mercredi, juillet 01, 2009

Jeudi


Jeudi. Elle sait qu’il y sera. Il y était tous les jeudis précédents. Elle ne l’appelle pas bien sur. Elle veut surtout le voir comme ca, par hasard, par pure coïncidence. Il ne saura pas combien elle a attendu. 7 jours.
Avant de sortir, elle ne sait pas quoi mettre. Ses habits s’entassent sur le lit. Pourtant, elle avait bien choisi sa tenue et elle en était sure. Maintenant, elle n’est plus sure de rien. Elle qui a normalement si confiance en elle.
Elle essaie toutes ses robes. Elle se trouve tantôt trop ronde, tantôt trop pale. Elle veut paraitre belle, elle veut qu’il la remarque, elle veut l’impressionner. Surtout, elle veut donner l’impression de n’avoir fait aucun effort.
Une heure plus tard et un désordre apparent, elle finit par enfiler son plus vieux jeans. Celui dans lequel elle se sentira vraie, nature, sincère, fraiche. Ce jean qui ne la déçoit jamais. En plus, elle a perdu quelques kilos. Jean, t-shirt blanc, talons bien sur et elle se sent prête. Elle lance un dernier regard aux habits qui forment maintenant une montagne sur son lit et elle se dit qu’elle rangera cela une fois rentrée. Ou demain matin. Peu importe.
Elle arrive. Ses copines sont la. Elle les rejoint, elle sourit, elle parle de tout et de rien. Elle fait de son mieux pour être concentrée, pour cacher le fait qu’elle soit si perdue, si prise, si rêveuse, si en quête… de lui. Elle sourit a tous ces hommes qui lui tournent autour. Elle fait de son mieux pour être gentille. Si seulement ils savaient combien ils lui sont transparents.
Les heures passent. Rien ne se passe. Elle fait des tours incessants et elle oblige une de ses copines – la plus gentille - de l’accompagner pour s’assurer qu’il n’y est pas. Elle ne le trouve pas. Elle commence à s’énerver. Elle a tellement attendu. Et puis elle se sent tellement belle ce soir-la. Elle finit par céder. Elle envoie le sms pathétique typique des coups de minuit. « Où tu es ? » lui écrit-elle. Il ne répond pas. Elle commence par regretter cet acte insensé. Puis par haïr le mec. Quelques minutes plus tard (elle aurait jure que des heures se sont passées), il répond. Il lui dit qu’il est chez des amis. Réponse vague qui ne la satisfait guère. Réponse simple qui provoque pourtant des sentiments compliqués. Elle cherche son sac. Elle s’en va. Pas d’explications, pas de scène. Sa soirée fut tellement inutile. De retour chez elle, la pile de vêtements la blesse jusqu’aux larmes. Au moins, elle veut croire cela. Le désordre extérieur, elle pourra le gérer. Le ménage intérieur, lui, est plus difficile. D’un coup sec, elle jette tout par terre. Comme par une envie de tout effacer. Elle veut croire que maintenant tout est propre. Elle fait de son mieux. Ce jeudi, elle a fait le ménage sur le lit. Et dans son cœur, elle laisse entrer la nuit.

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