureuse, combattante, forte, souriante… Parce que c’est comme ça que je t’aime. Et puis tu reviendras, belle, jeune, fraîche et encore plus forte, me raconter qu’une fois de plus tu as réussi. Je te demanderai, surprise et émerveillée, comment tu t’y prends. Tu répondras, comme tu as l’habitude de le faire « c’est moi… je suis lion ! ».

2 commentaires:

~Chris~ a dit…

ciao toi...
tu devrais aller jeter un coup d'oeil en arriere... vers ce que tu as écrit le 7 mai... un article qui s'appel "a quatre, on a grandi"... de ce que tu ecris, il ne ressort qu'un quatuor unis... tu crois vraiment qu'un detail aussi insignifiant qu le fait qu'elle parte vivre ailleur peu vous séparé? vous éloigné, un peu, peut etre, mais surrement pas lontemps dans le pire des cas... retourne voir cet article, et lis le dernier commentaire qui a été laissé dessus... il n'y a rien a dire de plus...

Anonyme a dit…

Je suis tellement fiere de toi, et je ne fais que parler de toi. Je t'aime tres fort!
PS: N'arrete jamais d'ecrire, c'est a travers tes articles que je suis toujours en contact avec tes pensees et emotions.
Ta soeur