dimanche, janvier 16, 2011

Chapitre 3: Londres. Samedi soir après minuit. J'ai faim.

Ci-dessous, le chapitre 3 d'un livre raté, jamais publié.
J'avais décidé de ne pas diner. Le sac de madeleines Bonne Maman dévoré la veille devait être annule illico. Surtout que j'ai prévu d'aller à Beyrouth bientôt, et mes kilos accumulés ne peuvent être tolérés par le regard strict et perfectionniste des libanais pour qui rien ne passe avant le corps. Le corps mince et bronzé. A Londres, sous les habits amples et noirs, le confort passe avant tout. Il est déjà après minuit. J'ai faim.

Dans mon frigo, un sac de laitue ne pourrait pas faire l'affaire. Je décide de sortir acheter quelque chose à manger. Tout est fermé. Parce que la ville occupée et encombrée trouve quand même le temps de se reposer. Et je lui envie son organisation poussée à l'extrême. Je n'ai pas pris le temps de m'habiller. Dans mon pyjama et mes chaussettes oranges auxquelles je suis plus attachée que mes dernières chaussures Louboutin m’ayant coûté un mois de loyer, je guette un supermarché ouvert.

Je ne trouve qu'un Mc do dont la lumière m'appelle et que je ne puis ignorer. Je cède a la tentation. Dedans, une bande de copines habillées en robe du soir m‘aperçoivent. Je ne puis chasser de ma tête l'orange odieux de mes chaussettes. Et il est trop tard pour que je me cache. Puis je me souviens du conseil de ma mère: "Regarde les gens droit dans les yeux quand tu leur parles. Le regard perturbe à un point qu’ils ne pourraient remarquer tes habits". Et je l’ai fait. L'astuce marche. J'achète mes frites à deux livres et je rentre chez moi dévorer mes 600 calories dégoutée, rongée par la culpabilité et satisfaite a la fois.

Il est loin le temps des diners romantiques que je cuisinais chaque soir sans me lasser avide de faire plaisir... Avide de partager. Et je ne puis m'empêcher de penser que dans une ville qui se fout du fait que l'on soit chaussé d'orange ou de Louboutin, il n'existe de limite que celle que l'on se crée. La ville accepte. Tout. Même l’orange. Oui Il est loin le temps du “retrouve-moi à dix-neuf heures“. Mais Il est là celui des frites des deux heures du matin. Et je m’en fous des Louboutin.

2 commentaires:

Gaelle a dit…

J'attends toujours la publication du livre... :)

Karen Ayat a dit…

Gaelle... tu me promets dacheter toutes les copies?
:) xx