jeudi, août 03, 2006

Quand les jeunes s'en vont.

Que font les vieux quand les jeunes s’en vont ? Que fait un père quand il laisse sa fille s’en aller, quand il la laisse partir et qu’il ne sait pas s’il doit l’en empêcher ? Que fait-il quand il est obligé de la quitter et que ses yeux pleurent et que son cœur ne peut plus supporter ? Que font des parents qui ont enfin pu voir leurs enfants devenir « grands », quand leurs petits-grands décident de vivre là-bas et pas ici ?
Que font des grands parents qui ont retrouvé le sourire depuis la naissance de leur petite fille quand leurs enfants décident de l’emmener dans un endroit plus calme. Que font-ils quand ils ne savent plus sourire puisque cette fille a emmené ce bout de bonheur avec elle, souvenir de son pays, souvenir de ses amis ?
Que fait une mère qui veut envoyer son fils poursuivre ses études à l’étranger, non pas parce qu’elle doute du niveau local mais parce qu’elle a dû voir les portes des écoles se refermer ? Que fait-elle quand elle vit seule et que de lui elle ne peut se séparer ?
Que fait un père qui travaille très loin, qui regarde les nouvelles et voit des avions survoler son toit ? Que fait-il quand des nouvelles de ses enfants, il n’en a pas ?
Que font les vieux quand les jeunes s’en vont ? De quoi vivent-ils quand c’est de leur énergie qu’ils vivaient et dans leurs yeux qu’ils rêvaient ? Qu’espèrent-ils quand ils ne peuvent plus être fiers de la réussite de ces derniers ?
Que fait une sœur qui sait qu’au loin là-bas ses frères pensent à elle ? Que fait-elle quand il lui est impossible désormais de les voir, et difficile de leur parler ?
Que font les moins jeunes? Que font-ils ? Pourquoi sont-ils obliges de se séparer de leurs petits ? Seront-ils fiers en cas de victoire ? Peuvent-ils réellement crier victoire quand dans leur maison, il n’y a plus d’espoir ?
Que compte vraiment ? Le monde ? Un pays ? Une patrie ? Non… d’abord la famille.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ce qui compte vraiment... c'est l'espoir... c'est cette flamme qui brule au fond de chacun d'entre nous... oui, il arrive des moments ou l'on en a assez... ou l'on veut fuir... quitter... prendre le large... certes, il y'a des moments ou l'on se loge dans ce "stoicisme" therapeutique pour lutter contre les affres de la guerre.... non, ce n'est pas du désinteret,pas non plus l'un de "ses freres ou soeurs"... ce n'est pas cette indifférence "qui nous tue a petit feu "( G. B), ni ce menfichisme, cette nonchalance ou cette paresse... ou encore cette "cruelle froideur" si inhumaine... c'est uniquement un phenomene de defense de notre si fragile mais o combien! puissant organisme... on eteint... pour ne plus sentir, pour ne plus pleurer.. pour se convaincre que l'on est fort parceque on l'est et pour se relever apres l'echec et la defaite, et l'angoisse...et continuer...

que font les vieux quand les jeunes s'en vont? question importante certes mais encore plus importante est celle qui suit:

Que font donc les enfants de la guerre? ces espoirs de la vie?


"Les enfants de la guerre
Ne sont pas des enfants
Ils ont l'âge de pierre
du fer et du sang
Sur les larmes de mères
Ils ont ouvert les yeux
Par des jours sans mystère
Et sur un monde en feu

Les enfants de la guerre
Ne sont pas des enfants
Ils ont connu la terre
A feu et à sang
Ils ont eu des chimères
Pour aiguiser leur dents
Et pris des cimetières
Pour des jardins d'enfants

Ces enfants de l'orage
Et des jours incertains
Qui avaient le visage
Creusé par la faim
Ont vieilli avant l'âge
Et grandi sans secours
Sans toucher l'héritage
Que doit léguer l'amour

Les enfants de la guerre
Ne sont pas des enfants
Ils ont vu la colère
Étouffer leurs chants
Ont appris à se taire
Et à serrer les poings
Quand les voix mensongères
Leur dictaient leur destin

Les enfants de la guerre
Ne sont pas des enfants
Avec leur mine fière
Et leurs yeux trop grand
Ils ont vu la misère
Recouvrir leurs élans
Et des mains étrangères
Égorger leurs printemps

Ces enfants sans enfance
Sans jeunesse et sans joie
Qui tremblaient sans défense
De peine et de froid
Qui défiaient la souffrance
Et taisaient leurs émois
Mais vivaient d'espérance
Sont comme toi et moi

Des amants de misère
De malheureux amants
Aux amours singulières
Aux rêves changeants
Qui cherchent la lumière
Mais la craignent pourtant
Car
Les amants de la guerre
Sont restés des enfants"

C.A