vendredi, juillet 21, 2006

Des conversations grises.


Depuis sa « création », mon blog a servi à alimenter trois sortes de relations : la première est celle qui me lie aux personnes qui lisent ce que j’écris et la seconde crée des liens entre ceux qui enregistrent un commentaire. La troisième m’intéresse particulièrement ce soir puisque c’est une relation entre moi… et moi. J’ai décidé d’écrire pour lutter contre le temps. Non, je ne parle pas de l’ennui. Je n’écris pas pour « passer » le temps. J’écris pour cristalliser ce qui pourrait s’évaporer. Parce que les paroles s’envolent. Et les écrits demeurent. La mémoire, faible comme tout ce que possède l’Homme comme capacité, ne peut stocker tous les évènements. Et heureusement !! Je n’ai toujours pas saisi les critères de sélection qu’elle adopte. Alors j’ai créé les miens. Et je transmets ce dont j’ai besoin et envie dans mon blog.

J’ai voulu que ma page me ressemble. J’ai choisi une couleur que j’aimais bien et qui repose la vue. J’ai voulu qu’il soit gai. Alors j’ai mis quelques photos, dans le seul but d’éloigner mes écrits de la monotonie d’un journal. Et j’ai parlé de ma vie, des personnes que je connais, celles qui m’intéressent, mes expériences, mes sentiments… Ecrire ma vie aujourd’hui est une tache difficile. Alors j’ai commencé par une intro maladroite qui ne sert qu’à mieux m’introduire, moi auteur de ce texte, dans le corps du sujet (alors qu’une intro est normalement destinée aux lecteurs).

Ecrire est une tache difficile aujourd’hui. Parce que pour parler de ma vie il faut parler de la guerre. Et rendre un peu moins rose une page que je voulais naïve et innocente. Difficile, car je n’ai parlé jusque là que des choses simples que je comprenais. Et voilà que je suis obligée, pour rester fidèle au but que je m’étais posé, celui de tout transmettre, de parler de la crise au Moyen-Orient. Non je ne suis pas en guerre. Mais la guerre s’est imposée. Et je n’ai pas su la renvoyer. Comme M., je n’ai pas envie de me plaindre. Parce que moi aussi j’essaie d’apprécier des moments en famille qui deviennent de plus en plus rare quand il est facile de se déplacer.

Mais aujourd’hui j’ai décidé de sortir. Et je n’ai entendu que des conversations grises. Des enfants parlaient de la perfection des avions israéliens. Leur champ lexical comprenait essentiellement les armes, les avions et les bombes. D’autres mots techniques encore, un peu plus « sophistiqués », des mots que j’ai essayé en vain de retenir. Les « grands » aussi parlaient de la guerre. Normal, me diriez-vous. Oui c’est normal… Mais normalement, quand on est enfant, on rêve. Et quand on est adulte, on mène une vie stable. Mais la norme fait défaut. La poussière a formé une couche qui masque le soleil. L’air est plus pollué que jamais. Les regards sont perdus. Les pas hésitants. Les projets temporaires, les prévisions fragiles. Et les conversations… grises.

1 commentaire:

~Chris~ a dit…

conversations grises pour idées noirs, reves decoloré par un avenir qui s'obcurcis... regarde au loin... Gaelle l'a vue, cette lumiere que l'on apelle espoir, quant elle esperai que son prochain commentaire serai sur la paix au Liban... qu'importe la poussiere, tu n'y peu rien... mais garde en tete que le soleil est toujours derriere...