mercredi, juillet 19, 2006

Le temps...

J’ai toujours considéré le temps comme un obstacle : « donne moi plus de temps pour te connaître, plus de temps et je t’aimerai, une semaine de plus et j’aurais réussi mes examens, quelques jours de plus sous le soleil et j’aurais eu une belle peau bronzée, un mois de plus et j’aurais mieux profité des vacances, quelques heures de plus par jour et j’aurais eu le temps de voir tous mes amis ».
Même les minutes avaient leur importance. Je me souviens des matins d’école. Ma mère me réveillait, brusquement, allumait la lumière (quelle cruauté !!), retirait le drap et murmurait quelques mots que je n’arrivais, encore, à comprendre. Et je criai, suppliante, vulnérable, paresseuse, malheureuse, les larmes aux yeux : « Cinq minutes ! S’il te plait !! ». Et ces cinq minutes, quand – rarement- accordées, faisait naître en moi un bonheur indescriptible et je replongeai, ne serait-ce que pour quelques minutes (cinq), dans le plus profond des sommeils.
Le temps, pour moi, étant limité, était le contraire de la liberté. Donne moi du temps, pensai-je, et je ferais des merveilles.
J'ai meme remarque sa predominance en Droit. En effet, une fois le delai depasse, le recours est irrecevable. Le terme servait a etablir l'ordre. Des situations, meme irregulieres et pas tout a fait justes, deviennent irreversibles et intouchables du fait du depassement du delai, un jour ou une heure fixee a l'avance. Cette condition, quoique injuste, assurait la stabilite des transactions.

Je compris, bien plus tard, que c’est lui, en effet, lui le monstre, lui l’homme avare, lui la calculatrice, le sablier, qui fait la différence. Celui qui arrive à finir – et bien faire- son devoir, dans les limites du temps prévu, réussira. L’épreuve consistait donc à se plier aux consignes… dans les limites du temps prévu. Parce que tout le monde peut faire – presque- la même chose. Mais c’est le temps qui départage les candidats. On distinguera alors le plus productif, au rendement supérieur, de celui au travail inachevé. Qu’il ait pu le finir s’il avait eu le temps… peu importe.

Mais le temps à lui seul ne suffit pas. Il y a une semaine d’aujourd’hui, le 12 juillet, le Liban fut attaqué. Une surprise, un choc, un cauchemar. Parce que le 11 juillet encore, le Liban était si beau. L’été avait commencé et l’Italie avait gagné. Il y a une semaine, 7 jours, les jeunes parlaient de Beyrouth, de leurs projets au Liban. On voyait dans leurs yeux de l’espoir, l’envie de rester. Les libanais avaient regagné confiance en leur pays. Mais tout a changé si vite. Et depuis ce jour-là, c’est le sentiment d’impuissance qui a pris place. Parce qu’on ne peut rien faire. Ceux qui ont assez de chance d’habiter loin des zones en danger sont cloîtrés devant leur télé. Et ce n’est pas le temps qui manque. La vie est en suspens, l’avenir est incertain, le temps trop long cette fois. Le temps ne passe pas. Et demain est imprévisible.
Je croyais que c’est le temps qui me manquait, et qui m’empêchait de mieux et de plus écrire. J’ai tout le temps maintenant… Mais je n’ai rien à dire.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu avais dit que "J’ai tout le temps maintenant… Mais je n’ai rien à dire."

Je crois que ce n'est pas vrai.
Je suis certaine que tu veux crier comme moi et dire a ces 2 clans qui sont entrain de se battre:"Cessez vos conneries,cessez vos meutres, cessez vos barbaries! Il ya des gens qui meurent et vous vous en fichez .
Vous prétendez que chacun de vous défend ses principes et ses droits, mais quels principes et droits sont plus importants et plus sacrés que le droit a la vie?
ce droit qui est intrinsèque et inhérent a toute personne quelque soit sa race,quelque soit sa religion,quelque soit sa nationalité et quelque soit son appartenance politique."

Je sais que tu veux dire beaucoup de choses mais quand tu y penses, tu vois que ca ne vaut meme pas la peine de le dire
1-car il n'y aura personne qui t'entende.
2-car on s'en fout de ces gens qui veulent vivre paisiblement et on sous-estime leurs reves et leurs paroles.
3-car ceux qui ont pris la decision de faire cette guerre cruelle ont aussi decidé de boucher les oreilles et de n'entendre ni le dernier souffle des enfants qui meurent ni les cris des personnes qui tremblent de peur.

~Chris~ a dit…

tu te trompe... moi, je n'ai rien a dire... toi: tu as tout a temoigné...