"Ton appel et mon réveil matin se sont confondus. Pas beaucoup de personnes se sont réveillées pour me dire au revoir. Aucune, en fait. On a beaucoup parlé de ce trajet matinal qui mène vers l’aéroport au lever du jour, du ciel rose et bleu à la fois, de la route réservée à ceux qui n’ont pas une minute à perdre et dont la journée commence quand la notre se termine, du calme et de la paix qui règnent sur la ville, de l’envie de partir pour s’évader un bout de temps… et de l’envie folle de revenir.
Ce matin, il faisait très noir encore, et les gens qui sont d’habitude déjà debout dormaient encore. Il pleuvait. J’ai pensé à toi, aux longues heures passées au téléphone, à se raconter des secrets, des histoires, des remarques et des bêtises. J’ai pensé à la journée d’études, au chocolat que tu m’as donné, à ton rire, aux mots qui me blessent, à ce que je te dis parfois pour te rendre jaloux… et peut-être amoureux. J’ai pensé à Beyrouth, j’ai pensé à Londres, j’ai pensé à Paris, à notre histoire, au temps qui nous sépare, à celui qui a fait qu’on se rencontre, au banc inconfortable sur lequel on s’est assis un jour, au courage que j’ai du concentrer pour créer la circonstance. J’ai hâte de partir, de me séparer un moment de mon quotidien, d’oublier ce qui me retient normalement, et toutes les choses auxquelles je me suis tellement attachée. J’ai envie d’oublier pour quelques jours les histoires qui n’ont pas de valeur, une fois regardées de haut. Tu devrais venir ici, et les regarder toi aussi. Tu verras que j’ai raison… Que le monde fait rire d’en haut. Que les gens perdent leur sérieux quand on les observe agir en silence de la fenêtre d’un avion. Il faut que je parte. Rien que pour mieux revenir. Marcel Proust écrit que le bonheur n’est que dans le souvenir des choses vécues. S’il a raison, je serai heureuse en pensant à toi. Mais quel malheur de ne pouvoir trouver du bonheur que dans le souvenir ! Le moment n’a-t-il pas sa joie ? Je ne sais pas… je ne sais plus. Le temps passe, et je m’éloigne de plus en plus. A cette heure-ci, tu dors probablement encore. Entre nous, le temps, la distance et l’ennui. Parle-moi, tu sais très bien que je peux t’entendre. Je ferai semblant de te croire. Rien que pour saisir le moment, rien que pour prouver que Proust a tort. Parle-moi… Tu sais bien qu’on ne possède, tous les deux, que des mots. Mais les mots s’en vont… Et les mots s’évaporent."
6 commentaires:
salut. je suis tombée par hasard sur ton profile en surfant sur hi5 et jsui allée jetter un coup d'oeil sur ton blog.. (eh oui la curiosite fai parti de mes defauts) au lieu d'un coup d'oeil c des heures ke j'aurai pu y passer. ce ke tu ecris est tres touchant et je pense ke bcp de personnes s'y reconaisse. J'ai surtout aimé "une nuit dans un trou noir" jte garanti ke t'es pas la seule a avoir deja senti ca ;b En tt cas je suis comme toi j'adore les mots alors jtenai a te laisser un pti comentaire et surtt n'arete pas d'ecrire, ca en vau la peine :)
Pia
salut...
merci bcp pr ton comment :) ca fait plaisir.
Quelle agreable surprise que de voir tant de joliesse litteraire accumulée sur ta page!
Quelle agréable surprise que de voir tant de joliesse s'accumuler sur ta page!
Anthony, ce n'est que ton site qui m'a pousse a faire le mien.. ca tu le sais :)
tout ce que tu dis me fait quand meme tres plaisir... Je lis tes textes en ce moment..
bisous!
j'ai besoin que tu me promette quelque chose... n'enferme jamais plus ne serai-ce que quelques lignes griffonnées sur un morceau de nappe en papier si elles ont cette quantité incroyable de sentiments et de sincerité...
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